Disclaimer : Tout l'univers de Harry Potter appartient à JK Rowling
Rating M : langage grossier, violence, viol, torture, scènes choquantes
DÉFI numéro 8 : Le chant des sirènes
Descends nous visiter et entends nos paroles.
Nous devons pour chanter être au-dessous du sol...
Alors l'ami, un petit plongeon ça te dit ?
Ce défi là est simple : tu dois sauter dans le lac tout habillé.
- Tu as triché !
- C'était pas de la triche...
- Bien sûr que si ! T'avais pas le droit de...
- Oh par Merlin, Weasley tu veux pas changer de disque ? grogna Alex en tirant sur la cigarette plantée entre ses lèvres.
Fred Weasley le toisa avec un regard assassin, la frustration illuminant ses yeux bruns et James s'esclaffa sans retenue. Son cousin était connu pour être mauvais perdant. Quand ils étaient petits, les enfants Weasley avaient tous fini par refuser de jouer avec lui car chaque partie d'Attrape Souaffle ou de Touche garou se finissait immanquablement par une crise.
Sa mère, Angelina, était la première à reconnaître que c'était sûrement d'elle qu'il tenait ce désagréable trait de caractère. Pour le reste les adultes étaient unanimes : Fred ressemblait trait pour trait aux jumeaux.
Les jumeaux...
C'était une espèce d'entité fantôme, une ombre qui planait sur leur famille et venait entacher chaque Noël, chaque anniversaire, chaque dimanche après-midi. L'enfance de James avait été bercée par les histoires à leur propos pourtant ça lui paraissait toujours aussi creux, irréel, un peu comme un mensonge auquel on finissait par croire soi-même à force de le répéter. Il peinait à reconnaître son oncle George dans le joyeux luron que tous décrivaient. Pour un vendeur de farces et attrapes, il était même plutôt taciturne. James trouvait son parrain bien plus drôle.
- Je n'ai pas triché, répéta-t-il à l'adresse de Fred. J'ai vérifié avant dans le règlement, il n'y a rien qui interdit de changer la couleur de ses vêtements pendant un match.
Son cousin n'avait évidemment pas apprécié quand James, vêtu de sa tenue de Quidditch customisée aux couleurs de Serpentard, lui avait hurlé de faire une passe et qu'il avait obéi par réflexe, le confondant avec l'un de ses coéquipiers. Au grand dam des Vert et Argent, il avait réitéré ce petit tour à plusieurs reprises et comme rien n'était indiqué à ce sujet dans les règles, même le professeur Bell - la mère de Mélindra - n'avait su comment réagir.
- Mais c'est pas juste ! s'obstina Fred. On...
- Vous rien du tout, on vous aurait écrasé dans tous les cas, s'exaspéra Alex. Ça fait trois jours que tu nous bassines avec ça, faut t'en remettre au bout d'un moment... Et toi, ajouta-t-il à l'adresse de James, tu veux bien m'expliquer pourquoi on est venus se les geler ici ?!
Il désignait ainsi la rive du lac noir et le vieux ponton qui enfonçait ses membres dans l'eau glaciale. Le froid était vif mais le soleil leur faisait profiter de ses derniers rayons et ils n'étaient pas les seuls à prendre l'air. Lucy et Mélindra étaient installées sous le plus gros saule pleureur du parc, penchées sur un livre tandis qu'Albus et ses deux extensions s'étaient assis non loin, entourés comme à l'accoutumée par un petit groupe d'admirateurs.
James fit quelques pas sur les planches vermoulues. Sans prévenir, il se mit à courir et arrivé au bout, il plongea sans hésiter. Il eut juste le temps d'entendre Alex marmonner un « Oh putain, le con... » avant de heurter l'eau à la vitesse d'un Cognard frappé par Lucy Weasley. Sa respiration se coupa l'espace d'un instant puis le liquide l'enveloppa tout entier, tellement gelé qu'il en paraissait brûlant.
Le Gryffondor battit des bras pour remonter à la surface. Le souffle court, il repoussa ses cheveux trempés qui collaient à son front et cligna des yeux, désorienté. Tout était flou autour de lui. Dans sa chute, ses lunettes avaient été expédiées au fond du lac et il devait avouer qu'il n'avait pas anticipé ce détail.
Un sifflement retentit à côté de lui et des mains secourables le saisirent par les épaules pour l'aider à remonter sur le ponton. Quelqu'un lui fourra ses lunettes entre les doigts et il s'empressa de les remettre sur son nez, adressant un hochement de tête reconnaissant à celui qui avait lancé un sortilège d'Attraction pour les récupérer. Sa baguette enserrée dans son poing, Fred le dévisageait avec effarement.
- Tu es complètement fou, balbutia-t-il.
- Ça va, joue pas les rabats-joies, c'était dément ! s'extasia Alex en assénant une grande claque dans le dos d'un James frigorifié.
- Bah bien sûr... Pour une fois, je suis d'accord avec Fred, grogna Albus, qui s'était précipité à sa rescousse et l'aidait maintenant à se défaire de son uniforme trempé.
Son frère et son cousin échangèrent un coup d'œil hostile jusqu'à ce que Fred finisse par s'éloigner, tête basse. Avant que James n'ait le temps de le réprimander, Albus planta ses prunelles émeraude dans les siennes et lâcha avec une moue condescendante :
- En plein mois de novembre JS ? Sérieusement ?
Agacé, James se dégagea d'un mouvement sec. Parfois, son frère avait vraiment tendance à se comporter comme si c'était lui l'aîné, celui qui devait veiller sur son cadet trop turbulent. Et face à cet intense regard vert si identique à celui de leur père mais empli de désapprobation, James ne pouvait s'empêcher de se sentir minable. Il n'était pas un petit garçon qu'il fallait surveiller, il était assez grand pour faire ce qu'il voulait.
Malgré les violents frissons qui parcouraient son corps, il ne regrettait pas ce plongeon dans le lac. Quoi qu'il ait pu en penser au départ, le Jeu lui avait offert une bouffée d'oxygène, une parenthèse bienvenue où il pouvait mettre de côté les ASPIC et les projets d'avenir. James inspira à pleins poumons, résolu. Albus et tous les autres avaient vite laissé tomber, ils n'avaient pas eu assez de cran pour aller jusqu'au bout mais lui, il serait différent. Il allait faire honneur à son héritage de Maraudeur.
