Personnages:
Legolas Greenleaf: le prince de Eryn Lasgalen. Il prépare l'implantation du nouveau royaume elfique en Ithilien.
Haldir: Capitaine de la Garde de la Lothlórien.
Eledhel: ami à Legolas, fils de Bragoglin.
Miredhel: sœur Eledhel, fille de Bragoglin.
Belegil et Sulindal: deux frères jumeaux, guerriers et amis d'Eledhel.
Galadriel et Celeborn: les dirigeants, âgés et sages, de la Lothlórien.
Tinarien: jeune elfe et dame d'honneur de Galadriel.
Gilgafier: conseiller de Celeborn, il aime les runes.
Thranduil: roi du Bois-Vert (Eryn Lasgalen) et père de Legolas.
Lieux :
Caras Galadhon: ville Elfique dans la Lothlorien.
Lothlórien: le Bois D'Or, royaume de Galadriel et Celeborn.
Eryn Lasgalen: également nommée la Forêt Noire, le foyer de Legolas.
Ithilien: Forêt entre le Gondor et le Mordor. Legolas prévoit d'y installer une nouvelle colonie elfique..
Chapitre 7 : The Games Begin
Les préparatifs pour le tournoi de tir à l'arc suivirent le lent mouvement du lever du soleil au-delà des collines. Des sièges furent installés et des cibles accrochées. Partout dans Caras Galadhon, des elfes se glissaient hors de leurs foyers pour voir les étoiles et la lumière tamisée de la lune dans les premières lueurs du matin. Une première voix, puis deux, puis un nombre incalculable de voix s'appelaient les unes les autres dans un chant évoluant sans cesse, à la fois joyeux et aussi vieux que Cuiviénen. Puis ils chantèrent à propos des courants de la rivière et des forêts profondes. Une myriade de voix fortes et claires, douces et tristes, bénissaient l'aube et le concours.
Legolas, seul dans sa chambre, éleva la voix alors qu'il vérifiait son arc et ses flèches rassemblées dans son carquois. Il s'était déjà habillé avant l'aube, choisissant de représenter sa maison royale en étant vêtu de vert et de brun. Il avait également décidé de retresser ses cheveux selon la tradition des Vertefeuille. Legolas n'avait jamais trop porté d'attention au faste de ses vêtements, mais son intuition lui disait que son père aurait apprécié ce geste. Thranduil se serait mis en colère en découvrant que son fils avait omis la couronne princière. Ces couronnes n'étaient ni inconfortables, voyantes, lourdes, ou quoique ce soit ; il s'agissait simplement d'un couronne d'argent sculptée de feuilles. Legolas regarda l'objet parmi ses affaires. Tout en poussant un soupir, il la ramassa et la mit. Il pencha la tête. La couronne glissa sur son oreille.
« Ce ne sera pas possible de la mettre. », pensa-t-il, pas pour un tournoi du moins.
Legolas plaça soigneusement la couronne dans sa besace, ramassa ses armes et se dirigea en direction des écuries, sur son chemin vers le terrain de tir à l'arc. Dans les écuries, Legolas accueillit joyeusement son cheval, Arod, qui hennit et frappa le sol de ses sabots en retour.
« — Du calme, mon ami. Je ne viens pas les mains vides. », répondit Legolas.
Il sortit une pomme et l'offrit à Arod. Alors que le cheval mâchait avec avidité, Legolas passa ses doigts dans sa crinière. Il avait possédé et aimé beaucoup de chevaux durant ces dernières années, mais Arod faisait parti des meilleurs. Ils étaient devenus rapidement amis sur les champs de Rohan, témoins de nombreuses batailles et voyageant sur de nombreuses routes. Arod avait toujours été fidèle.
« — Tu ne me décevras pas aujourd'hui, n'est-ce pas ?, demanda Legolas. Tu dois être agile si nous voulons remporter la course dans le concours de tir à l'arc. »
Comme tous les elfes avec les bêtes, Legolas pouvait sentir que Arod le comprenait.
Alors que Legolas conduisait Arod hors de l'écurie, Miredhel entra pour harnacher son cheval pour la course du tournoi.
« — Mon seigneur, s'écria-t-elle. Je m'attendais à ce que vous soyez sur le terrain depuis près d'une heure !
— Le matin était bien trop beau pour se précipiter, Dame Miredhel. », répondit Legolas tandis qu'il l'examinait.
Une culotte d'équitation vert foncé épousait ses jambes galbées, et elle portait une tunique légère verte argentée. Elle avait attaché ses boucles d'or en arrière, faisant paraître son visage plus encore en forme de cœur.
« — Vous n'avez pas encore gagné notre pari, Prince Legolas, dit-elle pudiquement, en observant la manière sournoise avec laquelle il la regardait.
— Pourquoi n'avez-vous pas parlé à Eledhel ou Belegil de mon statut dans le pari, que vous devriez m'embrasser si je venais à gagner ?
— Pourquoi le devrais-je ?, s'indigna Miredhel. Cela ne regarde que nous. D'ailleurs, je compte bien gagner le pari. »
Elle monta à cheval d'un seul mouvement. Elle regarda Legolas,
« — Je suppose que vous les avez informés des conditions du pari ? »
— Et si c'est le cas ?
— Peu m'importe, dit-elle et elle secoua la tête.
— Vous rougissez, ma dame, nota Legolas.
— Seulement quand j'imagine l'embarras dans lequel vous vous retrouverez en perdant devant vos amis ... quand je gagnerai.
— Et si Eledhel gagne ?
— Ensuite, je quitterais le Bois D'Or et n'aurais la misère que pour seule compagne. »
Elle commençait à sortir de l'écurie, mais Legolas se plaça devant elle.
« — S'il vous plaît, écartez-vous. »
Miredhel tenta de le dépasser, mais Legolas prit sa main et la tint fermement.
« — J'attends avec impatience les résultats, ma dame. », confia Legolas avant de porter sa main à ses lèvres.
Elle retira sa main. Ses yeux se plissèrent.
« — Vous n'avez pas encore gagné.
— Non, mais mon père m'a appris à croire en moi, rétorqua Legolas.
— Vous êtes arrogant.
— N'oubliez pas à qui vous parlez, ma Dame, l'avertit Legolas.
— Vous embrasser sera bien la dernière chose que je ferai, Prince Legolas. »
Elle cligna des yeux, se redressa et leva le menton.
« — Maintenant, si vous voulez bien m'excuser ? J'ai un tournoi à gagner.
— Comme vous le souhaitez, dit Legolas. »
Il s'écarta de son chemin. Elle passa devant lui, sans se retourner.
« — Moi, arrogant ?, confia Legolas à Arod en fulminant. Elle en est l'image-même. »
Il réfléchit un instant.
« — Et pourquoi ai-je fait un pari si stupide ? De toute évidence, elle me trouve repoussant en tout point ... Bien sûr, personne ne l'obligeait à accepter les conditions ... Eh bien, nous verrons ... »
La voix de Legolas s'éteignit.
« — Allons, Arod. nous avons un tournoi à gagner. »
Avec un regard déterminé, il monta rapidement et n'était même pas à la porte quand il fut arrêté par Eledhel.
« — Quelle heureuse rencontre, Legolas et Arod, les interpella-t-il. Vous êtes pressé de gagner. Attendez un moment, et je vais joyeusement me joindre à vous. »
Il esquiva Arod et sortit son cheval Firmith de son box. Legolas se sentit nerveux à l'idée d'être accompagné, mais il ne voulait pas rejeter la proposition d'Eledhel, qui avait été un si bon ami et d'un grand soutien. Il s'agita inconfortablement sur le dos de Arod.
« — Legolas, vous ne semblez pas aller bien du tout, observa calmement Eledhel. Nerveux ?
— Pas du tout. », se défendit-il.
Il tentait tout de même d'oublier les paroles de Miredhel.
Eledhel monta Firmith et se plaça aux côtés d'Arod.
« — Je ne suis pas si facile à berner. Qu'avez-vous ?
— J'ai vu votre sœur peu de temps avant que vous ne soyez entré dans l'écurie, avoua-t-il à contrecœur.
— Vous en avez assez dit. »
Eledhel secoua la tête.
« — Je ne l'ai jamais vue aussi tourmentée que ce matin. Elle qui est habituellement si calme, je lui ai presque proposé d'annuler notre pari, mais elle ne l'aurait jamais accepté.
— Pour moi, elle semblait loin d'être nerveuse. », attesta Legolas.
Il se remémora sa conversation avec Miredhel sous une nouvelle perspective. Était-elle nerveuse ?
Eledhel hocha la tête.
« — Seulement parce que vous ne la connaissez pas aussi bien que moi. Elle est aussi immuable que l'étoile du Nord, aussi brillante, et tout aussi lointaine lorsqu'on tente de l'atteindre. Après une vie à l'étudier, j'ai appris à l'aimer, mais pas à la comprendre.
— Pourtant, je ne la connais que depuis quelques jours et je voudrais essayer de faire de même, admit Legolas .
— Vous ne pourriez pas non plus accélérer le lever du soleil … », fit Eledhel, sa voix s'atténuait.
Les deux elfes chevauchèrent tout deux en silence vers le terrain de tir à l'arc. Alors qu'ils atteignaient la lisière délimitée par les arbres, Eledhel parla le premier.
« — Bon courage et visez bien, mon ami.
— Concernant le pari … , commença Legolas, mais Eledhel l'interrompit.
— Ne m'en parlez pas, Legolas. Laissez-nous tout deux prouver notre courage aujourd'hui, sans tenir compte des paris. »
Les deux amis mirent pied à terre et se serrèrent la main. Ils amenèrent leurs chevaux au terrain de tir à l'arc pour le concours qui était sur le point de commencer.
Guerriers, hommes et femmes de Caras Galadhon, étaient alignés le long du terrain. Ils revêtaient les couleurs de leurs différentes maisons et portaient des armes élégantes et menaçantes. Legolas s'installa parmi eux aux côtés de Farothin, et Eledhel s'avança pour s'adresser aux spectateurs. Les elfes avaient rapidement construit un ensemble d'estrades surélevées le long du terrain. Au milieu de tous, étaient assis la Dame Galadriel et le Seigneur Celeborn. Sur un hochement de tête de la Dame, Eledhel prit la parole.
« — Mes seigneurs et dames, les guerriers devant vous concourront lors d'une série de défis. Le premier évaluera leur adresse au tir à l'arc. Les points seront attribués sur les compétences et la précision sur les cibles. Le deuxième défi sera la vitesse, la précision, et la prise de décisions face à des cibles mobiles. Et pour finir, les cinq principaux concurrents des tours précédents vont s'affronter dans un parcours du combattant. »
Les tribunes étaient pleines d'elfes, jeunes et immortels. Ils applaudirent et acclamèrent leurs favoris. Beaucoup riaient et échangeaient leurs opinions, devinant qui serait le champion.
« — Ce sera Haldir. Il est le capitaine de la garde depuis un nombre infini d'années !, assura une elfe.
— Haldir peut avoir le meilleur tir, mais, à cheval, il n'est pas aussi rapide que Sulindal, répliqua Gilgafier, le conseiller de Celeborn.
— Non, non. Eledhel va certainement gagner, car il a organisé le concours ! fit Gilfier, le fils de Gilgafier.
— Oui, mais peut-il écarter le Prince de la Forêt Noire ? », demanda un autre elfe.
Même Galadriel débattait avec sa dame d'honneur, Tinarien, à propos des résultats.
« — Même le plus sage ne peut augurer tous les tenants et aboutissants, mais Dame Miredhel peut surprendre beaucoup de jeunes elfes avec son talent. », dit-elle en connaissance de cause.
Celeborn se leva de son siège et dit:
« — Que le tournoi commence. »