Chapitre 9 : Hostilité
Lyra émergea deux heures plus tard et, d'un air endormi qui n'était pas sans rappeler celui de Luffy, partit à la recherche de sa gardienne. Elle tomba rapidement sur le cuisinier qui allait porter des rafraîchissements à Franky et Usopp, en plein bricolage à l'autre bout du navire.
- Tu as bien dormi, princesse ? demanda Sanji avec un sourire aimable. Voudrais-tu que je te prépare quelque chose à manger ? Tu as raté le déjeuner.
- Ce n'est plus l'heure de manger, merci, déclina poliment Lyra. Je mangerai ce soir.
- Si tu changes d'avis, viens me voir, d'accord ? répondit le cuisinier.
- Oui. Tu sais où est Robin ?
- Elle doit être dans la bibliothèque, avec Nami.
Elle le remercia et s'en alla dans la direction indiquée.
Elle poussa la porte et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Robin était installée sur un sofa avec un livre et Nami était assise à un bureau, penchée avec concentration sur une immense feuille de papier.
- Entre, n'aie pas peur, dit l'archéologue en levant le nez de son ouvrage.
Lyra obtempéra après avoir reçu un sourire encourageant de la part de Nami.
- Est-ce que je pourrais avoir du papier et un crayon ? demanda-t-elle en balayant la pièce du regard.
- Je te donne ça tout de suite, répondit la navigatrice. Je vais te faire un peu de place à côté de moi.
Elle prépara tout et invita Lyra à s'asseoir.
- Tu vas dessiner ? demanda Nami. J'adorais dessiner quand j'étais petite.
- Non, je veux écrire un journal de bord pour papa, répondit Lyra, déjà très concentrée.
- Tu sais déjà écrire ?
- Oui, et lire aussi. C'est lui qui m'a appris.
- C'est très impressionnant.
- Shachi et Penguin disent que je ne suis pas normale, mais papa dit qu'ils sont juste jaloux, répondit l'enfant avec un sourire arrogant qui était la copie conforme de celui de Law.
Elle saisit son stylo et se mit aussitôt à l'ouvrage. Nami lui sourit tendrement et retourna à la nouvelle carte qu'elle était en train de finaliser.
Les minutes se mirent à défiler. À quelques occasions, Nami délaissa sa carte pour jeter un coup d'œil à la petite travailleuse. L'enfant était en train de couvrir sa feuille de texte. Elle s'adressait directement à son père, décrivant tout ce qu'elle voyait sur le Sunny et ses discussions avec divers membres de l'équipage. Malgré son jeune âge, ses lettres étaient parfaitement formées et ses phrases courtes, mais claires. Bien sûr, il y avait beaucoup de fautes, mais pas autant qu'elle ne l'aurait imaginée. L'enfant tenait assurément son intelligence de Law. Luffy écrivait à peine lisiblement et niveau orthographe, grammaire ou conjugaison, c'était le zéro pointé.
Une petite heure plus tard, Lyra cessa subitement et leva le nez.
- Il y a un problème ? demanda la navigatrice en remarquant son arrêt.
- Il est quelle heure ?
- Presque dix-sept heures.
La petite eut un petit rire.
- Ce doit être Penguin alors.
- Pardon ?
- Papa est en colère. À cette heure, il devrait être avec Penguin, donc il a dû faire ou dire quelque chose qui ne lui a pas plu, déclara-t-elle avant de recommencer à écrire.
Nami la regarda reprendre son travail comme si de rien n'était.
- Tu peux vraiment ressentir toutes les émotions de Law ? demanda-t-elle.
Elle ne remettait pas les propos de Law en question, mais cela lui paraissait tellement irréel. Même en prenant en compte la présence d'un fruit du démon dans l'équation, elle ne comprenait pas comment c'était possible. Elle peinait aussi à imaginer ce que pouvait vivre l'enfant à toute heure du jour et de la nuit.
- Oui, acquiesça simplement Lyra.
- Tout le temps ?
- J'ai trouvé il n'y a pas longtemps comment couper la connexion, mais je ne le fais pas.
L'enfant rit et poursuivit :
- Je suis au courant de tout avant tout le monde comme ça.
- Mais ça ne te paraît pas bizarre de ressentir des choses qui ne viennent pas de toi ?
Elle réfléchit un instant.
- Ça a toujours été comme ça, dit-elle en haussant les épaules. Je sais ce qui vient de lui et ce qui vient de moi.
- Donc là, tu sais que ton père est en colère après Penguin, c'est bien ça ?
- Non. Là, il vient de le punir, répondit l'enfant avec un sourire malicieux.
Nami déglutit, légèrement mal à l'aise devant le plaisir qui se lisait sur le visage de l'enfant.
- Tu peux déduire ce qu'il fait à partir de ses émotions ?
- Pas tout le temps.
Elle baissa les yeux.
- Il n'aime pas quand je pose des questions sur ce qu'il ressent. Mais moi je n'aime pas quand il est triste... Les autres ne le voient pas, mais moi je le sais.
Lyra ne poursuivit pas, mais Nami lut dans ses yeux que cette situation arrivait bien plus souvent qu'elle ne l'aurait imaginé. C'était étrange de penser que Law puisse ressentir quelque chose aussi ordinaire que de la tristesse, ou même de la peur, comme cela avait apparemment été le cas lorsqu'ils s'étaient retrouvés à Flevance. Pourtant, sous son air sadique et moqueur, il restait un être humain.
- Qu'est-ce que tu fais quand il ne va pas bien ? voulut savoir la rousse.
- Un calin, répondit l'enfant avec un pâle sourire.
Nami esquissa un sourire attendri. C'était une solution tellement étrange et pourtant très naturelle.
Quelques minutes plus tard, la mélodie du violon de Brook, en provenance du pont, tira la fillette de son travail. Elle rangea tout en vitesse, passa déposer ses papiers dans la cabine qu'elle occupait, et fila rejoindre le squelette musicien.
Luffy, Franky et Zoro se trouvaient également sur le pont, les deux premiers péchant, et le troisième faisant des pompes. Tous sourirent quand Lyra s'assit en tailleur sur le dos de Zoro. Le sabreur, loin de protester, accueillit favorablement ce nouveau poids qui permettrait de pousser un peu plus son entraînement. Tout en chantonnant les notes jouées par le violoniste, Lyra s'employa à tenter de distraire son siège improvisé, lui cachant les yeux ou essayant de le chatouiller, renforçant encore plus la dimension insupportable de l'entraînement de Zoro qui tentait envers et contre tous de ne pas se laisser déconcentrer. De temps en temps, il lui lançait une petite pique gentille qui semblait ravir l'enfant qui redoublait alors ses efforts. Elle semblait bien s'amuser. Luffy l'observait de loin. Il aurait bien aimé partager un moment pareil avec elle, mais, après son hostilité de la matinée, il n'osait pas s'approcher.
Il ne retenta d'ailleurs pas jouer les parents jusqu'à ce qu'il soit l'heure de coucher Lyra. Comme la veille, l'enfant réclama la suite de son histoire, qu'il lui donna de bonne grâce, heureux de partager un moment en tête à tête avec elle. Tout se passa bien jusqu'à ce qu'il décide qu'il fallait éteindre la lumière.
- Allez, c'est le moment de dormir.
- Non, piailla l'enfant avec autorité.
- Lyra, ça suffit maintenant. Il est tard, tenta Luffy d'une voix qu'il aurait voulu plus ferme.
- Je suis pas fatiguée, répondit Lyra en croisant les bras.
- Mais il faut que tu dormes, c'est important pour ta santé.
- J'ai dit non ! répliqua l'enfant en repoussant les couvertures et sautant au sol dans l'intention évidente de quitter la pièce.
- Reviens ici ! ordonna Luffy en allongeant son bras pour l'enrouler autour d'elle et l'immobiliser.
La petite poussa un hurlement strident qui lui vrilla les oreilles. Presque immédiatement, Zoro et les autres ouvrirent la porte, alertés et arme en main pour affronter un éventuel danger.
- Luffy, lâche-la tout de suite ! ordonna Nami en découvrant la scène.
- Mais... fit le capitaine en obéissant néanmoins.
L'enfant passa devant lui et alla se jeter dans les bras de Robin en pleurant. L'archéologue l'emmena aussitôt à l'écart pour la calmer.
- Tu ne peux pas faire ça à ta fille, Luffy, lui reprocha Nami, les poings sur les hanches. Ce n'est qu'une enfant !
- Je n'allais pas lui faire de mal, protesta-t-il. Je voulais juste qu'elle dorme !
- Ce n'est pas la bonne méthode, répondit Sanji en allumant sa cigarette. Plus tu la forceras, moins elle coopérera avec toi.
- C'est facile à dire, gronda Luffy. Tu veux que je fasse quoi ? Je ne peux pas la laisser faire tout ce qu'elle veut !
Il était rare qu'il ressente de la colère envers l'un ou l'autre des membres de son équipage, mais cette fois-ci c'était la seule chose qu'il pouvait faire. Pourquoi ? Pourquoi Lyra semblait-elle s'acclimater à chacun d'entre eux, mais pas à lui ? Qu'avaient-ils ne plus de lui ? Il était son père ! Il faisait des efforts ! Il était prêt à tout pour se faire accepter !
- Tu devrais y aller, nous allons nous occuper de la coucher ce soir, proposa Nami, le tirant de ses pensées.
- Non c'est à moi de le faire, dédaigna Luffy, buté.
- Luffy... tenta Chopper d'une petite voix.
Le jeune homme lui jeta un regard autoritaire qui le fit taire.
- Si vous intervenez toujours, je n'arriverai jamais à rien.
Comprenant l'ordre muet de leur capitaine, tous s'éloignèrent, plus ou moins rapidement. Luffy soupira. Il devait rester concentré sur son objectif. Cela avait toujours payé jusqu'ici.
- À nous deux, reprit-il avec une résolution nouvelle en se tournant vers l'enfant.
La petite avait suivi l'échange avec attention et un sourire en coin qui n'annonçait rien de bon flottait sur son visage.
- Tu ne veux pas dormir, comme tu veux, gronda Luffy. Ce n'est pas moi qui serais fatigué demain.
- Mais c'est toi qui seras disputé par Nami, répliqua-t-elle avec insolence.
- Je n'ai pas à payer parce que tu ne veux pas m'obéir.
- Tu es mon père oui ou non ? déclara-t-elle avec un dédain profond pour le titre parental. Tu es responsable de moi. Et je n'hésiterai pas à dire à papa que tu n'as pas été gentil avec moi.
- C'est toi qui n'es pas sage ! s'écria Luffy, outré par ses intentions.
- C'est ce que tu dis, répliqua Lyra avec un air angélique. Papa me croira plus que toi.
Luffy n'en revenait pas : c'était un chantage pur et simple. S'il ne la laissait pas faire ce qu'elle voulait, elle manipulerait la vérité pour lui attirer des ennuis ? Mettrait-elle vraiment sa menace à exécution ? Son sourire et la lueur au fond de ses prunelles le poussaient à le croire. Comment était-il censé réagir ? Il imagina un instant ce que Law ferait à sa place, mais quelque chose lui disait que Law ne se laisserait jamais acculé ainsi et que l'enfant était bien différente avec lui. Devait-il faire preuve d'autorité et risquer de faire face à ses manigances ? Si oui, comment s'y prendre pour qu'elle écoute un minimum ? Avec quoi la menacer ? Et si elle n'obéissait toujours pas, jusqu'où était-il prêt à aller pour faire valoir son statut de figure d'autorité ? C'était sa fille, pas sa subordonnée. Et s'il ajoutait Law dans l'équation, cela compliquait encore plus les choses.
- Je n'ai pas envie de me battre avec toi, soupira-t-il.
- Qu'est-ce que ça change ? répondit-elle avec un petit air supérieur.
Elle ne le touchait pas et ne pouvait donc pas lire ses émotions, mais elle semblait parfaitement savoir ce qui se passait dans sa tête.
- Très bien, dis-moi ce que tu veux pour dormir, céda Luffy, la mort dans l'âme.
Ce n'était pas la bonne solution, mais il n'en avait pas d'autres pour le moment. Étonnement, Lyra ne répondit pas tout de suite, comme si elle n'avait pas de réponse à lui apporter. Puis, elle eut un sourire en coin. Légèrement inquiet, le jeune homme la laissa lui prendra la main.
- Tu vas me promettre que tu ne diras plus jamais que tu es mon père, ordonna-t-elle.
Luffy reçut la requête comme un coup de poignard en plein cœur. Il songea à refuser tout net : s'il promettait une telle chose, il ne pourrait plus jamais se regarder dans un miroir. Il regarda la main dans la sienne et comprit avec douleur que c'était exactement le dilemme que l'enfant voulait lui faire subir tout en étant aux premières loges pour apprécier le spectacle. Est-ce qu'elle respecterait sa parole et dormirait s'il consentait ? Il ne pouvait pas le savoir.
- Je te le promets, murmura-t-il.
Il se détestait.
- Tu promets quoi ? insista l'enfant avec une lueur de cruauté au fond de ses prunelles orageuses.
- Je promets que je ne te dirais plus que je suis ton père, articula le capitaine.
L'enfant le lâcha avec un air satisfait.
- Bonne nuit, Luffy, lança-t-elle d'un ton léger en remontant les couvertures sur elle et en lui tournant le dos.
L'adulte resta interdit un instant avant de lui souhaiter la bonne nuit et de s'en aller en silence rejoindre le dortoir des garçons.
- Tu t'en es sorti ? demanda Chopper en avisant ses traits tirés.
- Elle va dormir, c'est le principal.
- Elle a fini par tomber de sommeil ?
- Disons qu'on a négocié.
Il n'en dit pas plus et se laissa tomber dans son hamac qui vacilla dangereusement. Il était terriblement fatigué et atterré après cette altercation. C'était véritablement dur d'être père. Il aurait peut-être dû réfléchir un peu plus, ou demander des conseils à Law, avant d'accepter d'emmener Lyra avec lui. Après tout, rien ne l'avait préparé à ça. Avoir un enfant n'était pas juste s'amuser avec lui, comme il l'avait imaginé les quelques mois où il avait pu réfléchir à sa paternité sans avoir à la vivre.
- Je suis nul comme père, lâcha-t-il avec un profond soupir. C'est normal d'un côté, je n'en ai jamais eu. Et il est hors de question que je prenne exemple sur papi.
- Ce serait effectivement une calamité, acquiesça Zoro. Ton grand-père est capable de traumatiser n'importe qui.
- Pourquoi elle ne m'aime pas ? J'ai fait quelque chose de mal ?
- Tu ne dois pas le prendre personnellement.
- Mais elle semble apprécier tout le monde sauf moi !
- Si tu réfléchis bien, son choix est très logique, compatit Usopp. Robin ressemble beaucoup à Law sur certains points : elle est toujours très calme, elle sait toujours tout avant tout le monde et elle a un goût prononcé pour les horreurs. Quant à Chopper, il est médecin et je suis sûr que sa fourrure lui rappelle celle de Bepo. Ils lui sont familiers.
- Et Brook ?
- Brook est un squelette. Dans l'univers Trafalgar, c'est l'équivalent d'une peluche, explicita Sanji.
Luffy se recroquevilla dans son hamac.
- Tu crois qu'elle finira pas m'apprécier ?
Le tireur d'élite se tourna vers lui.
- Ce n'est pas ton genre de te t'inquiéter ce genre de choses.
- Et c'est quoi mon genre ?
- De foncer envers et malgré tout jusqu'à ce que tu atteignes ton but. Tu l'as bien fait avec nous lorsque tu nous as recrutés, pouffa Usopp. Pourtant, personne ne souhaitait te suivre de base.
- Ce n'était pas pareil. Je voudrais qu'elle m'aime.
- Ça viendra, laisse-lui un peu de temps. Tu ne peux pas forcer ces choses-là.
Luffy ne répondit pas et ferma les yeux.
Luffy n'avait jamais eu le moindre souci pour dormir, bien au contraire. Comme son grand-père, ou Ace si l'on prenait en compte son petit problème de narcolepsie, il avait même tendance à s'endormir en quelques secondes, dans les situations les plus incongrues. Cependant, cette nuit-là, Morphée ne lui offrit pas ses bras. Toutes ses pensées étaient tournées vers Lyra et passaient en boucle dans son esprit. Il ne savait pas quoi faire.
Il finit par se relever et quitta la pièce. Il alla vérifier que sa fille dormait bien, puis alla chercher un escargophone. Il le fixa un long moment avant de composer le numéro du Polar Tang. Il y eut quelques sonneries avant qu'on ne décroche.
- Allô ? fit la voix d'Ikkaku.
- Désolé de déranger si tard, c'est Luffy.
- Chapeau de Paille ? Il y a un problème avec Lyra ? s'inquiéta-t-elle immédiatement.
- Non, enfin oui. Pas vraiment en fait. Elle va très bien.
Il se tut un instant.
- Est-ce que je peux parler à Toaro ?
- Je vais le chercher, décréta la jeune femme.
Quelques instants plus tard, la voix grave de Law retentit à l'autre bout de la ligne.
- Chapeau de Paille.
- Toaro... souffla Luffy alors qu'une vague de soulagement l'envahissait.
Il pouvait entendre sa voix. Le voir, puis l'entendre, après tant d'années de silence. Il était la clé qui lui permettrait peut-être de se rapprocher de Lyra.
- Comment va ma fille ?
- Elle va bien... en quelque sorte.
- Raconte-moi.
- Je suis perdu. Je ne sais pas comment faire pour la comprendre. Chaque fois que j'essaie ne serait-ce que de l'approcher, elle fuit ou se met en colère.
- Lyra se méfie des étrangers. Lorsque l'on vit parmi les pirates, c'est une qualité à entretenir.
- Mais je suis son père...
- Tu es un homme parmi d'autres, affublé d'un titre un peu particulier.
Luffy baissa les yeux. Cela faisait cruellement écho à ce que lui avait dit Lyra.
- Mets-toi à sa place. Ce n'est pas facile pour elle.
- Oui, je sais...
Il baissa les yeux. Il en avait marre de cette excuse. Lui voulait agir pour changer la situation.
- Est-ce que... tu pourrais me dire comment faire pour qu'elle s'endorme ? se décida-t-il finalement.
Un sourire en coin apparut sur l'escargophone.
- Il n'y a qu'une méthode infaillible.
- Qu'est-ce que c'est ? Dis-moi s'il te plaît !
- Ecoute.
Le capitaine ouvrit grandes ses oreilles, avide. C'est alors qu'il entendit une sorte de battement, régulier, très léger, à peine audible.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Luffy fermant les yeux, comme hypnotisé par ce son.
- Trouve et tu sauras quoi faire, répondit Law au bout d'un moment. Bonne nuit, Chapeau de Paille.
