Blaise se glissa près de Pansy et il l'attira dans ses bras avec un soupir.
— Ma cinglée de mère part du principe qu'on devrait toujours regarder vers l'avenir sans jamais se retourner vers le passé.
Pansy ricana au milieu de ses larmes.
— Ta mère est à son neuvième mari.
Neville gloussa à son tour et il pencha la tête en fixant Blaise.
— Ma grand-mère est prête à décerner une médaille à ta mère pour avoir épousé et… épuisé deux Mangemorts.
Hermione fronça les sourcils, perplexe.
— Épuisé ?
Blaise ricana, nullement gêné.
— Ma mère est comparée dans certains milieux à une mante religieuse. Elle est très très souvent veuve. Cependant, il y a toujours un imbécile prêt à lui passer la bague au doigt !
Hermione écarquilla les yeux, son regard passant sur les autres Serpentard qui souriaient, tout comme Neville. Harry semblait aussi surpris qu'elle et il murmura, avec une pointe d'incertitude.
— Ta mère tue ses maris ?
Blaise plissa le nez.
— Je ne sais pas. Il est probable qu'elle soit… toxique pour ses époux.
Effaré, Harry secoua la tête.
— Mais elle n'a jamais été arrêtée ? Je veux dire, les Aurors ne trouvent pas ça louche ?
Blaise ricana.
— Le dernier Auror qui a enquêté sur elle l'a épousée après avoir conclu qu'elle était innocente. Deux ans plus tard, il succombait dans son sommeil.
Neville intervint, amusé.
— Grand-mère dit que s'il y a encore des idiots pour l'épouser même en connaissant sa réputation, alors ils méritent d'y passer.
Les plaisanteries continuèrent quelques instants, sans que ça semble gêner Blaise…
L'après-midi s'écoula paisiblement, jusqu'à ce que Hermione pose la question qui lui brûlait les lèvres, curieuse d'en savoir plus au sujet des projets de son meilleur ami.
— Alors Harry… pourquoi venir voir la directrice ?
Harry soupira.
— J'ai demandé une autorisation d'accéder à la bibliothèque de Poudlard pour des recherches personnelles. Je me suis dit que… comme tu es encore dans les parages et que tu connais les lieux mieux que personne, ce serait le moment idéal.
Il y eut quelques ricanements tandis que Harry souriait innocemment et Hermione renifla, avec un demi-sourire aux lèvres.
— Des recherches sur quel sujet exactement ?
Harry eut une brève hésitation, puis il avoua finalement.
— Sur la magie ancienne. Plus exactement, sur le genre de magie que ma mère a utilisé pour me protéger.
Blaise intervint, avec un large sourire.
— Dans ce cas, tu as besoin de Théo ! Il est complètement fasciné par tous ces trucs de magie ancienne !
Harry cligna des yeux et dévisagea Théo, qui rougissait déjà. Le sachant réservé, il ne se formalisa pas de sa réaction et souffla, plein d'espoir.
— C'est vrai ? Tu crois que tu pourrais m'aider ?
Théo hésita un bref instant avant de hocher la tête, sans un mot. Harry sourit largement, visiblement satisfait. Hermione fronça les sourcils.
— Minute. Tu nous as dit que tu avais demandé l'autorisation, mais pas que tu l'avais eue. Donc, elle est d'accord ? Ou tu vas envoyer ce pauvre Théo faire tes recherches ?
Harry sembla vexé un bref instant, avant de se détendre en voyant le sourire malicieux que Hermione ne put retenir. Il soupira et marmonna, réticent.
— Presque. En fait, elle a accepté à condition que je profite de mes visites pour me maintenir à niveau et pour passer mes Aspics en même temps que vous.
Hermione écarquilla les yeux, puis elle eut un large sourire.
— C'est génial ! Je vais t'envoyer mes notes comme ça, tu pourras travailler quand tu auras le temps !
Harry ricana.
— C'est étrange, MacGonagall était certaine que tu dirais un truc du genre…
L'après-midi se termina dans les rires et les plaisanteries, sans qu'ils soient dérangés. Hermione en fut un peu surprise, mais soulagée, puisqu'elle s'attendait à une intervention bruyante de Ginny.
Elle raccompagna Harry aux portes de Poudlard en silence, profitant des derniers rayons de soleil et de la présence de son meilleur ami. Harry attendit longuement avant de lui demander, avec un petit sourire.
— Si tu me disais ce qui te perturbe ?
Hermione hésita un instant avant de soupirer.
— Je m'attendais à ce que Ginny essaie de… t'accaparer.
Harry se rembrunit puis il secoua la tête.
— Je suppose qu'elle est en train d'envoyer un hibou à son frère puisqu'il entre au Ministère demain.
— Ton futur coéquipier, c'est ça ?
Harry lui lança un regard en coin, avant de hocher la tête.
— Quelque chose comme ça. Tu as l'air… plutôt amère à son sujet.
Hermione resta silencieuse quelques instants avant de souffler, essayant de masquer que le comportement de Ron l'avait blessée.
— Je sais ce que j'ai dit, au sujet de notre… non-relation. Mais nous n'avons jamais discuté de la situation et il n'a pas pris la peine de m'écrire une seule fois.
Harry grimaça.
— Et toi ? Tu lui as écrit ?
Hermione grogna, furieuse.
— Non. Hors de question. Je lui ai toujours mâché le travail, depuis qu'on se connaît. Cette fois, s'il veut quelque chose, il devra se débrouiller un peu !
Harry laissa échapper un léger rire.
— Et bien, je pourrais toujours lui souffler l'idée de te contacter si jamais il n'essaie pas de m'étrangler d'avoir fraternisé avec l'ennemi… Au moins au nom de notre amitié.
Hermione secoua la tête, les sourcils froncés.
— Ne te donne pas cette peine, Harry. Je crois que… peut-être que nous étions liés uniquement par les circonstances. La guerre, le danger… Tout a commencé par une plaisanterie cruelle de Ron et c'est logique que tout se termine… de la même façon, non ?
Harry soupira, l'air triste.
— Ron est parfois stupide, mais je sais qu'il t'apprécie énormément. Nous n'avons jamais eu l'occasion d'aborder… le reste, mais ton amitié lui est précieuse. Tu sais qu'il n'est pas vraiment doué pour le montrer, c'est tout.
Hermione se frotta le visage et s'arrêta, pour faire face à Harry.
— Peut-être. Je ne dis pas qu'il n'était pas sincère. Je dis juste qu'il doit apprendre que tout ne lui sera pas offert sur un plateau. Si je comptais pour lui, il aurait fait le nécessaire.
Harry l'attira dans ses bras et lui frotta le dos, avec un soupir résigné.
— C'est étrange de se dire que les choses étaient plus faciles pendant la guerre. Nous étions unis, nous nous battions pour la même cause. Maintenant que tout est terminé et que nous pourrions en profiter, nous sommes séparés et nous prenons peu à peu des chemins différents…
Hermione laissa échapper un rire en essuyant ses yeux humides.
— Ça s'appelle devenir adulte, Harry. Je suppose que nous allons devoir nous y faire…
