Hello, I'm back

C'est étrange de revenir sur FF, mais la communauté francophone n'a pas encore investi Ao3 pour lire en français (étrange, hein, ahah). Ca sera donc crossposté avec Ao3.

Je travaille là-dessus depuis 4 ou 5 ans et j'ai déjà beauuuucoup de documents là-dessus (*tousse* 2300 pages environ *tousse*) donc... vualaaaaa

Bonne lecture


Chapitre 01 – Gamins paumés cherchent héros pour aider

Une petite fille regarde son frère qui revient vers elle. La demoiselle a de longs cheveux blancs filandreux, une petite corne sur le front et pas plus de six ou sept ans grand maximum. Elle a surtout l'air maladivement inquiète et sur le point de fondre en larmes. Son aîné quitte le bureau principal du pro-héros Best Jeanist. Il a la tête basse, les épaules voûtées et les mains profondément enfoncées dans les poches de son pantalon miteux. Quelque chose a dû mal se passer car il a l'air encore plus anxieux que d'ordinaire. Quelque chose a dû mal se passer encore une fois.

L'agence de Best Jeanist n'est qu'une agence parmi d'autres où le duo a voulu aller demander de l'aide. Leurs tentatives ne sont, pour l'heure, guère des plus fructueuses. Hawks a accepter de les recevoir mais ne les a pas écouté longtemps après qu'ils lui aient expliqué savoir où se trouve une organisation criminelle inconnue de tous. Mount Lady a surtout passé son temps à essayer de rassurer Tamaki, qui tremblait de tous ses membres. Ils n'ont pas su entrer dans le bureau de Edgeshot, en déplacement à Tokyo ou Kyoto – quelque chose du genre. Ils n'ont même pas su passer la sécurité de Endeavour. Best Jeanist a simplement laissé monter Tamaki, pendant qu'un de ses acolyte surveillait Eri.

Lorsqu'elle le voit qui revient vers elle, voûté et démotivé, l'enfant se précipite dans les bras du plus grand. Elle passe immédiatement ses petites mains dans son dos et le serre de toutes ses forces.

« Qu'est-ce qu'il t'a dit ? »

« Il va pas nous aider, Eri... » Il chuchote. Les dents enfoncées dans ses lèvres, les joues rougies, rencontrer le héros a été une épreuve pour lui. « C'est pas… c-c'est p-pas une aire de j-jeux. On a pas de p-preuves pour jus-justifier qu'il monte q-quelque chose. »

C'est difficile à entendre et encaisser. La gorge nouée, privée de sa voix et de ses mots par la peur de ce qui peut (et va) arriver s'ils ne trouvent personne prêt à aider, Eri faufile sa petite main dans la poche du plus grand, attrape ses doigts puis le tire doucement vers la sortie. Il est inutile qu'ils perdent davantage de temps dans les bureaux d'un héros qui ne va pas les écouter et encore moins les aider. Ils n'en ont pas assez pour le gaspiller bêtement. Une fois de retour à l'air libre, quelque chose qu'ils découvrent encore tout juste et savourent comme rien d'autre au monde, ils vont s'asseoir quelques minutes sur un banc. Tamaki a besoin de quelques minutes pour souffler et se recomposer et Eri en a bien conscience.

Elle est si fière de lui. En dépit de ses angoisses et de sa très forte anxiété, presque paralysante, Tamaki s'est surpassé. Depuis qu'ils sont dehors, il n'arrête pas de prendre des décisions difficiles et douloureuses, d'aller parler à de nombreux inconnus, des héros pour la plupart, pour chercher leur aide. Depuis qu'ils sont à l'extérieur et qu'ils fuient les hommes de mains de Overhaul, il fait preuve d'une force qu'elle ne pensait pas qu'il aurait. Elle essaie de ne pas penser aux conséquences terribles qu'il y aura s'ils échouent à trouver de l'aide, ou si Chisaki les retrouve avant. Tamaki sera probablement tué, si ça arrive.

« Tama ? » Appelle Eri d'une voix tremblante. « Tu… tu veux que je te redonne l'écharpe de papa pour t'aider ? »

« Ça va aller. » Il murmure. « J'ai juste besoin de deux petites minutes et après on… et après on p-pourra partir voir quelqu'un d'autre. On peut tenter... »

« On peut tenter qui encore ? Y a quoi comme héros dont Zawa y raconte des histoires ? »

Le jeune adulte lève les yeux et fixe le vide. « Je ne sais pas. J'y co-connais rien en héros. » Il soupire. Bon sang, non, c'est pas vrai, ils ne vont jamais réussir. Ils ne vont jamais réussir et Zawa va se faire tuer à cause d'eux, à cause de son incapacité à convaincre quelqu'un de sauver leur sauveur, à cause de lui. « Et les histoires de Zawa ne sont s-sans doute même plus d'actualité... ça fait longtemps après tout. »

La tête posée sur l'épaule de son grand-frère de cœur, Eri écarquille les yeux et se redresse. Elle commence à sourire, de l'air un peu étrange qu'affiche leur père de substitution quand il veut les rassurer et les réconforter. Elle vient de réaliser quelque chose.

« Mais oui ! » Elle s'écrit, ragaillardie et de nouveau prise de cet espoir un peu fou qu'ils peuvent réussir à sauver Zawa ! « Les nouveaux héros, Tama ! Y nous écouteront peut-être, eux ! »

« Mais t'en connais, toi ? » Demande le plus vieux, tout bas, un sourcil un peu relevé. « Tu sais où les trouver ? Ou comment faire pour les trouver ? Parce que pas moi. Pas moi... » Il redit, l'air de s'auto-flageller.

« On trouvera. » La gamine arrive à positiver bien que la situation s'y prête peu. Il faut bien que l'un d'eux le fasse. Eri retire l'immense écharpe que leur père leur a confié avant qu'ils sortent. Quand ils ont commencé leurs entrevues avec les héros dont leur père leur a tellement parlé, Tamaki a préféré la confier à la plus jeune. Elle vient de la lui restituer, consciente que l'écharpe y sera mieux. « Il croit en toi, Tama... »

« Non... »

« Il croit en toit comme moi je crois en toi. » Elle lui embrasse la joue et lui fait un gros câlin. « On va chercher des nouveaux héros, alors ? »

Tamaki acquiesce. « On va chercher des nouveaux héros. » Au point où ils en sont, ça ne leur coûte pas grand-chose de tenter le coup.

Enthousiaste et revigorée par ce nouvel espoir, Eri se remet debout d'un bond sur ses petits pieds à peine protégés par une paire de chaussures miteuses et trouées. Comme quelques minutes auparavant, et comme depuis le départ de leur évasion impossible, elle tire Tamaki derrière elle. Malgré son jeune âge et sa taille, elle n'est pas bien haute pour son âge, c'est Eri qui prend la majeure partie des décisions. Tamaki sert surtout de faire valoir dans leur petite quête. Il est l'adulte que l'on va davantage écouter et croire. Bien plus facilement qu'une petite blondinette qui ne connaît rien au monde.

« Tiens. Regarde ! Vite. Viens. Tamaaa… plus vite ! »

Sur le trottoir en face, juste de l'autre côté de la rue, à un simple petit passage piéton d'eux, se trouve une supérette et l'objectif de la fillette. Tamaki traîne des pieds. Il connaît cependant suffisamment Eri pour savoir que ça ne sert à rien d'espérer obtenir une explication tout de suite. Il ne comprend pas l'intérêt de trottiner pour aller dans un magasin où ils ne pourront rien s'acheter du tout, faute d'argent. Il la suit malgré tout. Tout plutôt que la laisser hors de sa vue.

« Là ! Là, là, là, regarde. Regarde. Un héros. Y a un héros, Tama ! »

Ils déambulent entre plusieurs rayons, remplis à ras bord de plus de nourriture qu'ils n'en ont jamais vu. Eri cherche la personne qu'elle croit avoir repéré, Tamaki se contente de l'accompagner pour ne pas la perdre des yeux. Il n'a vu personne, lui. Et il continue de penser que c'est une terrible idée que d'entrer dans ce genre de bâtiment. Rester dans un espace clos, restreint, dont ils ne connaissent pas toutes les issues de secours et qu'ils ne connaissent même pas du tout ? Les hommes de Chisaki ont davantage de chances de les repérer et les récupérer. Zawa l'approuverait.

« Eri ? Eri, reviens ici... »

Sans crier gare, mais excitée comme une puce, Eri lâche la main de son frère. Elle se met à courir pour aller sauter sur l'homme qu'elle est certaine d'avoir identifié comme un héros. Elle s'accroche à sa taille comme s'il était Tamaki ou Zawa, ses personnes de confiance, ses proches, sa famille. Tendu et le visage tordu d'une colère difficile à contenir, le héros essaie de se dégager de cette prise. Hors de question qu'un mioche le touche !

Et depuis quand les fillettes l'aiment bien ? Au point de lui sauter dessus et de lui faire un câlin ? Les garçons, oui. Les garçons aiment ses explosions, les littérales comme les verbales. Mais les petites filles, en règle générale, préfèrent l'éviter ; et elles le font avec un talent certain.

Tamaki, la respiration trop rapide à cause de l'angoisse qui monte, arrive au bout du rayonnage où il a vu sa sœur disparaître. Celle-ci s'y trouve avec l'antithèse (presque) parfait de l'image qu'il s'est fait d'un héros. À partir des histoires de Zawa, un héros est ouvert et accueillant, souriant et rassurant.

« Tama ! Regarde ! Un héros ! Un vrai de vrai de vrai. »

Elle sourit, la petite. Elle sourit grand, la gamine. Elle sourit beaucoup, la môme. Elle sourit de toutes ses dents alors qu'elle regarde dans une autre direction, à l'autre bout du rayon des céréales. Elle a l'air d'avoir gagné le jackpot. Le héros ne peut pas voir là qui elle parle, au début. Quand il peut voir qui est là, l'homme écarquille les yeux. Il bloque surtout quand il voit ce qu'il a autour du cou.

« Putain, mais c'est quoi ce bordel... » Le héros marmonne pour lui-même. Il regrette de n'avoir aucun de ses abrutis de collègues à proximité, pour le rassurer qu'il n'est pas en train de rêver et perdre la boule. « C'est quoi ce putain de merdier... »

Tamaki a l'air d'un animal terrifié, pris entre les phares d'une voiture qui roule à pleine vitesse sur une route dégagée au milieu de la nuit. Il regarde et écoute, nerveux, le héros qui jure et s'interroge. Le regard qu'il est en train de recevoir ne lui dit rien qui vaille. Sa personnalité anxieuse envenime encore plus cette impression. Tamaki a envie d'appeler Eri, de lui dire de revenir vers lui, de le rejoindre au plus vite afin qu'ils sortent d'ici ; afin qu'ils puissent s'en aller loin, de préférence. Très loin, même. Ce serait encore mieux ! Ils doivent vraiment trouver un héros pour sauver leur père. Le temps leur est compté… et il commence déjà à manquer.

« Où t'as eu ça ? »

Eri voit son frère qui s'arrache de petites peaux, sur ses lèvres, du bout des dents. Il le fait une fois, deux fois, il ne s'arrête pas même quand ses dents sont toutes rouges de sang. Elle relâche, prudente et lente, le héros qu'elle tenait toujours et retourne vers Tamaki. Il ne s'agit pas de le mettre plus mal qu'il est déjà. Elle veut éviter toute crise d'angoisse en plein milieu du magasin.

« Tama ? Respire. Respire comme Zawa. » Elle le dirige.

Le héros a les doigts qui s'agitent et qui se crispent. Ses mains crépitent et font de toutes petites explosions, rapides, successives mais parfaitement contrôlées. Il serre les dents et jette un regard assassin au porteur de la précieuse écharpe. En quelques grandes enjambées, il rejoint l'enfoiré qui fait semblant de flipper. Il l'attrape par le col de son sweat crasseux et parvient à le soulever de quelques centimètres avant de le secouer.

« Où tu as eu ça, connard d'elfe de mes couilles ? Parle ! » Il siffle.

« Q-quoi ? » Souffle Tamaki, étranglé dans les airs.

« L'écharpe de capture ! » Hurle le premier. Son explosion vocale attire les clients alentours mais ils retournent vite vaquer à leur occupation première lorsqu'ils en voient l'origine. Le héros donne un coup dans un pan de l'écharpe qui pendait jusqu'à la taille du voleur. « Où t'as eu ça, saleté. »

« J-j'ai c-c'est mon p-père. Pas mon p-père m-mais ce-lui qui… qui… il nous a… il nous p-protège et... » Tamaki murmure, à peine audible. « Et tout. »

« Ton père ? » Grince l'autre, plus énervé encore. « Tu te fous de ma gueule, le lombric ? »

Tamaki pâlit. Il n'a absolument plus aucune couleur, à présent. Il a peur de la réaction du héros. Il a peur de ce qu'on peut lui faire. Il ne veut pas qu'on le frappe. Il ne veut pas non plus qu'on s'en prenne à Eri. Il s'interposera entre elle et l'inconnu s'il le faut. La petite fille reprend la main de son aîné et la serre de toutes ses maigres forces. Ce n'est pas beaucoup mais ça elle peut le faire. Elle peut essayer de lui transmettre un petit peu de son propre courage. Eri fronce les sourcils, songeuse et renfrognée, quand le héros commence à traîner Maki vers la sortie, une main toujours autour du col de son frère. Le gérant de la boutique leur court après, essaie de les héler pour les arrêter, mais le héros est un peu trop borné (comme Zawa) pour se stopper. Il avant tout droit et fait la sourde oreille au monde qui l'entoure et qui s'interroge sur ses actions.

« On va où ? » Eri questionne d'une petite voix fluette et innocente.

« Ton frère et moi, on va causer à mon agence. » Siffle le héros entre ses dents.

« N-non. » Tamaki essaie de ne plus avancer. Il essaie de laisser ses pieds traîner par terre pour les ralentir. Il essaie d'empêcher ses jambes de bouger mais il ne peut pas. Il a trop peur de ce qui peut arriver s'il lutte. Chisaki n'aime pas quand on lutte contre lui. Ça n'empêche pas Zawa de régulièrement le faire, lutter. Il n'est pas Zawa. Il n'est pas fort comme Zawa. Il a peur, lui. « Il a besoin d'aide. » Il souffle. « Il a besoin d'aide ! » Il cri, cette fois.

Leur père leur a appris beaucoup de choses, ces dernières années. Il leur a appris à espérer et à aimer, il leur a appris le monde et comment il fonctionnait. Il leur a appris les vilains et les héros. Il leur a appris que les héros sont des êtres courageux, bornés et qui ont la volonté d'aider leur prochain. Les héros sont des gens qui suivent leurs convictions et qui se mêlent souvent de ce qui ne les regarde pas. Un héros est une personne qui reste droite dans ses bottes et qui veut bien faire. Une personne qui agit pour améliorer le monde. Le héros ne veut, de fait, pas faire peur aux autres ; à moins que ce soit des criminels en état d'arrestation.


Pour celles et ceux qui lisaient Clinton Francis J. Barton, vous pouvez m'envoyer un mp sur la page facebook Skayt, afin que je vous envoie les documents avec tout ce que je prévoyais pour la suite. Pour la fanfic Yuri ! On Ice, il faut que je m'attaque au recopiage des 5 cahiers de brouillon manuscrit que j'ai, puis je m'y remettrais sans doute aussi

A bientôt !