Chapitre 21: So Begins the Night
Seul, dans sa tente, Legolas se pressa de revêtir sa tenue de soirée. Tous les domestiques étaient partis s'affairer à la préparation du festin de la soirée et le prince se délectait de cette solitude. Après avoir invité Miredhel à dîner, il s'était endormi dès son retour. L'elfe avait espéré que ses rêves seraient agréables, pas au sujet de la Moria, ni de la mer, et quelque fut le contenu de son songe, il n'en dévoilerait jamais le secret à qui que ce soit. Legolas eut un sourire et commença à tresser agilement des mèches sur les côtés de sa tête selon les traditions de la maison d'Oropher, coutume qui concernait les fils de Thranduil. Un regard à l'extérieur lui indiqua que le soleil déclinait vers l'horizon. Il devait se hâter, sinon il allait arriver en retard pour escorter Miredhel, et il ne voulait pas la faire attendre. Il se retourna pour prendre sa couronne de prince et fut surpris de constater que son père l'avait rejoint.
Thranduil sourit à son fils. Il avait rarement vu Legolas aussi radieux depuis le retour de son fils de la Guerre. En regardant Legolas dans les yeux, le roi pouvait deviner que sa présence dans la Guerre, son rôle dans la Communauté, l'avait changé de manière irrévocable mais, quant à la raison qui l'avait poussé à changer, le roi en restait incertain. Thranduil n'avait jamais insisté, espérant que son fils se confie en temps voulu. Seulement, maintenant qu'il partait pour son propre royaume, Thranduil aurait voulu que Legolas y trouve la tranquilité, si ce n'était pas le cas dans les bois de son ancien foyer.
Il s'adressait à lui de manière douce à présent :
« — Mon fils, te voici en de meilleures dispositions pour cette soirée. Comment te sens-tu ? »
Legolas répondit tout en s'asseyant pour se chausser.
« — Mieux assurément. Je me suis plus reposé cette après-midi qu'au cours du dernier mois écoulé.
Thranduil arqua un sourcil. Son fils ne dormait pas bien ?
« — Peut-être parce que tu te trouvais aux frontières de ton ancien foyer. »
Legolas esquissa un sourire.
« — Peut-être. »
Il se leva de nouveau et passa une dernière fois une brosse dans ses cheveux.
« — Est-ce que cela aurait quelque chose à voir avec le festin dans la forêt ce soir ? Ou avec une certaine demoiselle qui pourrait y être présente ?, questionna Thranduil en jetant un regard interrogateur à son fils.
— Je vais être en retard pour escorter cette certaine demoiselle si je ne pars pas bientôt., l'informa Legolas en osant une oeillade à l'extérieur pour constater que le soleil se coucher derrière les arbres.
— Je pensais que tu pourrais attendre afin de saluer le reste de ta famille avant le dîner de ce soir, déclara Thranduil.
— Quand sont-ils censés arriver ?, demanda Legolas avant de regarder à nouveau dehors.
— Ton frère... , commença Thranduil.
— Est là ! », finit Oromer, faisant irruption de manière théâtrale devant l'entrée avant de saluer Legolas d'une puissante accolade.
Legolas s'arracha de l'étreinte de son frère et observa la tente, le sentier forestier, avec un sentiment de crainte qui imprégnait son coeur.
« — Juste Oromer ? Qu'en est-il d'Idrian et de Celeril ? Les jumelles arrivent aussi, n'est-ce pas ? », demanda-t-il en regardant son père.
Oromer et Thranduil échangèrent un regard.
Oromer prit la parole.
« — Que veux-tu dire par juste Oromer ? »
Legolas cligna des yeux puis les plissa en direction de son père, comme s'il essayait de toutes ses forces de se souvenir de quelque chose, puis il se tourna pour faire face à son père.
« — Je pensais qu'elles allaient venir. Celeril et moi en avions parlé. »
Il se laissa choir sur le fauteuil aux côtés de son père et répéta confusément :
« — Je pensais qu'elles viendraient ...pour faire leurs adieux, au moins. »
Legolas peinait à croire que ses sœurs l'avaient négligé. Certes, il ne leur avait pas permis de l'accompagner en Lothlórien, mais il n'avait pas pensé qu'elles seraient rancunières au point de ne pas lui faire des adieux ... alors qu'elles seraient séparés de lui pendant des années, des décennies, des siècles, jusqu'à leur prochaine rencontre sur les rives nacrées de Valinor.
Et, pour la première fois depuis de nombreuses années, depuis le départ de sa mère vers les cieux, Legolas ressentit tout le poids de la séparation, la perte de sa famille dans son rêve de construire l'Ithilien. Thranduil passa son bras autour de l'épaule de son fils et jeta un regard paniqué vers Oromer avant de prendre la parole.
« — Legolas, tu as toujours eu un coeur tendre. Un peu comme ta mère, je le crains. Je le vois aussi chez Celeril. Tous les deux, vous souffrez du poids de vos émotions, c'est pourquoi…. »
Il se tut. Il avait affronté batailles et lames ténébreuses, enduré les nombreuses années obscures sous l'ombre du nécromancien dans ses bois, mais en cet instant, la peur régnait sur son coeur comme jamais auparavant. Il allait perdre Legolas. Il ne pouvait pas le garder dans le foyer pour toujours, mais il ne le perdrait pas dans les méandres du chagrin.
Thranduil eut la gorge serrée alors qu'il achevait ses propos.
« — ...c'est pourquoi j'ai décidé de garder les filles. C'était mon choix. Elles ne viendront pas. »
Le teint de Legolas, qui avait blémi, reprenait à présent ses couleurs, d'un rose tâcheté. Le prince tendit une main dans son dos et enleva le bras de Thranduil de ses épaules. Ses yeux brûlaient d'une flamme bleue et froide, et ni son frère ni son père ne l'avaient jamais vu aussi bouleversé, aussi….énervé.
« — Pourquoi ? », demanda-t-il calmement.
— Legolas, nous avons pensé que c'était mieux pour toi et pour Celeril, dit Oromer.
— Vous avez pensé que ce serait mieux ! Je suppose que mon avis ne compte pas. », dit Legolas en s'esclaffant.
— Ne sois pas si égoîste, petit frère. La douleur de ton départ pendant la guerre a failli emporter Celeril. Lorsque tu as annoncé tes plans pour l'Ithilien, nous avons craint le pire. Ne lui fais pas subir un autre départ, un autre adieu.
— Pourquoi n'en ai-je pas été informé ?, demanda Legolas
— Ont-elles si peu confiance en moi ?, ajouta ce dernier, l'air désespéré.
— Nous avons tout aussi peur pour toi, mon fils. »
Ce fut au-delà du supportable. Une profonde déception raviva la colère du prince. Thranduil le considérait toujours comme un enfant. Il serait toujours le petit frère d'Oromer.
« — Je ne suis plus du tout un petit elfe, Père. Mes sœurs non plus. Vous avez dit que vous étiez fier de moi, au point de bénir ma décision de forger mon propre royaume en Ithilien... »
Legolas se tut. Il fronça les sourcils en direction de son père et de son frère.
« — Legolas... », commença Oromer, puis il fit un pas vers son frère.
— Et pour quelle raison ? , dit Legolas, scandalisé en se tournant vers Oromer. Tu ne crois même pas que j'ai la force de faire des adieux. »
Il jeta un dernier regard vers son père et son frère. Le ciel s'était assombri d'un violet obscur. Miredhel l'attendait toujours. Elle croyait en lui.
« — Je suis en retard. Avec votre permission, mon roi, je vais prendre congé de ce pas. », dit Legolas.
Et sans attendre la réponse de son père, il quitta la tente et s'en éloigna. La flamme bleu acier brûlait toujours dans ses yeux et cela dissuada toute personne de se mettre sur son chemin, la plupart se dirent qu'ils n'avaient jamais vu le jeune prince autant ressembler à son père.
Legolas ralentit le pas alors qu'il atteignait la tente de Miredhel. Le ciel s'était assombri ; il était effectivement en retard et il pouvait distinguer la sihouette de son invitée à travers les auvents de toiles, arpentant la tente d'un bout à l'autre de manière répétée. Il se sentait misérable et ne se souciait vraiment plus d'assister à la fête. Legolas aurait presque envisagé d'envoyer ses excuses à Miredhel si, à ce moment-là, elle n'était pas sortie d'elle-même dans la pénombre du soir.
Elle avait tiré le tissu de la porte sur le côté et l'avait attachée avec une longue ceinture verte. Tenant un petit chandelier dans une main, elle scruta la nuit comme si elle cherchait quequ'un.
'Probablement moi .', pensa Legolas avec tristesse et il se dissimula dans l'ombre pour ne pas être vu. La flamme vacillante de sa petite bougie vacillait dans l'obscurité et les perles de sa robe blanche dansaient dans le halo de lumière. Ses cheveux formaient une cascade d'or et de boucles, et ses yeux étaient grands et brillant, et peut-être un peu effrayés aussi, alors qu'elle scrutaient les ombres des arbres. Un sentiment de déception s'afficha sur son visage et elle se retourna pour pénétrer dans sa tente.
Que ce soit le regret dans ses yeux ou sa beauté naturelle à la lumière de la lune qui se lève, la voir adoucit son coeur. Elle l'attendait. Elle lui faisait confiance. Elle lui manquait et il constata qu'il ne pouvait pas la laisser ainsi. Elle méritait bien plus que le message d'excuses amené par un domestique. Il jeta un coup d'oeil au petit bouquet de fleurs violettes qu'il avait toujours dans la main pour elle. Il prit une profonde inspiration puis se dirigea vers sa tente.
« — Miredhel ? C'est moi, Legolas. », l'appela-t-il doucement.
Elle ouvrit le tissu lâche de la porte et lui fit signe d'entrer.
« — Je suis désolé de vous avoir fait attendre, s'excusa-t-il, nedonnant aucune explication sur son retard.
— Eh bien, c'était difficile de renvoyer tous mes prétendants durant votre absence. », répondit-elle avec un sourire.
Legolas eut un large sourire, craignant de dévoiler qu'il était encore très contrarié. Pourtant, Miredhel n'était pas idiote ; elle savait que quelque chose avait dû arriver pour retarder le prince ce soir, car il n'était jamais en retard. Et bien qu'il s'efforçait de le cacher, elle pouvait déceler la douleur dans ses yeux.
Une partie de Legolas voulait partager avec elle ce qui s'était passé avec sa famille : son père, son frère et ses sœurs. Il était sûr qu'elle comprendrait sa déception. Il jugea que tout deux pouvaient se faire confiance. Cependant, le côté le plus sensible prit le dessus. Il savait qu'il ne fallait pas exprimer ses griefs au sujet de son père, le roi.
« — Qu'est ce qui vous trouble ?, demanda-t-elle calmement.
— Je voudrais vous le dire mais, hélas, je ne peux pas. »
Miredhel prit la parole.
« — Mais je sais que quelque chose ne va pas. Je ne me considérerai pas comme une amie si je n'essayais pas de soulager votre douleur. «
Legolas la regarda, et les flammes à l'intérieur de ses yeux s'éteignirent.
« — C'est trop personnel... », dit-il, mal à l'aise.
Elle médita ses mots durant quelques instants, pensant leur sens.
« — Est-ce plus personnel que ce que je vous ai confié hier soir ? »
Un petit sourire en coin, il secoua tristement la tête. Pensant qu'il était grand temps de changer de sujet, il lui tendit le petit bouquet de fleurs, jusqu'à présent oublié, qu'il lui avait apporté.
« — Je vous ai apporté ceci. » , dit-il presque timidement.
Les yeux de la jeune elfe s'illuminèrent.
« — Merci. Je n'ai jamais vu de fleurs comme celles-ci. » déclara Miredhel, en prenant les fleurs pour humer leur douce fragrance.
Legolas sourit devant son plaisir évident avec ce petit cadeau.
« — Elles s'appellent « couronne pourpre » et, à ma connaissance, elles ne poussent que dans ce domaine.
— Elles sont magnifiques. Cet après-midi, je racontais à Limaer à quel point mon jardin préféré à Caras Galadhon me manquait. », évoqua-t-elle en cherchant un vase pour les mettre.
Alors qu'elle cherchait, une pensée vint à l'esprit de Legolas.
« — Votre jardin préféré vous manque, ne put-il s'empêcher de demander, avec une lueur malicieuse dans les yeux. Ne serait-ce pas le jardin « le Cercle des Amoureux » ?
— Oui, mais uniquement parce que les fleurs et les arbres y sont splendides, Legolas. », renchérit-elle d'un regard amusé.
Finalement, elle mit la main sur un pichet d'eau encore à moitié plein et y plaça d'un air triomphal les fleurs.
Legolas haussa un sourcil devant cette décoration.
« — Je crains que vous ne compreniez pas. Dans cette forêt, les femmes ont l'habitude de porter des fleurs dans les cheveux, en particulier lors d'événements comme ce soir. »
« — Oh ! Je ne savais pas. », murrmura-t-elle avec surprise.
Elle ramassa les fleurs du pichet et jeta l'eau. Miredhel prit un miroir parmi les affaires de Limaer et parvint à arranger les petites fleurs violettes dans le amas de boucles sur le dessus de sa tête.
« — Comme ça ? » demanda-t-elle.
Legolas secoua la tête. Une partie de la coutume, qu'il n'avait pas mentionnée, était que le prétendant qui avait apporté les fleurs prenait un grand plaisir à les disposer dans les cheveux de son amante. Mais Legolas n'avait ni prétendante ni amoureuse, mais une amie. Il ne réclamerait pas d'intimité là où il n'y en avait pas.
Alors, au lieu de cela, il observa avec amusement Miredhel se coiffer avec soin de ses fleurs, passant les tiges à travers les tresses qui entourait le sommet de son crâne. Sa résistance à l'aider s'estompait à chaque instant.Ses yeux étaient jolis sous ses cils emmêlés et sa peau si voluptueuses contre sa robe blanche et vaporeuse. Il l'avait toujours trouvé jolie, mais elle avait dépassé toutes ses attentes ce soir.
Miredhel remarqua son regard.
« — J'aimerais que vous m'apportiez votre aide, dit-elle après avoir placé une autre petite fleur dans ses cheveux. Le rendu semblait déséquilibré.
— Etes-vous sûre ?, demanda Legolas hésitant.
— S'il vous plait, insista Mredhel. Plus j'insiste, plus le rendu est horrible. Ca ne pourrait pas paraître pire. »
Elle lui tendit les fleurs, s'assit sur le bord de son lit et leva les yeux vers lui pleine d'espoir.
Legolas se mordit la lèvre. Au début, il avait pensé que les fleurs étaient une très bonne idée, mais désormais, il n'en était plus aussi certain. Il l'avait déjà fait plusieurs fois. A plus d'une occasion, la femme en question s'était retrouvé dans ses bras. Pourtant, au moment où il se pencha sur Miredhel, ses doigts semblèrent maladroits et peu précis ; sa bouche était sèche. Etre si près d'elle, sentir ses cheveux sous ses doigts de cette manière, respirer son doux parfum mêlé à celle exaltante des fleurs, c'était trop pour le prince et en même temps, pas assez. Legolas sentait son coeur battre comme avant le tournoi de tir à l'arc. Seulement, ce n'était pas un combat et il ne voyait que très peu de chance d'être favori. Quels que soient ses sentiments, il ne pourrait pas les faire se concrétiser. Il avait juré de ne jamais renouveler ses avances après l'avoir vue contrariée quand ils s'étaient embrassés pour la première fois, et Legolas parvenait toujours à tenir voeu ou promesse avec le plus grand sérieux. Seul un mot d'elle, seule elle pourrait briser ce serment.
Il mit la dernière fleur dans ses cheveux. Elle leva le miroir et sourit avec approbation.
« — C'est une amélioration considérable. », déclara-t-elle.
— Alors permettez moi de vous accompagner, Miredhel de la Lorien, à cette fête ce soir. », dit-il en offrant son bras.
Elle le prit et ils quittèrent la chaleur de la tente pour entrer dans l'air vivifiant de la forêt. La nuit était tombée dans les bois, et la douce stridulation des criquets se mêlait au chant et au rire des elfes, provenant de la clairière où devait se dérouler le festin. Miredhel se rapprocha de Legolas alors qu'ils marchaient sous les arbres. Elle savait qu'il valait mieux ne pas avoir peur, mais quand même ces bois… qui savait ce qui se cachait dans l'ombre ?
Miredhel serra un peu plus le bras de Legolas.
« — Est-ce que tout va bien ?, demanda-t-il.
— Je pensais juste que cette robe devrait avoir une ceinture pour une arme, ou au moins une poche, dit-elle.
— Je pense que c'est vraiment charmant, dit-il, sa voix pleine d'admiration.
— Eh bien, je présume que si nous sommes attaqués par des orques ou des araignées, je vais simplement les envoûter « jusqu'à ce que mort s'ensuive », dit-elle en croisant son regard.
— Vous êtes avec moi et je porte toujours une couteau, la rassura-t-il.
— Oh, un couteau. C'est réconfortant., le taquina-t-elle, amusée.
— Je peux me défendre avec un couteau. », se défendit-il.
— Je n'ai jamais dit que vous n'en étiez pas capable.
— Mmh. Eh bien, vous n'aurez aucune chance de le savoir ce soir, car nous avons atteint le lieu du festin sains et saufs », dit Legolas en l'amenant dans la clairière.
De nombreux elfes de Mirkwood y étaient rassemblés , vêtus de vert et de brun, assis sur des rondins et des souches d'arbres disposés en un large cercle. Un grand feu flamboyait au centre du cercle et Legolas avança Miredhel devant de la foule où étaient assis son père et son frère. Miredhel songea que Legolas leur ressemblait, il ressemblait peut-être davantage à son père qui portait une couronne de feuilles sur ses cheveux dorés. Les elfes de la Lorien riaient et chanteaient avec ceux de Mirkwood et Miredhel constata qu'un grand nombre de jeunes femmes elfes portaient des fleurs dans les cheveux , de toutes les nuances , même si aucune n'étaient aussi belles que les siennes.
Thranduil et Oromer virent les fleurs pourpres dans ses cheveux et échangèrent un sourire cmplice. Comme si rien ne s'était passé entre sa famille et lui, Legolas les salua avec entrain et présenta Miredhel à son frère . Il lui montra ensuite où s'asseoir et prit doucement place à ses côtés.
Thranduil se leva de son siège et héla son peuple :
« — Me voilà, elfes de la Tere du Milieu ! Puissions-nous célébrer ce soir la création d'un nouveau royaume elfique, sous le règne de mon fils, le prince Legolas. »
Il leva son verre.
« — A l'Ithilien! »
Le reste de la foule l'imita et porta un toast.
« — Et puis aussi pour faire une aparté et reconnaitre le courage face au Mal. A Dame Miredhel qui a abbatu le dragon Anglachur d'un seul coup. »
Un rapide murmure parcourut l'assemblée d'elfes et ceux-ci levèrent leurs regards. Thranduil demanda à Miredhel de s'approcher de son siège et il lui offrit une petite dague en argent muni de gemmes vertes et blanches. Elle inclina la tête devant le roi, mais celui-ci leva son menton et embrassa sa joue.
« — Merci d'avoir sauvé mon fils. », lui murmura-t-il.
Elle retourna à sa place en rougissant. Parmi les hôtes, elle pouvait voir son frère, Belegil, et Sulindal, et tous avaient l'air incroyabliement fiers et ravis. Elle ne les avait entrevus qu'un bref moment depuis son retour et elle avait hâte de leur racontrer son récit, et le leur depuis qu'ils s'étaient séparés. Elle se tourna vers Legolas en plaçant sa dague devant lui sur la table.
Il lui sourit et feint un air sérieux.
« — Maintenant, vous ne devriez plus craindre les ombres, ma dame.
— Vraiment ? , répondit-elle en le regardant avec curiosité.
— Non. », dit-il en dégainant sa dague avec un certain ravissement.
Elle se mit à rire et prit la dague de sa main. Sa lame brillante reluisait à la lumière des torches.
« — Comme c'est parfait que votre père m'ait offert une lame, alors que j'ai perdu l'ancienne dans les griffes du dragon »
Elle s'interrompit et l'admira.
« — Seulement mon ancienne arme n'était pas aussi magnifique que celle-ci.
— Mon père allait vous offrir un bracelet mais j'ai pensé qu'une guerrière comme vous préfèrerait plus une arme , admit Legolas.
— Etait-ce un joli bracelet ?, demanda Miredhel, feignant d'être un peu attristée.
— Magnifique ! Mithril blanc, fines gemmes blanches incrustés partout. »
Il lui fit un clin d'oeil.
« —Vous l'auriez détesté !
— Ca a l'air effectivement immonde. », dit sèchement Miredhel.
Legolas prit sa main dans la sienne.
— Miredhel, avec votre apparence ce soir, je suis certain qu'il y aura file d'elfes qui voudront vous offrir de tels bijoux. », dit-il en riant, et tandis qu"il parlait, la nourriture commençait à être distribuée sur des plateaux et dans des bols en argent.
De nombreux elfes avaient recommencé à chanter et à jouer de la harpe, la musique la plus entraînante au monde. Les paroles lui réjouissèrent le coeur, elle ne put s'empêcher de rire avec lui.
