NDA 15/12/22 : Bonjour, pour une fois je suis dans les temps ! C'est si rare. Bon en même temps, j'ai pas mal d'avance, ce qui est bien.

J'espère que cette histoire vous plaît, car nous allons prendre un tournant bien particulier. Il y aura de plus en plus le point de vue des autres sur ce qu'il se passe.

N'oubliez pas que tout appartient à JKR, et que seuls vos commentaires me récompensent de cet écrit. Alors n'hésitez pas, même si c'est pour dire que ça ne vous plaît pas. Toutes les critiques sont bonnes à prendre.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Chapitre 10 : Libre comme la mort

J'entends à peine ce qu'il se passe, on parle de me mener à mon directeur de maison, on me tire par le bras, on m'entraine loin du hall, j'ai l'impression que le monde tourne et que je suis emportée dans un tourbillon de couleur. Ma tête bourdonne, mes oreilles aussi. J'arrive à comprendre qu'on m'embarque dans les escaliers mouvants, qu'on me guide, mais je ne saurais même pas dire qui. Les choses deviennent flous. Et pourtant je sais.

Je suis bien moi.

C'est mon corps qui est passé, tout entier. Et ça explique pourquoi ce sont mes pouvoirs, mes cicatrices, mes marques. J'étais moi-même. Je n'étais pas l'adolescente de quatorze ans, imbu d'elle-même et tyrannique. J'étais la Sacha qui avait fait une année de fac et arrêté après la publication de son livre artistique. La Sacha qui avait des problèmes avec les hommes, ne supportait presque pas les contacts involontaires et aimait tout ce qui touchait aux arts. Celle qui rêvait plus qu'elle ne vivait sa vie.

J'avais eu des doutes jusque-là, parce que mes rêves étaient peu nombreux, et que je ne les comprenais pas. Puis malgré tout, je m'étais sentis mal un moment, comme si ce corps ne m'appartenait pas, mais c'était certainement les blessures causées, parce que même si je n'avais pas été percutée par la voiture de mon monde, je l'avais été par celle d'ici. Nous avions été échangées juste avant le choc. Peut-être que l'autre Sacha avait pris ma place, peut-être avait-elle juste disparu, je n'en savais rien.

Mais ma découverte était bien plus importante que cette fille horrible.

On me secoue, on me tapote la joue, et je sens qu'une créature à fourrure se frotte contre mes jambes en ronronnant et miaulant. Je fini par reprendre conscience d'où je suis, et de qui est là. Argus me tient par les épaules, Miss-Teigne se frotte contre mes jambes, et nous sommes dans la salle de classe du second étage que nous utilisons souvent.

« Tu as passé la barrière. » C'est son constat, mais tout ce que je sais faire, c'est le répéter.

« Je suis passée. »

« C'est ton corps ! » L'exclamation enthousiaste comment à me faire réagir.

« Oui. C'est le mien. C'est bien moi… » Je me suis sentis sourire. « Je suis moi ! » Rusard me fixa en grimaçant, puis me dit avec humour.

« Je crois bien que tu es la première personne que je connaisse à être contente de ne pas être une sorcière. » Je me mis à rire en passant la main dans mes cheveux détachés.

« C'est parce que je ne suis pas une sorcière, je suis une héritière. Et abandonner ce que je suis ce n'était juste pas possible. Je suis bien Sélené, celle qui voit au-delà des étoiles. »

oOoOoOo

Aujourd'hui, on annonce les champions du tournoi des trois sorciers. Je dois admettre que sans la bonne nouvelle, je ne m'en serais même pas préoccupée, mais à partir du moment où je suis moi, tout devient plus beau. Et j'ai décidé de faire ce que normalement, une héritière n'a pas le droit de faire. C'est-à-dire, se servir de ses capacités pour bénéficier de profits. Bon, il s'avère que concrètement, je ne risque pas trop de retour de karma, étant donné que ce n'est pas mon pouvoir de divination qui me le permet, mais mon voyage dans ce monde. Alors je me dis que ça devrait passer.

Oui, j'ai parié avec les trois écoles qu'il n'y aurait pas trois, mais quatre champions, et que l'un d'eux aurait survécu au pire mage noir de tous les temps. Ludo Verpey s'est foutu de moi, et n'a pas compris pourquoi je n'ai pas voulu lui confier les quelques galions que j'avais, mais que je le faisais volontiers auprès d'un élève.

Je devais admettre que j'avais même retrouvé l'appétit. Si la veille, le festin ne passait pas, là, je n'avais aucun problème, d'autant qu'Halloween était ma fête préférée depuis des années. En tant qu'héritière des celtes, cette fête est pour moi la nuit la plus intenses niveau rêve et magie. A l'époque, lorsque j'étais encore avec les filles, c'était cette nuit que mon lien avec Meleth nin était au plus haut. Je pouvais voir et ressentir avec ses sens… Et lui avec les miens. Nous ne faisions qu'un. Je ne pourrais probablement pas revivre cet instant cette nuit, mais j'étais bien. J'étais moi, j'avais du pouvoir sur les évènements, en tant qu'héritière, même s'ils me prennent pour une gamine de 14 ans, il suffirait que je repasse la barrière pour tous les choquer.

C'est presque tentant.

Au bout d'un long moment, lorsque tout le monde eu fini de manger et que les plats disparurent pour ne laisser que des couverts et des assiettes impeccables, je sentis la tension grimper d'un cran. Le vieillard barbu se leva, ce qui fit taire la salle, alors que je roulais des yeux. Il en fait des tonnes pour un truc moisi qui tuaient les trois quarts des participants, alors qu'il prône l'amour et la vie… Ce type me met mal à l'aise. Je ne l'aimais déjà pas dans les livres, mais en tant qu'humain, il me débecte. Et le plus horrible, c'est qu'il passe son temps à dire qu'il sait tout et voit tout dans son école, mais jamais je ne le vois bouger le petit doigt pour aider qui que ce soit.

« Voilà, la coupe de feu ne va pas tarder à prendre sa décision. Je pense qu'il faudra attendre encore une minute. Lorsque les noms des champions seront annoncés, je demanderai aux heureux élus de venir jusqu'ici et d'aller se regrouper dans la pièce voisine où ils recevront leurs premières instructions. » Dit-il en montrant la porte derrière la table des professeurs. Je voyais Ludo trépigner d'impatience sur sa chaise et faire des clins d'œil à beaucoup d'entre nous. Il ne va pas être joyeux à l'annonce des champions lui… En partant du principe que je ne suis pas la seule à avoir miser le prix d'une baguette, sur trois écoles, Et tous ceux qui ont misé un galion au moins… Sachant que je serais la seule à avoir une mise aussi importante et un résultat parfait… Oui… ça va faire très mal.

Tant mieux.

L'attente se poursuivit encore un peu, après que le directeur ait souffler toutes les chandelles de la pièce exceptée celles enfouies dans les citrouilles volantes. Et d'un coup, le feu de la coupe qui était déjà aussi bleu et étincelant qu'une comète reprit une teinte rouge et projeta une gerbe d'étincelle. Le premier nom, que Dumbledore attrapa au vol. Il le tint à bout de bras pour lire le nom inscrit dessus, et d'une voix forte, annonça :

« Le champion de Dumstrang sera Viktor Krum ! »

Je me joignis au tonnerre d'applaudissements à son égard, non pas par plaisir qu'il soit choisi, je n'en avais rien à faire directement. Mais parce qu'il était mon premier bon résultat. Le concerné se leva de la table des serpentards et traversa la grande salle avant de disparaitre de l'autre côté de la porte indiquée plus tôt. Il y eu un nouveau jet de feu, et Dumbledore attrapa le second parchemin, celui qui allait annoncer Fleur Delacour.

« Le champion de beauxbâtons sera une championne. Il s'agit de Fleur Delacour ! »

La semi vélane traversa la salle à son tour avec une démarche élégante sous les exclamations de joie. Et de deux. La gerbe de feu propulsa un nouveau morceau de parchemin que le directeur attrapa du bout des doigts. La tension était à son comble parmi les élèves de Poudlard. Enfin, pas chez moi, mais je m'en fichais un peu dans les faits. Je voulais juste qu'ils annoncent le 4e champion et empocher mon pactole.

« Le champion de poudlard est Cédric Diggory ! » Tous les élèves de Poufsouffle s'étaient levés d'un bon, et les exclamations de la table voisine me firent carrément mal aux oreilles.

Ledit Cédric s'était levé, avec un sourire colgate, puis dirigée vers la porte située derrière la table des professeurs. Même après son départ, les applaudissements en son honneur se prolongèrent, si bien que le vieux dût attendre avant de pouvoir reprendre la parole.

« Excellent » Il a cet air joyeux que je déteste. « Nous avons à présent nos trois champions. Je suis sûr que je peux compter sur chacun et chacune d'entre vous, y compris les élèves de Durmstrang et de Beauxbâtons, pour apporter à nos champions tout le soutien possible. En encourageant vos champions, vous contribuerez à instaurer un… »

Il s'arrêta, mon 4e champion allait être dévoilé, et tout le monde semblait ahurit devant la coupe de feu qui était redevenue rouge. Des étincelles volaient dans tous les sens, jusqu'à ce qu'un nouveau parchemin en jaillisse. Le directeur se saisit du parchemin dans un geste machinal, et dût à nouveau le tendre à bout de bras pour arriver à lire. Mais il garda le silence un instant, avant de s'éclaircir la voix, et d'annoncer. « Harry Potter »

oOoOoOo

J'aurais pu me réjouir du pactole que j'allais remporter, franchement, j'étais imbattable. Et je n'aimais pas Potter, qui s'était permit de dire des horreurs sur moi, au même titre que son ami rouquin. Il était peut-être le héros de l'histoire, mais il était aussi pourri que la plupart des adolescents de 14 ans. Le problème, c'est qu'une fois qu'il fut emporté dans la salle commune des professeurs, comme les autres champions, le brouhaha autour devint encore plus assourdissant. La vague de haine envers le pauvre garçon venait d'augmenter au moins d'atteindre un paroxysme que même Voldemort ne pourrait certainement pas atteindre.

Les élèves parlaient fort, criaient, changeaient de place, avec pour seule surveillances, deux professeurs qui étaient aussi perdus que le reste de la foule. Résultat ? Ma tête cognait avec violence et j'en avais la nausée, tellement c'était douloureux. Me redressant du banc avec difficulté, je tentais de m'appuyais sur la table pour tenir debout, et m'écarter des autres serdaigles, mais ça tanguait. Alors, quand une grande main s'est tendue vers moi, j'ai renoncé à ma phobie des contacts pour m'en saisir, vu qu'elle semblait vouloir m'extraire de là.

Mal m'en prit.

Tirée de là par Ludo Verpey, je louchais sur sa présence. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Il aurait dû présenter Harry aux autres champions, pourquoi il…

« Veuillez me suivre, Miss O'Nigay, c'est urgent. » Il n'avait pas l'enthousiasme qu'on lui prêtait depuis le début.

Je le sens mal. J'ai jeté un regard à Argus, il semblait ne pas comprendre non plus, alors je me suis retrouvée contrainte de le suivre. Ce qui eut pour effet de me faire remarquer à mon tour. Ah, ça parle d'un 5e champion, maintenant. N'importe quoi. Sauf qu'en passant la porte derrière la table des professeurs, lorsque tous les regards ont convergé vers moi, j'ai su que parier sur 4 champions était une grosse connerie.

« Cessez, j'ai trouvé la responsable de cette affaire ! » Je tournais sèchement la tête vers lui. Merci Verpey de vendre tes parieurs comme les juifs en 40.

« Et peut-on savoir en quoi cette fille désagréable est responsable ? » Demanda Fleur. Je roulais des yeux.

« Parce qu'elle a parié 11 Galions sur vous quatre comme champions du tournois des trois sorciers. Il est évident qu'elle a trafiqué la coupe de feu ! » Il y eu un ricanement étouffé derrière moi, que j'interprétais comme étant celui du potionniste gras qui ne pouvait pas me blairer. Moi-même, j'ai été prise d'un hoquet.

« Vous n'êtes pas sérieux, monsieur Verpey… » Tenta le professeur McGonagall. Merci de vouloir me protéger mais vous allez juste m'afficher là. Ou m'obliger à le faire.

« Si si. Il est évident qu'elle a dû aider Potter à mettre son nom dans la coupe, puis a parié sur eux, en utilisant une potion ou un sort sur l'artefact. » Nouveau ricanement de Rogue. Merci.

« Qu'est-ce qui vous fait rire, vous ? » s'énerve Karkaroff avec son accent. Le sourire du bavard graisseux me fila des sueurs froides.

« Il est surtout évident que Potter a agi seul, cette élève n'a aucune capacité magique… »

« Une cracmeul ? » Hésite madame maxime, en posant sa gigantesque main sur l'épaule de Fleur, comme pour la protéger d'une maladie contagieuse dont je serais infectée.

« Ex-sorcière, pour être précise. Mais vous êtes tous des abrutis finis. » Le vent d'exclamations en colère qui suivit laissa notre 4e champion soufflé par mon audace.

Tient, il ne s'attendait peut-être pas à ce que je sois aussi chiante avec tout le monde en même temps. C'est papy Dumbledore qui se racla la gorge et réclama le silence dans la pièce, avant de se tourner vers moi avec cet air affable et bienveillant dont j'ai horreur.

« Eh bien, Miss O'Nigay, Pourriez-vous nous expliquer pourquoi nous sommes des… » Il tiqua sur les termes. « Abrutis finis ? » Je soufflais, entre faux Maugrey, les profs, directeurs, Crouptons et nos supers champions, ça allait être drôle.

Il faut savoir que j'ai littéralement le sentiment que des ailes m'ont poussées depuis hier soir, je me sens libre d'être moi sans avoir à jouer l'autre Sacha, ni prétendre. Je ne suis plus déprimée, je suis moi, mon corps, ma tête, mes talents. Et être aussi bien, ça veut aussi dire que c'est comme si j'avais les filles à mes côtés. Rien ne peut m'arrêter.

« Parce que c'est le cas. » Nouvelles protestations, j'ai souri. « Beaucoup sont au courant, j'ai perdu ma magie dans un accident moldu cet été, je pourrais vous lancer des impardonnables avec ma baguette ou les vôtres, ce serait pareil, aucun résultat. Et même Ste mangouste vous le dira. Je ne peux donc pas avoir usé de magie sur votre précieuse coupe. » Je marquais une pause, avant de me tourner vers le potionniste. « Professeur Rogue, vous qui connaissez par cœur l'écriture dégueulasse de Potter à force de le corriger, est-ce que c'est son écriture sur le parchemin ? »

Il me fixa, un peu abasourdi par le fait que je l'interpelle de façon aussi directe sans le craindre. Mais comme Dumbledore lui tendait le parchemin, il l'examina attentivement, avant de claquer sa langue contre son palais. Frustré.

« Ce n'est pas son écriture. » Fut-il obligé de constater.

« Bien. Si vous voulez, je peux écrire quelque chose aussi, vous pourrez comparer pour vérifier si c'est la mienne. »

C'est Cédric qui me tendit une feuille de papier, visiblement inquiet de la tournure des évènements. Peut-être même inquiet pour moi… ça me fit mal… Et j'ai détourné les yeux de mon cousin. M'appuyant sur la table la plus proche, j'ai écrit mon prénom et celui de Harry ensuite avant de le tendre au directeur qui le fit passer parmi les personnes présentes.

« Vous n'avez pas écrit. » Ah, Verpey ne comprend plus, lui non plus.

« Non, je n'ai pas écrit. Et personne ne peut franchir la limite d'âge s'il n'a pas l'âge de le faire, justement. En revanche… Potter n'a pas demandé à ce qu'on mette son nom dans la coupe. »

« Tu me crois ? » Oh, je le surprends encore plus.

« C'est évident, tu ne sais pas mentir sans qu'on te repère à des kilomètres, toute l'école le sait, et on dirait que tu vas gerber le buffet de ce soir depuis qu'on t'a appelé. » Il a détourné le regard, mal à l'aise.

« D'accord. » Pas contrariant.

Enfin, Crouptron prit la parole, me fixant comme si j'étais une énergumène. Je crois que mon faux père travaille avec lui… Il ne doit pas apprécier ce qu'il voit lui non plus.

« Expliquez-vous, Miss O'Nigay, ce que vous savez. » Puisqu'il insiste…

« Bien, comme vous le savez, chaque champion a dû noter son nom et son école au dos du parchemin avant de mettre son nom dans la coupe, et la coupe détecte ainsi le nombre d'établissements en faisant des concordances de mots, puis elle choisit plus ou moins au hasard, un élève pour chaque. Ça veut dire qu'il suffit d'écrire le nom d'une autre école, ou même de faire une faute, pour qu'un 4e champion soit choisi, et s'il n'y a qu'un nom affilié à cette 4e école, il est évident que ce sera le nom choisi. Voilà comment c'est arrivé. » Karkaroff s'empourpra, et Krum… ne comprit pas mon raisonnement.

« Alors, Potter a bel et bien mis son nom dans la coupe. » Le bulgare ne semble pas apprécier qu'on lui fasse perdre son temps, ça tombe bien, moi non plus.

« Non. Je viens de vous expliquer pourquoi ce n'était pas lui. En revanche, à moins d'être coupé du monde, vous saurez que Poudlard est le théâtre d'évènements dangereux depuis que Potter est arrivé entre ses murs. Il est chaque année victime d'un malade, entre un professeur ancien mangemort, la chambre des secrets et le mangemort évadé… Trois ans, trois tentatives d'assassinats.

Madame Maxime fit un pas en avant, l'air fort contrariée. « Et vous leusseut un éleuve en dangeur ?! C'euh inadmeusseuble ! » Mais notre papy gâteau ne semble pas s'en formaliser, il regarde Harry, puis moi.

« Donc vous suggérez que Potter fasse l'objet d'un complot ? » C'est Karkaroff, qui semble prêt à accuser Maugrey d'être responsable de ma paranoia. Tiens, faux Maugrey a pali, d'ailleurs.

« Je ne suggère pas. Je l'affirme. Une fois c'est un hasard, deux fois une coïncidence, trois fois une preuve. C'est la 4e année de Potter à Poudlard, si on pouvait encore se poser des questions les années passées, c'est trop tard. » J'ai alors souri, diable, je suis horrible. « Et là, bon courage pour déterminer qui est responsable. Car si jusqu'à maintenant, seulement 30% des gens présents voulaient sa mort, je pense qu'annoncer son nom a dû tripler le nombre de suspects. »

« Et vous trouvez ça drôle ? » Ah, McGonagall n'apprécie pas mon sourire.

« Ce n'est pas la situation que je trouve comique, professeur, mais le fait qu'il a fallu que ce soit une élève dépourvue de magie qui vous l'explique, parce que vous, grands sorciers du monde, vous n'êtes pas rationnels pour deux sous. » Nouveau raclement de gorge de notre cher directeur Albus Dumbledore.

« Cela n'explique pas votre résultat gagnant au pari. » Verpey, tu ne perds pas le nord. Tu espères peut-être ne pas payer, mais tu vas quand même me filer mes gains. J'ai étiré un autre sourire, tout en balayant la salle du regard.

« C'est simple. Seul Viktor Krum a été autorisé à mettre son nom dans la coupe. Fleur Delacour est issue de l'une des plus grandes familles de sorcières françaises, et héritière d'un patrimoine magique conséquent. Leurs noms sortiraient forcément… »

« Et le mien ? Celui de Harry ? » Ah, mensonge ambulant, je préférais que tu te taises encore un peu

« Parce que nous sommes cousins. Je sais ce que tu vaux, et ce que valent les élèves de Poudlard. Pour Harry j'ai seulement parié qu'on essaierait de le tuer de cette façon, vu que c'était la plus simple et permettait de se dédouaner en lui foutant la responsabilité directe dans les pattes. » Mes remarques firent l'effet d'une bombe, je crois que mon absence de compassion sur la situation n'aide pas.

Cela dit, je n'aurais pas aussi mal réagi si c'était quelqu'un d'autre qui avait posé la question. C'est juste, pas le visage de mon cousin sur un faussaire… Voir celui qui m'a appris à jouer à la console me parler de magie et de tournoi sorciers, ça ne passe pas. C'est exactement le même problème que parler à mes parents. Ça me reste au fond de la gorge, et me file la nausée. Cependant, on ne m'a plus accusé de tricherie.

« Hm. Nous ignorons encore comment cette situation a réellement été créée, il me semble cependant que nous n'avons d'autres choix que de l'accepter. Cédric et Harry devront concourir tous deux pour le tournois. »

Madame Maxime voulu protester, Et dumby lui demanda si elle avait une solution miracle, mais comme ce fut non, elle fut contrainte d'abandonner. Rogue était furieux, Karkaroff livide, et Verpey, s'amusait de nouveau.

Moi ? On a demandé à Rogue de me faire sortir pour que je ne puisse pas entendre les instructions sur la première tâche. Je suis donc dans les couloirs, avec lui pour me ramener jusqu'à ma salle commune. J'aurais cru que ça se passerait dans un silence religieux, mais non. Il était, pour une fois, disposé à parler sans m'insulter.

« Vous êtes bien plus réfléchie que je ne l'aurais cru, Miss O'Nigay. » Diable, un compliment, demain il pleut. « Mais vous devriez apprendre à faire attention à ce que vous dites et faites, en présence d'autrui. Votre pari aurait pu vous couter cher. »

Je me suis tournée vers lui tout en continuant de marcher, nous étions presque arrivés à la tour de Serdaigle. « C'est là que vous vous trompez, professeur. Je suis dans défense, les gens ne me voient pas arriver et me sous-estime quoi que je fasse. Même vous. » Il se crispa et fronça les sourcils, de nouveau en colère.

« Je retire 3… »

« Points pour insolence, oui je sais. Mais c'est pourtant ce que vous faites depuis le début, vous pensiez que je jouais les victimes, alors que j'ai juste accepté la réalité. Je ne fais pas de magie et je n'en ferais plus jamais. Ma place n'est plus à Poudlard. Et j'espère pouvoir partir lorsque tout le monde l'aura compris. Bonne nuit Professeur. » Le coupais-je.

Je le laissais là, et traçais droit sur la statue du sphynx, prête à répondre à son énigme pour aller me coucher. Fallait juste espérer qu'on me laisse tranquille entre la salle commune et mon dortoir.

Severus regarda l'élève de serdaigle s'éloigner de lui au pas de course, et garda les sourcils froncés, poings serrés. L'atmosphère se réchauffa alors lentement, comme si le départ de l'élève y avait contribué. Il soupira finalement, essayant de se détendre, tout en fixant au loin, la statue basculer et laisser passer cette dernière.

Miss O'Nigay était un mystère à elle seule. Et plus les jours passaient, plus il se posait des questions. Entre ses réactions instinctives, ses malaises, les remarques pertinentes, voire extra-lucide… Et cette instabilité émotionnelle en constante. Il avait déjà étudié les phénomènes d'obscurus sur des enfants maltraités lors de son stage à sainte mangouste, et pour la plupart, les premiers signes étaient les mêmes.

La seule différence, c'était que la jeune fille ne faisait absolument plus de magie. Alors qu'elle aurait dût en faire autant qu'un enfant qui cause des accidents. Voir même provoquer des éclats de magie à chaque crise de colère. Et là rien. Le professeur de potion s'interrogea alors lourdement sur la question.

Sacha O'Nigay était-elle déjà en train de mourir ?