Drago se mit à protester aussitôt, s'étouffant à moitié en voulant protester. Il se tut brusquement lorsque sa mère leva la main en lui lançant un regard sévère, mais il était rouge d'indignation et son regard ne laissait pas de place au doute sur ses véritables sentiments.
Hermione se demandait si elle était capable de mimer l'amour envers Malefoy, avant de se souvenir qu'elle était déjà prête à l'épouser et à lui donner un enfant. Elle était déjà convaincue qu'ils pourraient s'entendre et qu'elle finirait par… l'apprécier à défaut de l'aimer.
Elle cligna des yeux et soupira en songeant qu'elle pourrait toujours fuir loin de l'Angleterre si ses projets tournaient mal ou s'ils se retournaient contre elle. Après tout, ses parents étaient déjà en Australie, ce serait assez loin pour cacher sa honte et sa mortification.
Après un long silence, elle hocha finalement la tête comme pour affirmer ses propos.
— Je suppose que c'est possible… d'essayer. Je veux dire, nous n'avons jamais été proches, mais…
Drago émit un couinement effaré qui l'aurait amusée dans d'autres circonstances.
— Granger ! Bon sang, tu as pris trop de sorts noirs pour avoir cette idée stupide ! Comment peux-tu…
Narcissa le rappela une fois encore à l'ordre sévèrement, inflexible, les sourcils froncés.
— Drago !
Le jeune homme se ratatina sur lui-même et il garda le silence, les lèvres pincées avec une grimace amère sur le visage. Hermione murmura à son intention, sans la moindre animosité ou défiance.
— On ne se connaît pas vraiment, après tout. Ça pourrait marcher, non ? Que ce soit moi ou une autre fille, qu'est-ce que ça change ? Je veux dire… à moins que tu aies prévu d'épouser quelqu'un que tu aimes…
Le visage de Drago afficha une palette d'émotions contradictoires que Hermione ne put déchiffrer, puis il secoua la tête avec un grognement agacé.
— Non je n'ai pas vraiment eu le temps, ni l'occasion de chercher… quelqu'un. C'est juste… totalement stupide comme idée ! Personne ne me fera plus jamais confiance, pas avec cette marque sur mon bras !
Hermione haussa les épaules avec un léger sourire.
— Si je suis à tes côtés, il y aura Harry également. Neville. Luna. J'ignore si tu es au courant, mais nous avons… une relation amicale à Poudlard avec Pansy, Blaise et Théo.
Drago cligna des yeux, comme sonné. Narcissa souriait largement et Hermione décida qu'elle semblait réellement effrayante ainsi. Elle pouvait presque voir les rouages de son cerveau tourner alors qu'elle planifiait déjà leur mariage en tous points, ravie d'accueillir Hermione dans la famille.
Visiblement, Drago n'aurait pas son mot à dire, puisque Narcissa semblait bien trop enthousiaste pour tolérer.
Le jeune homme soupira et il souffla, d'un ton défait.
— Ce n'est pas une bonne idée, mère.
Narcissa l'ignora et Hermione fit un pas vers lui, prête à abandonner l'idée pour qu'il se sente mieux, mal à l'aise à cause de son expression fermée. Cependant, il se tourna vers elle, avec un rictus victorieux teinté de désespoir.
— Et la belette ? Je vous ai vu vous embrasser le jour… le… à Poudlard. Le dernier jour.
Hermione rougit à ce souvenir et elle hocha la tête avec raideur.
— Ouais. C'était probablement sur le coup de… l'excitation. Probablement… on pensait mourir et voilà. Il n'y a rien avec Ron, plus maintenant. Il vit sa propre vie et moi j'ai la mienne.
Le ton de Drago se fit presque suppliant, alors qu'il tentait une dernière objection.
— Potter n'acceptera jamais ça ! Il prône l'amour et tout ça… il ne peut pas accepter que sa meilleure amie se marie par pur calcul.
Hermione renifla et haussa les épaules.
— Il le sait déjà. Enfin, je lui ai parlé de mes intentions et il comprend mon raisonnement et il me soutient. Il ne sait pas que c'est à toi que j'avais l'intention de poser la question, mais je suppose qu'il s'en doute un peu. Depuis quelque temps, il semble soudain attentif à tout ce qui se passe autour de lui…
Narcissa claqua des mains, décidant visiblement de mettre fin aux geignements de Drago.
— Parfait. Vous pourriez commencer par… faire connaissance un peu ? Drago, tu devrais montrer à miss Granger la serre des roses, c'est un endroit si romantique. Parfait pour un premier rendez-vous, n'est-ce pas ?
Drago lui lança un regard empli de défi et il secoua la tête, le visage crispé.
— Père ne cautionnera jamais cette folie.
Le visage de Narcissa se figea et elle siffla, furieuse.
— Ton père nous a mis dans cette situation. Nous sommes désormais des parias à cause de ses choix. Il est à Azkaban, probablement jusqu'à la fin de sa vie. Il n'aura pas son mot à dire sur ce sujet, il n'a plus le droit de dicter nos vies. Et crois-moi, malgré ses choix désastreux, ton père n'est pas stupide, il saura que c'est la meilleure solution pour que tu aies un avenir correct.
Drago hocha la tête avec raideur comprenant qu'il avait épuisé toutes ses objections et il fit quelques pas vers la porte avant de s'immobiliser, les poings serrés et la mâchoire crispée.
— Suis-moi, Granger. Je vais te montrer la roseraie, c'est l'endroit préféré de Mère…
Narcissa intervint, d'un ton plein d'ironie, s'amusant sans vergogne du malaise de son fils.
— Peut-être devrais-tu l'appeler par son prénom, mon fils ?
Elle se tourna ensuite vers Hermione et lui sourit gentiment.
— Allez-y, Miss. J'espère que mon fils se montrera parfaitement courtois, digne de l'éducation qui lui a été donnée.
Hermione hocha la tête et murmura, mal à l'aise, comprenant qu'il s'agissait d'un avertissement à destination de Drago.
— Je n'en doute pas, Madame. Merci pour votre accueil.
Narcissa sourit tranquillement et les observa quitter les lieux, sans un mot de plus, l'air satisfait.
Lorsque Drago passa la porte du Manoir, il s'immobilisa pour permettre à Hermione de le rattraper. Il était toujours aussi tendu et Hermione soupira.
— Je suis désolée. Je ne pensais pas que… enfin, j'espérais te convaincre toi, pas ta mère.
Drago ricana, amer.
— Ce n'est pas de ta faute, Granger. Hermione. Ma mère aurait fini par en entendre parler et par imposer ses décisions.
C'était étrange d'entendre Drago l'appeler par son prénom et elle resta un instant figée, avant de se reprendre et de sourire nerveusement en frottant ses mains sur son pantalon.
— Peu importe, j'étais sincère quand je disais que ce serait mutuellement bénéfique, mais si ça te gêne, je peux… dire que j'ai changé d'avis.
