Final Fantasy VII appartient à Square Enix. Merci de ne pas reposter cette histoire ailleurs sans m'en informer. Tout vol ou plagia sera signalé. Merci.


Chapitre 14

Les enfants et les adultes descendirent et après s'être lavé les mains, ils déjeunèrent.

- Où est Cloud ? Demanda Denzel.

- Encore occupé avec l'évier.

- Tu penses qu'il aura bientôt fini ? Demanda Marlène.

- Oui, j'aimerais bien qu'il vienne jouer avec nous, dit Denzel.

- On verra bien.

- Oh merde ! Cria la voix de Cloud, deux pièces plus loin.

Inquiète Tifa se leva.

- Il y a un souci ?

- Put... Y'a le conduit qui vient de lâcher !

- C'est grave ? Demanda Marlène.

- Bordel de... Tu peux couper l'eau, s'te plaît ? Résonna la voix de Cloud.

Tifa se leva immédiatement et disparut dans la remise. Presque toute suite après, un ''Merci !'' retentit. Elle le rejoint dans la salle de bain en lui demandant s'il avait besoin d'aide.

- Tu crois que Cloud aura le temps de jouer avec nous ? Demanda Marlène à Sephiroth.

- Je ne pense pas, répondit-il honnêtement.

Denzel souffla.

- Il est plus jamais là...

Sephiroth déglutit, se sentant coupable.

- Je suis désolé, c'est à cause de moi.

Le jeune garçon le regarda, un peu surpris. Puis il fronça les sourcils.

- Pourquoi tu habites aussi loin, aussi...

- Denzel ! S'écria Marlène. Papa nous a déjà expliqués !

Sephiroth fut surpris. Il se demandait bien ce que Barret avait pu leur raconter. Elle dut comprendre car elle expliqua.

- Papa nous a dit que si tu habites aussi loin, c'est parce que tu as des oreilles fragiles et qu'il y a trop de bruit en ville. C'est ça ?

Sephiroth se demanda s'il devait leur dire la vérité. Que Cloud avait choisi l'emplacement un peu au hasard, mais que le calme l'accommodait grandement, c'est vrai. Et que s'ils ne le voyaient plus c'est parce que l'ancien général était trop dépressif pour être laissé sans surveillance. ''Je suis un poids'' se dit-il amèrement. Mais la voix de Cloud raisonna à ses oreilles. Je pense que tu as surtout besoin d'aide. Tu as besoin de temps pour te remettre de ce qui t'est arrivé. Tu as besoin de temps pour enregistrer la réalité. Et tu as besoin de quelqu'un pour te le rappeler. Tu es un être humain. Tu es une vraie personne.

Il soupira discrètement. Il était une vraie personne. Il avait besoin de temps pour guérir et c'était normal. ''Et ça va mieux, aujourd'hui,'' dit une voix dans sa tête qui ressemblait à celle de Barret. ''C'est pas encore parfait, mais ça va mieux. Un pas après l'autre.''

- C'est ça, dit-il, et ça ne sonnait plus trop comme un mensonge.

- C'est trop nul, dit Denzel.

- Je suis désolé, dit Sephiroth.

- Nan, je comprends, dit le jeune garçon en jetant un regard noir à son assiette. Moi aussi, si j'avais tout le temps mal à la tête à cause du bruit, je voudrais habiter loin. C'est juste que c'est trop nul, on ne voit plus Cloud.

- Je suis désolé. On essaye de mettre quelque chose en place pour passer plus souvent.

- C'est vrai ? Demanda Marlène en souriant.

Il hocha la tête.

- Même, dit Denzel en jouant avec sa nourriture du bout de sa fourchette. J'aimerais être déjà un adulte pour pouvoir conduire et venir le voir plus souvent.

- Je ne suis pas sûr que Tifa accepte, fit remarquer Marlène.

Denzel grogna. Cinq minutes plus tard, Tifa revint de la salle de bain, en souriant.

- Ça y est, c'est enfin réparé !

- Ça veut dire que Cloud pourra rester avec nous ? Demanda Marlène.

- J'ai le droit de manger, avant ? Demanda Cloud derrière Tifa.

Il sortit du couloir et torse nu, il tenait son T-Shirt trempé à la main. Sephiroth s'était arrêté de manger pour le contempler malgré lui. Malgré sa carrure relativement fine pour un homme entraîné à l'armée et booster à la mako, Cloud restait généreusement musclé. Il n'y avait jamais fait attention parce qu'il était systématiquement habillé, mais là, c'était particulièrement visible. Il se perdit dans la contemplation du galbe de son corps. S'il trouvait sa propre peau trop pâle, fantomatique même, celle de Cloud avait l'air lumineuse. Comme s'il émanait une douce chaleur de sa blancheur. Il avait un corps magnifique. Et alors qu'ils remontrèrent le long de sa ligne abdominale, ses yeux virent la cicatrice. Longue de quelques centimètres, et assez fine, il savait d'où elle provenait. Même si Reeve ne lui avait pas montré la vidéo de la mission de son clone à Nibelheim, il reconnaissait ces dimensions entre miles. C'était la marque de Masamune.

- Je vais chercher un autre T-Shirt et je reviens, dit Cloud, inconscient du trouble qui gagnait Sephiroth.

Quand il passa à côté d'eux, Sephiroth vit la cicatrice de la blessure de sortie. Son cerveau semblait engourdi et un bruit sourd résonna à ses oreilles. Qu'est-ce que son clone avait pu lui infliger d'autre ? Comment Cloud faisait pour rester dans la même pièce que lui sans être malade ? Tifa le ramena à la réalité.

- Sephiroth ? Tout va bien ?

- Je crois... Je pense que je ferais mieux de m'allonger.

Sans finir son assiette et sans répondre aux questions des enfants, il monta à l'étage. Il voulut aller s'étendre sur le lit parce que sa tête lui faisait mal. Il se sentait malade. Si son clone avait été capable de faire ça, alors lui aussi. Lui aussi pour dérailler un jour et...

Mais il pila net en voyant Cloud dans la chambre, toujours torse nu, un nouveau T-Shirt à la main.

- Sephiroth ?

Un rayon de lumière l'ébloui et l'ancien général se rendit compte qu'il portait encore ses lunettes. Qu'est-ce qui se passerait s'il les enlevait ? Verrait-il d'autres cicatrices faites par son double ? Combien encore en avait-il pu lui faire ? Consumé par la honte, il retira ses lunettes. Il avait un besoin morbide de savoir de combien de cicatrices il pourrait le marquer, s'il dérapait dans la folie, comme son double.

- Je rêve ou t'es en train de me mater ? Demanda Cloud.

Sephiroth revint à la réalité. Même si les cicatrices le rendaient malade contre lui-même, le visage de Cloud avait le don de l'apaiser.

- Excuse-moi, je regardais...

Sans en dire plus, ses yeux se posèrent sur la cicatrice entre ses pectoraux. Cloud baissa les yeux.

- Ah, ça... soupira-t-il.

- C'est mon double qui t'a fait ça ?

- Ouais, fit-il en posant le T-Shirt sur la commode. J'ai jamais compris pourquoi je gardais les cicatrices faites par lui mais pas par les autres, ajouta-t-il sur un ton neutre.

Sephiroth fronça les sourcils.

- Comment ça ?

- Je ne sais pas, y'a que celle de ton clone que je garde. La dernière fois que je me suis ramassé avec Fenrir, je me suis râpé sur deux mètres, mais j'ai pas une marque.

En retrouvant sa vue d'origine, il avait vu les autres. Les fines marques sur une bonne partie de son corps, systématiquement de même taille. Il y en avait des dizaines, si ce n'est des centaines.

- Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Murmura l'argenté d'une voix faible.

Cloud le regarda et soupira. Il s'assit sur le lit et l'invita à faire de même. Il lui montra la cicatrice entre ses pectoraux.

- Celle-là date de Nibelheim. Quand on était dans le réacteur.

- Il t'a planté Masamune...

- Pour sa défense, je lui ai planté l'épée broyeuse de Zack dans le bide juste avant. J'ai juste été naïf de croire que ça suffirait à l'arrêter.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ?

- Il est sorti de la salle où il y avait Jenova. J'avais toujours l'épée de Zack à la main et j'ai stupidement pensé que ça suffirait. Mais il a rapidement pris le dessus et m'a empalé sur son foutu katana. Je sais pas comment, mais j'ai réussi à reprendre le contrôle et j'ai attrapé la lame. J'ai réussi à le soulever et à l'envoyer dans une cuve de mako.

- Mais... Tu n'étais pas amélioré à la mako à ce moment-là...

- Non. Je crois que c'est pour ça que mon cas intéressait Hojo. Parce que j'ai pu l'abattre alors que j'étais un humain normal.

- Comment ça se fait que tu n'aies jamais dépassé la milice ?

Il haussa les épaules. Son époque dans l'armée était encore un peu brumeuse à cause de sa mémoire refaçonnée. Il ne se souvenait même plus trop des détails de ce jour fatidique où son village natal avait brûlé. C'était uniquement grâce aux vidéos de surveillance qu'il arrivait à en faire une description aussi pointue. Si ça ne tenait qu'à sa mémoire, il ne se souviendrait uniquement de la douleur.

- Je crois que mon instructeur pensait que je n'avais pas la carrure.

- Il s'est visiblement trompé. Parce que je peux t'assurer que personne, dans ma carrière, ne m'a approché suffisamment pour me toucher.

- Après ce n'était pas toi, juste ton clone. Il était peut-être pas aussi performant que toi. Toi, je ne t'ai jamais affronté.

- Et je n'y tiens pas particulièrement, grogna Sephiroth.

Il le regarda gravement.

- Comment tu peux rester dans la même pièce que moi ?

Cloud eut l'air triste.

- Parce que ce n'est pas toi qui m'a fait ces cicatrices. C'est ton clone.

Il soupira.

- Sephiroth, si j'avais eu le moindre doute quand au danger que tu représentais, jamais je ne t'aurais sorti de la cellule dans laquelle Reeve t'avait collé. Je t'ai sorti de là parce que je savais que tu n'étais pas lui. Je vais pas mentir en disant que je te faisais confiance à 100%, mais je savais que tu ne représentais pas un danger pour les autres.

Sephiroth baissa les yeux sur son corps. Il était parcouru par tellement de marques...

- Combien de fois il t'a...

Le regard de Cloud s'assombrit.

- Je sais pas vraiment. Je l'ai affronté, il y a deux ans et à un moment, il a réussi à me surprendre et il m'a planté pour, je cite, ''me rappeler la douleur que ça faisait la première fois''. Il m'a jeté en l'air et il m'a troué avec son putain de katana je ne sais pas combien de fois. On aurait dit qu'il cherchait à battre le record du nombre de trous en dix secondes.

Sephiroth essaya de se visualiser la scène, puis, frappé d'horreur, il comprit. Certaines des cicatrices s'étalaient sur la longueur, comme s'il l'avait caressé avec l'acier avant de le transpercer. Il avait l'impression qu'il voyait distinctement la lame de Masamune écorcher sa peau alors qu'elle se plantait dans sa chair, encore et encore.

- Comment tu as fait pour t'en sortir ? Demanda-t-il d'une petite voix.

- Je crois que ma volonté de le voir mort était plus forte que le reste. Je pense que j'aurais affronté n'importe qui d'autre, j'aurais laissé tomber. Mais là... J'aurais donné ma vie pour l'arrêter.

Son regard se perdit dans le vide et Sephiroth déglutit. Il se souvenait qu'au début de son réveil, lorsqu'il était dans la cellule que Reeve lui avait attribuée, il avait trouvé le comportement de Cloud déplacé. Même s'il avait la même tête que son pire ennemi, il n'était pas compliqué de comprendre qu'il n'était pas la même personne. Mais avec le recul, il se demandait comment même il avait fait pour voir au-delà de son apparence. Il était la copie conforme du monstre qui lui avait tout pris. Sa mère, sa maison, son village, son amie, sa dignité, son innocence. Il n'était pas sûr que si les rôles avaient été inversés, il aurait été capable de comprendre comme Cloud l'avait fait.

Il ressentait tellement de haine pour lui-même, pour son corps difforme et pour ce qu'il était capable de faire. Mais Cloud avait été capable de passer outre leurs similitudes pour voir leurs différences. Et il était temps que Sephiroth apprenne à faire la même chose. Il sentit un poids dans sa poitrine s'alléger.

Cloud lui prit la main.

- Hey, c'est pas toi, d'accord ? Celui que j'ai affronté, ce n'était pas toi.

Sephiroth serra la main dans la sienne.

- Je crois que je commence à le voir, moi aussi.

Cloud lui sourit.

- J'espère bien.

Son sourire avait le don de booster le moral de l'argenté. Il maudissait la ShinRa pour avoir choisi l'obligation des miliciens à porter un casque. Parce qu'à l'époque, s'il avait croisé Cloud dans les couloirs, il l'aurait tout de suite remarqué. Il avait un sourire très chaleureux qui mettait en valeur ses taches de rousseur presque invisibles. Il se demandait si elles avaient toujours été aussi imperceptibles ou si c'était dû à la mako. Sans ses lunettes, il voyait chaque détail de sa peau, chaque pore, chaque poil fin du duvet presque indécelable, qu'il avait sur le visage. Son regard tomba sur ses lèvres. Malgré la peau crémeuse du blond, ses lèvres étaient légèrement roses et bombées. Elles avaient l'air tellement douces qu'il se sentait inexorablement attiré par elles. Quand il se rendit compte qu'il s'en approchait un peu trop, il se figea. Qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Pour quel espèce de pervers Cloud allait le prendre ?

Visiblement, Cloud ne le prit pas pour un pervers puisqu'il combla l'espace entre eux et posa ses lèvres contre les siennes. Sephiroth sentit son cœur manquer un battement. Elles étaient aussi douces qu'il l'imaginait. La langue de Cloud vint caresser la commissure de ses lèvres alors il entrouvrit la bouche et joignit sa langue à la sienne. Il n'avait jamais embrassé personne et il sentit une douce chaleur se répandre dans ses reins. La température de son corps montait exponentiellement et il posa sa main sur la joue de Cloud. Il avait le besoin viscéral de le toucher, d'avoir plus, de sentir plus. Un faible gémissement se fit entendre et il ignora qui l'avait poussé. Que ce soit lui-même ou Cloud, ça ne changeait rien, il avait la certitude qu'il y en aurait d'autres. Il sentit Cloud s'accrocher à ses épaules et grimper sur ses jambes pour être encore plus proche de lui. Bientôt à court d'air, ils s'écartèrent. Immédiatement, le blond mit sa tête contre la sienne.

- Seph...

- J'ai besoin de toi, murmura Sephiroth. Cloud... J'ai besoin de te toucher...

- Alors fais-le. Prends-moi dans tes bras.

Il ne lui en fallut pas plus. Il entoura le blond de ses bras puissants et le serra contre lui. Cloud se cambra en gémissant et attaqua sa bouche voracement. L'argenté fit courir ses grandes mains sur son dos. Il ne s'était pas trompé dans sa théorie, un peu avant. La peau de Cloud était d'une chaleur agréable sous ses doigts, et il avait l'impression qu'il n'en aurait jamais assez.

Cloud agrippa son gilet pour lui retirer vigoureusement et l'argenté l'y aida, une manche après l'autre. Il aurait pu retirer les deux en même temps, mais ça aurait signifié retirer ses mains du corps contre lui et il ne l'envisagea même pas. Il se demandait comment il avait fait pour vivre toute sa vie sans cette chaleur bienfaitrice. Par la suite, le blond attrapa son T-Shirt et le remonta le long de son torse. Il arrêta de l'embrasser assez longtemps pour lui faire passer son T-Shirt par la tête quand il s'arrêta dans son mouvement. Surpris, Sephiroth vit qu'il était fixé sur quelque chose. La ceinture qui maintenait son aile. Un flash de haine parcourut les yeux bleus et Sephiroth pâlit et agrippa son T-Shirt pour le baisser.

Comment avait-il pu croire, ne serait-ce qu'une seconde, qu'il mérite de le toucher ? Même avec ces cicatrices, Cloud avait un corps magnifique. Le corps d'un héros qui aurait donné sa vie pour les autres. Pas comme lui. Son corps à lui était pourri de l'intérieur. Ses capacités hors normes, ses yeux si étranges, sa chevelure si atypique. Et maintenant, il avait une aile dans le dos ! Son corps mutant était répugnant et il se demanda comme il avait pour ne serait-ce que d'accepter de poser les yeux sur lui.

Il écarta l'autre homme délicatement mais fermement, se leva, reprit son gilet et ne regarda pas Cloud quand il s'excusa en sortant de la pièce.

Cloud ne réussit pas à trouver un moment pour parler à Sephiroth. Il se dit qu'il lui parlerait le soir, mais Barret et Nanaki arrivèrent et il accepta un peu à contrecœur de rester dîner. Non pas que ça l'ennuyait de rester, mais il voulait vraiment parler à l'ancien général seul à seul. Il ne voulait pas que des oreilles indiscrètes tombent sur une conversation qui ne les concernaient qu'eux. Non pas qu'il avait envie de cacher quoi que ce soit à ses amis, mais ça avait été suffisamment compliqué de leur faire comprendre que l'argenté n'était pas le même que celui qu'ils avaient connu, et il n'était pas prêt à affronter une nouvelle dispute si quelqu'un découvrait qu'ils s'étaient bécotés. Cependant, pendant qu'ils prenaient un verre, Cloud réussit à prendre Sephiroth à part.

L'argenté ne lui adressa pas un regard en allant dans sa chambre et Cloud referma la porte en soupirant.

- Écoute...

- Je suis désolé, dit Sephiroth en ignorant son regard. Je n'aurais jamais dû amorcer le moindre rapprochement, et je comprendrais que tu veuilles...

Il ne fut pas tellement étonné de voir que l'ancien général s'accordait le blâme de ce qu'il s'était passé. ''Aller Strife'' se dit-il ''on évite de merder, cette fois''.

- Non.

Sephiroth se retourna enfin vers lui.

- Pardon ?

- Ce n'est pas à toi de me présenter des excuses. C'est moi, j'ai mal réagi quand j'ai vu...

- Ma difformité, je sais.

Cloud ferma les yeux. Évidemment que c'était ce qu'il pensait. Comment Cloud avait pu se laisser réagir comme ça quand il connaissait la haine qu'avait l'ancien général pour son propre corps ?

- Non. C'est la ceinture, expliqua le blond.

Il soupira et le regarda.

- Ton uniforme de la ShinRa me fait encore faire des cauchemars. Alors quand j'ai vu la lanière de cuir, j'ai cru...

- Tu as cru que j'étais mon double ?

Il y avait de la peine dans la voix et les yeux de l'autre homme et Cloud se demanda s'il devait mentir. Mais il ne pouvait pas s'y résoudre.

- Pas vraiment. Pendant un instant, j'y ai pensé, oui. Mais je me suis tout de suite dit que ce n'était pas possible, parce qu'il est mort et toi, tu es là. Écoute, je suis désolé d'avoir eu cette pensée, d'accord ? C'est juste... Ça a été plus fort que moi. Mais ça veut pas dire que je pense que tu es lui, ou que j'ai moins confiance en toi. C'est juste... Je suis désolé.

Sephiroth le regarda d'un air impassible toujours teinté de tristesse.

- Je comprends.

Il se dirigea vers la porte, mais Cloud, toujours devant, lui bloqua le passage.

- Parle-moi, s'il te plaît. Ne te referme pas sur toi-même.

Sephiroth baissa les yeux.

- C'est juste... Je ne sais pas comment tu fais pour accepter ma présence. Je suis dans le corps difforme de ton pire ennemi et tu acceptes de me regarder et... Je ne sais pas comment tu fais pour tolérer ne serait-ce que...

Il se tut, le regard triste.

Désirer le corps de ton pire ennemi... Tu es pathétique.

Va te faire foutre.

Qu'il reste en enfer. Cloud lui mit une main sur la joue.

- Tais-toi. Je me moque de ton corps, d'accord ? Je me moque qu'il ne soit pas conventionnel. Le mien non plus. On s'en fout. Et tu n'es pas mon ennemi, okay ? Tu es toi, tu es mon ami, tu es...

Il sentit sa bouche s'assécher et les mots moururent dans sa gorge.

- Qu'est-ce que je suis ? Demanda l'autre homme d'un murmure.

Doucement, Cloud lui retira ses lunettes et le regarda droit dans les yeux. Tendrement, il caressa sa joue et prit son courage à deux mains.

- Tu es ma famille.

Sephiroth souffla et un sourire radieux illumina son visage. Et ce qui n'avait été qu'un sentiment qu'il avait tenté de refouler s'était transformé en vérité absolue. Il était amoureux de cet homme.

Sephiroth se pencha vers lui pour l'embrasser quand il grimaça. D'une main, il écarta Cloud de la porte et l'ouvrit. Il courut aux toilettes et y vomit son estomac. Il entendit à peine Cloud hurler le prénom de Tifa et quand il crut qu'il ne pourrait plus rien vomir, il cracha du sang.