NDA 10/04/23 : Bonsoir à tous, et merci pour les gentilles reviews, ça me touche vraiment. Je sais qu'on est dans une ère où plus personne ne prends le temps de commenter les récits des autres, c'est pour ça que, chaque fois que j'en reçois un, je me fais une joie d'y répondre. C'est une rareté... Un trésor. Alors merci, et bonne lecture à tous.


Chapitre 13 : Un lundi maudit.

La réunion s'éternisait.

Mais il fallait admettre que cette année était riche en… Cas spéciaux. Outre les inconvénients dû au tournoi des trois sorciers, désormais quatre, les enseignants de Poudlard étudiaient les dossiers des élèves en difficultés, et/ou à problèmes, de l'année. Et pour une fois, Potter et Londubat n'avaient pas un immense écart avec les autres membres de leur année. Non. Serdaigle avait gagné le gros lot, avec Sacha O'Nigay, Pamela Alton et Helen Dawlish.

Suite aux aveux de Miss Lovegood sur ce qu'elle subissait, les principaux enseignants de Poudlard étaient venus interroger les deux blessées à l'infirmerie. Et ce qu'ils avaient appris n'était vraiment pas plaisant. Harcèlement, abus de pouvoir, humiliation, coups. Voilà quatre ans que le trio de Serdaigle enchaînait les horreurs sur leurs camarades sous prétexte d'être riches et plus intelligentes que les autres.

La crise de Miss O'Nigay, suite à la tentative d'homicide empruntant le tournoi comme main avait permis de lever le voile de l'illusion. Ces trois filles n'étaient pas juste coupables de bavardages et petits chahuts dans les couloirs. Les deux blessées s'étaient vues contrainte de narrer le récit de leurs exploits aux enseignants dans un conseil disciplinaire, où Sacha O'Nigay avait participé, à la fois comme accusée, pour les trois années dont elle ne se souvenait pas, et comme plaignante.

Ils n'avaient pas pu délibérer tout de suite. Il leur fallait l'accord de tous les enseignants et personnels de l'école. Mais pour se faire, il fallait terminer la réunion spéciale… Et cette dernière traînait.

« Je propose d'offrir à miss Lovegood la possibilité de refaire les devoirs qu'on lui a dérobé, afin de ne pas être pénalisée, qu'en pensez-vous ? » Demanda Chourave.

« Ça semble juste, en effet… Une élève si prometteuse, il est étonnant que ses notes en classe n'aient pas plus chuté avec un tel supplice. » La voix fluette du métisse gobelin fit rire jaune le potioniste.

« Certains élèves se réfugient dans leurs études, heureusement. » Commenta Severus, finalement. Oui. C'était ce qu'il avait fait durant toute sa scolarité, sous l'oppression des Maraudeurs. Se concentrer sur ses cours, ses recherches, faire ses devoirs en avance et bien les cacher…

« En ce cas, c'est réglé. Miss Lovegood pourra refaire les devoirs qui lui ont été subtilisés. » Annonça Albus une fois que tous eu l'occasion de donner son avis. Et c'était unanime, pour le coup.

« Viennent les cas d'exclusions de Miss Alton, Dawlish et O'Nigay. » lu McGonagall en entourant les noms des élèves concernées sur les parchemins.

« O'Nigay ne peut pas être exclue. » Trancha sèchement Severus. Cette annonce eu pour effet de surprendre tout le comité réuni.

« Et en quel honneur ? » Souleva Aurora Sinistra.

« C'est vrai, elle n'a peut-être pas agressé d'élèves cette année, mais les trois précédentes oui. » Ajouta Bibine. « Je ne vois pas pourquoi elle bénéficierait d'un traitement de faveur. » Severus inspira par le nez, avant de se pincer l'arête de ce dernier.

« Parce que O'Nigay est un cas un peu particulier. »

« Vous l'avez choisie comme assistante lorsque nous avons parlé de la retirer de certains programmes… » Dit McGonagall, soupçonneuse. « C'est rare que vous favorisiez un élève qui ne soit pas de votre maison. »

« Je peux savoir ce que vous insinuez ? » rétorqua froidement Severus.

« Allons, allons, pas de disputes, s'il vous plaît. » Implora Hagrid. « C'est vrai que miss O'Nigay est étrange cette année. »

« C'est le cas de le dire. » Gronda Bibine. « Plusieurs premières années ont refusées de voler après l'avoir croisé, disant être gelés jusqu'aux os et craindre de tomber. Elle leur a fait peur pour rien…»

« Gelés ? J'espère que vous n'avez pas forcés ces gosses à voler malgré tout ! »

« Bien sûr que non, pas moyen. Mais qu'est-ce qu'il vous prend ? Vous devenez gentil. »

« Arrêtez le whisky au lieu de dire des conneries pareilles. » Renvoya Severus, froidement.

« S'il vous plaît. » Temporisa le directeur, avant de se tourner vers son enseignant des potions. « Severus, faites-nous part de ce que vous avez à l'esprit au sujet de cette élève, je vous prie, nous vous écoutons. » Il y eu un silence un peu lourd, avant qu'il ne lâche finalement.

« Miss O'Nigay est un danger pour les autres et surtout pour elle-même. La renvoyer dans une maison où seuls des elfes pourraient la canaliser, c'est la condamner. »

« Qu'est-ce que ça veut dire ? » Demanda Flitwick. Qu'avait-il manqué chez son élève que son collègue avait vu ?

« Miss O'Nigay n'est plus totalement elle-même, voilà ce que ça veut dire. » Grogna Severus, énervé de toujours être coupé dans ses explications.

« Là, ça devient incompréhensible, Professeur Rogue. » Commenta Minerva McGonagall. « Vous dites que c'est quelqu'un d'autre ? »

« La mort lui rode autour… » Déblatéra Sybille Trelawney. Et si normalement, Severus aurait roulé des yeux et contredit, ne supportant pas l'illogisme et le coté délirant de la divination, il poussa un long soupir en hochant la tête pour confirmer.

« Vous avez hélas raison… Miss O'Nigay est entourée par la mort. » Nouveau soupir. « Vous avez dit que les élèves étaient morts de froid et refusaient de voler après l'avoir croisé. Ils ne sont pas les seuls. Plusieurs fois, lors de ses… Interventions colériques… Je l'ai senti aussi. Nos élèves le sentent, mais ne le comprennent pas. »

« Vous avez une idée très précise de ce qui arrive à cette jeune fille. » Constat de la part de Maugrey, amer et un petit peu curieux tout de même.

« Oui. Elle n'est pas quelqu'un d'autre, elle devient quelque chose d'autre. » Ses collègues lui lancèrent des regards interloqués pour certains, inquiets pour d'autres.

Hagrid était inquiet, devenir quelque chose d'autre, ce n'était jamais bon. Et du peu qu'il avait vu, cette fille avait sauvé une camarade, s'était battue pour faire sortir la vérité, avant de s'écrouler dans une mare de sang. Le sien.

« Comme vous le savez, j'ai fait mes classes à Sainte-Mangouste pour venir enseigner ici. J'ai travaillé quelques temps sur les recherches autour des obscurus, avant qu'ils ne clôturent le projet et décide de laisser ces phénomènes en suspens. » Il observa sa baguette, avant de relever la tête, et embrasser le bureau du directeur des yeux. « Miss O'Nigay a perdu la mémoire, pourtant, elle a su instantanément se repérer dans l'école, elle a reconnu les visages de tous ses camarades, les nôtres, y compris les liens parmi tous, sans que nous n'ayons à les lui enseigner. Les migraines qu'elle subit, constantes, sont de plus en plus fortes, les sorts n'ont presque plus d'effets sur son corps, et les potions non plus. Si ce n'est d'étranges malaises et fièvres, qui causent des saignements au niveau du nez, des yeux et des oreilles. Notre infirmière confirmera. »

Il marqua une pause, buvant une gorgée de thé, alors que tous attendaient qu'il poursuive. Bien, plus tôt, on ne cessait de lui couper la parole, et maintenant, ils attendaient bien sagement qu'il continue. Très bien. Il espérait obtenir gain de cause.

« J'ai repéré un étrange phénomène magique autour d'elle, lorsque les crises de colères, qui augmentent, d'ailleurs, se font entendre. L'air se refroidit, jusqu'à atteindre des températures négatives pendant quelques minutes. Et ce n'est pas tout… Professeur Binns, je suis sûr que vous pouvez poursuivre. »

Le fantôme, qui paraissait être totalement ailleurs, et ne pas du tout écouter ses collègues, hocha très lentement la tête.

« Mes semblables et moi-même ne pouvons l'atteindre… Il subsiste une sorte de voile entre elle et nous. Comme la mort… Et cette chose est bien plus présente depuis la première épreuve du tournoi… » Dit-il de sa voix éthérée.

« Depuis qu'elle a refait usage de la magie pour sauver Miss Lovegood des flammes, plus précisément. Bipolarité, céphalées, éloignement, perte de contrôle… Miss O'Nigay possède tous les symptômes d'un obscurus en formation depuis son accident avec un véhicule moldu. »

Le silence est fait.

« Nous ne pouvons pas la garder, alors… C'est bien trop dangereux pour les étudiants ! » S'inquiéta Chourave, mais cette fois, c'est le directeur en personne qui refusa.

« Non. Severus a raison. Nous ne pouvons la renvoyer. Un obscurus naît d'un traumatisme monstrueux chez l'enfant magique, et le consume jusqu'à devenir ce que l'on sait. Un spectre. »

« L'accident ? Nombreux sont ceux à en avoir eu, pourtant ils ne sont pas devenus des obscurus. » Se permit de commenter Sinistra.

« C'est vrai, vous avez raison sur ce point. Si Miss O'Nigay n'a fait qu'être percutée par cette voiture. Mais s'il y a autre chose… »

« Qu'entendez-vous par-là, Severus ? La petite aurait un autre problème ? » demanda le géant. Et le potioniste hocha la tête lourdement.

« Ce sont mes suppositions. Personne n'a eu vent de ce qu'il s'est passé. Percutée alors qu'elle traversait la route… Un vulgaire accident de voiture. Mais ça ne l'aurait pas éloigné de ses parents, nous savons tous comme miss O'Nigay ne jure que par eux. Un père au ministère, une mère adorée par le genre féminin… Un grand père médicomage reconnu. Divers liens avec toutes les familles de sang pur du pays… » Nouvelle pause, alors qu'il annonce enfin ce qu'il a compris depuis la crise dans la grande salle. « O'Nigay fuit sa famille comme la dragoncelle, refusant tous les présents reçus, ignorant les lettres. Elle a tenté de fuir plusieurs fois ses camarades de classe… Mais lorsqu'une enfant a été en danger de mort, elle a brusquement vrillé. »

« Alors vous pensez… » Suggéra l'écossaise, bien pâle désormais.

« Un enfant est mort, et miss O'Nigay en a été témoin. Je pense que sa famille est impliquée, et que c'est pour cette raison qu'elle fuit et se change en obscurus. L'agression de Lovegood a provoqué la phase suivante et… Je crains que l'accident n'en fût pas un. »

oOoOoOo

Détention provisoire. C'est comme ça que le professeur de sortilège, Flitwick, a appelé ma punition. Je dors dans une pièce, à part, à l'infirmerie, et je n'ai droit d'en sortir que pour les repas et les cours qui ne nécessitent pas d'user d'une baguette. Je dois ensuite être accompagnée d'un préfet, qui s'assure que je rentre bien dans ma petite chambre, sans faire de détours, ni agresser des élèves. Je ne peux plus aller coudre en compagnie de Nora…

Je ne me souviens même pas de ce qu'il s'est passé le soir de l'épreuve, en plus, c'est Argus qui est venu m'expliquer.

Il m'a dit que j'avais débarqué dans la grande salle et que j'avais attrapé les cheveux de mes camarades de classes pour leur taper la tête contre la table. Je me suis retenue de rire, parce que je savais qu'il n'appréciait pas ça. Et il le confirma, en disant que, jusqu'à ce que la vérité soit révélée, il m'en avait voulue de m'en être prise à des enfants.

Puis il avait souhaité qu'elles soient exclues pour leur tentative de meurtre sur Luna. En revanche, le phénomène qu'il avait décrit, peu avant que je m'écroule, m'avait laissé pantoise.

La température avait brutalement chuté autour d'eux, au point que de la vapeur sortait de leurs bouches à chaque parole. Et moi, je me suis apparemment mise à murmurer des mots incompréhensibles, en saignant du nez, des yeux et des oreilles en très forte quantité. J'ai demandé si quelqu'un m'avait rattrapé, il m'a alors affirmé que c'était ça, justement, le problème. Personne n'avait rien vu, mais j'étais restée en suspens dans le vide, et quelque chose avait essuyé mes larmes, étalant le sang sur mes joues. J'avais ensuite touché le sol, comme au ralenti, sans que quiconque ne comprenne.

Ça expliquait un peu pourquoi on me regardait comme si j'étais un détraqueur. Maintenant, la majeure partie des élèves doivent se dire que je suis possédée.

Mais moi, j'avais quelques doutes sur l'identité de la personne qui m'a rattrapé. Potter et sa cape d'invisibilité, il n'y a que ça. Il a dû voir la situation dégénérer, et par bonté comme à chaque fois qu'il joue les héros, il m'a rattrapé.

« Sacha ? » Je sursautais violement, me tenant le cœur, en tournant la tête vers l'entrée de ma « chambre. » C'est luna. Je cligne des yeux, ne m'y attendant pas du tout.

« Luna ? Tu… Tu cherches l'infirmière ? » La petite blonde secoua la tête lentement.

« Non. Mon père m'a envoyé des gourmandises en apprenant ce qu'il s'était passé. Je me disais… Que peut-être, ça te ferait plaisir qu'on partage… » Merde, elle est vraiment trop gentille pour son bien, cette fille.

« Voyons, tu devrais en profiter, t'as vécu assez d'horreur comme ça, tu n'as pas à m'apporter ce qu'on t'envoie juste parce que je t'ai défendu. J'aurais dû le faire bien avant. D'autant que je ne m'en souviens même pas. »

« Hm hm. Je fais ça parce que j'en ai envie. Et toi aussi, tu mérites des gourmandises. Nora m'a dit que tu étais triste de ne plus pouvoir coudre. » Cette fois, c'est moi qui ne pige plus rien.

« Attends : Nora ? tu connais Nora ? Elle t'a parlé de moi ? » Merde, j'avais pourtant fait promettre à l'elfe de ne rien dire. Je ne pensais pas qu'elle m'aurait vendue, elle.

« Oui. Mais ne lui en veut pas, je savais déjà que tu allais coudre en cachette, tu es rentrée plusieurs fois avec un bouquet d'aiguilles au poignet, et Nora est gentille, elle s'inquiétait. » Je détournais la tête de la petite blonde, et me rasseyait en tailleurs sur mon super lit médicalisé perso.

« Je vois. Assieds-toi, tu seras mieux. » La fillette retira ses chaussures et vint s'asseoir en face de moi, avant d'ouvrir son sac et poser une petite boite rectangulaire à sucre entre nous.

« J'espère que tu aimes le salé. Il a fait des carrotcakes, des tartes aux poireaux et des quiches. » Haussant un sourcil devant une telle coïncidence, je me suis demandée si Luna n'avait pas aussi demandé des infos sur mes goûts à Nora. Mais on va éviter de spéculer. Je sais qu'elle est spéciale, autant elle est simplement comme moi pour les intuitions.

« J'aime tout. C'est gentil en tout cas. Par contre, je ne peux pas te proposer grand-chose à part de l'eau et des infusions, je n'ai pas droit au thé. »

« Pourquoi tu n'as pas le droit ? » Je haussais les épaules en étirant une grimace.

« C'est un excitant naturel, apparemment c'est à éviter. » Comme si le thé pouvait être responsable de mes sautes d'humeur.

« Comme si c'était le responsable de ton état… C'est idiot comme raisonnement d'adulte. » Ok, c'est flippant, ça.

« Tu es legilimens ? » Je panique un peu.

« Non. Mais ça se lit sur ton visage. Quand tu tombes le masque, ça se voit. » Oh. Pire qu'une legilimens, une mentaliste, ça explique bien des choses. « Désolée, je suis intrusive… » Je secouais la tête négativement pour la rassurer, et piochais une petite part de tarte aux poireaux.

« Arrête de t'excuser, j'ai révélé au monde entier que tu te faisais harceler, niveau intrusion, j'ai battu tous les records. » Elle me sourit, enfin.

« C'est vrai. Je peux demander ce que tu couds ? » Je vois que la curiosité c'est naturel chez elle, mais pas de façon méchante. C'est vraiment de l'intérêt.

« Je peux te le dire, mais ça ne te dira pas grand-chose à moins de t'expliquer d'où ça vient. » Dis-je en goûtant la tarte. Bon dieu, c'est trop bon, avec un peu de moutarde… J'adore ces trucs.

« J'ai tout l'après-midi, si tu veux m'expliquer. »

Et c'est ainsi que j'ai initié Luna à Sailor Moon. Ça faisait longtemps que je n'avais pas raconté une histoire comme ça, avec de grands gestes, et des explicatifs sur chaque origine de personnage, sur la signification de leur prénom, des planètes. Sur l'importance de faire confiance à ses amis, mais surtout, de toujours rester soi-même, tout en évoluant. Ne pas se perdre en chemin. Je me souvenais de chaque histoire que j'avais raconté à Elena, et là, c'était un peu pareil. Des contes que personne ne peut connaître. Je me demande si ça existe dans ce monde, au japon. Après tout, c'est la bonne époque.

« Je crois que de toutes les sailors, je préfère Venus. » Je souris à Luna.

« Je ne suis pas étonnée, j'aime beaucoup Venus, toujours prête à faire l'idiote et sortir des proverbes idiots pour rassurer ses amies. » Je poursuis, alors qu'elle hoche la tête. « C'est un personnage loyal et courageux, mais aussi naïf et très doux. Ça te va bien. » La petite blonde releva la tête vers moi, surprise.

« Tu trouves ? »

« Luna, pourquoi tu n'as jamais porté plainte pour harcèlement ? » La fillette baissa les yeux, mais finit par m'avouer timidement sa raison.

« Je préférais que ce soit moi plutôt que quelqu'un d'autre. » C'est dur, mais ça ne m'étonne pas non plus. Naturellement douce et pleine d'amour. Prête à pleurer pour tous ceux qui souffrent, et endurer à leur place.

« Tu vois. Venus a fait pareil. Elle a endossé le rôle de Moon pendant que cette dernière était fragile, afin que les ennemis ne puissent pas la trouver. Tu es digne de Vénus, toi aussi, Luna. » De nouveau, un vrai sourire.

Et moi, faut que je trouve le moyen de parler à Nora et la soudoyer pour qu'elle me porte mes affaires de coutures ici. J'ai une connerie à faire, et il est hors de question que ça prenne des plombes.

oOoOoOo

« Et c'est ainsi que Pluton, lorsqu'elle entre dans le… » Le professeur de Divination cessa de parler, au milieu des bavardages, et reprit alors, plus bas. « J'ai tendance à penser que certains d'entre nous… » Elle lança un regard agacé à Harry. « Se montreraient un peu moins frivoles s'ils avaient vu ce que j'ai vu hier soir dans ma boule de cristal »

J'ai ricané, incapable de me retenir.

« J'étais assise ici même, absorbée par mes travaux de coutures, lorsque la nécessité absolue de regarder ma sphère m'a submergée. Je me suis levée, je me suis installée, et j'ai scruté les profondeurs cristallines… Et savez-vous qui a croisé mon regard au fond de la boule ? » J'ai continué de rire, surtout en entendant les moqueries de Weasley. Potter aussi, se mit à ricaner en forçant pour ne pas que ça soit vu.

« La mort, mes enfants… » Lavande et Parvati se couvrir la bouche, horrifiées. « Oui… La mort, elle vient… Elle s'approche de plus en plus… elle tourne au-dessus de nous comme un vau- » Je l'ai coupé.

« Et sinon, vous pourriez aussi arrêter de dire n'importe quoi ? »

« Miss O'Nigay. Je sais que vous n'allez pas bien, et que vous avez peur de ce qu'il se passe dans votre vie mais… »

« Non. Sérieusement, arrêtez. Vous êtes une prophétesse. Vous propagez les prophéties que les oracles divins vous envoient, mais ça s'arrête là. Je ne suis même pas sûre que vous puissiez vous souvenir de ces dernières, en plus, quand ça arrive. » Ah, nouveau silence. De toutes façons, je suis possédée, autant poursuivre. « Arrêtez de harceler Harry Potter avec vos soi-disant visions, la seule chose que vous allez réussir à faire, c'est qu'il meurt de rire. » Le fou rire que j'entendis derrière moi était témoin de la véracité de mes propos. Je me levais de mon pouf, et me tournais vers mon assemblée, tout en gardant la prof à ma droite.

« Les planètes n'influencent pas les gens simplement parce qu'elles changent d'axe. Déjà, ça influence uniquement certains natifs, liés à ces planètes précises, et dont le caractère doit être facilement manipulable. Sinon, que la lune, mars ou pluton bougent, ça n'impactera que vos hormones, et encore. Et quand je dis hormones, je parle aux filles. Vous êtes chanceux, messieurs. » Il y eut des mines dégoutées.

« Miss O'Nigay, je vais être contrainte de vous expulser de ma classe, vous perturbez le cours. »

Je relevais un sourcil, c'était même pas pour être insolente, c'est juste que j'en ai marre des n'importe quoi. Je secouais finalement la tête.

« Vous voulez leur apprendre des trucs qu'ils n'utiliseront jamais, et vous prédisez tout ce qui vous vient en tête sans vous demander si c'est vrai ou non. Vous savez à quel point c'est dur d'être un oracle quand les gens ne connaissent que les personnes comme vous ? On est pris pour des bêtes de foire, alors que pendant que vous inventez des conneries, on passe notre temps à subir des visions, de jour comme de nuit, et on n'arrive pas à aider ceux qui en ont vraiment besoin. » De nouveau, le silence.

Ah non, ça y est. Ils sont en train de comprendre que la rumeur est vraie, et que ça me met en rogne. Merde. Bon. Au moins, certaines commères vont cesser de croire en ce que dit l'autre folle. Elle est bien gentille, mais au bout d'un moment…

« Miss O'Nigay… C'est certainement très difficile pour vous… Je le comprends… Vous êtes entourée de la mort… Vous la sentez comme le voile blanc qui se pose sur la terre, en hiver… » Mais bordel…

Je suis partie. Tant pis pour la surveillance, on m'engueulera encore, mais là, c'est plus possible.

oOoOoOo

Fred et George attendaient dans les cuisines, que les elfes veuillent bien leur céder quelques pâtisseries, afin de jouer avec leurs recettes farceuses, lorsque Sacha O'Nigay ouvrit la porte violemment et s'engouffra dans la pièce comme une tête chercheuse. George voulut s'approcher, puisqu'il fallait patienter, autant voir avec leur cliente principale, ce qu'ils allaient devoir faire ensuite, surtout vu les évènements récents. Mais son jumeau le retint par le bras.

« Mais. Tu ne voulais pas savoir ce qu'il s'était passé ? » Le garçon secoua la tête, faisant voler les mèches mi-longues rousses.

« Attends. Regarde. » Et il montra la demoiselle du doigt.

Sacha cherchait au milieu des nombreux elfes de maison, l'un d'eux en particulier. Et lorsqu'elle s'arrêta devant une petite femelle aux grandes oreilles, avec un sourire tout doux, ils tentèrent de se rapprocher silencieusement pour écouter.

« … Le tissus dans ma chambre ? J'ai vraiment besoin de m'occuper la nuit… Argus ne peut pas rester des plombes pour discuter, et si je dors… ça ne va pas… »

« Miss voudrait-elle que Nora porte aussi des jeux ? Vous pourriez les faire avec Miss Luna. » L'elfe semblait bien connaître la brune.

« Ce serait gentil… Mais je ne sais pas si Luna repassera… Pas tout de suite du moins. Tu… Tu penses que tu pourrais faire entrer quelque chose de l'extérieur ? » L'elfe fit non d'un geste vif de la tête.

« Nora ne peut pas, Nora est navrée. Elle n'a pas le droit de sortir du château. » La jeune femme sembla bien triste, d'un coup, mais se ressaisit. Les garçons étaient surpris. Elle et Luna étaient amies ? Elle avait l'air si triste d'un coup… Loin de ce qu'elle leur avait montré jusque là. Et cette histoire de tissu…

« Tant pis. Ce n'est pas grave, je me débrouillerai. »

« Nora est vraiment désolée, Miss. Mais… Dobby peut ! Il est le seul elfe à avoir un jour de congé. Même si Nora n'aime pas du tout cette situation bizarre, Dobby est payé, et peut vous apporter quelque chose de l'extérieur ! »

« Quoi ? » La voix d'Hermione fit sursauter tout le monde. La gryffondor chercha alors le petit elfe qui avait aidé Harry.

Mais cette exclamation avait braqué Sacha. Et son visage était désormais plus que fermé.

« Non, laisse tomber. Dobby ne me connaît pas, je ne vais pas lui demander. Merci pour ton soutien, Nora. Je vais retourner à l'infirmerie, maintenant, avant qu'on ne m'envoie les aurors. »

Sacha quitta les cuisines au pas de courses, et les jumeaux la suivirent des yeux. Quelque chose dérangeait Fred, et il allait avoir besoin d'une conversation avec la serdaigle. Ça devenait urgent.

« Gred, ce soir, tu me couvres auprès de Lee ? Il faut que je fasse un truc. » Lui dit finalement son jumeau, alors qu'ils rejoignaient la grande salle, quelques heures après le fiasco aux cuisines.

« Forge, ce n'est pas une bonne idée, tu le sais. L'année dernière t'as pas suffi ? » Le ton culpabilisant le fit frémir, c'était rare que son double l'utilise contre lui. Mais il avait raison, il le savait. Sacha était dangereuse, d'une façon ou d'une autre. Amnésique ou en pleine possession de ses moyens. Ils en avaient tous eu la preuve, le jour de l'épreuve des dragons. Et cette connaissance du futur… Effrayante.

« Je sais que c'est une connerie, mais il le faut. J'ai besoin de savoir ce qu'elle cherche. » Son jumeau lui lança un regard plein d'inquiétude.

« Je te couvre, mais sérieux… Il faut lâcher l'affaire au bout d'un moment. Elle se sert juste de nous, et tu le sais. »

« Peut-être, mais c'est pas la question. Il y a quelque chose de différent. Fais-moi confiance, d'accord ? »

« C'est en elle, que je n'ai pas confiance, Forge… »