Chapitre 4 : Of Bows and Arrows

La fraîcheur de la rosée accueillit le lendemain matin.

La Lothlórien resplendissait sous le soleil oriental. Legolas quitta ses quartiers et se promena à travers le sous-bois, contemplant la faune. Pour finir, il s'approcha du terrain de tir à l'arc.

« — Hmm, pensa-t-il à voix haute. Ce doit être ici qu'Eledhel a prévu le concours de tir à l'arc. »

Il examina les alentours. Il y avait plus de vingt cibles, certaines placées sur des charrettes qui pouvaient être enlevées et repositionnées.

« Un peu de pratique ne pourrait jamais faire de mal. », se dit-il.

Il prit un arc et quelques flèches qu'un elfe insouciant avait laissé posés sur une table en pierre près du terrain. Tout avantage au tournoi serait bienvenu. Legolas encocha une flèche à son arc, qui était un peu plus petit que ce qu'il préférait , et laissa la flèche filer dans l'air. Thwack! La flèche se ficha dans la cible, mais pas autant dans le mille comme Legolas l'aurait voulu.

« Je devrais vraiment y retourner et prendre mon propre arc. », pensa Legolas.

Il s'agissait de l'arc que la Dame Galadriel lui avait offert, un peu moins d'un an et demi auparavant. Depuis lors, l'arc de Legolas était devenu juge et bourreau dans la bataille, abattant bête et orque de manière semblable.

Alors qu'il saisissait une autre flèche et l'envoyait voler à travers les arbres sur une cible éloignée, Legolas réalisa combien tout avait changé. Il était là, à pratiquer le tir dans la Forêt d'Or, alors qu'il y a seulement quelques mois il vivait sur un bord aussi tranchant que les lames jumelles de ses longs couteaux blancs. Les souvenirs de la guerre ravivaient à la fois plaisir et douleur.

Ses yeux se troublèrent en se remémorant ces moments sombres où ils se tenaient devant la Porte Noire, Morannon, avec Gandalf quand il semblait que tout espoir les avait quittés et que les hobbits étaient à la merci de la cruauté de Sauron. Legolas resserra ses doigts sur le petit arc et prit une profonde inspiration.

« Frodon et Sam sont maintenant dans la Comté hors de danger. », pensa-il.

Pourtant, ils ne seraient plus jamais les hobbits qu'ils avaient pu être avant la guerre. Aucun membre de la Communauté ne pourrait vraiment reprendre son ancienne vie. Ils avaient tous été changé de manière irrévocable. Il se saisit d'une autre flèche, riva ses yeux sur la cible la plus éloignée, et tira la corde tendue . Whoosh! La flèche se logea dans le centre de la cible. Legolas sourit. Il ferait une assez bonne performance dans ce tournoi. La Forêt Noire ne devait pas avoir honte de son Prince.

Il se dirigea vers les cibles pour rassembler ses flèches, chantant avec allégresse en hommage à Oromë, le grand chasseur. À son retour, deux autres elfes étaient arrivés sur le terrain, Eledhel et sa sœur. Legolas cessa de chanter. Il ne pouvait s'empêcher de se rappeler des désagréments de la veille.

« Si c'est la sœur d'Eledhel, alors je vais au moins essayer d'être agréable pour lui. », pensa-il.

« — Bonjour à vous deux, les salua-t-il. Ma Dame, je crains que nous n'ayons pas été correctement présentés. J'ai été négligent, et je vous en demande pardon. »

Il s'inclina devant elle.

« — Je suis Legolas Vertefeuille de la Forêt Noire. »

Pendant un instant, les yeux de Miredhel se fixèrent sur Eledhel, puis de nouveau sur Legolas.

« — Miredhel, mon seigneur, dit-elle de façon détachée avant d'effectuer une révérence.

— Qu'est-ce qui vous amène par ici si tôt, Eledhel ? L'envie de vous entraîner ? Vous aurez besoin de perfectionner ces compétences avant de rivaliser avec Haldir et moi, taquina Legolas.

— Non, mon ami, nous étions ici plus tôt ce matin. Ma sœur et moi apprécions un brin de compétition fraternelle. Quoi qu'il en soit, elle y a laissé son arc. »

Eledhel fronça les sourcils.

« — Un bon guerrier ne laisse jamais ses traîner armes, ajouta-t-il.

— Alors, c'est une bonne chose, mon frère, que je ne sois pas une guerrière, répondit-elle en balayant du regard les alentours. Je ne le vois pas, Eledhel. Où pourrait-il se trouver ? »

Un soupçon de panique feint se percevait dans sa voix.

« — Oh, ne t'en fais pas, ma sœur. Un des gardes doivent l'avoir ramassé. Nous allons vérifier sur le terrain.

— Je crois que ce doit être le vôtre, Dame Miredhel, Legolas sortit l'arc de derrière son dos et l'étudia de près. Sa fabrication reflète un grand talent, ma Dame, et pourtant il n'est pas du style de la Lórien.

— Il a été transmis dans la famille de mère en fille depuis de nombreuses années, admit-elle. L'histoire veut que cet arc ait été fait par les elfes de Gondolin pour la Dame Idril Celebrindal en personne. »

Legolas se mit à rire et lui tendit.

« — Prenez-en donc soin, ma Dame.

— J'ai toujours pensé que cette histoire était un conte de bonne femme, fit remarquer Eledhel. Qu'en pensez-vous Legolas ?

— Oui, s'accorda Miredhel. Écoutons l'opinion du Prince. »

Le frère et la sœur croisèrent les bras sur la poitrine et le regardèrent. Legolas grimaça. Il était plus en accord avec Eledhel, mais n'avait pas envie de retomber dans les mauvaises grâces de Miredhel.

« — Eh bien ? », dirent-ils ensemble.

Legolas resta stoïque, essayant de trouver un moyen de plaire aux deux.

« — Vous savez, deux de mes amis possèdent des lames de Gondolin. Ils les avaient trouvées dans une ancienne cache de butins, pillée par des trolls. L'une des lames émettait une lueur bleue à l'approche d'orques. De puissants sorts elfiques doivent avoir été travaillés sur cette lame. »

Il marqua une pause et regarda attentivement Miredhel.

« — Je me demande, ma Dame. Est-ce que votre arc émet une lumière douce quand des orcs sont à proximité ? »

Elle eut l'air étonnée.

« — Je ne sais pas. Je ne l'ai jamais utilisée durant une bataille …

— Parce qu'elle n'a jamais été dans une bataille !, l'interrompit Eledhel. Ma sœur n'a même jamais vu un orque.

— Alors je vous compte parmi les bienheureux, ma Dame. J'aurais voulu pouvoir dire la même chose, mais hélas ce n'est pas le cas. Quoi qu'il en soit, il est tout à fait possible que cet arc ait été confectionné à Gondolin. Le savoir-faire de ces armes fait qu'on peut en user des années durant, et elles supportent plus d'une bataille, expliqua Legolas, en espérant que cela serait suffisant.

— Réponse très diplomatique, Legolas, nota Miredhel, et elle lui sourit.

— L'Ithilien aura besoin d'un tel chef , s'il y a des sujets comme mon frère et ses amis. », poursuivit-elle.

Eledhel plaça son bras autour de sa sœur.

« — Miredhel, voilà ce qu'il va se passer, déclara-t-il en lui faisant un clin d'œil. Legolas et moi allons t'amener au-delà de la Forêt d'Or, affronter quelques orques, et là tu pourras voir si ton arc est enchanté par la magie de Gondolin ou non ! »

Les yeux de Miredhel s'agrandirent. Elle cligna des yeux. Elle regarda Eledhel, puis Legolas, et puis de nouveau Eledhel. Ses joues se teintèrent de rose.

« — C'est insupportable, dit-elle calmement avant d'élever la voix et de désigner Eledhel du regard. J'aurais pu m'attendre à cela de lui mais pas de vous, mon Seigneur. Je suppose que toute cette histoire sur vos deux amis et les épées a également été inventée ?

— Madame, vous avez mal compris …, commença Legolas, mais Miredhel le coupa.

— Ne vous enorgueillissez pas à penser que vous pouvez être familier avec moi, juste parce que mon imbécile de frère vous accorde volontiers de l'importance. Je ne vous connais pas. »

Elle leur jeta un regard noir et puis se retourna pour partir.

« — Toujours d'aussi mauvais caractère celle-la, gloussa Eledhel.

— Chut ! Vous savez qu'elle vous entend ! N'empirez pas les choses. », conseilla Legolas.

Miredhel fit volte-face.

« — Oh vous deux, vous pouvez rire maintenant, mais je serai celle qui se moquera quand je vous aurai battus au tournoi.

— S'il te plaît, Miredhel! Tu as déjà fait une scène et t'es ridiculisée devant le prince. N'y ajoute pas tous les elfes de la Forêt d'Or en participant à la compétition ! »

Le frère et la sœur se regardèrent, chacun défiant l'autre de baisser le regard. Les yeux verts transpercèrent ceux noisette durant ce qui semblait être une éternité. Legolas ne pouvait réussir à comprendre comment il s'était retrouvé impliqué dans une scène aussi gênante.

Malgré ses efforts, Miredhel était déterminée à le mépriser. Au temps pour la diplomatie !

« — Oh ! Que je suis impatiente que vous partiez tous les deux pour l'Ithilien ! »

A ces mots, Miredhel se retourna et marcha d'un pas rapide sur le chemin boisé.

« — Pensez-vous qu'elle a une chance de gagner ?, demanda Legolas.

— Elle a autant de chances de gagner qu'un orque de prendre un bain, répondit sèchement Eledhel. Elle a juste dit cela que pour me mettre en colère, Legolas. Miredhel n'a pas vraiment été très agréable avec moi depuis que je lui ai dit que je quittais la Lothlórien. »

Eledhel fit signe de Legolas de le suivre, et ils commencèrent à marcher.

« — Elle ne veut pas y aller, murmura Legolas.

— Je suis le dernier de sa famille ici. Elle croit que je l'abandonne. »

Eledhel observa l'ombre de sa sœur se réfugier dans les bois et soupira.

« — N'est-ce pas le cas ?

—Vous ne prenez pas son parti, Legolas ?

— Je veux simplement dire que vous ne devriez pas la laisser ici, Eledhel. Et qu'il faut la convaincre de prendre la route avec nous.

— Ce n'est pas faute d'essayer, déclara Eledhel. Elle est têtue.

— Eh bien, nous devons trouver un moyen de la convaincre, insista Legolas.

— Oh, vous en avez assez fait, mon ami ! Elle pourrait ne jamais vous pardonner pour les fabulations sur l'épée flamboyante. »

Legolas s'arrêta et posa sa main sur l'épaule de Eledhel.

« — Eledhel, ce que j'ai dit là-bas était la vérité. »

Legolas fronça les sourcils.

« — C'était Frodon, le Porteur de l'Anneau, dont je parlais, et de sa célèbre lame, Dard, expliqua-t-il calmement.

— Je ne savais pas. Je suis désolé, mon prince, d'avoir douté de vos paroles à ce point, s'excusa-t-il. Votre histoire semblait tellement incroyable.

— Je n'aurais pas menti à une dame ou à mon frère d'armes,déclara sérieusement Legolas.

— Ne vous sentez pas si mal, car il s'agit juste de ma sœur, confia Eledhel, en essayant d'éclairer la situation.

— Non, Eledhel, elle mérite d'autant plus le respect car elle est votre sœur. Je dois lui faire comprendre la vérité à ce sujet. »

Les yeux de Legolas s'éclairèrent, et Eledhel sut qu'il était sérieux.

« — Mon prince, je suppose que vous pourriez la retrouver dans les jardins de la Dame Galadriel au cœur de la cité. »

Legolas se dirigea immédiatement dans cette direction, laissant derrière lui Eledhel.

« — Mais j'attendrai un peu, lança-t-il au prince. Vous vous en sortiriez mieux si elle a eu le temps de se calmer ! »

Legolas ne l'entendit pas. Son esprit était tourné vers le problème qui lui faisait face et ce qu'il devait faire pour le régler.