Bonjour à toutes et à tous.

Je suis retombée par hasard, récemment, sur ce texte, que j'avais écrit pour ma première participation au NaNoWriMo, en 2017 (ça ne nous rajeunit pas). Il ne manquait plus que le dernier chapitre à écrire, ce que je me suis empressée de faire hier pour vous livrer cette réécriture d'Aladin, à la sauce Marvel.

Cette fanfiction a donc été presque écrite intégralement en 2017, d'où sans doute, des choix de style ou de contenu différents de ce que je peux écrire aujourd'hui, néanmoins, j'aime encore beaucoup cette histoire. De même, elle a été écrire pour le Nano, autant dire que je n'ai pas pris le temps de corriger toutes les erreurs de coordination des temps, mais le cœur y est ^^


Chapitre 1 : Le Manoir

Les choses avaient été préparées avec minutie. Tony et Rhodey n'avaient pas choisi leur cible au hasard. Il s'agissait d'une des villas les plus grandes de Palm Beach. La plus récente et la plus sécurisée aussi. Un véritable challenge.

La villa Hammer se situait sur Ocean Boulevard, face à la mer, presque les pieds dans l'eau. Elle s'étalait en étoile sur plus de trois mille mètres carrés. Néanmoins le bâtiment n'était pas original. Les murs étaient blancs et les toits étaient en tuiles rouges, typiques d'une architecture puisant ses inspirations dans les bâtiments coloniaux de la région. Tony n'aimait pas du tout ce genre de maison, mais il devait avouer que la position face à la mer était des plus plaisantes.

Passer par la plage n'était cependant pas le meilleur moyen d'entrer dans la propriété. Il fallait en effet marcher sous les caméras de surveillance et les détecteurs de mouvement, alors que la pelouse et la piscine n'offraient aucun abri. Passer par la rue, en revanche, offrait de plus nombreuses possibilités. D'abord, la végétation y était plus dense, les détecteurs de mouvement n'y étaient donc pas efficaces. Le muret blanc n'était pas haut et pouvait être aisément enjambé, et les haies n'étaient pas assez vieilles pour être suffisamment touffues. Ensuite, les deux compères avaient à leur disposition du matériel de brouillage, en grande partie bricolé par Tony. Cet attirail empêchait les caméras de fonctionner correctement, et le permettait ne pas être repérés. Cela leur donnerait le temps de courir à travers le jardin, slalomer entre les palmiers, pour atteindre une des portes de service, celle de droite. Ensuite, il s'agissait d'une course contre la montre. En moins de trente secondes, ils devaient atteindre l'entrée principale pour désactiver l'alarme, grâce à un petit boîtier électronique. C'était la partie la plus délicate. Ensuite, ils auraient jusqu'à vingt-deux heures pour faire toutes les pièces, avant la ronde quotidienne du service de sécurité.

Tony et Rhodey laissèrent le van gris, repeint à neuf pour l'occasion, entre les mains de Happy, qui devait repartir pour ne pas éveiller les soupçons, et repasser dans Ocean Boulevard tous les quarts d'heure pour récupérer ses amis, après le casse. Ils marchèrent un peu, les mains dans les poches, paraissant flâner, un petit sac à dos chacun sur une épaule. Le sac de Rhodey contenait un grand sac de marin en toile solide, et celui de Tony tout le matériel dont ils auraient besoin.

Ils saluèrent une dame âgée qui promenait son chien, et lui demandèrent leur chemin, pour trouver le club de golf de Palm Beach. Elle les rassura, leur affirmant qu'ils n'étaient plus très loin, mais qu'avec l'obscurité qui tombait, ils n'allaient pas pouvoir jouer un dix-huit trous, ce à quoi ils répondirent en riant qu'ils n'étaient intéressés que par le restaurant. Ils continuèrent leur chemin, vérifiant discrètement que la dame ne les regardait pas, puis dépassèrent le portail de leur cible, pour enjamber au dernier moment le muret blanc et se faufiler à travers la haie.

Tony sortit un petit boîtier, muni d'une antenne, et appuya sur le bouton rouge au centre. Aussitôt le cadran à cristaux liquides vert et noir fit défiler des chiffres incompréhensibles aux non-initiés, mais leur signification était très claire pour Tony qui lança le signal. Rhodey partit devant, passant derrière les troncs peu épais des palmiers, s'accroupissant derrière chaque buisson. Si on ne savait pas qu'il était là, impossible de le voir zigzaguer jusqu'à la porte de service. Dès son arrivée, Tony s'élança à son tour, traversant le jardin impeccablement entretenu aussi silencieusement que possible.

Ils s'autocongratulèrent quelques secondes devant la porte, pour se donner de l'assurance avant d'entamer la partie délicate de leur plan. Tony sortit un kit de serrurier qu'il donna à Rhodey. Son ami crocheta la serrure en moins d'une minute. Ils prirent une grande inspiration, puis Rhodey baissa la poignée et d'un geste rapide, ouvrit la porte en grand. Tony s'élança et fonça dans la villa pour atteindre le hall d'entrée. Il avait appris le plan et l'agencement des pièces par cœur, mais se retrouver en situation réelle était toujours source d'angoisse. Et si les plans n'étaient pas bons ? S'il y avait eu des changements ? Si Tony n'était pas assez rapide ?

Tony courut, ouvrant les portes à la volée, celle de l'office, puis prit à droite dans le couloir. Encore une porte, à gauche, une porte, tout droit, une porte, une porte, et enfin l'entrée et son sol en marbre glissant, son escalier majestueux et son boîtier d'alarme à pirater. Sans reprendre son souffle, il posa le dispositif électronique par-dessus le clavier numérique, et attendit de longues et angoissantes secondes, le souffle bloqué dans sa poitrine.

Les voyants passèrent au vert dans un petit bip rassurant, et Tony put respirer. Derrière lui, il entendit Rhodey arriver plus lentement. Le souffle court, il leva simplement le pouce avant de lâcher un rire soulagé. Rhodey lança une plaisanterie avant de dégainer son talkie-walkie pour prévenir Happy qu'ils étaient entrés. Le travail pouvait commencer.

Ils décidèrent de débuter par le premier étage. À la recherche de petits objets de valeur et de cash, ils ciblaient la suite parentale essentiellement, et les bureaux, mais ils n'allaient pas laisser traîner les tablettes ou les ordinateurs portables s'ils en trouvaient.

Au premier étage, Tony s'arrêta devant la grande baie vitrée qui donnait sur la mer, déjà plongée dans la nuit. Les étoiles s'allumaient les unes après les autres, et la lune en fin croissant montait dans le ciel. La plage était déserte, la faute à une fin de mois d'octobre froide et humide. Néanmoins, cette nuit-là s'annonçait belle, comme une promesse de jours plus chauds et ensoleillés. Des jours meilleurs. C'était l'espoir de Tony, Rhodey et Happy. Pouvoir, avec ce casse, rembourser leur dette à Stane, et pouvoir conserver un petit pécule pour repartir sur de meilleures bases. Mais pour ça, il fallait se bouger les fesses.

Pendant que Rhodey vérifiait les chambres des enfants et la chambre d'amis, Tony était chargé de la suite parentale. Il était plausible que le coffre-fort se trouvât dans cette chambre, c'était pourquoi il s'en chargeait. Tony se dirigea donc d'un pas rapide vers l'aile nord-est. Première règle du cambrioleur : être discret. Les deux amis avaient suffisamment de luminosité pour ne pas à avoir à allumer constamment leurs lampes de poche. Éviter de braquer la lampe vers une fenêtre pour être moins visible de l'extérieur. Ne l'allumer qu'en cas de nécessité. Ne pas avoir peur de faire du bruit, mais pas trop, la villa étant vide pour le moment. Ne rien négliger. Les propriétaires de ce genre d'habitations avaient la fâcheuse habitude de planquer bijoux et argent dans des endroits incongrus pour ne pas être trouvés.

Tony entra dans la chambre, plus grande que son appartement entier, et commença à tout retourner. Tiroirs, bureau, placard, il mit dans son sac deux montres d'homme, trois de femme, une bague, une tablette, un pendentif qui semblait en or. Il jeta un œil un peu déçu aux œuvres accrochées aux murs, certain qu'elles valaient un paquet de pognon, mais n'ayant pas de bon contact pour les revendre, elles lui étaient inutiles. Il les décrocha tout de même, et finit par trouver un petit coffre-fort derrière l'une d'elles. Il en informa immédiatement Rhodey par talkie-walkie. Celui-ci lui répondit qu'il avait fini avec les autres chambres, et qu'il fouillait le rez-de-chaussée.

Tony se remonta les manches et inspecta le petit coffre noir encastré dans le mur. Un cadran numérique se trouvait au centre de la porte blindée. Tony savait exactement comment l'ouvrir, il ne lui faudrait que quelques minutes à vue de nez. Néanmoins, pour éviter tout départ précipité à cause d'un faux mouvement fatal, il fit d'abord un tour par la salle de bain, et rafla tous les bijoux qu'il trouva, ainsi que deux bouteilles de parfum, neuves, encore dans leurs boîtes, très coûteuses. Il vérifia son reflet, passant une main dans ses cheveux légèrement décolorés par le sel de la mer. L'absence de soleil des derniers jours n'avait pas entamé son bronzage. Il avait hérité de la peau dorée de sa grand-mère mexicaine, du côté de son père, qu'il n'avait jamais connu. Elle était décédée quelques années avant sa naissance et ses parents n'en avaient jamais parlé réellement.

Il se donna de petites gifles sur les joues, échauffant sa peau, se préparant à ouvrir le coffre qui l'attendait dans la chambre. La moindre erreur pouvait signifier l'envoi d'une alerte directement chez les flics, il lui fallait donc être prudent. Il annonça à ses amis qu'il s'apprêtait à ouvrir le coffre, et Happy répondit qu'il serait devant la villa dans moins de dix minutes. Rhodey lui souhaita bonne chance, et Tony se mit au travail, sa lampe de poche dans la bouche.

Le clavier numérique ne pouvait pas être hacké de la même manière que le système d'alarme. Il fallait être méthodique. Armé d'un petit tournevis, Tony démonta le cadran en douceur, et mit à jour une multitude de fils de différentes couleurs. Tout ceci lui parlait. Le jeune homme avait étudié l'électronique à l'université, mais faute d'argent, il n'avait pu aller jusqu'au bout du diplôme. Ses parents, décédés dans un accident de voiture, ne lui avaient laissé que des dettes, et la petite société de son père avait été de toute façon sur le point de mettre la clef sous la porte. Tony avait dû se résoudre à abandonner les études pour payer son loyer et sa nourriture. Un véritable gâchis, car il était véritablement doué dans ce qu'il faisait.

L'électronique n'avait pas de secret pour lui. Il savait l'utiliser, le construire, le réparer, mais aussi en comprendre tous les tenants et aboutissants. Tony était un surdoué, et il était capable d'appréhender n'importe quel domaine s'il l'intéressait un peu. L'électronique, l'informatique, la mécanique, tout cela le passionnait, et il était le meilleur dans son milieu.

Il avait commencé simplement, monnayant la réparation des téléphones et des tablettes, parfois pour les débloquer. Puis, il avait commencé à toucher à des aspects moins légaux du domaine. Faire disparaître toutes traces d'un précédent propriétaire sur un ordinateur. Faire sauter un code pin. Hacker une reconnaissance digitale sur une tablette. Son petit business l'avait fait remarquer par de plus gros poissons que lui. C'était ainsi qu'il avait commencé à travailler pour Stane, le baron mafieux de Miami. L'homme était à la tête d'un réseau tentaculaire qui allait du trafic d'armes, au trafic d'êtres humains, en passant par la drogue et les nouvelles technologies ou l'alcool. Rien ne lui échappait, et personne n'arrivait à le faire tomber. Stane était l'homme de Miami. Le Maire ne prenait aucune décision qui pourrait déplaire au parrain. La police le saluait. Et les petits trafiquants payaient tous une « taxe » sur leurs affaires.

Tony n'avait rencontré Stane que quelques mois après avoir commencé à trafiquer pour lui. Il redonnait une nouvelle vie à tous les objets technologiques qui passaient entre ses mains, presque à la chaîne, permettant leur mise sur le marché noir sans risque ou presque. Tony avait pris du galon très vite, montant les échelons de l'organisation à toute vitesse.

Quand Rhodey avait été viré de l'armée pour s'être battu avec un supérieur, il avait naturellement suivi son meilleur ami dans l'organisation mafieuse. Noir, démobilisé sans honneur, avec un casier militaire, Rhodey n'avait aucune chance de trouver un emploi stable et légal. Puis, ce fut Happy qui en avait eu marre de gagner des clopinettes à faire le factotum, et les avait rejoints. Les trois amis étaient une équipe du tonnerre. Tony ne se souvenait plus de qui avait lancé l'idée, mais se faire encore plus d'argent en changeant de domaine les avait tentés. Ils avaient reçu leur premier colis de cocaïne à vendre peu de temps après.

La cocaïne, ça se vendait très cher, à de jeunes riches qui n'avaient que faire de leur argent. Tony, avec sa belle gueule, et son bagou, excellait là aussi. Forts de leur succès, les trois amis s'étaient enhardis, et avaient pris trop de risques. La descente de police avait fait de sacrés dégâts. Heureusement, la perquisition avait eu lieu dans l'appartement de Rhodey, qui ne contenait rien d'illégal, contrairement à celui de Tony et de Happy. Mais le mal était fait. Ils étaient fichés. Vendre dans la rue était devenu plus dur, et plus d'une fois, ils avaient été obligés de se débarrasser de leur marchandise, perdant une source de revenus qui leur était devenue indispensable. Car les bénéfices étaient relativement bas. L'achat d'un colis coûtait énormément d'argent, et les recettes engrangées servaient essentiellement à racheter un autre colis. Se débarrasser de la drogue pour ne pas être pris par la police était à chaque fois une grosse perte financière. Il ne fallait pas croire les médias quand ils annonçaient des sommes mirobolantes de bénéfices. Les petits revendeurs n'en touchaient que des clopinettes.

Un jour, il leur fallut jeter un colis entier pour ne pas aller en prison. Un colis de vingt mille dollars. Ils étaient ruinés. Et Stane n'était ni patient, ni du genre à faire crédit. Soit vous pouviez payer et alors tout allait bien, soit vous ne pouviez pas, et alors, vous remboursiez votre dette avec des morceaux de votre corps. Des organes par exemple.

Le petit groupe d'amis avait alors tenté le tout pour le tout : se refaire en cambriolant l'une des plus belles villas de Miami, et rester en vie.

Tony se fit craquer les doigts. Il déplaça précautionneusement le fil vert pour le brancher à un autre endroit. Aussitôt, il y eut un bip et l'écran indiqua : NEW PASSWORD. Tony entra un numéro, le valida, puis entra à nouveau le même numéro. Le code était changé. Il allait pouvoir ouvrir le coffre. L'ouverture fit battre son cœur un peu plus fort. Le premier étage contenait des liasses de billets de cent dollars, ainsi que deux boîtiers. L'un contenait des montres et des boutons de manchettes assortis, l'autre des bijoux. Le deuxième étage contenait des documents qui n'intéressaient pas Tony, et une étrange lampe à huile, finement ciselée. Elle semblait être en cuivre, ce qui pouvait être intéressant, les prix des métaux étaient toujours très hauts, mais une lampe seule n'était pas suffisante pour rapporter beaucoup d'argent.

Elle avait peut-être beaucoup de valeur en elle-même, ce qui expliquerait sa place dans ce coffre-fort, mais Tony ne voyait pas en quoi. Certes, les ciselures étaient très jolies, mais il pouvait trouver la même au marché aux puces ou dans n'importe quelle brocante. Vraiment, la présence de cette lampe dans ce coffre était un mystère. Tony décida de la prendre quand même et la glissa dans son sac. Il rejoignit Rhodey au rez-de-chaussée. Ils firent le chemin inverse dans le jardin, sous l'œil brouillé des caméras, et montèrent quelques minutes plus tard dans le van gris, conduit par Happy.

C'était vraiment une belle soirée.


Alors, qu'en pensez-vous ? Arrivez-vous à voir les motifs d'Aladin dans ce premier chapitre ?