Hey ! Je publie avec un jour de retard, désolée. Ce chapitre est plus long.
Bee-gets : J'ai toujours été sadique ^^ C'est un trait très répandu chez les auteurs de tous poils. Oui, cette histoire sera sombre. Rooh, merci ^^ Alors, Nash apparait à chaque début de partie (nous sommes actuellement dans la partie 1/7). Ce chapitre est beaucoup plus long, ne t'en fait pas hehe ! Merci encore pour ce review.
Shadow : Merci ! ça me rassure. Tu as bien raison de t'attendre au pire... bye !
Akashi la fraise : En effet, tu t'en doute bien, Shiori ne s'est pas suicidée... Alors, non, cette histoire ne sera pas gaie, je préfère te prévenir (mais tu vas t'en rendre compte dans ce chapitre).
Bonne lecture à tous !
Fissure
« Tu as promis ! »
Dès que la tombe de sa mère fut scellée, Seijuro ressentis le changement dans son monde. Ses frères ne le regardaient plus comme avant. Tetsuya et Atsushi avec tristesse, Ryota avec gêne et Daiki et Shintarô avec un mépris grandissant. Shirogane était plus souvent auprès de lui à vérifier qu'il allait bien. Il cherchait à lui apporter le même soutient que Shiori mais c'était peine perdue. On ne peut remplacer une mère par un précepteur.
Lors des cours de calligraphie, Shiori n'était plus là. Auparavant, ce n'était pas le moment où ils pouvaient être les plus proches. Mais même les concubines refusaient de s'occuper de lui et Shirogane du s'en charger.
Un gouffre était en train de se former entre Seijuro et ses frères.
La distance avec ses frères était difficile à vivre mais Seijuro avait l'espoir que cela s'arrange avec le temps. Il fallait qu'il s'adapte. Au moins, il restait le meilleur : excellent à tous les tests, toujours aussi doué lors des séances de shogi avec l'empereur. Il parvenait à le battre et à chaque victoire, il voyait, pendant rien qu'un instant, l'approbation dans le regard doré du souverain. C'était désormais son plus grand bonheur.
Les concubines, elles, menaient la vie dure à Seijuro. Elles faisaient comme s'il n'existait plus. Peu après la mort de sa mère, le garçon avait cherché à récupérer son shamisen gardé dans la chambre maternelle. Celui de Shiori avait rejoint sa tombe avec elle. Les concubines avaient caché l'objet et n'avaient accepté de le rendre qu'après que Shirogane ait insisté. Quand Seijuro allait en jouer dans le jardin, comme il l'avait fait pendant des années avec sa mère, elles faisaient tout pour qu'il arrête, prétextant qu'il faisait trop de bruit.
Un jour, huit mois après le décès de Shiori, Seijuro retournait à sa chambre avec son shamisen dans les bras. Isoko, la mère de Daiki, arrivait face à lui et le bouscula, comme si elle ne l'avait pas vu. Comme s'il n'était qu'une ombre. Seijuro tomba et une corde de son shamisen céda. Il se releva et vit que la peau de son instrument s'était également déchirée.
-Vous avez cassé mon shamisen.
Isoko, qui continuait son chemin comme si de rien n'était, se retourna.
-Vraiment ? Et alors ?
Seijuro savait qu'il allait faire face à du mépris mais il ne voulait pas laisser passer. Ce shamisen était ce qui lui restait de sa mère.
-Alors, je suis sûr que vous avez fait exprès de me faire tomber.
-Tu as une preuve ?
-Vous me détestez.
-C'est vrai.
Seijuro ne pensait pas faire face à tant de franchise alors que les concubines s'étaient toutes montrés si distantes avec lui.
-Vous détestiez ma mère.
-C'est vrai aussi.
Seijuro se mordilla la lèvre, serrant son instrument contre lui.
-Ta mère, continuât Isoko, était une pute.
Elle prenait du plaisir à voir le visage de Seijuro s'empourprer de colère.
-Je vous interdis de dire du mal de ma mère !
-Oh, et sinon quoi ? Tu vas le dire à l'empereur ? Pour lui, Seijuro, tu n'es plus rien. Tu n'avais de valeur à ses yeux que quand ta mère était encore en vie. Avec la mort de l'impératrice, il y avait une place à prendre dans son lit…
-Vous savez pourquoi ma mère est morte.
La certitude le frappa avec violence. Il avait des soupçons depuis plusieurs mois. Sa mère ne l'avait pas abandonné, avait dit l'empereur. Or, Seijuro était persuadé qu'il avait dit la vérité. C'était plus logique que d'imaginer qu'il lui avait dit cela pour le rassurer dans ce moment douloureux. Cela ne correspondait pas à l'empereur.
-Oui, je le sais.
-Dites-moi !
-Non. Je n'en ai pas envie.
Ryota arriva au bout du couloir et Seijuro préféra ne pas s'énerver devant lui. Isoko sourit et s'éloigna.
-Ça va, Sei-cchi ? demandât Ryota une fois à sa hauteur.
-Oui. T'inquiète.
-Vous parliez de quoi ?
Seijuro détourna le regard.
-Rien d'important.
-On n'aurait pas dit. Allez, raconte !
-Je… je lui demandais ce qu'elle savait au sujet de la mort de ma mère.
-Oh !
Ryota repris cet air gêné qu'il avait chaque fois que ce sujet était abordé. Seijuro fronça les sourcils.
-Tu me le dirai, Ryota, si tu savais quelque chose.
-Bien sûr !
Seijuro acquiesça et retourna dans sa chambre. Il rangea le shamisen cassé dans un coin en soupirant. Dès qu'il le pourra, il demandera à Shirogane comment le faire réparer.
oOo
Lors de l'hiver de l'an 1490, la variole se rependit à la faveur des jours sombres dans toute la ville. Les premiers cas apparurent dans le palais impérial et Shirogane prit la décision d'éloigner les enfants. Ils partirent pour la résidence secondaire de l'empereur située à plusieurs kilomètres au nord de Kyoto.
La résidence se trouvait tout près du temple Shimeiin et du grand lac à l'origine de la rivière Kamo qui traversait la capitale. Avec les températures négatives des derniers jours, plusieurs centimètres de neige recouvraient le chemin pour se rendre au château. Shirogane et les hommes qui accompagnaient le convoi durent déblayer toute la neige et le voyage qui ne devait durer que quelques heures s'éternisa.
Les enfants jouaient pendant ce temps dans la roulotte.
Ils arrivèrent en fin d'après-midi au château. La vue sur la ville était très jolie au soleil couchant.
Les garçons investirent petit à petit les lieux, découvrant des cachettes et des chambres tout aussi spacieuses que les leurs.
Ces jours furent consacrés à quelques cours d'histoire, de japonais et de mathématiques mais, profitant de l'air de la campagne et de la montagne, Shirogane fut beaucoup plus laxiste et laissa les garçons jouer dans la neige et aller se promener sur la montagne. Leur seule obligation était d'avertir quand ils partaient et de revenir dès que le soleil déclinait.
Il était prévu qu'ils restent trois semaines isolées et plus selon l'évolution de l'épidémie de variole. L'empereur, lui, restait à Kyoto malgré la maladie.
-Pourquoi l'empereur ne vient-il pas lui aussi ? demandât Tetsuya à Shirogane lors d'un des repas du soir.
-L'empereur doit gérer des crises au sud plus importantes encore qu'une épidémie.
-Ah bon ? Quoi comme crise ?
-Allons, Tetsu ! Tu n'écoutes jamais aux portes ? C'est la guerre dans le sud.
-Daiki a raison, repris Shirogane. Nous sommes en train de conquérir les territoires d'Okayama.
Tetsuya acquiesça.
Seijuro appréciait beaucoup ces sortes de vacances à la montagne. Il passait la majeure partie de son temps à jouer dans la neige avec ses frères et à explorer les alentours du lac gelé. Un peu plus bas se trouvait également une cascade de glace. De plus, il avait l'impression que, éloignés de leurs mères, ses frères étaient plus gentils avec lui. Quand ils jouaient dans la neige ils retrouvaient leur complicité d'antan.
Si Seijuro aimait se promener seul, il n'était pas contre un peu de compagnie de temps en temps. Ryota vint le rejoindre dans un de ses périples un jour, après le déjeuner.
Ils se rendirent au lac et commencèrent à en faire le tour.
-J'espère qu'on restera ici tout l'hiver ! s'enthousiasma Ryota.
-Ta mère te manquerai.
-Non, ça fait du bien d'être séparé d'elle de temps en…
Ryota se tut. Il regarda Seijuro en coin et vit son regard sombre.
-Pardon… mais… c'est toi qui a commencé à parler de ma mère…
-Tu es toujours gêné quand on en parle. Pourquoi ?
-Bah… c'est triste ce qui s'est passé.
Ryota ne parvenait pas à regarder son frère dans les yeux.
-Ta mère t'en a parlé ?
-Que veux-tu qu'elle me dise ? Elle n'en sait certainement pas plus que toi.
Seijuro sentit son cœur se serrer. Non, il ne savait rien de ce qui s'était passé. Il fallait qu'il comprenne pourquoi, ce matin-là, elle était pendue à cet arbre.
-Tu pense qu'on peut aller sur le lac ? demandât Ryota pour changer de sujet.
-Je ne sais pas. La glace me parait fine.
-Oui mais on pèse pas bien lourd !
Ryota s'approcha du bord du lac. Il posa son pied sur la glace qui ne broncha pas. Seijuro le regarda faire et, rien qu'un instant, imagina son frère tomber à l'eau. Horrifié par ses pensées, il se frappa les joues.
-Ryota, c'est dangereux…
-Mais non !
Il fit quelques pas de plus sur la glace et entendit un fort craquement. Le sang de Seijuro ne fit qu'un tour tandis que Ryota s'immobilisait, figé comme une statue.
-Sei-cchi.. dit-il en commençant à se retourner tout doucement.
Quand ses pieds bougèrent, la glace commença à se fissurer.
-Ryota, revient ! Tout de suite !
-Je… je peux pas. Ça va casser.
-Reviens !
Seijuro ne pouvait pas s'aventurer sur la glace pour aller le chercher.
Ryota fit un pas de plus vers Seijuro et tomba d'un coup à travers la glace. Il parvint à s'agripper sur le bord du trou et se mis à hurler. Seijuro tentât de s'approcher mais les fissures venaient jusqu'au bord du lac. S'il mettait le pied dessus, il risquait de tout faire s'effondrer.
Seijuro sentit son cœur qui battait à toute allure dans sa poitrine. Que devait-il faire ? Il commença à défaire sa veste pour la lancer vers Ryota mais arrêta son geste.
-J'ai pas pied ! Je sais pas nager ! Sei-cchi ! Viens m'aider !
Seijuro regarda son frère l'appeler. Les sons devinrent étouffés alors qu'il voyait son visage de déformer à cause de la panique. Son champ de vision rétrécis. Il restait paralysé sur le bord du lac.
-Je vais venir t'aider, Ryota.
-Sei-cchi ! hurlait-il.
-Je vais venir… mais seulement si tu me dis ce que tu sais au sujet de la mort de ma mère.
-Quoi ? Non, Sei-cchi ! Viens m'aider. Je vais mourir !
Seijuro avait du mal à reconnaître sa propre voix. Il se faisait peur. Pourquoi n'était-il pas déjà auprès de Ryota ? Pourquoi ? Pourquoi ce besoin viscéral de connaître la vérité ?
-Sei-cchi !
-Dis-moi ce que tu sais.
Ryota pleurait, tentait de remonter sur la glace mais celle-ci continuait de craquer et menaçait de se rompre.
-Je… sanglotait Ryota. Ce sont les concubines qui l'ont tué. Maman m'a dit qu'elles… elles lui ont tendu un piège.
C'était à la fois du soulagement et de la haine qui envahissait le cœur de Seijuro.
-Sei-cchi, maintenant, aide-moi ! Je t'en prie ! Tu as promis !
Resté sur la berge, Seijuro le regardait sans bouger. Ryota le vit pleurer. Son frère amorça un geste pour lancer sa veste puis la glace céda complétement et Ryota se retrouva aspiré par les courants. Seijuro le vit disparaître sous la glace. Il l'entendit taper pendant quelques secondes, puis plus rien. Soit il était déjà mort, soit il avait été emporté trop loin pour qu'il puisse l'entendre.
Seijuro se laissa tomber dans la neige et pleura. Il était incapable de comprendre pourquoi il n'avait pas agi. Avait-il eu peur de tomber lui aussi ? Ou bien voulait-il que Ryota meurt ? Cette idée le terrifia et les pleurs redoublèrent.
Pendant encore quelques minutes, il espéra voir son frère ressortir du trou. Il l'appela. Il fit le tour du lac pour tenter de le voir. Mais Ryota avait disparu.
La réalité le frappa. Ryota était mort. Et c'était de sa faute.
Seijuro courait autour du lac tout en continuant à appeler Ryota. Il trébucha sur une branche cachée sous la neige et tomba. A terre, il réalisa qu'il respirait trop vite et s'évanouit.
oOo
-Seijuro !
Le garçon ouvrit les yeux. Shirogane se tenait au-dessus de lui. Deux servants le suivaient, emmitouflés dans une veste chaude. Il faisait presque nuit et une fine neige tombait.
-Seijuro, est-ce que ça va ?
Shirogane retira sa veste et la mit sur les épaules du garçon.
-Tu es frigorifié, mets ça.
Seijuro regarda autour de lui en grelottant. Il reprit ses esprits, revit le visage de Ryota.
-Où est Ryota ? demanda Shirogane.
Le garçon dévisagea le lac sombre et sanglota.
-Seijuro, vous êtes partis tous les deux, n'est-ce pas ? Où est Ryota ?
-Il… il a voulu marcher sur la glace et il est tombé.
Le garçon pointa le point, encore visible, où la glace avait craqué. On distinguait nettement une zone plus foncée et fragile.
-J'ai… j'ai tenté de le secourir mais… mais… Je suis désolé. Je suis tellement désolé… pleura Seijuro en se blottissant contre le torse de Shirogane.
Le précepteur était sous le choc et mis quelques secondes à se tourner vers les deux servants.
-Il faut trouver Ryota, ordonnât-il.
-Monsieur… cela doit faire plusieurs heures qu'il est tombé…
-Nous devons trouver son corps.
Les deux servants acquiescèrent et allèrent, à leur tour, faire le tour du lac, s'aidant de torches pour scruter la glace. Shirogane prit Seijuro dans ses bras et le ramena au château. Il continuait de pleurer et de grelotter. Quand il s'était sentit partir, étalé dans la neige, Seijuro avait eu l'espoir de faire un cauchemar et qu'à son réveil, tout serait arrangé. Ryota serait sortir du lac en riant, comme s'il venait de lui faire une blague. Mais la glace s'était reformée et d'ici demain, il ne restera plus aucune trace.
Les enfants, très inquiets de ne pas voir leurs frères rentrer alors qu'il faisait déjà nuit, étaient restés au rez-de-chaussée, surveillés par les servants restants. Ils se précipitèrent vers la porte quand ils l'entendirent claquer.
-Où est Ryota-kun ? demandât Tetsuya.
Shirogane ne répondit pas et confia Seijuro à un des servants en lui donnant l'ordre d'aller lui faire prendre un bain. Le garçon sentit le regard de ses frères le suivre jusqu'à la salle de bain. Le servant le déshabilla et le glissa dans un bain chaud. Il ne posa aucune question et laissa le garçon pleurer.
Quand il ressortit de la salle de bain, les cheveux encore mouillés, il fit face aux regards. Ce n'étaient plus les même qu'après le décès de sa mère. Désormais, ils partageaient une souffrance commune. Tetsuya était effondré, de même qu'Atsushi tandis que Daiki et Shintarô tentaient de les réconforter à leur façon.
-Seijuro-kun… soufflât Tetsuya. Est-ce que c'est vrai ?
La gorge nouée, Seijuro ne répondit pas et rejoignit sa chambre. Son visage était rouge de honte. Honte de ne pas avoir agi. Honte d'avoir insisté pour obtenir la vérité. Honte d'avoir laissé son frère mourir. Ryota hanta sa nuit. Ses cris. Ses larmes. Son visage. Il ne pouvait rien oublier. Il était mort par sa faute. Tout ça parce qu'il avait voulu savoir ce qui était arrivé à sa mère. La vérité valait-elle la vie de Ryota ?
Et pourtant, plus Seijuro y pensait, plus il ressentait cette colère qui avait bouillit dans ses veines quand il avait entendu la vérité. Les concubines avaient tué sa mère et Ryota le savait. Il l'avait probablement toujours su. Pourquoi lui avoir mentit ? Il était question de la mort de sa mère. C'était plus important que tout.
Juste après avoir formulé cette pensée, Seijuro fut de nouveau envahit par la honte.
oOo
Le lendemain matin, l'ambiance était sinistre dans le château. Shirogane était partit au petit matin à Kyoto pour annoncer en personne la nouvelle à l'empereur. Les enfants restaient entre eux, assis devant une table, sans savoir quoi faire. Un jeu était posé entre eux mais ils n'étaient pas d'humeur.
Ils se dévisageaient et appliquaient les principes qu'on leur avait inculqué. Il était mal de pleurer. Il ne fallait pas paraître faible. Les garçons s'évaluèrent, ne souhaitant pas perdre la face devant les autres.
Seijuro gardait la tête basse.
-Vous pensez que Shirogane-san va revenir ? demandât Shintarô.
-Comment ça ?
-Père va peut-être le faire exécuter.
Seijuro serra les poings. Il y eu un silence dans la salle. Dans ce silence, Seijuro lu ce qu'il redoutait et ce qui était pourtant inéluctable : ils ne savaient plus comment être frères. Le gouffre entre eux était désormais trop large.
-Peut-être. Après tout, il était censé nous surveiller, répondit Daiki.
-Seijuro-kun, dit la petite voix de Tetsuya à sa gauche. Est-ce que tu peux nous dire ce qui s'est passé ?
Le garçon releva timidement la tête. Il croisa le regard soupçonneux de Daiki.
-On était sur le bord du lac et Ryota a voulu marcher sur la glace, expliqua Seijuro d'une voix peu assurée. Mais la glace était trop fine et il est passé au travers. J'ai… j'ai tenté de l'aider mais… si je m'avançais trop vers lui, je serais tombé à mon tour et… je n'ai rien pu faire. A force de se débattre, la glace s'est brisée de nouveau et Ryota a été emporté.
Tetsuya mis sa main devant sa bouche et se rapprocha de Seijuro.
-Ce n'était pas ta faute, Seijuro-kun, murmurât-il.
Le garçon ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma. Il n'osa pas dire à Tetsuya qu'il avait tort.
-Je suis sûr que tu n'as pas voulu l'aider.
-Dai-chin ne doit pas dire des choses pareilles ! C'est méchant ! s'écria Atsushi en se levant, prenant la défense de Seijuro.
-Je n'ai pas pu ! Je serai tombé à mon tour !
-Et bien ça n'aurait peut-être pas été plus mal ! continuât Daiki avec véhémence.
Tetsuya serra fort la main de Seijuro et s'apprêta à s'insurger contre Daiki tandis que Shintarô restait impassible sur sa chaise.
-Moi, en tout cas, j'aurai préféré que ce soit toi qui tombes dans l'eau !
-Daiki-kun ! Tu ne peux pas dire ça !
-Laisses, Tetsu ! ça te ne te regarde pas !
Seijuro se leva d'un bond.
-C'était un accident ! criât Seijuro à son tour.
Daiki arma son poing et le frappa au visage. Seijuro perdit l'équilibre et tomba avant de sentir un poids sur son ventre. Daiki s'apprêta à le frapper une nouvelle fois mais la porte de la pièce s'ouvrit violemment.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? lançât Shirogane.
Il sépara les deux garçons.
-Vous n'avez pas honte de vous battre !
-C'est Dai-chin qui a commencé, répliquât Atsushi.
Shirogane soupira.
-Je vois. L'heure n'est pas aux disputes. Au contraire, vous devriez être solidaires.
-Vous l'avez retrouvé ?
Le précepteur se tourna vers Seijuro avec un air triste.
-Malheureusement, non, soupirât-il.
-Et qu'à dit l'empereur, questionnât Shintarô resté très discret depuis l'annonce de la disparition de Ryota.
-Rien qui vous concerne. Maintenant allez chacun dans vos chambres jusqu'au déjeuner.
Les enfants obéirent. Shirogane se massa le cou, comme s'il était surpris d'avoir encore sa tête attachée à son corps. En allant voir l'empereur ce matin, il était persuadé qu'il allait mourir. Comment le souverain aurait-il pu laisser repartir l'homme qui n'avait pas su protéger son fils ? Et pourtant, quand il lui annonça, il ne parut pas surpris. Il prit connaissance de la nouvelle, ordonnât que les enfants reviennent au plus tôt pour les funérailles, et ce fut tout. Pas de reproche. Pas de menaces. Pas non plus de tristesse.
Voilà, voilà... Le prochaine chapitre sera le dernier de la partie 1.
