Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .

Résumé : Aujourd'hui, Eduard fête ses 29 ans et lui, il ne peut même pas aller l'embrasser. [Genius -Saison 1]

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (48/50) + 28 juillet 1910 - Eduard Einstein

L'anniversaire perdu

Encore un an.

Encore un an éloigné de son fils.

Albert enrage : on n'accepte pas les malades sur le sol américain… sauf que la maladie de son fils est mentale. Il est schizophrène. La schizophrénie peut avoir des racines familiales mais en aucun cas elle ne peut contaminer les autres par le regard, le toucher, l'air ! Et certains qui la déclarent sans aucun antécédent ! Cela reste bien sur le sol des Etats-Unis ! Mais son fils, son Eduard, son «Tete », est condamné à rester enfermé dans cette clinique en Suisse.

Aujourd'hui, Eduard fête ses 29 ans et lui, il ne peut même pas aller l'embrasser.

Il a fui l'Allemagne à cause des montées antisémites, du parti Nazi.

Il a fait venir son premier fils, Hans Albert, pour le mettre en sécurité. Si ses tarés savaient leur lien de parenté, nul doute qu'on le battrait, qu'on le tuerait, dans cet espoir ignoble d'assainir une race, ce qui ne veut absolument rien dire…

Cela fait des années qu'il essaye de faire venir Eduard.

Mileva est d'ailleurs d'accord.

Pour toute l'inimitié entre eux, le bien de leurs fils les lie encore.

Eduard serait mieux en Amérique : il serait sans doute mieux soigné, il serait avec son frère, surtout il n'y aurait plus ce risque qu'on s'en prenne à lui, lui qui vit une double peine aux yeux du régime montant : fils de juif et débile mental… Alors qu'il est en réalité brillant. Extrêmement brillant. Il aurait même été un grand scientifique s'il n'avait pas été malade. Enfin, l'homme veut juste être avec son fils, rattraper le temps perdu, panser les blessures d'un divorce tumultueux qui avait blessé son enfant alors encore petit garçon…

Mais on lui refuse.

Pas de malades qui émigrent aux Etats-Unis.

Le pays de la Liberté pratique là une forme plus vicieuse encore d'eugénisme…

Il observe l'horizon, se demande si Eduard le regarde aussi depuis sa fenêtre en Suisse.

-Joyeux anniversaire, Tete.

Il espère que son murmure sera porté par le vent aux oreilles de son fils.

L'amour n'a-t-il, après tout, aucune frontière ?

FIN