Hello ! Premier long week-end de mai ! J'espère que vous allez bien ^^
Bee-gets : Salut ^^ Le must, c'est d'alterner fluff et dark :D Oui, clairement, la guerre engendre la guerre... Pour répondre à ta question, j'ai fait un an de violoncelle. J'aime beaucoup le son du violoncelle et j'aimerai bien essayer le piano un jour. Merci ^^ Bisous à toi aussi.
Shadow : J'aime pas trop Momoi non plus (tout comme Murasakibara. D'ailleurs pour une fois c'est pas lui qui est mort en premier...). Ca alors... le calme avant la tempête ? Je vois pas de quoi tu parles. Bye !
Akashi la fraise : Merci ! Bah écoute... on se retrouve à la fin du chapitre ;) !
Bonne lecture !
Habu
« Sois sans pitié »
Seijuro savait que Daiki et Shintarô médisaient dans son dos à son sujet. Ils racontaient des mensonges à Satsuki et aux concubines. Même si, celles-ci ayant assassinées sa mère, elles avaient déjà une piètre opinion de sa personne.
De son côté, le garçon discréditait ses rivaux devant Shirogane. Actuellement, c'était sa seule arme. Leur précepteur était cependant déjà acquis à sa cause depuis longtemps. De même que l'empereur. Seijuro ignorait ce que Daiki et Shintarô pouvaient lui dire lorsqu'ils avaient droit à un tête à tête avec lui pour une partie de shogi, mais cela ne semblait pas avoir de prise sur le souverain.
Seijuro continuait à être le meilleur. Lors des parties de shogi, ses tactiques retorses impressionnaient l'empereur. Cela ne fit qu'accentuer la jalousie maladive de ses frères. Seijuro n'était pas sans savoir que cette colère et cette jalousie étaient principalement alimentées par les concubines. C'étaient-elles qui voulaient plus que tout que leurs fils soit le prochain empereur.
Ces rivalités menèrent à l'incident de juillet 1496. Seijuro était allé se coucher dans sa chambre, située à gauche de celle d'Aomine et à droite de celle de Tetsuya. La nuit était chaude et Seijuro retira très tôt dans la nuit sa couverture. Il dormait avec un fin yukata blanc orné d'un dragon rouge.
La nuit ne fut pas paisible en raison de la chaleur et des cauchemars récurrents. Au loin, un orage menaçait de s'abattre sur la ville.
Seijuro se réveilla au milieu de la nuit. Les rayons de la lune éclairaient faiblement la pièce et il remua dans le lit. Il se tourna et se retourna et chercha le sommeil, jusqu'à trouver la position idéale. Il venait de trouver un bout de futon un peu plus frais et sentit quelque chose bouger au niveau de ses pieds.
Le garçon ouvrit les yeux et regarda. Il vit une masse sombre, enroulée sur elle-même. La lune fit luire ses écailles.
Seijuro fit un bond hors de son futon et hurla de terreur quand il reconnut l'allure du serpent. Il le dévisagea pendant quelques secondes, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Le serpent, recroquevillé sur son futon, semblait tout aussi terrorisé que lui.
Seijuro avisa son sabre et s'en saisit. Dès qu'il vit le serpent commencer à ramper pour atteindre son armoire, le garçon abattit son arme et le trancha en deux. Il recommença plus près de la tête pour le décapiter. Il s'apprêta à donner un nouveau coup, envahit par une rage folle, quand, alerté par le cri, Tetsuya vint le rejoindre.
-Seijuro-kun, qu'est-ce qui se passe ?
Tetsuya dévisage son frère, sabre en main couvert de sang, puis le corps découpé du serpent.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? demandât Shirogane quand il débarqua dans le couloir.
Seijuro sentait son cœur qui battait la chamade et sa respiration rapide. Il cacha ses mains tremblantes en croisant les bras sur son torse, laissant choir son arme.
-Il y a un serpent dans ma chambre, répétât-il aussi calmement que possible.
-Tu dérailles, mon pauvre ! se moqua Daiki en sortant à son tour de sa chambre. Y'a pas de serpent dans le coin.
-Je te laisse aller vérifier, rétorqua Seijuro.
Shirogane fit signe aux garçons de se calmer. Il leur demanda de rester ici le temps qu'il aille chercher les gardes du palais pour qu'ils aillent inspecter la chambre. Atsushi et Shintarô les avait rejoints, réveillés par le bruit.
Les gardes revinrent avec Shirogane et entrèrent dans la chambre. Ils débarrassèrent le corps du serpent et vérifièrent qu'il n'y en avait pas d'autre. Dans le couloir, Seijuro attendait avec angoisse.
Un garde glissa sa main sous l'armoire et la ressortit aussitôt, un long serpent accroché à cette dernière. Le garde hurla, agita son bras jusqu'à balancer le serpent à l'autre bout de la pièce. Le second se précipita sur l'animal tandis que son collègue hurlait de douleur. Il jeta la couverture de Seijuro sur le serpent, puis se jeta sur lui. A travers la couverture, il attrapa sa tête.
Les garçons regardaient le spectacle. D'autres gardes arrivèrent pour fouiller les chambres des garçons. On alla inspecter celle de l'empereur, au cas où. Le garde blessé fut immédiatement conduit auprès du médecin de la garde.
Shirogane resta auprès des garçons qui observaient la scène en silence. Un serpent, cela pouvait peut-être s'expliquer de façon naturelle. Un serpent, ramené des îles, se serait perdu. Mais deux, ce n'était pas possible.
Seijuro sentit sa respiration difficile alors qu'il réalisait qu'on avait cherché à l'assassiner. Mais qui avait pu faire ça ? les concubines ?
Petit à petit, le calme revint dans l'aile ouest du palais. Les garçons rejoignirent leurs chambres, à l'exception de Seijuro qu'Atsushi invita à venir dormir avec lui. Malgré la présence de son frère avec lui, il ne parvint pas à s'endormir. Il repensait à ce serpent qu'on avait introduit dans sa chambre. Et s'il y en avait un troisième ? Qui avait bien pu faire ça ? Comment découvrir le coupable ? Comment s'assurer que ça n'allait pas se reproduire ? Seijuro avait certes prouvé qu'il savait se servir de son sabre, mais ce n'était pas suffisant. La prochaine fois, si prochaine fois il y avait, son assassin fera preuve de plus de prudence.
Seijuro quitta la chambre d'Atsushi. D'après les étoiles, le garçon supposa qu'il était environ quatre heures du matin. Le palais s'était rendormi comme si de rien n'était.
Il traversa le palais pour rejoindre la caserne des gardes, située près des murailles, au sud du palais, de l'autre côté de la grande cour. Il suivit l'écho des voix pour arriver à la salle des gardes.
Seijuro ouvrit la grande porte et le silence se fit.
-Altesse, que faîtes-vous ici à cette heure ?
-Je veux tuer le serpent.
Le garde qui l'avait récupéré le dévisagea.
-Vous êtes sûr ?
-Oui. De toute façon, que vouliez-vous en faire ?
-Pourquoi pas du habushu ? proposa un garde qui semblait avoir bu un coup de trop.
Cela ne fit pas rire son supérieur. Il se dirigea vers le fond de la pièce où dans une grande caisse, on avait mis le serpent. Seijuro le vit, se débattant pour qu'on le lâche, fermement tenu au niveau de sa tête. Il devait faire plus d'un mètre cinquante de long.
-Donnez-moi votre couteau, ordonna Seijuro au garde éméché.
Celui-ci s'exécuta sans discuter. On plaqua le serpent contre la table et un garde vint tenir sa queue.
-Comment…
Mais il n'eut pas le temps de finir sa question. Seijuro avait déjà planté sa lame dans l'abdomen de la créature et entreprit de l'éviscérer. Le sang coula sur le bois, s'infiltra dans les rainures et tomba sur les pieds du prince.
Le serpent se tordait mais ne faisait aucun bruit. Il devait pourtant souffrir le martyre. Seijuro serra les poings. Ce n'était pas ce qu'il recherchait. Il s'était trompé. Tuer cet animal ne soulageait en rien sa colère, bien au contraire. C'était son assassin qu'il voulait entendre crier et supplier pour avoir osé attenter à sa vie.
D'un geste précis, il trancha la tête du serpent puis déposa le couteau.
-Altesse…
-Navré de vous avoir dérangé.
Il tourna les talons et commença à s'éloigner avant de se retourner.
-Comment va le garde qui a été mordu ?
-Il souffre. Nous ne savons pas s'il va survivre.
Le garçon acquiesça et partit. Il courut jusqu'à la chambre d'Atsushi, encore perturbé par ce qu'il venait de faire. Pourquoi avait-il eu ce besoin viscéral de tuer ce serpent ? Il n'était pourtant plus une menace dès lors que le garde l'avait attrapé.
Tout comme lorsqu'il avait laissé Ryota mourir il y a six ans, Seijuro était terrifié par cette froideur dont il avait fait preuve. Les cris de son frère venaient encore le hanter, mais il ne ressentait plus la honte et le remords. La mort de Ryota lui semblait logique. Et quand il avait tué ce premier serpent pour se défendre, puis ce second… n'avait-il pas aimé ça ? Il avait dominé la menace et la peur. Finalement, n'était-il pas plus fort que ceux qui tentaient de le tuer ?
oOo
Au matin, après le petit-déjeuner, Shirogane convoqua Seijuro dans son bureau.
-As-tu pu dormir ? s'enquit le précepteur.
-Oui.
-Ta chambre sera de nouveau fouillée si tu le souhaite. Pour assurer ta protection, tu vas désormais avoir un garde du corps. Il…
-Je n'ai pas besoin de garde du corps.
-Seijuro. Tu sais comme moi que deux serpents, venant d'Okinawa qui plus est, ne peuvent se retrouver par hasard dans ta chambre.
-Je ne veux pas être protégé.
-C'est un ordre de l'empereur.
Alors l'empereur le considérait comme faible ? Seijuro sentit son cœur se serrer. Ne lui avait-on pas dit qu'il avait tué le serpent ? Il était capable de se défendre ! Venait-il donc de perdre, en une nuit, la confiance de l'empereur ?
-Pourquoi ? s'insurgea Seijuro.
-Allons, ce n'est pas pour te punir. C'est pour te protéger.
-Mais… Je ne veux pas.
Daiki et Shintarô allaient se moquer de lui et il allait encore se retrouver mis de côté.
-Cette nuit, je…
-Le soldat d'hier soir est mort. Ça aurait pu être toi, expliqua Shirogane en haussant le ton.
-Mais… Je n'ai plus dix ans ! Je…
-Seijuro, c'est un ordre.
-J'aimerai parler à l'empereur.
-Non. L'empereur n'a pas que ça à faire.
Est-ce que les paroles diffamatoires de Daiki et Shintarô avaient fini par atteindre l'empereur ? Avait-il perdu sa confiance en lui ? Seijuro quitta le bureau d'un pas rageur. Quelle était cette injustice ? Il n'était plus un enfant qu'on devait protéger. Oui, la vieille il avait eu peur. Mais ce n'était pas une raison pour l'affubler d'un garde du corps.
Seijuro resta en retrait une grande partie de la journée. Il savait qu'il se plantait une épine dans le pied en réagissant de la sorte.
-Sei-kun.
Il sursauta. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu Satsuki arriver. Elle vint s'asseoir à côté de lui.
-Shirogane-san m'a dit ce qui s'était passé cette nuit. Tu as eu beaucoup de chance !
-De la chance ? s'offusqua Seijuro. Ce n'était pas de la chance ! j'ai tué le serpent.
-Oui, c'est vrai. Excuse-moi. Tu as été très courageux. A ta place, je n'oserai plus jamais dormir dans ma chambre !
Seijuro se mordilla la lèvre. Satsuki pensait elle aussi que c'était la chance qui l'avait sauvé ?
-Tu… Tu penses que ça se reproduira ?
-Je ne sais pas.
-Tu n'as pas peur ?
-Non. La peur c'est pour les faibles.
Satsuki sourit.
-Tu sais qui a voulu te tuer ?
-Non, pas encore.
-Tu vas enquêter ? demandât-elle en lui lançant un regard complice. Si tu veux, je peux t'aider.
-Les concubines ont tués ma mère parce qu'elle menaçait l'accession au trône de leurs fils. J'imagine que l'incident d'hier soir était pour les mêmes raisons.
-Les concubines ? Non, elles… enfin, moi je les trouve gentilles.
-Ce sont des femmes de pouvoir. Elles auraient très bien pu, à elles cinq, monter un coup pareil.
Satsuki ne semblait pas convaincue mais elle n'insista pas et changea de sujet pour parler des cours qu'elle suivait avec son précepteur. Puis, elle proposa à Seijuro de jouer du shamisen.
Peu avant le repas du soir, un garde vint chercher Seijuro pour l'amener auprès de l'empereur. Celui-ci le reçu dans sa salle à manger. Entre eux se tenaient une grande table couverte de mets.
-Assieds-toi, Seijuro. Comment te sens-tu après les événements d'hier soir ?
-Je vais bien.
L'empereur acquiesça et se fit servir un verre de sake.
-J'aurai voulu te convier pour déguster avec moi un verre de habushu avec le serpent d'hier, mais j'ai appris que tu l'avais tué.
-En effet.
-Ce sera donc pour une autre fois. Shirogane m'a dit que tu étais réticent à l'idée d'avoir un garde du corps. Pourquoi ?
-Je ne pense pas en avoir besoin.
L'empereur pris un bol de riz et mangea quelques bouchées. Il invita son fils à se joindre à lui. Seijuro pris conscience du caractère exceptionnel de ce moment. Jamais aucun des enfants n'avait partagé un repas avec leur père. S'il lui faisait un tel honneur, c'était qu'il comptait encore à ses yeux.
-Je vois. Hier, tu as tué deux serpents dont l'un était déjà mal en point. En quoi cela prouve-t-il que tu sauras te sortir d'autres tentatives de meurtre ?
-Eh bien…
-Ce qui s'est passé hier soir n'était pas une tentative sérieuse. C'était un avertissement. Je suis sûr que tu le sais au fond de toi, mais tu refuses de l'admettre. La prochaine tentative sera peut-être bien pire et il faut, non seulement t'y préparer, mais aussi te protéger afin que cela n'arrive pas. Comment deviendras-tu empereur si tu meurs ?
Seijuro reposa son bol de riz et baissa la tête. Il se sentait honteux. Il avait réagi comme un gamin, exactement ce qu'il ne voulait plus être.
L'empereur se leva et vint s'asseoir à côté de lui. Il prit le menton de Seijuro et le força à le regarder. Le garçon n'avait pas l'habitude de cette proximité et même de ce contact. Le souverain lui caressa la joue. Seijuro y vit de l'affection. L'empereur, de la manipulation.
-C'est parce que je m'inquiète pour toi, Seijuro, que j'ai pris cette mesure.
-Je deviendrai plus fort. Je serai digne de vous.
-Je n'en doute pas un seul instant. Le jour venu, fait payer à tes adversaires ce qu'ils t'ont fait. Sois sans pitié. C'est seulement ainsi que tu pourras prétendre devenir empereur.
Le garçon acquiesça et sourit. Son cœur se gonflait de fierté. Il restait la pupille de l'empereur et il était même bien plus que cela.
Sans finir le dîner, l'empereur le renvoya dans l'aile ouest. Seijuro se sentait enfin heureux après plusieurs mois et mêmes années à airer et à se demander où était sa place dans cette fratrie. Il n'était pas comme eux. Il leur était supérieur.
Quand Seijuro revint, Shirogane lui présenta son garde du corps. Il s'appelait Nijimura Shuzo et avait quatre ans de plus que Seijuro. Le garçon le trouva jeune pour un guerrier. Mais il préférait que ce soit ainsi car il préférait quelqu'un capable d'être son confident, quitte à passer son temps avec lui.
Et voilà Nijimura !
