Final Fantasy VII appartient à Square Enix. Merci de ne pas reposter cette histoire ailleurs sans m'en informer. Tout vol ou plagia sera signalé. Merci.
Chapitre 6
Une fois arrivés, Sephiroth se laissa menotter sans résistance et demanda poliment à garder son sac. Après examen du contenu, un cahier de notes et des stylos, on lui laissa et il se fit emmener dans le bâtiment sans résistance. Cloud le regarda faire, taisant son mécontentement. Reeve vint vers lui, la mine ravie.
- Merci de ton aide, Cloud.
Il lui tendit la main et Cloud haussa un sourcil. Depuis quand il voulait lui serrer la main ? Il savait pourtant que le blond n'était pas spécialement tactile. Cloud avait à peine remué la main que Reeve lui agrippa avec les deux siennes. Il lui secoua rapidement mais vigoureusement.
- Merci infiniment.
Reeve lui lâcha la main et repartit vers le bâtiment. Au creux de sa main, Cloud sentit un bout de papier. Il le fit comme s'il n'avait pas remarqué et démarra, le papier coincé entre sa main et la poignée. Au premier feu rouge, il rangea le bout de papier dans sa poche et lorsqu'il rentra au bar, il se gara et ouvrit le bout de papier.
Surveillé. Tueur WRO.
Ça expliquait le comportement de Reeve maintenant. Il était surveillé et pensait que le tueur était quelqu'un de l'intérieur. Ça compliquait les choses. Parce que si le tueur savait que Sephiroth avait été arrêté, il ne tuerait plus personne avant un bout de temps, pour crédibiliser le fait que Sephiroth était coupable.
Il se procura grâce à Vincent le profil de chaque employé de la WRO pour voir si quelqu'un sortait du lot. Mais rien du tout. Il voulut réinterroger les témoins, mais l'assistant de Reeve lui demanda de les laisser tranquilles. Il revisita chaque scène de crime en vain. Trois semaines passèrent sans que qui que ce soit ne se fasse attaquer. Il relut tous les rapports, revut toutes les photos, en vain. Quand Tifa lui fit remarquer qu'il avait besoin de repos, il décida d'aller en cellule rendre visite à l'ancien général. Le garde devant le couloir qui menait à la cellule fit un peu de zèle, mais Reeve intervint et l'autorisa à entrer.
Cloud trouva Sephiroth assis sur son lit, son carnet en main. Même s'il ne lui avait jamais dit, il savait qu'il y notait les plans qu'il avait pour la maison.
- Salut.
Sephiroth le regarda et il devait avoir un air qui ne trompait pas puisqu'il dit :
- Tu n'es pas venu me libérer, hein ?
Cloud soupira.
- Pas encore. Mais je cherche toujours un moyen.
- Arrête.
Sephiroth se leva et posa son carnet sur la vitre de la cellule.
- Reprends-le, s'il te plaît.
- Pourquoi ?
- Parce que nous savons tous les deux que je ne sortirai jamais d'ici.
Cloud remarqua du coin de l'œil que sur la table, il y avait un plateau de nourriture pas entamé.
- Ne recommence pas à te faire du mal, soupira Cloud.
- C'est la seule solution. Je ne suis pas fait pour être heureux.
Cloud ouvrit la porte de la cellule et attrapa le carnet pour le pousser contre l'autre homme.
- Non. On va trouver une solution. Tu ne dois pas abandonner. Je te ferais sortir d'ici, peu importe le temps que ça prendra.
Il l'enlaça. Non dans un geste d'affection, mais pour rapprocher discrètement sa bouche de son oreille. Il ignorait à quel point le tueur avait corrompu le système de surveillance. Il pouvait très bien les épier en ce moment-même Alors c'était le moyen le plus discret pour lui faire passer un message. Mais, visiblement, cette subtilité échappa au prisonnier. Sephiroth l'enlaça en retour d'une étreinte faible mais désespérée. Comme s'il avait pris le geste pour un élan d'affection. Et ça percuta Cloud. Il avait besoin d'être rassuré.
- C'est quelqu'un de la WRO, murmura-t-il. Il a accès à la surveillance et on ne sait pas à quel point.
- Et ce que tu sais qui c'est ?
- Pas encore. Mais je vais trouver ce fils de pute. Je te laisserais pas moisir ici. Et si on ne le trouve pas, je te ferai évader.
- C'est vrai ?
- Bien sûr, dit Cloud.
Il réalisa que ce qui était pour lui un mensonge était en réalité une vérité. S'ils n'arrivaient pas à coincer le tueur, il ferait évader l'ancien général.
- Je ne te laisserais pas te faire accuser d'un autre crime alors que tu es innocent.
Sephiroth se tut un instant. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut d'une voix plus assurée qu'avant.
- Amène-moi dans le bureau de Reeve. S'il est sous surveillance, je peux trouver d'où ça vient.
- Comment ?
- J'ai l'ouïe fine. Assez pour distinguer les bruits des machines. Si je peux trouver le mouchard, nous pourrons remonter jusqu'à celui qui l'a posé.
Cloud s'écarta de lui et dit :
- Je vais voir ce que je peux faire. En attendant, mange.
Sans attendre de réponse, il sortit sans le regarder avant de refermer la cellule. Il n'était pas prêt à assumer que le geste désespéré de l'ancien général lui avait retourné l'estomac. D'une part parce que sa peine l'avait touchée et d'une autre part parce que cette accolade, malgré ce qu'elle avait de triste, lui avait enflammé ses joues. Quand il arriva devant le panneau d'accès de la sortie, il souffla discrètement pour essayer de reprendre contenance et l'ouvrit. Il alla retrouver Reeve à la sortie du couloir.
- Il veut te parler dans ton bureau, dit simplement Cloud.
- Vraiment ?
- Vraiment.
Reeve sembla avoir compris le message, parce qu'il demanda à ce qu'on menotte Sephiroth avant de le monter dans son bureau. Quelques minutes plus tard, Sephiroth entra dans le bureau de Reeve qui s'excusa en prétextant un coup de fil important.
- Je reviens dans cinq minutes. Surveille-le bien, Cloud, ajouta-t-il avec un regard appuyé.
Le blond hocha la tête sans un mot, et dès qu'il sortit, Cloud se tourna vers Sephiroth. L'argenté scannait la pièce des yeux, en silence. Et son regard s'arrêta sur le téléphone.
- Tu es sûr ?
- Certain.
Cloud alla retourner le téléphone et ne remarqua rien au début. Puis il vit la puce, aussi fine que du papier, glissée entre deux lamelles de plastique qui entouraient le téléphone. Il regarda Sephiroth.
- Bravo.
Sephiroth s'installa au bureau de Reeve et alluma son ordinateur. Quand il entra le mot de passe, Cloud haussa un sourcil.
- J'ai regardé la liste des mots de passe du personnel, un jour. J'ai une bonne mémoire photogénique.
- Pourquoi tu as eu cette liste ?
- C'était l'idée de Genesis. Il voulait changer les fonds d'écrans de tout le personnel avec une photo désobligeante de l'un de ses collègues pour se venger d'une réflexion déplaisante.
- Un de ses collègues ?
- Moi.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Rien, j'ai juste émis un doute quant à l'intérêt de son livre préféré.
- Et pour se venger, il a voulu diffuser une photo de toi compromettante ?
Sephiroth eut un très léger sourire.
- Il a toujours réagi excessivement. Et voilà.
Cloud regarda l'écran et vit qu'il y avait le logo de la ShinRa.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Dans la base de données de la ShinRa, il y a des programmes liés à toutes les pièces créées par la compagnie. Ils gardent une trace de tout ce qui a été sorti de leurs usines. Officiellement, ça permettait de retrouver les pièces défectueuses. Officieusement, c'était pour garder le contrôle sur la population et manipuler les réseaux publicitaires.
- Comment ?
- Si le nombre d'armes achetées augmente, ça signifie que la population ne se sent pas en sécurité. On rajoute des patrouilles pendant quelques semaines, histoire d'endiguer les attaques de monstres et on fait passer des spots publicitaires sur l'armée de la ShinRa qui protège ses concitoyens. Les gens sont rassurés, et le contrôle sur la population est rétabli. Voilà.
Il cliqua sur un programme et regarda la puce attentivement. Il tapa le numéro de série sur l'ordinateur et rapidement, la carte d'identité de l'acheteur apparut. D'après la photo, c'était un homme d'une cinquantaine d'années, des rides cachés derrière sa paire de lunettes et quelques cheveux roux qui ressortaient sur son crâne dénudé.
- Tu sais qui c'est ? Demanda Sephiroth.
Cloud blanchit. Un peu, qu'il savait. C'était l'assistant de Reeve. Pas étonnant qu'il connaissait l'emplacement des patrouilles.
- Ouais.
Sephiroth ouvrit un autre programme et tapa le nom de l'homme. Plusieurs résultats s'affichèrent.
- Voyons, murmura-t-il. Il a acheté une arme à feu le 27 du mois dernier. Deux semaines après, il a acheté de la corde en grosse quantité et trois bidons d'essence le lendemain.
- C'est lui, dit Cloud.
Les meurtres avaient été effectués avec une arme à feu, mais au bout d'un moment, environ deux semaines, on avait commencé à retrouver les cadavres brûlés. Et ceux qui ne l'étaient pas étaient attachés avec de la corde. La même à chaque fois.
- Il a été dans un magasin différent à chaque fois, pour ne pas se faire repérer. Il est malin. Ah. Là, il y a une perruque achetée. Je comprends mieux la méprise, maintenant. Parce que je ne vois pas comment on a pu nous confondre.
- Ce bâtard a fait exprès de se faire passer pour toi. J'vais le buter.
Sephiroth se leva.
- Si tu pouvais le tuer après qu'il est avoué, ça m'arrangerait. J'aimerais bien pouvoir sortir d'ici et continuer la maison. Maintenant, tu veux bien me ramener en cellule, s'il te plaît ?
Cloud le regarda.
- Le temps que Reeve arrange tout ça, expliqua-t-il.
Mais Cloud lui enleva les menottes.
- Je suis garé sur le parking. Attends-moi là-bas, j'en ai pas pour longtemps.
Sephiroth haussa un sourcil mais ne dit rien. Cloud sortit du bureau et chercha Reeve. Mais surtout son assistant.
