Final Fantasy VII appartient à Square Enix. Merci de ne pas reposter cette histoire ailleurs sans m'en informer. Tout vol ou plagia sera signalé. Merci.
Chapitre 19
Une dizaine de jours plus tard, la camionnette de Barret se gara devant la maison. Lui, Tifa et les enfants en descendirent. Cloud sortit pour les accueillir alors que Sephiroth remontait à l'étage pour rattacher son aile, ce qu'il n'avait pas fait depuis qu'il était rentré.
- Qu'est-ce que vous faites là ? Demanda le blond.
- Pendaison de crémaillère ! Dit joyeusement Barret.
Il ouvrit le coffre.
- Mais on a pas de quoi...
Mais il se tut en voyant le contenu du coffre. Il était rempli d'électroménagers.
- C'est...
- Cadeau, dit Barret. De nous tous. Cid a pas pu venir, Yuffie a déjà un truc qu'elle peut pas annuler, Vincent a encore oublié de charger son téléphone et Rouge vous passe le bonjour. Et Reeve a dit qu'il passerait bientôt. Alors on a ramené des trucs de la part de tout le monde.
Ils rangèrent les éléments de cuisine en premier, puis ceux du salon et ils finirent par monter la baignoire. Ils passèrent la journée à brancher les éléments, ayant fait installer l'électricité deux jours avant. Les enfants jouaient dehors avec un ballon qu'avait ramené Tifa. Le soir venu, ils mangèrent tous ensemble avant de porter un toast aux nouveaux résidents.
Un peu plus tard, Tifa et Sephiroth faisaient la vaisselle, alors que Barret et Cloud discutaient dans le salon autour d'un dernier verre. Alors qu'il coupait l'eau, l'argenté s'essuya les mains et regarda la barmaid essuyer la vaisselle. Il était en train de ranger les assiettes dans le placard quand elle dit soudainement :
- J'aimerais te remercier.
Surpris, il se retourna vers elle.
- Pourquoi ?
- Cloud. Pour le faire sourire plus souvent.
Elle le regarda et soupira joyeusement.
- Si tu savais comme ça fait chaud au cœur de le voir aussi heureux. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu aussi serein, détendu... Merci infiniment.
Il sourit, les yeux perdus dans le vague.
- Ça me fait plaisir, moi aussi, dit-il doucement.
Quand il vit qu'elle continuait de le regarder avec insistance, il se demanda ce qu'elle était en train de penser. Puis ce qu'elle avait dit le percuta. J'aimerais te remercier parce que tu le fais sourire plus souvent. Elle savait. Elle était au courant pour eux. Et quand elle vit qu'il avait compris, elle sourit davantage.
- Tifa, écoute...
- Merci, le coupa-t-elle.
Elle le prit dans ses bras doucement.
- Merci de le rendre aussi heureux. Merci d'être là pour lui.
Maladroitement, il lui rendit son étreinte.
- Ça ne te dérange pas ? Pour...
Il la regarda et elle dit :
- Ça fait un moment que j'ai compris. Depuis le jour où je t'ai donné tes premières boules quiès.
- Nous n'étions même pas... Et il sait que tu sais ?
- Nan. Il est... Il aime sa vie privée et je sais que ce serait infiniment gênant pour lui d'en parler.
- Et les autres...
- Oh, tout le monde le sait.
Il s'écarta.
- Super...
Elle lui frotta l'épaule gentiment.
- Eh, on s'en moque, d'accord ? Et puis franchement, il est seul depuis tellement longtemps. Au stade où on en est, on est juste heureux qu'il se soit trouvé quelqu'un. Peu importe qui c'est.
Elle lui sourit.
- Et on est content que ce soit toi. On sait que tu es quelqu'un de bien.
Il la prit contre lui.
- Merci. Merci beaucoup.
Elle lui rendit son étreinte en souriant. Puis elle se rappela quelque chose.
- Au fait, j'ai un cadeau pour toi. Enfin pour vous.
Elle sortit de la cuisine et revint avec un sac dans les mains. Elle en sortit deux cadres. Sur le premier, c'était la photo qu'elle avait prise de lui le jour où il avait lu des histoires aux enfants sur le lit de son amant. La deuxième était une photo avec l'entièreté d'Avalanche. Aerith comprise.
- Je sais que cette photo est importante pour Cloud. C'est la seule où on est tous ensemble avec Aerith. On l'a prise un matin, quand on était en route pour le Gold Saucer. J'ai l'original, accrochée au bar, et je sais qu'il en a fait une copie qu'il a mise dans son bureau. Je me suis dit que ce serait bien qu'il en ai une ici aussi.
Il la regarda, surpris et lui sourit.
- Merci. C'est... Merci, Tifa.
Elle lui sourit en retour.
- De rien.
Très tôt, le lendemain matin, Sephiroth se réveilla en entendant son compagnon gémir. Immédiatement, il se redressa et essaya de le réveiller en l'appelant doucement. Mais le blond restait plongé dans son cauchemar, et l'argenté fit la seule chose qu'il pouvait faire. Il le prit contre lui et lui murmura qu'il était avec lui et que tout irait bien. Au bout d'un moment, Cloud se calma, toujours endormi, et Sephiroth continua de le bercer avant de se rendormir.
Le lendemain, il se réveilla en sentant son amant bouger dans le lit. Quand il ouvrit les yeux, il vit Cloud assis au bord du lit.
- Tout va bien ?
- Oui, répondit le blond sur un ton fatigué. J'ai juste fait... Un espèce de cauchemar bizarre.
Sephiroth s'assit dans le lit.
- Tu veux m'en parler ?
Clous s'assit à côté de lui.
- C'était... J'ai déjà fait ce cauchemar une fois et... Et ça c'est pas passé... J'étais de retour à la ShinRa, et il y a un type qui me dit que tu me cherches. Alors je suis monté dans ton bureau et je pensais que j'avais fait une connerie. Mais en fait, on était ensemble et on s'est embrassés, et à un moment, c'était plus toi.
- Tu as vu mon clone ?
- Ouais. Mais c'était pas comme... La première fois que j'ai fait ce cauchemar, je t'embrassais et tu es devenu lui, et la seconde d'après, je tenais Aerith et il était en face de moi et il... Mais je ne sais pas, cette nuit, c'était différent. Quand je me suis rendu compte que ce n'était plus toi, tu es apparu et tu l'as fait reculer, et tu n'arrêtais pas de me dire que tout irait bien et... Je ne sais pas, c'est étrange.
- Ça a peut-être un rapport avec le fait que je t'ai dit cette phrase, cette nuit.
Le blond le regarda.
- Comment ça ?
- Cette nuit, je t'ai entendu et j'ai essayé de te réveiller, mais je n'y suis pas arrivé. Alors je t'ai pris contre moi et je t'ai dit que tout irait bien.
Le blond écarquilla les yeux.
- Alors c'était toi ?
- Peut-être que tu m'as entendu dans ton sommeil et que ça t'a réconforté, inconsciemment.
Le blond lui sourit.
- Merci beaucoup.
L'argenté l'embrassa furtivement.
- Pour me remercier, tu peux m'aider à préparer le petit-déjeuner.
Il se leva et descendit dans la cuisine. Le blond le regardait faire, le cœur léger. Pour une fois, son cauchemar avait été vaincu. Pour probablement la première fois, il avait réussi à avancer. Son amant l'avait aidé sans même sans rendre compte. Et peut-être qu'au fur et à mesure du temps, des pas qu'il ferait, il n'y aurait que son compagnon dans ses rêves.
Je ne serais jamais un souvenir.
Mais pour une fois, Cloud n'était pas en colère d'entendre la voix de son némésis. Il avait même envie de rigoler.
Si. Tu n'es qu'un vulgaire souvenir, rien de plus. Et je t'aurais bientôt oublié pour de bon.
Il rejoint Sephiroth dans la cuisine et l'aida à préparer leur petit-déjeuner. Ils le dégustèrent en discutant tranquillement, et alors qu'il finissait son café, Cloud fut frappé par une réalisation flagrante. Il se demandait même comment ça n'était jamais venu sur le tapis.
- Je suis en train de me rendre compte que tu es vachement câlin, en fait.
L'argenté toussa dans sa tasse.
- Oh... Euh... Oui, je crois bien.
Il posa son mug.
- Dans l'armée, c'était mal vu que je montre un signe d'émotion quelconque. Je devais coller à l'image que tout le monde avait de moi. La vérité, c'est que j'ai pris l'habitude de n'avoir aucun contact humain. Mais maintenant... Entre toi, Tifa, et les autres... Je me rends compte que ça m'avait manqué.
Il reprit une gorgée de thé.
- Et j'aime bien la notion de réconforter quelqu'un juste en le prenant contre soi. La chaleur humaine, c'est...
Il soupira, ses yeux se perdant dans le vague.
- C'est très agréable.
Il avait un air un peu triste, mais Cloud ne s'alarma pas. Il savait que si son amant était encore sensible à tout ce qu'il s'était passé dans sa vie, c'était un passage nécessaire pour faire son deuil. L'acceptation.
- Eh... Si jamais tu as besoin de chaleur humaine, sourit le blond, tu sais où me trouver.
Sephiroth sourit doucement.
- Est-ce que c'est une invitation ?
- Peut-être.
Son amant sourit et vint l'embrasser. Alors qu'il se faisait pousser contre le comptoir, le blond se dit qu'ils en avaient fait du chemin, depuis qu'il l'avait récupéré dans sa cellule. C'était il y a un peu plus de trois mois, mais l'ancien général avait tellement évolué depuis. Il était passé d'un homme prêt à se faire mourir de faim pour racheter sa conduite et débarrasser le monde de ce qu'il appelait sa difformité à l'homme contre lui, qui le serrait tellement fort qu'il en avait le vertige. Il commençait à doucement accepter tout ce qu'il s'était passé, et même s'il n'en avait pas forcément conscience, il commençait à aller mieux. Ils commençaient tous les deux à aller mieux.
Quand une main s'infiltra dans son caleçon pour caresser sa cuisse, le blond revint sur terre. Il lui caressa doucement la tête qui s'était nichée dans son cou.
- On devrait peut-être remonter dans la chambre, non ? Demanda-t-il avec une voix plus aiguë qu'il ne l'aurait voulu. On sera mieux...
Il retint un gémissement alors que son amant caressait une dernière fois l'intérieur de sa cuisse, un peu trop près de son entrejambe qui commençait à se réveiller, avant de retirer sa main.
- Si tu veux...
- Beh, à moins que tu veuilles qu'on fasse ça dans la cuisine...
L'argenté se pencha vers lui et lui caressa la joue.
- Je m'en moque, du moment que je suis avec toi.
Le blond sentit ses joues chauffer. Comment est-ce qu'il pouvait sortir des phrases pareilles, aussi innocemment ? Parce qu'il savait parfaitement que l'autre homme n'était pas assez vain pour se vanter comme ça, et il savait aussi qu'il n'avait aucun sens du second degré. Il était direct, disant ce qu'il pensait, il ne prenait jamais de détour.
- Oh, bah surtout, vous gênez pas pour nous...
Immédiatement, les deux amants s'écartèrent. La voix venait du salon et ils s'y précipitèrent pour y trouver Reno, installé confortablement dans le canapé comme si c'était le sien, et Rude, qui se tenait droit comme un i au milieu de la pièce, pour ne pas changer. Le blond grogna.
- Je peux savoir ce que vous foutez là ? Et qui vous a permis d'entrer ?
- Comme si on avait besoin d'une permission, ricana le roux.
Rude se racla la gorge.
- On est venu voir Sephiroth.
L'argenté le regarda en fronçant les sourcils.
- Et vous me voulez quoi ?
- On est venu te filer un message de la part du patron. Mais bon, on est pas pressé, vous pouvez continuer ce que vous faisiez, ajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil.
Cloud fit de son mieux pour ne pas rougir. Il était uniquement vêtu d'un caleçon et d'un T-Shirt et son amant portait un simple boxer, et ils arboraient tous les deux un début d'érection qui ne devait pas être passé au regard affûté des deux hommes en costumes. Mais visiblement, la situation échappa à Sephiroth qui, sans un mot, souleva le roux du canapé à une main, traversa la pièce jusqu'à la porte d'entrée sous les cris d'indignation du roux et alla le jeter dehors. Il se tourna vers Rude.
- Je te demanderais de sortir, s'il te plaît. Et si Rufus à quelque chose à me dire, dis lui de se déplacer.
Sans un mot, Rude sortit de la maison sur un hochement de tête. L'argenté ferma la porte et se tourna vers Cloud qui le regardait, immobile, la bouche légèrement entrouverte.
- J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?
Sans rien dire, le blond parcourut la distance qui les séparait et se jeta sur lui. Il l'embrassa à pleine bouche et sa fougue força l'ancien général à se tenir à la première surface plane qu'il put atteindre.
- Tu ne voulais pas qu'on remonte dans la...
Mais le blond le coupa en l'embrassant fougueusement.
Dehors, le roux se relevait en rouspétant.
- Salopard de merde, grogna-t-il.
Rude s'installa dans la voiture.
- Tu l'as cherché.
- Et tu prends sa défense, en plus ? T'es quel genre de partenaire ?!
- Le genre qui aime la vie.
Reno s'installa dans la voiture et le chauve démarra.
- Enfin, je devrais être content qu'il ne m'ait pas buté, grogna le roux.
- Je crois aussi.
Le roux s'alluma une cigarette.
- Tu crois que le patron va être heureux de se déplacer ?
- Certainement pas. Mais je ne pense pas qu'il ait le choix.
- Mouais... C'est pas moi qui vais lui dire.
Rude grogna.
- Invite-moi à manger, et on sera quitte.
Le roux sourit. Au bout d'un long moment, et le conducteur le soupçonnait d'avoir attendu d'être loin pour être sûr de ne pas être entendu, le fumeur dit :
- C'est con, ils ne sauront pas ce que le boss a fait.
- C'est pas moi qui irait leur dire.
Reno ricana.
- Nan. Moi non plus.
Il tira une bouffée de cigarette.
- C'est bien fait pour leurs gueules. Ils ont plus qu'à patienter, maintenant. Z'avaient qu'à être plus poli.
Le chauve ne dit rien, mais esquissa un sourire devant la mauvaise fois de son collègue.
