Final Fantasy VII appartient à Square Enix. Merci de ne pas reposter cette histoire ailleurs sans m'en informer. Tout vol ou plagia sera signalé. Merci.


Chapitre 8

Les travaux reprirent tranquillement. Cloud exigea qu'il se repose la première journée. Il ne fit que dormir, manger et prendre une douche. Le lendemain, il aida Cloud à monter le plan de travail qu'il avait commencé avant qu'il ne soit soupçonné de meurtre. À la fin de la journée, il était installé dans la cuisine. Le jour d'après, Cloud monta une table alors que Sephiroth construisait les chaises. Et le jour suivant, alors qu'ils s'occupaient de monter un lit, la camionnette de Barret arriva. Il se gara devant l'entrée et descendit de son véhicule, l'air indisposé. Sephiroth rentra dans la maison, voulant laisser le blond avec son ami, mais Barret l'appela.

- Reste. Je voudrais te parler.

Il se gratta l'arrière du crâne, l'air encore plus mal à l'aise.

- Je voudrais m'excuser pour mon comportement de l'autre jour. Tu as raison, je ne devrais pas t'en vouloir pour toutes les vies qu'il a prises. C'est juste que c'est perturbant de te voir avec la même tête. Mais je comprends que tu n'y es pour rien, ajouta-t-il en levant les mains en voyant Sephiroth ouvrir la bouche. Et je ne devrais pas t'en vouloir d'avoir travaillé à la ShinRa. C'est pas comme si tu avais vraiment eu le choix, de toute façon. Et tu as voulu te tirer de là. Alors qui sait, j'me dis que si les choses avaient tourné autrement, on aurait peut-être été compagnons d'armes, toi et moi. Alors...

Il se gratta le crâne un peu plus fort et regarda le sol.

- Tu te serais vraiment battu à mes côtés ? Demanda Sephiroth.

Il n'y avait aucune trace de ressenti dans son ton. Juste une profonde surprise. Barret le regarda dans les yeux.

- Ouais. Si tu avais voulu quitter la ShinRa, ouais.

Il lui tendit la main.

- Tu veux bien qu'on passe à autre chose ?

Sephiroth serra sa main.

- Bien sûr.


Le lendemain, Yuffie vint leur rendre visite en jurant que si l'ancien général remettait un pied au Wutaï, elle lui ferait regretter. Après ses menaces, elle lui avait souhaité un bon rétablissement et après qu'elle soit partie, Sephiroth avait demandé à Cloud s'il avait bien fait de ne pas parler du fait que même s'il avait envahi son pays, il en appréciait fortement la culture. Le blond lui avait répondu qu'il avait bien fait de s'abstenir parce qu'elle aurait certainement essayé de le décapiter avec son shuriken s'il en avait parlé.

Le soir même, alors que Sephiroth finissait de ranger le meuble qu'ils avaient construit, Cloud rentra dans la maison suivi de Vincent. L'ancien général lui proposa un thé que Vincent accepta poliment sans en boire une gorgée. Il expliqua qu'il avait suivi Yuffie, pour intervenir au cas où l'envie lui prendrait de s'attaquer à l'ancien général.

- Je ne lui aurais rien fait.

Vincent s'était contenté de le regarder sans dire un mot et les avait remerciés pour leur hospitalité avant de partir, sa tasse toujours pleine.

- Il me prend pour mon double, lui aussi ?

Cloud avait haussé les épaules.

- Je pense pas. Il a été le premier à prendre ta défense. Je pense qu'il avait juste peur que Yuffie se fasse mal si tu décidais de riposter.

- Je n'aurais pas riposté. Je comprends sa colère.

Cloud haussa les épaules sans répondre.

Le lendemain, Cid arriva, accompagné de Nanaki et ils leur tinrent à peu près le même discours que Barret. Quand ils partirent, Sephiroth demanda pourquoi tous ses amis avaient changé d'avis à son sujet si soudainement.

- Le soir où tu t'es endormi sur la route, quand tu es sorti du bar, on a continué de discuter. Et je leur ai fait comprendre que même si tu avais la même tête que... Que lui, tu étais différent.

- Et ils t'ont cru ?

- Pas au début. Il pensait que tu me contrôlais.

En voyant le regard d'incompréhension, le blond s'expliqua.

- C'était un talent désagréable que ton double avait. Mais ça n'a pas été difficile de leur faire ouvrir les yeux quand je leur ai dit que tu voulais mettre fin à tes jours en te torturant.

Sephiroth avait pâli. En le voyant immobile, Cloud s'était lui aussi stoppé et l'avait regardé. L'autre homme le regardait en fronçant les sourcils.

- Quoi ?

- Tu leur as parlé de ça ?

- Je n'aurais pas dû ?

Les sourcils argentés formaient à présent une ligne droite.

- Si.

Il sortit de la pièce et ne décrocha pas un mot du reste de la soirée. Cloud essaya de le faire parler, en vain. Sur un 'bonne nuit' aussi froid que la première nuit qu'ils avaient passée ici, il se tourna dans son lit et mit sa tête sous ses couvertures.


Le lendemain, Sephiroth l'évita. Il lui adressa à peine la parole et se mit tout de suite au travail et construit une étagère. Cloud le laissa en paix, ne sachant pas comment désamorcer la situation. Il avait bien remarqué qu'il avait dit quelque chose qui avait dérangé l'ancien général. Mais il ne voulait pas le forcer à se dévoiler. Alors il ne dit rien. Un peu plus tard dans la journée, comme Sephiroth était toujours muré dans son silence, lorsque son téléphone sonna, il s'éloigna pour décrocher. C'était Tifa.

- Cloud ? Tu pourrais passer au bar, à l'occasion ?

- Il y a un souci ?

- Non, mais les enfants réclament ta présence.

- Dis-leur que je suis occupé.

- Cloud... Tu avais promis.

Cloud soupira discrètement. Après la crise du geostigma, les enfants l'avaient suivi presque partout pendant des jours. Quand il leur avait demandé la raison d'un tel comportement, ils lui avaient expliqué qu'ils avaient peur qu'il s'en aille de nouveau. Il avait alors promis qu'il ne partirait plus comme il l'avait fait. Et depuis, il s'attelait à tenir cette promesse, et passait plus de temps avec eux et au bar.

Sauf depuis que Sephiroth était revenu.

- On ne te voit presque plus, depuis deux mois et demi. Et les enfants commencent à en avoir assez.

- Tifa...

- Écoute, je comprends que tu veuilles l'aider, mais tu ne peux pas passer ta vie là-bas.

- Il a besoin de moi. Il peut pas rester tout seul.

- Ta famille a aussi besoin de toi. Je ne te demande pas de le laisser se débrouiller. Mais est-ce que, s'il te plaît, tu pourrais faire l'effort de passer au moins une fois de temps en temps ? Une fois par semaine ? Une fois par mois, même !

Elle soupira derrière le combiné.

- Les seules fois où on t'a vu récemment, c'était quand tu l'as fait sortir de prison. Quand tu cherchais le tueur, tu restais dans ton bureau et... On veut juste te voir un peu plus souvent...

- Je sais, je... Je vais faire un effort, d'accord ? Mais j'ai un truc à régler avant, d'accord ? Je t'appelle avant de partir.

Elle soupira et il savait qu'elle n'y croyait pas.

- Très bien. Mais si tu n'es pas là d'ici une semaine, je t'amène Marlène et tu t'expliqueras avec elle.

Cloud grimaça. On aurait presque pu croire que la menace était drôle, mais il n'en était rien. Se confronter à la petite fille de huit ans, quand elle vous reprenait, ça n'avait rien d'agréable. D'abord, parce qu'elle avait systématiquement raison. Et parce qu'elle était honnête et la douleur sur son visage était réelle.

- C'est compris.

Il raccrocha, le cœur lourd. Il détestait être mis au pied du mur, mais Tifa avait raison. Il ne pouvait pas rester ici à tout jamais. Même si le calme ambiant l'apaisait plus qu'il ne l'avait été ces dernières années, il avait fait une promesse qu'il n'avait pas l'intention de rompre. Il regarda Sephiroth qui continuait de planter des clous. Il s'approcha de lui et soupira avant d'ouvrir la bouche pour parler. Mais l'ancien général le devança :

- Vas-y.

Cloud soupira.

- Sephiroth...

Il posa son marteau mais restait obstinément dos à lui.

- Vas-y. C'est ta famille. Ils ont besoin de toi.

Cloud soupira.

- Je serai de retour demain. T'es sûr que ça va aller ?

- Je peux tenir une nuit sans toi.

La dernière phrase avait été prononcée froidement, mais le blond savait que c'était uniquement pour cacher sa peine. Il lui mit une main sur l'épaule.

- Je serais vite de retour, d'accord ? Et appelle-moi si t'as besoin de quoi que ce soit.

- D'accord.

Cloud préféra ne pas insister et rentra dans la maison pour attraper les clés de sa moto. Avant de l'enfourcher, il se tourna une dernière fois vers Sephiroth.

- Tu es sûr que ça va aller ?

- Oui.

C'était le même ton laconique qu'il avait au début, et Cloud sentit ses entrailles se serrer. Il essaya de faire taire son ressentiment et enfourcha sa moto.

- Cloud ?

Le blond leva les yeux et vit que Sephiroth le regardait, pour la première fois de la journée.

- Merci. Pour ce que tu fais.

Cloud se força à sourire pour tenter d'avoir l'air chaleureux.

- De rien. À demain.

Il démarra et vit les lèvres de Sephiroth bouger, mais avec le bruit du moteur, il n'avait pas entendu sa réponse.

Il prit la route, en essayant de calmer le malaise qui s'emparait de lui. Une sensation de froid lui engourdissait tout le corps et il se demanda s'il ne devait pas s'arrêter. Le regard de Sephiroth refusait de s'effacer de ses yeux et sa dernière phrase ne cessait de tourner. Merci pour ce que tu fais. Il se sentait de plus en plus mal et sa tête se mit à tourner. Il s'arrêta en catastrophe et essaya de comprendre ce qui lui arrivait. Il ne pouvait pas être en train de tomber malade, parce que, super soldat oblige, il n'était jamais malade. Il n'avait pas de blessure parce que la douleur était intérieure. Comme si son corps essayait de lui envoyer un message.

Merci pour ce que tu fais.

Pris de nausées, il tourna la tête vers la maison, qui était maintenant à une quinzaine de kilomètres. Un tout petit point dans l'horizon. Il repensa au moment où il avait démarré. Sephiroth avait essayé de lui parler, mais il n'avait pas compris. Il repassa ce moment dans sa tête, sans trop savoir pourquoi. Il sentait un poids se former dans sa poitrine. Qu'est-ce qu'il avait voulu lui dire ? Au revoir, sans doute.

Il secoua la tête, en essayant de reprendre contenance. Réalisant qu'il avait oublié de prévenir la barmaid, il attrapa son portable pour appeler Tifa pour l'informer dire qu'il arriverait d'ici une heure. Ça sonna une première fois. Qu'est-ce qu'il a essayé de me dire ? Une deuxième sonnerie retentit. Il a essayé de me parler, qu'est-ce qu'il a dit ? Il le revoyait parler au loin. Une troisième sonnerie. Il était à quelques mètres de lui, et pourtant, il revoyait distinctement bouger la bouche. Une quatrième sonnerie. Ses lèvres avaient formé deux mots. Il sentit le poids de sa poitrine tomber dans son estomac. Elles lui avaient dit...

- Cloud ?

- Je crois qu'il y a un problème avec Sephiroth.

- Hein ?

- Dis à Barret de me rejoindre. Et n'amène surtout pas les enfants.

Sans écouter sa réponse, il redémarra et fila droit vers la maison. La sensation de malaise était toujours là, mais elle était différente. Cette fois, il savait ce qui allait l'attendre en arrivant.

Adieu, Cloud.