Salut ! Je publie de façon pas du tout régulière ces derniers temps XD Mais comme c'est un jour férié, j'avais un peu de temps devant moi et j'ose espérer que vous en aurez pour lire. Si j'ai le temps, je publierai également dimanche. Cette histoire étant très longue, j'ai envie de vous offrir des chapitres pour que l'histoire avance vite (et c'est aussi que j'ai hâte d'arriver à la partie 3 car c'est ma préférée !).

Akashi la fraise : Merci beaucoup ! Oui, Akashi a perdu sa voix quelques jours... Mais bon, il est pas au bout de ses peines... Lors de du premier jet de cette histoire, la relation entre Akashi et Nijimura évoluait trop vite alors j'ai rajouté des éléments pour leur laisser plus de temps.

Shadow : Oui, l'empereur l'a bien cherché... Peu de suspense en effet : celui qui a organisé ça est en effet dans le palais. Je suis allée lire le début de Kill Blue et c'est très différent de KNB. J'ai du mal à accrocher pour le moment. Je vois pas trop où il va aller. J'ai l'impression que c'est un mélange entre détective Konan et Spy x Familly. J'espère que son manga aura du succès et pourra continuer à être publié. En tout cas les dessins sont qualis ! On reconnait le style. Bye ^^

Bonne lecture !


Affrontement

« Mais abandonner ma colère, ce serait trahir la mémoire de ma mère »

-Qu'est-ce que tu lis ? demandât Seijuro par-dessus l'épaule de Satsuki.

-"Ai wa hoshi no shita de kagayaku*", répondit la jeune fille. C'est une histoire d'amour entre un prince qui refuse son rôle et son amie d'enfance.

Seijuro s'assit à côté de Satsuki.

-Qu'est-ce que tu connais aux choses de l'amour ?

Ce n'était certainement pas un sujet que Shirogane abordait avec eux alors le prince cherchait ses réponses ailleurs.

-Je…

Satsuki se mit à rougir et regarda du soin de l'œil Tetsuya qui somnolait près du petit étang de la cour. Seijuro fronçât les sourcils. Satsuki aimait Tetsuya… lui, le savait-il ?

-Je lis beaucoup de livres et je parle avec les concubines. Mais je ne pense pas savoir grand-chose… On va dire que j'apprends en le vivant.

Son visage était cramoisi.

-Que te disent les concubines ?

-Euh… elles parlent… de l'empereur. Elles parlent de ce qui se passe dans la chambre.

Seijuro fut tenté de lui en demander plus mais il n'était pas sûr d'avoir vraiment envie de savoir.

-Elles aiment l'empereur ?

-Je ne sais pas.

-Et…

Satsuki sourit, anticipant, la question de Seijuro.

-Et elles ne savent pas si l'empereur les aime. Moi, je pense que non.

Seijuro se mordilla la lèvre. L'empereur lui avait dit qu'il avait aimé sa mère. Au point de vouloir l'épouser.

-Es-tu prête, Satsuki, à épouser quelqu'un que tu n'aimes pas ? Est-ce que tu penses qu'il vaut mieux suivre ses sentiments ?

-Je suis prête à épouser l'un d'entre vous. Je ferais ce que je dois faire. A mon sens, le devoir est ce qui est le plus important. Tu ne crois pas ?

-Si. Mais tu aimes Tetsuya.

-Oui, je l'aime. Mais je ferai ce que je dois.

Seijuro aurait aimé entendre l'inverse. Il devait choisir entre son cœur et sa raison et, de toute évidence, son corps entier lui disait qu'il fallait suivre ses sentiments.

oOo

Les concubines venaient de temps en temps voir les entraînements des princes. Ce furent elles qui eurent l'idée de mettre en place une vraie compétition entre les garçons, comme faisaient les professionnels. Une manche gagnante. Quatre flèches chacun.

Les concubines s'asseyaient sur le côté du terrain de tir à l'arc et encourageaient leurs fils. Sauf Chieri Kise qui n'avait plus personne à encourager.

Akashi menait de loin la petite compérition. Il gagnait tous les matchs, Daiki et Tetsuya sur ses talons. Atsushi, malgré les encouragements de sa mère, n'avait aucune motivation et tirait des flèches sans conviction tandis que Shintarô se battait contre lui-même et ses yeux défaillants.

Pour essayer de changer la donne, la mère de Daiki fit fabriquer pour son fils un nouvel arc sur mesure.

-Et tu penses qu'avoir un arc à ta taille te suffira pour me battre ? Avoir les bons outils ne sert à rien si on ne sait pas s'en servir, le raillât Seijuro dès qu'il apprit la nouvelle lors du repas du midi.

-Tu es jaloux.

-Non. Je préfère gagner avec un arc qui n'est pas fait pour moi. Après tout, cela prouve que je suis capable de m'adapter. Toi tu as besoin d'un moule à ta forme pour être bon. Enfin, certes bon, mais pas meilleur.

-C'est surtout que ta mère est trop morte pour pouvoir t'offrir un arc.

Seijuro sentit ses poils se hérisser. Il ne reconnaissait que trop bien la colère qui était en train de monter en lui.

Shintarô et Atsushi avaient relevés la tête de leurs repas, soudain très attentif à la conversation tandis que le regard de Tetsuya passait d'un prince à l'autre.

-Ma mère au moins est une femme de pouvoir, continuât Daiki sachant parfaitement qu'il titillait la corde sensible. Et non une paumée qu'on a ramassé sur une plage au milieu des algues pour en faire une pute.

-Daiki-kun ! s'insurgea Tetsuya. Tu ne peux pas dire des choses pareilles.

-Tu parles toujours de ta mère et tu rabaisse la mienne. As-tu si peu de confiance en toi ? Es-tu obligé de la glorifier car, dans le fond, tu sais qu'elle ne vaut rien ? Et toi non plus ? Tu n'existes qu'à travers son regard.

-Seijuro-kun ! Ne…

-Laisses, Tetsu. Ce n'est que la marionnette de notre père. S'il y en a bien un parmi nous qui n'a aucune âme, c'est lui. Crois-moi, tu ne perds rien pour attendre. Ton garde du corps ne te sauvera pas le jour où…

-Daiki-kun ! Arrête ! cria Tetsuya, au bord des larmes. Tu ne peux pas dire des choses pareilles ! Tu ne peux pas souhaiter la mort de l'un d'entre nous ! Nous sommes frères !

Seijuro sentit son cœur se serrer.

-Non, Tetsuya. Nous avons cessé d'être frères le jour où Ryota est mort.

-Tu parles de Ryota… t'as vraiment un culot monstrueux. Tetsu, va nous chercher nos sabres.

-Quoi ? Mais… vous n'êtes pas sérieux… Seijuro-kun, dis-moi que…

-Va chercher nos sabres.

Shirogane était dans son bureau et Shûzo mangeait à part car le précepteur lui avait demandé de laisser aux princes ces moments d'intimité. Il n'y avait personne pour les arrêter. Shintarô acquiesça et se chargea d'aller chercher les sabres. Tetsuya cherchait désespérément à raisonner ses frères mais il faisait face à des murs. Atsushi se recula dans un coin.

Daiki et Seijuro se dévisageaient durement et se mirent en position dès qu'ils eurent leurs sabres en mains.

-Pitié… ne vous battez pas…

Ils avaient repoussé la table encore couverte de nourriture dans un coin, laissant le plus grand espace possible.

Daiki fit le premier pas vers son demi-frère pour l'attaquer et Seijuro esquiva. Lors des entraînements, ils avaient déjà pu se jauger. Seijuro savait que son adversaire avait une grande allonge et était très vif. Il était capable d'accélérer et de porter un coup fatal. Seijuro avait pour lui l'agilité et la ruse. Mais face à la force, il n'était pas sûr de lui.

Daiki prit rapidement l'avantage dans le combat, poussant Seijuro à reculer, encore et encore. S'il continuait ainsi il allait finir par se retrouver coincé et devoir repousser les assauts de son adversaire. Alors avant d'en arriver là, il préféra attaquer.

D'un pas rapide en avant, Seijuro attrapa le poignet de Daiki et le retourna pour lui faire lâcher son sabre. Mais son demi-frère se reprit immédiatement en envoyant un coup de coude dans le visage de Seijuro qui recula. Il sentit le sang dégouliner de son nez. Il repartit néanmoins à l'assaut avant que Daiki n'ait pu récupérer son sabre.

Celui-ci parvint à le repousser, se pencha, reprit son arme et attaqua. Seijuro l'esquiva d'un pas sur le côté mais Daiki réattaqua immédiatement d'un geste très rapide.

-Stop ! hurla Shirogane en entrant dans la pièce.

Déconcentré, Seijuro n'eut pas le temps de s'écarter. Le sabre découpa sa veste et sa ceinture avant d'entailler son flanc. Ayant pris trop de vitesse, Daiki perdit l'équilibre suite à son coup et tomba sur Seijuro.

-Non ! cria Tetsuya qui, une seconde, cru que Daiki avait transpercé Seijuro.

Shirogane sépara les garçons, Shûzo sur les talons.

-Mais qu'est-ce qui vous ait passé par la tête ? explosa Shirogane. Vous n'êtes pas censé vous affronter !

-Et pourquoi pas ? demandât Daiki.

Seijuro tira sur sa manche et épongea le sang qui coulait encore de son nez.

-Tetsuya, Shintarô, Atsushi, que s'est-il passé ?

-Une dispute qui a mal tournée, expliqua Shintarô.

-Ca ne doit jamais se reproduire ! Suis-je clair ?

-Nous avons dix-sept ans, rétorqua Daiki. Nous ne sommes plus des enfants qui avons le devoir de vous obéir. Nous pourrions être en mesure de régner.

-Si vous vous considérez comme des adultes, alors pourquoi vous vous bagarrez comme des enfants ?! Votre comportement n'est pas digne de votre rang. Je vais en faire part à l'empereur. Quant à vous, Shintarô, Tetsuya, Atsushi, vous auriez dû les arrêter. Vous êtes tout autant fautifs.

Tetsuya baissa la tête. Shirogane prit les sabres sous les protestations des garçons puis s'en alla en donnant l'ordre à Daiki d'aller se soigner. Il avait le poignet enflé et Seijuro s'en tirait avec une blessure légère au flanc. Shûzo le prit par l'épaule et l'entraîna jusqu'à l'étage, puis dans sa chambre.

-Reste ici, je vais chercher de quoi te soigner.

Seijuro ne protestât pas, honteux de l'image qu'il avait donnée. Shirogane avait raison. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? la colère avait pris le dessus sur toute logique. Pourquoi était-il autant esclave de ses émotions ? Y avait-il un moyen de les contrôler ? Ou bien, devait-il tout embrasser ?

Shûzo revint. Le nez de Seijuro ne saignait plus. Le garçon retira son kimono pour laisser Shûzo accéder à la blessure pendant qu'il se nettoyait le visage plein de sang. Shûzo appliqua de l'alcool sur la plaie, essuya le sang, puis appliqua un baume et banda le torse du garçon.

Seijuro repensa au visage de Daiki quand il lui avait porté ce dernier coup.

-Il comptait me tuer, murmurât-il.

-Ton frère ?

-Oui. Je l'ai lu dans ses yeux. Il était sérieux.

-J'ai bien fait d'aller chercher Shirogane dans ce cas.

-C'était peut-être lui le habu.

-Peut-être. Je n'ai pas encore pu faire la lumière sur cet incident.

Shûzo releva la tête après avoir terminé le bandage. Il soupira.

-Tu as besoin d'apprendre à te maîtriser, Seijuro. Tu es une boule de nerf, tu es rongé par la colère et la haine. Il faut que…

-J'aimerai. J'aimerai tellement. Mais abandonner ma colère, ce serait trahir la mémoire de ma mère. Je veux faire payer ceux qui l'ont tué.

-Seijuro…

La main de Shûzo s'approcha du visage du garçon, puis s'arrêta. Il marqua un temps d'hésitation.

-C'est comme s'il y avait un volcan dans ma poitrine, Shûzo. La pression monte, encore et encore. Et je vais exploser. Il faut que, de temps en temps, je relâche cette pression et… et j'ai envie de tout détruire. J'ai envie de… Pourquoi est-ce que je vis tout avec trop d'intensité ? Pourquoi tout est-il grave ? Pourquoi tout est-il triste ? Pourquoi…

-Je suis sûr que tu vas finir par trouver un équilibre. C'est normal de se sentir perdu à ton âge.

Seijuro rougit. Il oubliait la plupart du temps que Shûzo était plus âgé que lui. D'ailleurs, il réalisait de plus en plus qu'il était bien plus mature que lui.

-Tu as affronté cela aussi ?

-Bien sûr. J'ai connu cette colère. C'était contre la maladie qui m'a privé de ma soeur, contre les garçons de la caserne qui se moquaient de moi. J'en ai cassé des gueules avant de me calmer et de savoir prendre sur moi. Ça viendra pour toi aussi.

-Tu sais maîtriser toutes tes émotions ?

-Presque.

Le regard qu'il posa sur Seijuro était sans équivoque. Il ne parvenait pas à se retenir d'aimer ce garçon. Il avait envie de le prendre dans ses bras et de le réconforter ou de lui caresser la joue. Il voulait lui montrer son affection.

Il devait lutter. Aimer ce garçon n'était pas une bonne chose. Seijuro, il le sentait, avait une face cachée, cette colère et cette haine, qu'il ne pouvait soutenir. Mais son cœur battait si vite en sa présence… c'était insupportable. Plus il pensait à lui, plus il le désirait. C'était pourtant voué à l'échec : Seijuro était le fils de l'empereur. Et c'était un garçon. Jamais on ne pardonnerait une liaison entre eux.

oOo

Le lendemain, un garde vint chercher Seijuro. Il le guida jusqu'à l'empereur. Celui-ci avait le visage sévère.

-J'ai appris que tu t'étais battu avec Daiki.

Seijuro ne pouvait le nier. Il gardait la tête basse.

-Les duels au sabre ne se passent pas ainsi. Si tu souhaites réparer une injustice, tu dois le faire dans les règles.

-Je… je n'avais pas cette idée en tête.

Seijuro releva la tête.

-Votre majesté… la colère m'a aveuglé. Je suis désolé d'avoir montré cette image pitoyable.

-Ta colère est légitime, répondit l'empereur avec une douceur inattendue. N'ai pas honte. Au contraire, exploite-la pour devenir plus fort.

-Vous n'êtes pas fâché ?

-Si tu ne me déçois plus, je n'ai pas de raison d'être fâché.


*L'amour brille sous les étoiles. J'avais pas trop d'inspiration pour un nom de roman alors j'ai pris ce qui me passais par la tête XD