NdlA : Un grand merci à Athena pour sa gentille review.

Pour ceux/celles que ça intéresse, je viens de terminer d'écrire le chapitre 5 de la fic principale dont celle-ci est le spin off. Ça s'appellera tout bêtement Duo Explosif et Viril et je pense commencer à la poster quand je serai arrivé à la moitié.


Fièvre révélatrice

Kirishima Eijiro se sentait lourd et exténué.

Il était rentré à la maison en pilote automatique et avait filé sous la douche sans passer par la case cuisine. Après avoir vidé le ballon d'eau chaude parce qu'il crevait de froid, il s'affala dans le lit qu'il partageait avec Katsuki mais se releva aussitôt pour aller chercher une couverture supplémentaire. Il se glissa enfin sous les couvertures. Il ferma ses pauvres yeux qui brulaient et s'endormit presque aussitôt.

Ce fut une main agréablement fraîche posée sur son front qui le réveilla, il ne savait pas combien de temps plus tard.

— Kat… Tu viens de rentrer ?

— Non, ça fait un moment, mais je voulais me laver avant de venir te sortir de ton terrier de couverture. répondit doucement son compagnon. T'es brûlant, ça va chéri ?

Kirishima sourit pauvrement à son blond inquiet.

— Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait de Bakugo Katsuki ?

— La ferme, t'as vraiment une sale gueule. T'as pris quelque chose ?

Eijiro, ferma ses yeux qui le piquaient en lui répondant que non. Quand il était rentré, il avait seulement voulu se doucher et se coucher.

Dynamight sortit et revint bientôt avec un comprimé de paracétamol et un grand verre d'eau. Il força son rouge à le prendre avant de le laisser refermer les yeux.

Soucieux, il allât farfouiller dans leur placard pour sortir un berlingot de soupe, qu'il mit à chauffer dans une casserole. Il en profita pour faire quelques croutons en espérant que le rouge allait manger un peu, puis passât par la chambre pour jeter un coup au rouge dont la silhouette se laissait deviner sous le tas de couverture. Le tas de couverture parla, faisant sursauter le blond, qui s'approcha rapidement du lit pour écouter.

— Faut pas que tu dormes avec moi, sinon je vais te la refiler.

— T'inquiètes, je vais dormir sur un futon par terre. T'as de la fièvre mais tu tousse pas ?

— Non, pas pour l'instant. Suis juste fatigué et j'ai les yeux qui me brulent.

—Mal au crâne ou ailleurs ?

— Non, juste naze, froid et veux dormir.

— OK. Dors après tu vas manger un peu.

— J'ai pas faim, Kat.

—Faut que tu manges Kirei, pour aider ton corps, pareil pour l'eau. Donc tu vas manger et boire tout ce que je te donne sans me faire chier, comme le gentil garçon que tu es. dit-il d'une voix tranquile.

Kirishima laissa échapper un petit rire fatigué.

— Je devrais t'enregistrer. On dirait que tu es possédé.

— C'est pas Bakugo Katsuki qui te parle. La fièvre te fait délirer, le détrompa-t-il avant de lui faire un petit sourire en coin.

Katsuki le laissât roupiller et reparti dans le salon pour passer un coup de fil qu'il n'aurait jamais cru passer…

— Hé bien ? Est-ce que c'est la fin du monde ? se moqua son interlocutrice, à peine eût-elle décroché.

Katsuki senti son cœur pulser dans la veine qu'il avait sur la tempe, mais il se tut. Après tout, c'était lui qui l'avait appelée.

— Mam'…

Au son de la voix de son fils, Bakugo Mitsuki se redressa et fit signe à son mari de couper le son de la télévision.

— Qu'est-ce qu'il y a, Poussin ?

Ledit poussin se retint à grand peine de lui dire de ne plus utiliser ce surnom, mais il venait de faire exactement la même chose avec Kirishima donc il la ferma encore une fois.

— Kirishima a une fièvre de cheval. Je lui ai donné un cacheton et là je lui fais de la soupe, mais…

— Ei-kun a sûrement attrapé la grippe qui traîne? commenta son père à l'autre bout du fil.

— Putain, t'as mis le haut-parleur ?

— Bien sûr que j'ai mis le haut-parleur, en quoi ça te dérange, c'est ton père non ? Enfin bref, il faut lui faire boire beaucoup d'eau aussi pour pas qu'il se déshydrate.

— Ouais, je le réveillerai de temps en temps pour le faire boire. Autre chose ?

— Qu'il ne se couvre pas trop…

— Ça, ça va être plus compliqué parce qu'il est enseveli sous une pile de couvertures…

— Alors profites de le découvrir un peu quand il dort, mais pas trop.

— OK.

— Demain, t'as cours, non ? demanda encore sa mère.

— Oui. J'en profiterai pour demander à notre vieille si elle peut venir vérifier que c'est juste une grippe.

— Katsuki.

— Hm ? répondit-il distraitement en vérifiant que la soupe ne soit pas trop chaude.

— Tu veux que je vienne rester avec lui, demain ?

Katsuki se sentit soudainement soulagé. Dès qu'il avait compris qu'Eijiro était malade, il avait inconsciemment cherché une solution pour le lendemain. Il rechignait à le laisser seul mais ne pouvait pas rester avec lui car il devrait prendre les cours et les devoirs pour eux deux et faire quelques courses. Mais s'il l'avait laissé seul, il aurait eu du mal à se concentrer pendant la journée.

— Oui, s'il te plait, m'man.

— D'accord, Poussin. A demain alors.

— A demain, Fils.

— A demain.

Rasséréné d'avoir parlé à ses parents, Katsuki s'empara de la soupe où trempait les croûtons pour aller nourrir son coquelicot fané.

_T-T_

Comme il l'avait prévu la veille, cette journée était vraiment une journée de merde où tout le monde s'était décidé à l'emmerder…

Ça avait commencé avec Izuku qui avait posé LA question qu'il allait entendre TOUTE la journée, à savoir « Où est Kirishima ? ». Pourtant, il avait fait exprès de gueuler qu'il était cloué au lit avec la grippe mais il y avait toujours un débile pour poser la question, et ça le gonflait sévère.

Et pis quoi ? Est-ce qu'ils savaient que Kirishima et lui était deux personnes différentes et qu'il arrivait parfois, qu'ils soient genre… Séparés? Bon, évidemment, cet aspect lui plaisait beaucoup mais quand même !

Une fois qu'Aizawa avait confirmé, acté, scellé le fait que Kirishima ne serait pas là le temps qu'il soit guéri et que la vioc de l'infirmerie l'avait confirmé, il avait au moins été un peu tranquille dans sa classe.

Sauf que ça avait repris au déjeuner avec les élèves de la filière support, Hitoshi qui débarquait d'il ne savait quelle planète (pourquoi il était là, lui d'ailleurs ?) et la vioc, encore elle, qui venait lui donner les medoc de Kirei.

Maintenant, c'était au tour de la Terminale B. Un des trop nombreux potes de son mec, qui le passait à la moulinette des questions déjà mille fois posées.

Franchement, quelques fois, Bakugo se disait qu'il devrait aller voir un vrai médecin qui lui dirait s'il ne faisait pas d'hypertension…

— Qu'est-ce qu'il a, Kirishima ? demanda l'homme de fer, Tetsu Tetsu de la Terminale B.

— Putain, mais t'es sourd ou quoi ? s'énerva Katsuki, que ses poings démangeaient.

— Tetsu Tetsu ! s'exclama Kendo, en lui tirant l'oreille parce qu'il collait un peu trop Bakugo qui finissait de manger et que c'était dangereux. Iida vient de te le dire, Kirishima-kun a attrapé la grippe !

— Mais non. Kirishima est trop viril pour être malade!

— Voilà où ça mène de se trimbaler à moitié à poil en plein hiver. grommela Katsuki dans son coin.

— Comme si ça te dérangeait d'habitude, se moqua Mina qui s'éloigna précipitamment pour éviter les étincelles qui commençait à voltiger.

— Je sais ! reprit le métalleux. Après les cours, je vais aller lui apporter des fruits !

— PUTAIN, ÇA SUFFIT! gueula Dynamight qui brula le rebord de la table où il avait mangé. Écoutez-moi bien, vous les tronches de cakes : Kirishima est malade comme un phoque avec une grippe de cheval. Alors, non, vous ne pouvez pas l'appeler pour lui souhaiter bon rétablissement ! Non, vous ne pouvez pas passer chez nous pour donner un coup de main. Et non, vous n'allez pas lui apporter des PUTAINS DE FRUITS parce qu'il a déjà ce qu'il lui faut ! Vous allez juste lui foutre la paix, parce que c'est ce dont il a besoin pour l'instant, bordel de m-

— Je crois qu'ils ont reçu ton message cinq sur cinq, Dynamight. l'interrompit Aizawa avant que Bakugo n'élague les arbres généalogiques des personnes présentes. Cet après-midi, on bosse la pratique, mais il vaudrait peut-être mieux que tu rentres pour voir notre malade. C'est toi qui vois.

Bakugo lançât un regard méfiant à son professeur désabusé de la vie, avant que Deku ne détourne son attention.

— Je sais que tu prends les devoirs pour Kirishima et que tu lui passeras tes notes, mais prends ça aussi s'il te plait, Kacchan. lui dit-il en lui tendant un carnet qui ressemblait à ceux du vert mais en plus petit.

— C'est quoi ? gronda le cendré en prenant néanmoins le cahier, tandis que Midoriya se frottait la tête.

— La dernière fois qu'on a parlé, il cherchait des nouvelles idées pour utiliser son alter et ben, j'ai noté ça pour lui. Mais…

— Merci, le coupa-t-il.

— En parlant de ça, donnes-lui ça de ma part. lui dit Chargéclair en lui donnant une clé USB. Ce groupe lui avait plût alors j'ai mis leur dernier album dessus.

— Prends ça pour lui, lui demanda à son tour Tetsu en lui fourrant dans les mains un magazine. Y a un article sur Red Crimson dedans, et je l'avais gardé pour le lui donner. Comme c'est son fan, tu sais…

La colère de Bakugo s'éteignit comme un pétard mouillé, tandis que chacun des élèves qui entourait la grenade dégoupillée, avait subitement quelque chose à donner, transmettre, prêter, rendre à Kirishima.

Mon couillon a vraiment trop d'amis...

_T-T_

Lorsqu'il rentra chez lui, ce fut sa mère qui l'accueillit, vêtue du tablier qui était celui de son fils d'habitude. Cela fit tout drôle à Katsuki. Il batailla avec son sac à dos et le sac cabas qui contenait les affaires de Kirishima afin de fermer la porte sans la claquer.

Puis il se rendit dans le salon et remarqua son rouge qui dormait sur le canapé. Il rejoignit sa mère dans le coin cuisine sur la pointe des pieds pour lui plaquer un baiser furtif sur la joue avant de se tourner vers l'autre pièce.

— Comment il va ?

— Il dormait encore quand ton père m'a déposé. J'ai nettoyé un peu, mais il a dû m'entendre bouger parce qu'il est sorti de la chambre avec la couverture en pensant que c'était toi, pauvre chéri. Du coup, je l'ai mis là parce qu'il voulait me tenir compagnie mais il a pas tenu deux minutes qu'il s'est rendormi.

— Ça sent l'orange, il a mangé un peu ?

— Oui, une orange justement, mais c'était la dernière alors je lui ai coupé des pommes et des poires. Il a mangé que la pomme, cela dit. lui expliqua sa mère à voix basse en le suivant dans le salon.

— Ouais, il est pas fan des poires, il préfère les agrumes mais c'est bon j'en ai ramené. dit Bakugo en s'accroupissant devant le canapé.

La serviette humide que sa mère avait due lui mettre sur le front avait glissée, et Katsuki la lui remit avec douceur. Il caressa ensuite les cheveux du rouge avec une tendresse qui serra le cœur de sa maman dans un étau d'émotions. L'homme qui était encore un garçon pour elle, observa un long moment le rouge qui dormait avant de se tourner vers elle en gardant la main sur le front de l'écarlate.

— Qu'est-ce que je vais faire s'il n'est plus là ? demanda-t-il à sa mère, le regard pensif.

— Allons, Poussin ce n'est qu'un rhume… tenta de sourire Mme Bakugo.

— Oui, je sais, mais je parle en général, Maman. Avec nos métiers et tout… s'expliqua le blond en reposant les yeux sur l'endormi.

Son cœur de Maman reçu un nouveau coup pour son fils.

Elle ne pouvait pas voir les voir sur le moment, mais elle savait que le corps de son fils et celui d'Ei-chan étaient déjà couturés de cicatrices alors qu'ils n'avaient même pas l'âge légal de boire de l'alcool.

Ces pensées et ces doutes, il ne pouvait les partager qu'avec l'homme allongé là, ainsi qu'avec ses autres amis de UA, tout aussi jeunes qu'eux.

Depuis tout petit, Kacchan avait toujours su ce qu'il voulait devenir. Ses parents, surtout elle, n'avaient jamais approuvé ce choix, mais elle l'avait soutenu par tous les moyens car c'est ce que faisait la famille. Elle l'avait également fait lorsque son fils lui avait annoncé sur le ton de la conversation, qu'il aimait un homme.

Elle et Masaru n'avait qu'un seul enfant : Katsuki. L'amour réciproque n'était pas quelque chose de facile à trouver, il fallait être chanceux. Alors que son fils aime un homme ou une femme ne lui avait pas importé. Ce qui avait importé en revanche?

La personne que son fils aimait. Une personne qu'elle avait rencontré alors qu'elle était au plus bas et son fils, dans le coma. Il les avait soutenus et encouragé lorsque leur foi faiblissait et il était resté auprès d'eux avec lui, jusqu'à ce que leur fils fort en gueule reviennent parmi les vivants.

Ce jour-là, Mitsuki avait su, qu'elle venait de gagner un autre fils et ces souvenirs lui mirent les larmes aux yeux. Elle s'agenouilla à côté des deux jeunes hommes et saisi son fils par les épaules pour qu'il la regarde.

— Vous allez vous battre. lui dit-elle fermement en lui prenant le visage. Au lieu de penser à ce que tu vas faire s'il n'est plus là, bats-toi pour le garder et assures-toi qu'il fasse pareil. Devenez si fort que vous serez obligés de vous supporter et de mourir de vieillesse. Et vous allez aussi vous dépêcher de faire de moi une grand-mère badass. termina-t-elle en se relevant pour retourner aux fourneaux.

— T'es au courant qu'on est deux mecs ? Et puis, on est encore au lycée pour l'amour du ciel ! répliqua le bond en chuchotant furieusement.

— Ah. Parce que ça t'arrête, d'habitude, Bakugo Katsuki ? Alors quoi ? Môssieur est assez grand pour aller se battre contre des monstres, mais il n'est qu'au lycée quand il s'agit de…

— On doit au moins être majeurs pour pouvoir adopter, Mam'. intervint Kirishima qui s'était réveillé à cause des caresses de Dynamight. Je peux dormir sur toi ? demanda le rouge qui savait qu'il trichait, mais après tout : si on ne pouvait pas le faire quand on était malade, alors quand ?

Sans discuter, son blond l'aida à relever le torse pour s'assoir et recoucher le carmin sur ses cuisses.

Ouais, ça a du bon, d'être malade…

— Comment tu te sens ? lui demanda Kat.

— Mieux à chaque fois que je me réveille, lui répondit-il avec un sourire satisfait qui fir sourire l'autre aussi.

— Ei-chan, tu penses pouvoir manger un peu de soupe ? demanda sa presque belle-mère de la cuisine.

— Oui, je pense que je peux en prendre un petit peu, madame. Mais pas tout de suite. répondit-il.

— Le deuxième homme de la maison est rentré, donc je vais m'en aller. Je reviendrai demain, d'accord ? lui demanda-t-elle en lui caressant les cheveux.

— Oui madame, sourit le malade.

Madame Bakugo embrassa la joue d'Eijiro avant d'ébouriffer les cheveux de son fils avec un sourire moqueur pour son air agacé, puis elle les quitta.

Mitsuki rit toute seule en se rappelant qu'elle avait élevé un tsundere de toute beauté. Car oui, Katsuki pouvait être affectueux et tendre mais seulement s'il y avait deux personnes conscientes dans la pièce et s'il était l'une d'elle. Elle connaissait bien son fils et devinait qu'il aurait piqué une crise si elle lui avait fait un bisou devant son chéri.

Elle pouffa une nouvelle fois. Il fallait ab-so-lu-ment qu'elle raconte ça à Masaru.