Hey ! Je publie un peu plus tôt que d'habitude ^^

J'ai l'impression de dire à chaque chapitre que celui-ci lance l'intrigue mais là, c'est vraiment le cas.

Bee-gets : Hello ! Du tire-larmes, en veux-tu, en voilà ! L'âge de Nash ne va pas vraiment jouer de rôle, c'est juste qu'on va le voir grandir lui aussi. Au même titre que les princes. En effet, pour le moment Nijimura n'est pas apparu. Et, oui, il y aura plusieurs ellipse dans cette histoire, allant de quelques mois à quelques années. Bye ^^

Shadow : Ah ! Oui, c'est vrai que j'ai donné peut-être trop d'informations avant le chapitre... c'était pour donner envie en fait ^^' Oui, ils sont même très influençables... Bye !

Akashi la fraise : Merci ^^ J'espère donc que cette suite te plaira !

Bonne lecture à tous !


La pendue du cerisier

« C'est méchant ce qu'il a dit, tu as le droit de pleurer»

Le corps se balançait dans la cour du palais, accroché à la grosse branche du cerisier. Il avait suffi d'une dizaine de minutes pour que tout le monde se retrouve agglutiné à son pied. La foule s'étendait jusqu'au pont qui enjambait la rivière Kamo et qui permettait d'accéder au temple et aux bâtiments administratifs du palais.

Seijuro regardait le corps de sa mère qui se balançait dans le vent au milieu des pétales de cerisier. Jamais il n'y avait eu autant de fleurs un premier jour de hanami. Jamais cela ne lui avait paru si triste. Sa mère avait les yeux grands ouverts. Ses cheveux rouges couvraient puis découvraient son visage mort aux lèvres bleues.

Shirogane arriva derrière lui et lui prit la main pour l'éloigner alors que, la stupeur passée, on proposait de décrocher le corps.

Une fois dans le bureau, Shirogane déposa une couverture sur les épaules de Seijuro et s'accroupit face à lui. Le garçon avait le regard vide.

-Seijuro ?

Il ne pouvait pas lui demander si ça allait car la réponse était évidente. Il n'avait pas non plus le pouvoir de le réconforter. Ce n'étaient pas dans ses bras qu'il voulait se blottir à l'instant.

-Maman est morte ?

-Oui.

Le garçon cligna plusieurs fois des yeux pour chasser les larmes. Shirogane resta auprès de lui toute la matinée, à l'écart de l'agitation du palais.

-Pourquoi maman est-elle morte ?

-Je ne sais pas.

Shiori était une femme discrète mais souriante. Shirogane ne voyait aucune raison pour laquelle elle aurait pu se suicider.

-Je suis désolé, Seijuro.

Shirogane envoya Seijuro dans sa chambre. Il aurait voulu rester avec le garçon mais ses frères avaient également besoin de lui et l'empereur ne permettrait pas qu'il néglige leur éducation.

Seul dans sa chambre, Seijuro se recroquevilla sur son futon et pleura. Malgré sur la couverture qu'il gardait sur ses épaules, il se sentait tout froid à l'intérieur. Les larmes, même tardives, lui faisait du bien. Il réalisait, petit à petit, que sa mère n'était plus là, qu'elle l'avait abandonné. Pourquoi choisir la mort plutôt que lui ? Qu'avait-il fait de mal ? Ne s'était-il pas efforcé d'être toujours parfait ? Il était le meilleur dans tous les domaines qui importaient aux adultes. Alors pourquoi ?

-Tu pleures.

Seijuro sursauta et tourna la tête vers le panneau coulissant de sa chambre. Il voyait à peine la tête de Daiki qui dépassait.

-Je vais le dire à l'empereur.

-Va-t'en ! Laisse-moi !

Daiki rit, puis s'en alla sans fermer le panneau. Seijuro renifla, entendit du bruit dans le couloir, puis vit la tête d'Atsushi.

-J'ai gardé du dessert pour toi.

Il entra et alla s'asseoir sur le futon avec Seijuro avant de lui tendre un daifuku.

-Merci, soufflât Seijuro.

-J'suis désolé pour ta maman.

-Seijuro-kun ?

Cette fois, c'était Tetsuya. Il entra timidement par la porte laissée ouverte.

-J'ai entendu Daiki-kun. C'est méchant ce qu'il a dit, tu as le droit de pleurer.

Tetsuya s'assit à son tour et posa sa main sur celle de Seijuro.

-Ca va aller, Seijuro-kun. Nous sommes-là pour toi.

Pour le moment, Seijuro ne voulait pas croire que ça pourrait aller un jour. Il était en colère contre sa mère et le choix qu'elle avait fait. Mais plus que tout, il ne comprenait pas. Sa mère lui avait toujours témoigné de l'amour alors pourquoi l'abandonner ? était-elle malheureuse sans qu'il ne le sache ?

Des pas réguliers se firent entendre dans le couloir. Les enfants tournèrent la tête à l'unisson vers la porte où apparu la grande silhouette de l'empereur. Il portait déjà un vêtement de deuil même si la cérémonie n'allait pas se tenir avant plusieurs jours.

-Tetsuya, Atsushi, laissez-nous.

Sans mot dire, les garçons s'inclinèrent et partirent non sans un regard d'encouragement vers leur frère. Seijuro se leva, faisant glisser la couverture de ses épaules.

-Votre majesté, dit-il en s'inclinant.

-Daiki m'a dit que tu pleurais.

-Je suis désolé.

-Ne pleures jamais devant quiconque. Pas même tes frères. Ils vont te penser faible.

-Je suis désolé, répétât Seijuro.

L'empereur acquiesça. C'était la première fois qu'il venait dans l'aile des enfants.

-La cérémonie aura lieu dans trois jours. Sois prêts d'ici là.

-Bien, votre majesté.

La voix de l'empereur se fit alors plus douce.

-Je suis navré pour ta mère, Seijuro.

Le garçon osa relever la tête vers son père. Il hésita à le remercier tandis que ses mains serraient ses vêtements.

-Est-ce… est-ce que vous savez pourquoi elle… est morte ?

-Oui.

Seijuro attendit, désespérément, que l'empereur lui explique. Il sentit les larmes monter, envahir ses yeux, mais il se retint de toute ses forces de pleurer.

-Alors… soufflât-il. Pourquoi ?

-Tu es encore trop jeune pour ça.

-Est-ce qu'elle m'a abandonné ? demandât Seijuro avec plus de vigueur.

Il était vital pour lui de savoir. S'il restait dans le doute, il ne pourra plus avancer.

-Non.

Sur ce, l'empereur s'en alla et Seijuro resta seul dans sa chambre le reste de la journée. Au repas du soir, il rejoignit ses frères qui se turent en le voyant. La mort de Shiori ne les avait pas impactés. Ils avaient le même rire, les mêmes sourires. Seijuro mangea à peine, resta perdu en lui-même, ressassant les souvenirs avec sa mère. Grâce aux paroles de l'empereur, la colère s'était atténuée et laissant un vide immense dans sa poitrine que la tristesse venait combler, s'y déversant tel un torrent.

L'empereur savait ce qui était arrivé à sa mère. Pourquoi l'empereur et pas lui ? Il était pourtant bien plus proche d'elle. Était-ce une histoire d'adulte ?

Il n'était à priori pas encore assez grand pour comprendre. Seijuro essuya ses joues sur lesquelles restaient des traces de sel. Il devait prouver à l'empereur qu'il méritait de connaître la vérité. Il en avait besoin.


Bon, chapitre beaucoup plus sombre... J'espère que vous l'avez apprécié.

Je ne suis pas très satisfaite de ce chapitre. Je n'ai pas réussi, à mon sens, à donner assez d'impact à la mort de Shiori sur Seijuro... peut-être que je reprendrai ce chapitre plus tard pour l'améliorer mais pour le moment je n'ai pas eu le temps.