Final Fantasy VII appartient à Square Enix. Merci de ne pas reposter cette histoire ailleurs sans m'en informer. Tout vol ou plagia sera signalé. Merci.
Chapitre 18
Le lendemain, la première pensée de Sephiroth fut que, malgré l'immense sérénité qu'il ressentait, il y avait définitivement trop de lumière. Il attrapa un coussin avant de le plaquer sur son visage. Sa nouvelle tâche pour la maison serait d'installer des volets, c'était décidé. Il entendit Cloud grogner à côté de lui et souleva le coussin. Il se redressa et vit le blond allongé sur le ventre, la trace de ses mains encore visible, la tête tournée vers la porte.
- Cloud ?
- J'ai mal au cul...
Sans pouvoir s'empêcher, Sephiroth rigola.
- T'es qu'un enfoiré.
Il lui caressa tendrement son dos nu.
- Je suis désolé, répondit-il sur un ton qui prouvait qu'il pensait le contraire. Tu penses que tu pourras te lever ?
- Pas toute suite...
- Je te ramène un thé ?
- Café plutôt s'te plaît...
Il l'embrassa sur le crâne avant de se lever. Il attrapa son pantalon de pyjama et le mit avant de descendre. En bas, il prépara un café et un thé. Il remonta avec les deux tasses et quand il entra dans la chambre, Cloud grimaçait en essayant de s'asseoir.
- Ça va aller ? Demanda l'argenté en posant la tasse de café sur la table de nuit du blond.
- Ouais, ça devrait passer. Merci pour le café.
Il attrapa sa tasse et en but une gorgée.
- J'espère que je n'y suis pas allé trop fort, hier soir.
Le blond le regarda longuement.
- C'est ironique ou c'est une vraie question ?
- C'est une vraie question.
Il reposa sa tasse.
- Si ça avait été douloureux, je t'aurais arrêté.
- Mais...Tu ne regrettes pas ?
Cloud le regarda pendant un moment et sourit.
- Non. Bien sûr que non. Faudrait être un parfait débile pour regretter de coucher avec toi. Surtout après avoir essayé. Et encore une fois, je ne crois pas avoir fait le moindre geste pour essayer de t'arrêter.
Sephiroth sourit et s'autorisa une pointe d'humour.
- Tu avais l'air tellement... Comment déjà ? ''De prendre ton pied comme jamais''. Je ne suis pas sûr que tu t'en serais rendu compte.
Cloud lui tira la langue avant de reprendre sa tasse en souriant.
- Tu peux parler...
L'argenté rougit, et Cloud prit un malin plaisir à en éprouver une certaine satisfaction. Son amant n'avait qu'à être plus compatissant.
- Je ne pensais pas que ça serait aussi... Intense.
- Bienvenue dans le monde extraordinaire du sexe.
- Mm, dit Sephiroth en buvant une gorgée. Tu crois qu'on pourra prendre des vacances là-bas ?
Cloud sourit.
- Ce serait bien...
Il remarqua un détail qui ne l'avait pas frappé avant.
- T'as pas remis de T-Shirt ?
- Non. Et je ne suis pas pressé de répéter le fiasco d'hier soir.
Cloud ricana au souvenir, le nez dans sa tasse. Ricanement qui fut de courte durée car son fessier le lança douloureusement.
- Bien fait.
- Tu pourrais avoir de la compassion.
- Pourquoi ?
- Parce que tu es responsable.
- C'est toi qui m'as dit que tu me dirais si tu avais besoin que j'arrête.
Le blond lui jeta un regard noir avant de reprendre une gorgée de café. L'argenté sourit et but son thé.
- Tu comptes la rattacher ? Demanda Cloud en montrant son aile du menton.
- Il va bien falloir. Mais pour l'instant, elle me fait un peu moins mal, alors je préfère laisser comme ça.
- Si elle est tout le temps attachée, ce n'est pas étonnant. Tu devrais la laisser détacher. Au moins ici, quand on est tous les deux.
- Et je passerais ma journée à me promener torse nu ?
- C'est pas moi qui m'en plaindrais, murmura Cloud contre sa tasse en le regardant dans les yeux.
Sephiroth sourit.
- Et je serais ravi de te satisfaire si je n'étais pas sujet au froid.
Cloud réfléchit.
- Après, on pourrait essayer de voir si en faisant un trou, on arriverait pas à la faire passer sans déchirer le T-Shirt.
- Hum... À voir.
En buvant son thé, il se surprit à penser que si l'idée de Cloud marchait, ça serait une amélioration. Même s'il avait encore du mal à accepter son aile, la garder contenue toute la journée lui était douloureux. Et puis Cloud lui avait dit qu'il s'en fichait. Alors lui aussi.
Ils se levèrent vers midi et après une douche froide parce qu'ils n'avaient pas l'électricité pour faire chauffer l'eau, ils commencèrent la construction des volets. Quand ils finirent de les poser en fin de soirée, ils réalisèrent qu'ils avaient bientôt fini de la construire. À part quelques finitions, notamment l'électricité, et de l'électroménager, il ne restait plus rien à construire. Alors qu'ils dînèrent, Cloud remarqua le comportement étrangement silencieux de son compagnon. Il l'aborda à la fin du repas, alors qu'ils prenaient un verre dans le canapé.
- Tu es sûr que tout va bien ?
Sephiroth soupira et rejeta la tête en arrière en regardant le plafond.
- Oui, c'est juste que... Que je ne pensais pas qu'on l'aurait terminé aussi vite.
- Il nous aura fallu trois mois, quand même. Et on a pas toujours été là, on a pas mal bougé, sans compter qu'on a fait la cuisine deux fois.
- Oui... C'est juste que je ne sais pas ce que je vais faire, maintenant. J'aimais bien travailler le bois.
- Rien ne t'empêche de continuer à le faire. Tu fabriques des trucs en bois et tu les vends.
Sephiroth le regarda en haussant un sourcil.
- Tu connais quelqu'un qui acceptera d'acheter quelque chose à l'homme qui a failli détruire le monde ?
- Ce n'était pas toi.
- Oui, toi tu le sais. Les autres aussi. Mais pas le reste du monde. Et vu le temps que ça a pris...
Cloud lui caressa le bras gentiment. Il avait compris depuis un moment que la situation de son compagnon était loin d'être agréable. Il était fatigué de se battre, ce qu'il pouvait comprendre, éprouvant lui-même cette lassitude des fois, et il était lassé d'essayer de convaincre les gens qu'il n'était pas un tueur psychotique. Et comme il avait dit, Tifa et les autres avaient mis du temps à comprendre que ce n'était pas le même homme. Même s'il savait que ses amis étaient devenus les siens, il n'empêche qu'il leur avait fallu du temps pour le voir comme lui le voyait. Et s'ils avaient commencé à faire cet effort, c'est parce que Cloud leur avait demandé. Alors pour convaincre le reste du monde... Ça paraissait impossible. Il réfléchit à une solution.
Quand vint la nuit, il l'avait trouvé. Sephiroth dormait sereinement à côté de lui alors il se leva discrètement. Il sortit de la chambre, puis de la maison et alla jusqu'à la rivière pour passer un coup de fil. Il voulait être sûr que l'argenté ne puisse pas l'entendre s'il se réveillait, et il ne voulait pas lui donner de faux espoirs si ça ne marchait pas.
- Allô, Reeve ?
- Cloud ? C'est rare que tu m'appelles. Tout va bien ?
- Tu te souviens que quand Sephiroth est revenu, tu m'as demandé de le superviser ?
- Oui... Parce que tu es probablement le seul qui aurait pu l'arrêter en cas de pépins. Pourquoi ? Il y a un problème ?
- Non. Tout va bien. En revanche, mes services sont pas gratuits.
Il entendit Reeve soupirer de l'autre côté du combiné, mais quand il parla, il savait qu'il souriait.
Le lendemain, quand Sephiroth se leva, il remarqua que Cloud avait un air assez distant. Il était toujours aussi chaleureux, mais on aurait dit qu'il évitait de le regarder. Il lui demanda à plusieurs reprises si tout allait bien, mais à chaque fois, le blond évitait d'y répondre. Arrivé en fin d'après-midi, après avoir fini de poncer un meuble, Sephiroth n'y tint plus.
- Je sais que quelque chose te tracasse, et j'aimerais bien savoir ce que c'est.
Cloud continuait de l'ignorer.
- C'est rien, t'inquiète.
Mais l'argenté lui prit les mains.
- Ce n'est pas rien, si tu tires cette tête là. Dis-moi ce que c'est, que je puisse t'aider.
Cloud soupira et expliqua.
- Hier soir, j'ai appelé Reeve, pour savoir s'il y avait un moyen de te réhabiliter officiellement.
Sephiroth haussa un sourcil.
- Et il y en a un ?
- Apparemment pas. Il m'a dit que tant qu'il n'avait pas la preuve formelle que c'était un clone de toi qui avait tenté de détruire le monde, il ne pouvait pas faire d'annonce.
- Mais... il sait que ce n'est pas moi...
- Il le sait. C'était même le premier à le comprendre. Mais c'est une histoire de conseil d'administration, il est pas tout seul à prendre les décisions, je sais pas quoi... Il m'a dit que tant qu'il n'a pas une preuve formelle à présenter, il ne peut rien faire.
Le blond soupira.
- Je suis désolé, je ne voulais pas te donner de faux espoirs, ou que tu te sentes mal, parce que ces abrutis sont pas capables de te regarder en face et...
L'argenté le prit dans ses bras.
- Merci d'avoir essayé.
- Je suis désolé.
- Je sais. Merci quand même
Ils dînèrent après avoir verni le meuble qu'ils avaient poncé et alors que Sephiroth débarrassait la table, Cloud le regarda faire songeur. Il savait que la perspective de vivre le reste de sa vie comme un fugitif blessait son compagnon et ne risquait pas d'améliorer l'idée déjà négative qu'il avait de lui. Même s'ils avaient construit une relation forte, l'argenté avait encore tendance à garder pour lui certaines de ses pensées. Et même s'il se disait qu'après sa mort et sa résurrection, le message était passé et qu'il ne risquait plus de mettre fin à ses jours, il ne voulait pas qu'il retombe dans ses anciens travers, à savoir ne pas prendre le temps de manger, de dormir et rester enfermé dans ses pensées sombres.
Il le rejoint dans la cuisine.
- Hey.
- Hum ?
- Je suis désolé de pas pouvoir faire plus.
Sephiroth le regarda, étonné.
- De quoi ?
- Pour ta réhabilitation aux yeux du public.
- Oh.
Sephiroth regarda dans le vide. Cloud déglutit et lui caressa le bras gentiment.
- On trouvera une solution, d'accord ?
Le regard vert se posa sur lui et il fut soulagé qu'il ne soit plus aussi vide.
- À vrai dire, ça m'était sorti de la tête. Je suis un peu déçu, bien sûr, mais je m'y attendais. Mon clone a provoqué tellement de malheurs que ce n'est pas très étonnant.
- Alors à quoi tu penses ?
Sephiroth posa l'assiette qu'il avait dans les mains. Il soupira et le regarda.
- Je sais que je te dois beaucoup.
- Tu ne me dois rien du tout.
- Si. Outre le fait que tu m'aides à aller mieux, tu m'as acheté cette maison, tu m'as aidé à la rénover et tu as...
- Je ne veux pas de ton argent.
Sephiroth eut un rire faible.
- De toute façon, mes économies sont parties en fumée avec la ShinRa. Mais je pensais...
- Je veux pas que tu me rembourses.
- Je tiens à le faire.
- Je n'ai pas besoin que tu me rembourses.
L'argenté lui prit les mains.
- Je veux le faire parce que je ne veux pas être un poids financier.
- Tu n'es pas...
Cloud soupira.
- Quand je te l'ai acheté, je voulais que tu me rembourses. Mais plus maintenant, d'accord ? Ça n'a plus d'importance.
Sephiroth le prit dans ses bras.
- Je tiens à le faire. J'ai toujours mis un point d'honneur à rembourser les dettes que j'avais. Donc j'ai pensé à quelque chose. Et j'aimerais ton avis.
Le blond le regarda. L'argenté lui sourit.
- Travailler le bois me détend. Ça me permet de me vider la tête. Je me disais, si je veux vendre ce que je sculpte, personne ne voudra me les acheter à moi. Mais au bar, si on fait une publicité, sans préciser que je les ai fabriqués, les gens intéressés appelleront. Très peu de personnes connaissent ma voix, et personne ne pourra me reconnaître. La seule chose qui va poser problème, ce sera quand les gens viendront les chercher.
Cloud chercha où est-ce qu'il voulait en venir.
- Et ?
- Et il me faudrait un livreur.
Le blond sourit.
- Il faudra que j'achète une remorque pour Fenrir, mais pourquoi pas.
- Et tu auras une commission.
Le blond soupira et s'écarta.
- J'en veux pas.
- Alors fais-en ce que tu veux. Garde cet argent, brûle-le, investis-le dans une cause qui te tient à cœur, mais je veux payer ma dette.
- Tu n'as pas de dette.
- Si. J'en ai une financière et une morale. Et même si je ne sais pas encore comment rembourser la deuxième...
Cloud souffla.
- Sephiroth, tu ne vas pas dédommager chaque personne qui te montre un semblant d'humanité ! À ce train-là, tu vas...
- Cloud, tu ne sais pas à quel point ça a été important pour moi que tu me fasses confiance.
- Si je le sais, mais...
- Non, tu ne sais pas. Personne, de ma vie entière, ne m'a montré un quelconque geste d'affection. La seule raison pour laquelle je ne me suis pas laissé mourir quand j'étais enfant, c'est parce qu'Hojo a demandé à une scientifique de me montrer un peu d'attention. Parce qu'un bébé se laisse mourir si tu ne lui montres pas un minimum d'attention. Pas trop, juste le strict nécessaire, pour que je survive. Quand j'ai été assez grand pour comprendre l'investissement et le travail que je représentais, il a demandé à arrêter. Il a...
Il soupira.
- Il a éliminé la seule personne qui m'a montré un tant soit peu d'affection. Quelques années plus tard, je suis devenu l'image de la Compagnie, puis le conquérant du Wutaï. Les seules personnes à ne m'avoir jamais traitées correctement, c'était Angeal et Genesis. Et probablement parce qu'eux aussi, on ne les avait jamais traités correctement. Le père biologique d'Angeal a fait des expériences sur lui quand il était enfant, et Genesis...
- Il a tué ses parents, non ? C'est ce qu'il a dit...
- Pour sa défense, sa santé se dégradait, il perdait pied avec la réalité et il venait de découvrir que ses parents l'avaient vendu bébé à la ShinRa, et que c'était grâce à ça qu'ils avaient autant d'argent. Quoi qu'il en soit, ça a été les seuls et quand ils sont partis... Il y avait toujours Zack, mais... Ce n'était pas pareil. Lui n'a jamais été pollué par les horreurs comme nous avions pu l'être. Il a toujours eu cet esprit si joyeux...
Il sourit tristement.
- Lazard, l'ancien directeur du Soldat, était venu me voir en me demandant si le fait qu'il me collait au train toute la journée me dérangeait, parce qu'il savait que je chérissais mon intimité. Mais j'aimais bien Zack, il était tellement joyeux, tellement positif... Quand Angeal a déserté, il restait convaincu qu'il pouvait le retrouver et le ramener. Il a été... Je ne sais pas, comme un rayon de soleil...
Il soupira avec lassitude.
- Tout ça pour dire que le soutien que tu me montres depuis le début, toute l'aide que tu m'as apportée... Tu as donné une valeur à ma vie qu'elle n'avait jamais eue jusque-là et je ne sais pas comment te le rendre...
- Tu ne peux pas.
Sephiroth le regarda.
- Si je te fais confiance, c'est parce que je l'ai choisi. Parce que tu m'as montré que je pouvais te faire confiance. C'est parce que tu le mérites.
- Je n'ai rien fait pour...
- Tu es toi, et ça suffit. Si les autres t'ont fait confiance, c'est parce que je leur ai demandé, c'est vrai, mais c'est aussi parce que tu leur as montré qui tu étais vraiment. Et ça a suffi.
Il lui caressa le bras avec affection.
- Si tu tiens vraiment à me rembourser, sois toi-même et ça sera suffisant.
Sephiroth le regarda longuement et soupira.
- Tu as peut-être raison.
Cloud l'enlaça.
- Mais je veux quand même te rembourser l'argent que je te dois.
Le blond grogna mais ne dit rien. Il trouverait bien un moyen de lui faire changer d'avis.
