Bonjour, bonjour !
Je sais que vous ne me laissez pas de review, mais j'ai accès aux statistiques et je vois que vous êtes de plus en plus nombreux à lire et ça me fait très plaisir ^^
DISCLAMER : L'univers et les personnages ne m'appartiennent, malheureusement, pas.
Bonne lecture ! ^^
– Chapitre 21 – « Le casse-tête de Tsuranga », Partie 1
Une planète poubelle ! Son amie avait toujours de ces idées… Et son amie lui avait aussi dit qu'elle détectait ce qu'elle cherchait en quelques minutes. Mais non… Cela faisait maintenant des heures que la femme enceinte attendait dans sa chambre le retour du Docteur et de ses compagnons.
– Non, c'était génial. Mais là, je dis juste aiguille, botte de foin, entendit-elle alors qu'elle s'approchait de la porte d'entrée du TARDIS.
– Oui, vous avez peut-être raison, marmonna le Docteur.
- Surprendre ! s'écria Missy en sortant brièvement de derrière la porte.
Le Docteur sursauta et fit tomber sa lampe de poche dans les décombres. Missy laissa éviter un rire. Elle s'adossa contre les portes closes du TARDIS et croisa les bras sur son ventre bien rond. Maintenant, la grossesse était si avancée qu'elle avait de plus en plus de mal à se mouvoir. Elle qui aimait sa condition féminine justement parce qu'elle pouvait bouger avec rapidité et souplesse… C'était si irritant. Mais bientôt, elle serait libérée. Il ne lui restait plus que deux mois. Deux petits mois.
– Vous m'avez fait peur ! lui reproche la blonde.
– Qui casse l'ambiance, maintenant ? se moqua Missy.
– Vous devez retourner vous coucher, ordonna le Docteur.
– Vous deviez être plus rapide.
– Non, la dernière fois, j'ai mis plus d'un mois avant de trouver ce que je cherchais, comme je viens de leur dire.
Le Docteur se baissa pour ramasser sa lampe de poche, mais elle l'avait vite perdu de vue. Comment se faisait-il qu'elle ait déjà été engloutie par les déchets ?!
– Affiliant… soupira Missy en hochant négativement la tête.
Il y a coupé un fort « bip ».
– Docteur ! appela Graham. J'ai trouvé quelque chose de choisi.
– Restez là, ordonna le Docteur à Missy avant de se précipiter vers l'ancien conducteur de bus, suivi de près par Ryan et Yaz.
« Je n'ai pas mon mot à dire ? » interrogea la rousse.
« Non, pas question tant qu'on ne sait pas ce que c'est. C'est une planète poubelle, vous devriez même pas être dehors, rentrez. »
« Alors ne me forcez pas à venir vous voir. »
Le Docteur se pencha, dégagea la place et ouvrit une sorte de mallette. Son visage se décomposa immédiatement lorsqu'elle vit les voyants rouges.
– J'suis désolée, murmura-t-elle.
– Vous avez trouvé quoi ? questionna Yaz.
« Mademoiselle ! Mettez-vous à l'abri ! »
« Docteur, qu'est-ce qui se passe ? »
« Je suis vraiment désolé… »
« Docteur ! »
« Une mine sonique. Rentrez. »
– Que personne ne bouge, ordonna-t-elle aux autres.
Elle utilise son tournevis sonique.
« Docteur, venez avec moi. »
« Non, c'est trop tard pour moi. »
« Docteur… »
« S'il vous plaît, rentrez , » la supplia Dottie.
Missy attrape la poignée des portes d'entrée du TARDIS. Mais elle ne voulait pas abandonner la mère de son enfant. Elle devait le faire. Au moins pour leur fille.
– Oh… si j'arrive à mettre un verrou temporel dessus… Non, ça marchera pas, j'ai pas assez de temps. C'était du camouflage. Mais pourquoi ?! Si quelqu'un a voulu faire une blague, elle n'était vraiment pas drôle ! s'agaça le Docteur C'est une mine sonique. Et le compte à rebours est lancé. Missy, vous êtes rentrée, j'espère ! ajouta-t-elle sans prendre le temps de se retourner.
Missy ouvrit la porte du TARDIS et rentra sans pour autant réussir à se résoudre à les refermer.
– Sur combien de temps ? Graham s'inquiéta.
– Trois… deux…
Missy referma vite les portes du TARDIS alors qu'elle sentit le souffle de l'explosion venant de l'extérieur et remuer dans tous les sens le TARDIS. La dernière a choisi dont elle se souvint, fut d'être projetée contre la console, son dos percutant et se cambrant contre la colonne.
« Théta ! J'ai besoin d'un Docteur, » gémit-elle intérieurement.
C'était si douloureux. Sa tête. Fils corps. Ses cœurs. Ses jambes. Ses soutiens-gorge. Ses côtes. Fils abdomen. Fils dos. Tout lui semblait si douloureux. Elle allait mourir. Elle était en train de mourir. Elle le sentait. Ou peut-être était-elle déjà morte ? Non, elle ne pouvait pas l'être. Elle se sentait trop mal pour ça. Mais ne devrait-elle pas être morte ? Où était-elle ?
Et Missy ? Où était Missy ? Dans le TARDIS, n'est-ce pas ? Alors cela voulait dire qu'elle-même était dans le TARDIS, non ? Non, elle n'était pas dans le TARDIS. Pourquoi n'y était-elle pas ?
Elle se redressa vivement, trop vivement pour sa tête. Ses yeux étaient ouverts. Quand les avaient-elle ouvertes ? Peu importe. C'était douloureux. C'était trop douloureux. Et si lumineux. Tout était blanc et lumineux autour d'elle. Elle s'entend pousser un gémissement.
– Ça va. Vous êtes en sécurité… Votre corps a besoin de temps pour se remettre en marche, entend-elle.
Le visage d'un homme devant elle. Qui était cet homme ? Elle ne le connaissait pas.
– Vous pourriez me dire où est votre mini-puce ? J'arrive pas à la trouver.
Puis un autre visage inconnu. Une jeune femme. Les voix lui semblaient si floues, si déformées. C'était comme si on lui parlait alors que ses conduits auditifs étaient obstrués.
– Où est-ce qu'on est ? Où est Missy ?
– On est à l'hôpital, lui a expliqué Graham. On vient de nous arriver ici. Vous êtes la dernière à vous réveiller.
– Mademoiselle…
– Qui est Missy ? interrogea le médecin.
Le Docteur sentit ses cœurs se serrer. Pourquoi ignorait-il qui était Missy ?
Graham, qui était celui qui semblait être en meilleur état pour une raison qu'elle ne s'avançait pas vers elle, le temps que le médecin féminin s'occupait de Yaz et qui semblait se prospèrer de ne pas avoir fait d'erreurs sur des puces.
– Ils disent qu'ils ont pas retrouvé Missy, murmura-t-il en prenant le plus de précautions possibles. Ils nous ont juste trouvé tous les quatre sur la planète poubelle. Je leur ai demandé s'ils avaient trouvé une cabine de police bleue et ils ont dit qu'ils en avaient trouvé une, couchée sur le flanc, mais qui semblait intacte. Je pense qu'elle va bien, elle a dû rentrer à temps dans le TARDIS et pas être touchée par la mine sonique, la rassura-t-il.
– Si le… TARDIS était bien couché, alors ça veut dire qu'il a quand-même pris un coup et même si Missy est à l'intérieur, elle sera sûrement dans un meilleur état que le mien, mais je suis pas sûre qu' 'elle ira donc bien. Les secousses dues à une explosion peuvent être violentes et peut-être que le TARDIS a reçu un traumatisme interne.
Elle essaya de se lever mais fut interrompue dans son geste. Une prise forte sur ses épaules la força à se rallonger.
– Non, insista-t-elle en se débattant faiblement.
Elle était paniquée. Elle voulait juste retrouver Missy. Elle en avait besoin. Elle devait la retrouver. Elle devait retrouver leur bébé. Elle devait savoir si Missy allait bien. Mais la prise de Graham était plus forte que prévue. Pourquoi se sentait-il si bien, alors qu'elle se sentait si mal ? Lui aussi était juste devant la mine sonique. Biologie humaine ! Elle avait une biologie de Seigneur du Temps ! Ils n'avaient rien pour la soigner correctement ici ! Finalement, peut-être que c'était une bonne chose que Missy ne soit pas là. S'ils avaient essayé de la soigner avec le mauvais matériel, elle en serait peut-être morte, surtout dans son état.
Le jour de sa rencontre avec Grace, la chirurgienne cardiaque, le Docteur avait reçu une balle dans le cœur et on l'avait conduit à l'hôpital alors qu'il aurait pu se soigner seul. Mais non, les humains avaient essayé de faire comme ils le voulaient avec leurs connaissances et Grace l'avaient tué sur sa table d'opération. Dottie se souviendra toujours de sa douleur alors qu'elle se régénérera dans une salle d'autopsie.
Pourtant, elle n'était pas rassurée par le fait de laisser Missy toute seule. Graham fit une pression rassurante sur l'épaule du Docteur. Son visage était plein de compassion.
– On ne doit pas perdre espoir, dit-il. On va la retrouver. Je ne suis pas réveillé depuis bien longtemps, mais on devrait sans doute pouvoir refaire demi-tour.
– Non, faire demi-tour est impossible, nia le médecin en scannant les bras du Docteur avec une tablette transparente recouverte de dessins bleus inconnus et incompréhensibles pour elle.
Flou. Sa tête était douloureuse. Elle entendait siffler.
Mademoiselle. Pas demi-tour.
– Prenez votre temps, lui conseilla le médecin, alors que Graham essayait de l'entraîner un peu plus loin pour lui expliquer la situation de la femme enceinte.
– Non… Missy… murmura la blonde.
Une douleur fulgurante dans tout son corps. Sa vision commençait à s'obscurcir. Elle tombe violemment par terre. Sa douleur semble se décupler immédiatement. Deux paires de mains s'affairèrent à l'aider à se relever.
– Peu importe, en fait… J'vais la difficulté et vérifier moi-même, dit-elle en se pertinente une nouvelle fois avec.
Un pas… tremblant, glissant. Un second, légèrement plus assuré. Elle sentait qu'elle était sur le point de tomber d'une minute à l'autre, mais ça n'avait aucune importance. Seule Missy en avait. Elle devait la retrouver.
– Allez, tout le monde… On s'en va ! lança-t-elle à ses compagnons.
Visiblement, elle n'avait pas écouté ou entendu le médecin qui avait assuré qu'ils ne pouvaient pas faire demi-tour.
- Il ! Revenez ! tenta le médecin.
Une porte.
– Désolée. Je cherche la sortie, murmura le Docteur en réalisant que trois personnes inconnues se distinguèrent derrière la porte maintenant ouverte.
Missy n'était assurément pas là.
– L'indicateur à l'extérieur dit qu'il ne faut pas déranger la Générale Ciceron, fit un jeune homme blanc de manière assez mécanique.
Même à moitié dans les vapes, le Docteur a pu reconnaître un robot.
– Écoutez, désolé, on est pas très forts pour dénicher les indicateurs, précisa Graham en tenté de supporter le Docteur du mieux qu'il le pouvait avec l'aide de Yaz pour lui éviter de refaire une chute.
Il était sûr qu'elle n'abandonnerait pas tant qu'elle n'aurait pas fait faire marche arrière à ce vaisseau spatial.
– Générale Cicéron ? Eve Cicéron de la Galaxie Cubain ? La neuropilote ? murmura la blonde, toujours un peu dans le brouillard, les sourcils froncés.
Dans d'autres circonstances, elle se serait émerveillée de rencontrer une telle personne. Bon, peut-être pas émerveillée. Après tout, elle était militaire. Et elle n'avait jamais aimé les militaires. Mais elle connaissait les faits d'armes de la Générale et elle savait qu'elle était habile au pilotage et en stratégie, mais qu'elle n'avait jamais eu directement du sang sur les mains, surtout si elle pouvait l'éviter.
– Oh, Seigneur, maugréa un autre homme à la peau sombre.
– On vous mentionne dans le Livre des Célébrants. Vous avez aidé à vaincre l'armée des Aarons à la bataille de Durkeit, se rappela le Docteur, alors qu'un nouveau mal de crâne la prit.
– Il n'y avait pas que moi, là-bas, se défendit Eve Cicéron avec modestie. Je vous présente mon frère, Durkas, et mon consort, Ronan.
– Et par consort, elle veut dire clone, drone, androïde. Ça se voit aux cheveux, fit le frère avec mépris.
« J'en étais sûre, » se réjouit intérieurement le Docteur.
Non, elle devait se concentrer sur Missy et le TARDIS. Elle ne pouvait pas se permettre de s'éparpiller à nouveau.
– Durkas, la réprimanda sa sœur. Et vous êtes qui ? interrogea-t-elle avec un sourire vers le Docteur.
– Je suis le Docteur, se présente-t-elle.
La neuropilote se leva et se plaça devant la Dame du Temps.
– Attendez, j'ai déjà entendu ce nom. Vous n'êtes pas dans le Livre des Célébrants, vous aussi ? Y a pas tout un chapitre sur vous ?
– Moi ? Non, c'est un nom très particulièrement… asura la Dame du Temps.
« … ou pas », songea-t-elle.
– Enfin, bref, reprit-elle. Super débat. On doit y aller.
Le Docteur se dirigea à nouveau vers la porte. Elle ne pouvait pas se laisser trop distraire. Elle devait retrouver Missy. Mais à peine eut-elle franchie la porte qu'elle voulut faire une petite modification. Elle ne pouvait pas s'en empêcher. C'était trop fort, malgré son inquiétude croissante. Elle se laissait distraire.
– Je dirais que c'était plus un volume… qu'un chapitre. Juste pour info.
– Ça fait un peu mal. Aah ! Ça fait vraiment un peu mal, s'agaça le Docteur. Pourquoi y a pas d'indications, ici ?
– Docteur, appela Graham.
– Oui ?
– Missy était loin de la mine sonique, en sécurité, ya pas de raison pour qu'elle soit dans un pire état que vous, lança Yaz, continuant de soutenir son amie.
– Non, je veux la retrouver. Ce n'est qu'à ce moment-là que je saurais qu'elle va vraiment bien… et que le bébé va bien. Elle en est presque à son terme. C'est dangereux. On devait aller sur Gallifrey tout de suite.
Graham se mit face au Docteur et planta son regard dans le sien.
– Hey, Doc, Missy va bien, ok ?
– Comment pouvez-vous être sûr ?
– Parce que vous nous avez dit que le TARDIS était l'endroit le plus sûr de tout l'Univers, le plus résistant, que rien ne pouvait jamais franchir ses portes. Et Missy et vous, vous arrêtez pas de dire que vous êtes une espèce télépathique qui peut sentir chacun de ses membres.
– Ouais, vous devriez pouvoir la localiser ou un truc comme ça, approuvé Ryan.
Le Docteur hocha la tête et plaça ses mains sur ses tempes pour se loger sur Missy. Son visage. Ses yeux verts. Ses cheveux roux. Son ventre rond visible sous la grande robe chemise. Ses remarques caustiques. Sa folie. Fils assurance. Fils d'instinct maternel. Elle pouvait sentir sa présence quelque part dans l'Univers, dans la même temporalité. Elle était toujours sur la planète poubelle, dans le TARDIS. Oui, elle pouvait sentir Missy et le TARDIS. Mais la Dame du Temps aux cheveux roux était inconsciente. Vivante, ainsi que leur bébé, mais inconsciente.
– Je la sens, mais avec les problèmes liés à sa grossesse, tout pourrait lui arriver ! lâcha le Docteur alors qu'un sentiment de désespoir étreignait ses cœurs.
– Quels problèmes ? Graham s'inquiéta immédiatement en arrêtant le Docteur dans sa course folle.
Elle échangea un bref regard avec Yaz qui baissa les yeux. Oui, elle ne s'était pas attribuée qu'à elle. Et visiblement, Missy ne s'était pas désignée à personne malgré sa proximité avec l'ancien chauffeur de bus. Pourquoi ? Peut-être pour la même raison qu'elle-même ? Peut-être qu'elle ne voulait pas y penser ? En tous cas, elles y étaient parvenues ces dernières semaines. Le TARDIS ne les avait emmenés que dans de calmes excursions, probablement parce qu'elle savait déjà…
– Du stress, et ça accélère sa grossesse, vous le savez déjà, se contenta-t-elle de répondre en reprenant sa course.
– Oui, mais ya quelque chose de plus qu'on sait pas, pas vrai ?
Graham attrape les bras de Yaz. Il avait bien vu le regard qu'elles avaient échangé. Mais en prévention Yaz de soutenir le Docteur, cette dernière s'étala par terre, habituée à bénéficier d'un soutien. Elle poussa un juron dans sa langue natale, trop mal en point pour réussir à parler la même langue que ses compagnons.
– Désolé, Doc, murmura Graham.
Il se pencha avec Yaz pour aider le Docteur à se relever.
– C'est un peu comme une éclampsie pour nous, expliqua l'agent de police. Si Missy n'accouche pas dans les bonnes conditions et selon un processus bien défini, et, apparemment, avec une technologie gallifreyenne très complexe, alors elle risque de mourir.
– Oh, une nouvelle porte, se réjouit le Docteur, déjà prête à y découvrir la sortie, en l'ouvrant, ne provoque même pas le temps à Graham et Ryan de réagir plus que par un faible « non ». Désolée, on cherche quelque chose, répéta-t-elle en approchant d'un nouveau patient. Faut vraiment que quelqu'un refasse la signalétique de ce bâtiment. Je le ferais bien moi-même, mais… Aaaaah ! gémit-elle à nouveau. Mon hectorate me fait mal. Je la sens, elle se remet en place. C'est bon signe, mais c'est douloureux.
– Oh, vous êtes les victimes de la mine sonique ? Oh, ça m'a l'air sérieux. Comment vous vous présentez ? interrogea le jeune homme allongé.
– Ramollis, a répondu Ryan. Vous êtes là pour quoi ?
L'homme soulève la couverture pour laisser voir un ventre aussi rond que celui que Missy arborait.
– J'suis enceint, répondu-il avec un air ennuyé.
– Ben, ça alors. Jusqu'aux dents, remarque Yaz, étonnée.
– Et vous êtes prêt à l'expulser, remarquez que le Docteur en se souvenant que Missy était également prête à accoucher dans peu de temps.
– Comment ça vous est arrivé ? Graham s'intéresse.
– J'étais en vacances, j'ai rencontré une personne et j'ai pas pris mes précautions. Quel idiot.
– Et donc, c'était ya neuf mois.
– Ben non, la semaine dernière.
– La semaine dernière ? s'étonna l'agent de police.
– Vous êtes un Giftien ? La gestation des mâles dure une semaine. Très intense.
– Ouais, j'ai l'impression que ça dure depuis une éternité. J'suis en retard d'un jour. Ils provoquent l'accouchement sur Rhésus I. Sinon… ce serait bon ni pour le bébé, ni pour moi… leur apprit l'homme.
Dottie sentit ses cœurs se serrer encore plus si c'était possible. Mademoiselle. Cet homme la ramenait si violemment à Missy qui devait mettre au monde leur bébé sur Gallifrey. La situation de cet homme la ramenait inexorablement vers Missy. Elle devait la retrouver. Et vite. Elle devait la retrouver.
Elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle.
– Ah, vous êtes là. Vous ne pouvez pas continuer de perturber tous les autres patients. Astos ! Je les ai retrouvés ! Dans la chambre 2 ! fit la jeune médecin.
– Nous, on va partir d'ici. Mais on pensera à vous. Mon amie aussi est enceinte et elle va pas tarder à accoucher non plus, alors on doit vite retourner sur notre planète, expliqua le Docteur.
– Comment ça « partir d'ici » ? Comment allez-vous faire ? interrogea le Giftien, perplexe.
– Je comprends pas.
– C'est ce qu'on veut vous expliquer depuis votre arrivée, interrompre le médecin qu'elle avait vu en premier.
– Oui, oui, en effet, murmura la blonde. Les vibrations ! J'étais trop concentrée sur moi-même. J'ai pas remarqué les vibrations ! s'énerva-t-elle en se peut tomber au sol paumes contre celui-ci justement pour écouter les vibrations.
Des vibrations de moteurs.
– On essayait simplement de vous ménager, expliqua le médecin en se penchant vers elle.
– On n'est pas dans un hôpital. On est sur un vaisseau, soupira-t-elle avec douleur.
– C'est pour ça que j'avais proposé de faire demi-tour, a commencé Graham. Mais selon le docteur Astos, on peut pas faire ça.
Non ! Mademoiselle !
Le Docteur se relève vivement.
– La salle de commande ! Je veux la voir ! Maintenant ! ordonna-t-elle.
Pourquoi fallait-il que le Docteur la mette toujours dans les pires situations aux pires moments ?
L'explosion du TARDIS et la chute spatiale n'avaient pas été suffisantes pour le Docteur ! Il fallait en plus faire sauter une mine sonique alors qu'elle n'était plus très loin de son terme !
Missy gémit en ouvrant les yeux. Elle était allongée contre l'une des paroisses du TARDIS. Contre un mur, si elle en jugeait par les formes hexagonales sous elle.
– Je vais la tuer, maugréa-t-elle en songeant au Docteur.
Elle se redressa avec lenteur. Son abdomen et son dos lui opéreront mal. C'était sûrement dû à sa chute. Et peut-être que les contractions de Talphao la reprenaient. Ce ne serait pas surprenant compte-tenu de ce qu'elle venait de vivre. Tout était sombre. Elle palpa ses poches pour chercher son stylo sonique, mais ne le trouve pas.
Le TARDIS devait être blessé car il dégageait de la fumée, du moins, c'était l'odeur qu'elle sentait. Elle tâtonne dans le noir à la recherche de son stylo sonique. Il ne devait pas être bien loin !
Grrr ! Il était loin ! Il lui fallut de nombreuses minutes avant de le retrouver, malheureusement, cela ne servait plus à rien car il ne semblait plus fonctionner.
Ne jamais faire confiance à un sonique – qu'il soit stylo ou tournevis – créé sur Terre avec des matériaux exclusivement terriens ! Peut-être était-ce pour cette raison que celui du Docteur ne fonctionnait pas aussi bien que d'habitude. Elle devrait chanter à lui dire d'y faire apporter des modifications par le TARDIS.
Missy se relève, décident de mettre de côté ses douleurs, ses difficultés à respirer et ses remarques incisives sur le Docteur. Elle se dirigea en plissant les yeux jusqu'à ce qui lui semblait être le sol qui se présentait maintenant parallèlement à son corps et plus perpendiculairement. Elle devait atteindre les consoles pour remettre le TARDIS droit.
Mais où trouver les consoles ?
Plus important, comment les atteindre ? Les salles de commandes étaient toujours si grandes…
Elle sauta une première fois pour tenter d'évaluer sa marche de manœuvre et réattérit lourdement sur le mur, se faisant à nouveau mal.
Elle gémit, jura et dit :
– Docteur, je vais vous tuer, si vous n'êtes pas déjà morte !
– Madame, vous ne pouvez pas faire demi-tour, répéta Astos en la suivante, alors qu'elle ouvrait les portes de la salle de commande.
– Je vous ai déjà dit de pas m'appeler « Madame ».
– Peut-être que si je connaissais votre nom, ce serait plus facile.
– Je suis le Docteur.
– Vraiment ?
– Oui. Où est l'équipage ? interrogea la blonde, se trainant toujours, une main sur les côtes.
– Le pilotage est automatique. Nous ne sommes que deux médecins, Mabli et moi. Toute la trajectoire est programmée depuis la plateforme de Tsuranga jusqu'à Rhésus I.
– Commentaire sur lui fait faire demi-tour ?
– On ne peut pas. La trajectoire est établie à distance et verrouillée. L'équipage n'a pas la possibilité de la déverrouiller.
Elle le piraterait, ce vaisseau, mais elle allait retourner auprès de Missy !
- Ah oui ? C'est ce qu'on va voir.
Le Docteur sort son tournevis sonique et le pointa sur une colonne au centre de la pièce.
- Non. Si vous interférez avec le système, ils penseront qu'on a été victimes d'un acte hostile ou de piraterie et ils feront exploser le vaisseau.
– Mais je ne suis pas hostile ! s'exclame le Docteur avec désespoir.
– Si, vous l'êtes !
Pourquoi ne pouvait-on pas la laisser retourner voir Missy ? Il était médecin, il devait bien comprendre que si une personne était en danger, il fallait aller l'aider !
– Mon amie d'enfance se trouve dans mon TARDIS, mon vaisseau spatial qui est peut-être en mauvais état et qui pourrait la tuer. Elle est enceinte et a eu de gros problèmes durant sa grossesse qui peuvent la tuer lors de l'accouchement. Et peut-être que la déflagration de la mine sonique a pu prévenir le travail !
– Je suis désolé pour votre amie, mais si tel est le cas, nous ne pouvons pas retourner la voir. Nous sommes à quatre jours de vol, Docteur. Même à pleine puissance, vous ne pourrez jamais y arriver à temps. Je suis vraiment désolé, répéta-t-il.
– Non… souffla la blonde.
Une nouvelle fois, elle se laissa glisser au sol. Non, elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas revivre ça. L'Univers n'avait pas le droit de lui faire subir ça. Il n'avait pas le droit ! Elle avait déjà tellement fait pour lui. Pourquoi continuait-il de lui faire ça ? Elle n'aurait pas dû se régénérer. Elle le savait pourtant. Elle savait que malgré tout ce qu'elle faisait, l'Univers continuait de lui crier : « Passe ton tour, peut-être une autre fois. »
Elle agrippa ses cheveux dans ses mains. Elle avait l'impression qu'elle pourrait se les arracher d'un moment à l'autre. Missy n'avait pas le droit de l'abandonner. Mais serait-ce simplement un choix ? Et la Mort ?! Et si elle demandait à la Mort ? Si elle trouve un moyen de la contacter… Non, mauvais plan. Elle ne savait comment elle était supposée faire une chose pareille et, de toute manière, ce serait probablement plus dangereux qu'autre chose. Non, pas dangereux, c'était une bonne façon de gagner du temps ! Mais elle ne savait pas commenter la contacter. Elle était sûre qu'à une époque, elle avait su le faire. Missy le lui avait dit lorsqu'elle lui avait expliqué précisément ce qui s'était passé sur Perfugium.
– Réfléchis, Docteur. Allez les neurones. Tu peux pas te laisser abattre, tu dois trouver une solution pour la sauver, murmura-t-elle en tapotant ses tempes de ses doigts.
– Docteur ? appela Astos.
– Chut, je réfléchis.
– Je vois bien mais…
– Chut, j'ai dit. On peut envoyer un message à Rhésus I pour informer du changement de cap ?
– Non, je ne peux pas.
– Vous n'avez pas le moindre moyen de communication avec eux ?
Sur quoi était-elle tombée ?! Un vaisseau programmé sans aucune chance de faire le moindre accroc ! Et un vaisseau incapable de communiquer avec sa propre planète ! Aucun moyen de communication ! Quel vaisseau pouvait être ainsi ?! Quelles personnes pourraient utiliser ce genre de vaisseaux spatiaux ?!
– Il y a bien des messages d'alerte qu'ils envoient s'ils détectent un problème mais…
– Ce sera suffisant si j'arrive à extrapoler le système, affirme la blonde.
– Il y aura toujours quatre jours de voyage. Votre amie aura accouché d'ici-là et il y a des patients qui doivent se faire soigner en urgence sur Rhésus I. Vous ne pouvez rien faire, Docteur.
– Vous ne vous inquiétez pas. Mon TARDIS peut voyager encore plus vite que votre choix. Dès qu'on sera de retour sur la planète poubelle, je vous téléporte tous sur Rhésus I.
C'était douloureux et difficile, mais… Missy se relève tout de même.
Elle pourrait vraiment tuer le Docteur ! Aurait-elle été dans un meilleur état si elle était restée dehors ? Une mine sonique pouvait être violente.
Violente !
Ils étaient juste devant !
Sans réfléchir, Missy se précipita vers ce qu'elle espérait être les portes du TARDIS, les ouvrit et dut se mettre à quatre pattes pour sortir du vaisseau. Lorsqu'elle fut sortie, elle coupa l'assurance que le TARDIS dégageait de la fumée, vu celle qui s'échappait des portes ouvertes.
Au comble de l'horreur, elle vit qu'il n'y avait aucun corps dehors. Pourtant, elle était sûre que les mines soniques ne désintégraient pas les corps.
Elle avança un peu plus dans les gravats, chaque nouveau pas déclenchant une nouvelle douleur à l'abdomen et dans le bas de son dos. Sa chute sur la colonne du TARDIS avait vraiment laissé des séquelles. Dès qu'elle aurait redressé le TARDIS, fait quelques vérifications, elle prendrait un anti-douleur pour faire passer celles-ci.
– Vous devez arrêter de trafiquer ce vaisseau. Ils vont finir par s'inquiéter et nous faire exploser, la prévint Astos.
– Hors de question. J'ai presque fini.
Elle utilise son tournevis sonique sur les fils dénudés.
– Et le voyage vers Rhésus I est presque fini aussi. Docteur, il y a des gens qui ont besoin d'aller en urgence. Attendez encore quelques jours.
– Missy sera probablement morte d'ici-là !
Elle n'arrivait plus à parler sans crier en ce moment. Ce médecin ne s'applique pas. Il était hors de question qu'elle reprenne son amie et un enfant. Et si pour cela, elle devrait piloter le vaisseau en faisant des slalomes pour éviter les bombes qu'on lui lancerait, elle le ferait.
– Docteur, ne me forcez pas à me montrer si dur, je déteste ça.
– Alors les fêtes pas.
– Votre amie n'a aucune chance de s'en sortir, que ce soit en faisant demi-tour maintenant ou en finissant le voyage jusqu'à Rhésus I. Mes autres patients comptent sur moi aussi. Je dois les sauver. Je ne veux pas avoir à faire le choix entre votre amie et mes autres patients, mais en toute logique vous savez exactement ce que nous devons faire.
– Mais je l'accepte pas !
Une espèce de sonnerie emplit l'air.
– Message envoyé, sourit le Docteur.
Elle se relève vivement.
– Je ne vous laisserais pas faire demi-tour, la prévint Astos.
Mais elle n'écoutait plus. Ses pensées tournées vers Missy et vers une carte qui indiquait qu'un point rouge s'approchait du vaisseau. Soit, c'était déjà les bombes qui arrivaient et dans ce cas, elle devait faire vite, soit, c'était un problème encore pire.
– C'est quoi ça ? interrogea-t-elle.
Il y a coupé un bruit violent qui retient dans les conduits du vaisseau.
– Probablement un fragment d'astéroïde.
Une alarme se déclencha alors.
Graham, Ryan et Yaz attendaient à l'extérieur dans un couloir. Ils avaient perdu de vue le Docteur, ce qui ne rendait que la situation encore plus agaçante et préoccupante. Graham passe une main sur son visage.
– Qu'est-ce que vous croyez qu'il est arrivé à Missy ? murmura-t-il.
– Quand on les a rencontrées, elles étaient en train de se régénérer. Elles peuvent pas mourir. Grâce à cette chose, l'énergie régénératrice, alors tout va bien se passer pour Missy, tente de le rassurer Ryan.
C'était le mieux qu'il pouvait faire car il n'avait pas encore totalement fait la paix avec son grand-père par alliance et qu'il n'avait jamais eu à réconforter personne. Donc lorsqu'il vit Yaz secouer la tête et s'apprêter à dire quelque chose qui contredirait ses propos, il lui fit un discret non de la tête. Graham n'avait rien vu, il fixait ses pieds.
– Le Docteur va faire tout ce qui en son possible pour la retrouver et faire en sorte qu'elle aille bien, a finalement répondu Yaz.
Mais cela n'améliore pas l'humeur de Graham.
Elle avait beau fouiller les décombres, elle ne trouvait rien. Il était grand temps de passer à autre chose, ses mains commençaient à sentir mauvais. Elle se plaça de nouveau face au TARDIS et pencha la tête sur le côté. Même si le poids du TARDIS était amoindri, elle ne pourrait pas redresser la cabine de l'extérieur. Il ne restait plus qu'à rentrer de nouveau, ce qu'elle fit, en se remettant à quatre pattes.
La lumière était aussi inexistante à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elle marcha jusqu'à ce qui lui semblaient être les commandes et sauta à nouveau.
Mauvaise grossesse ! Elle était trop lourde !
Pourtant, elle réessaya, et ce, jusqu'à ce que ses pieds ne permettent presque plus la supporter et qu'elle commence à sentir un liquide glisser le long de ses jambes. Un liquide, qui, dans sa panique, son énervement et son besoin de retrouver le Docteur, elle attribue à la transpiration. Après tout, elle était déjà dégoulinante de transpiration.
Mais, au moins, elle réussit à atteindre les commandes et à redresser le TARDIS, ce qui la refit tomber par terre avec perte et fracas. Étant seule, elle se permet de pousser un grand cri de douleur. Elle passe une main sur ses rênes et l'autre sur son ventre rond et se dirige vers les commandes. Elle était de plus en plus lente, de plus en plus en sueur et tous ses efforts et les effets de la mine sonique n'aidaient pas à calmer la douleur. Elle appuya sur un bouton et deux pilules blanches sortirent. Elle les prit, attendit une minute, secoua la tête et fit quelques opérations pour éjecter la fumée du vaisseau. Une fois cela fait, elle utilise les commandes télépathiques du TARDIS pour localiser le Docteur.
– Rupture bouclier, lut Dottie. Non, attendez, reconfiguration. Réparation effectuée, mais quelque chose a réussi à passer le bouclier.
Astos hocha négativement la tête. Cela était impossible à sa connaissance. Un autre bruit retenu tout autour d'eux… peut-être même au-dessus d'eux.
Le Docteur devait obligatoirement garder ce vaisseau en vie pour retrouver Missy.
– J'vais vérifier le système.
Elle sort son stéthoscope et écoute les cloisons.
– Y a quelque chose dans les boucliers, murmura-t-elle.
– Je suis sûr que c'est rien.
– Vous mentez mal, Astos, le prévint la Dame du Temps.
– Retournez dans votre chambre, Docteur.
– C'était une salle de soins, pas une chambre. Parlez-moi de la structure du vaisseau. Et faîtes vite si possible, ordonna-t-elle alors que le médecin la conduisait à un plan du vaisseau.
Si en plus, le vaisseau avait un problème, elle ne causait pas cher de la survie de Missy.
– Coupe circulaire qui dessert tout le vaisseau. Zone de diagnostic au centre. Et sur les côtés, trois chambres et un bloc d'urgence. On peut procéder à des interventions mineures, mais notre boulot c'est de maintenir les gens en vie jusqu'à Rhésus I qui est mieux équipé, expliqua-t-il.
– Qu'est-ce qui est prévu pour l'évacuation ?
– Deux capsules bâbord et tribord. Cinq personnes par capsule maximum, ce qui est assez inquiet vu que nous sommes dix et peut-être même onze avant la fin du trajet.
Le Docteur sentit ses cœurs se serrer à nouveau. Elle ne devait pas penser à ça. D'abord, comprendre ce qui s'était passé. D'abord, écarter tout danger.
– Ce vaisseau a été conçu pour effectuer 100 000 missions. Il est robuste et peut encaisser beaucoup.
– Vous essayez de rassurer qui, là ? Moi ou vous-même ? lança le Docteur, acerbe.
Elle commençait à ne plus pouvoir supporter cet endroit et ce médecin. Son inquiétude pour Missy et leur fille était trop grande, elle n'arrivait qu'à penser à elles.
Les lumières faiblirent.
« Alerte intrusion », prévint l'ordinateur.
– Dans la capsule bâbord, comprit le Docteur.
– C'est impossible…
– Y a-t-il une radio dans la capsule ?
Astos appuya sur un bouton pour actionner la radio. Mais seuls des grésillements et des bruitages survinrent. Rien de bien distinct.
– Il veut entrer dans le vaisseau en passant par la capsule, lance la Dame du Temps. Vous connaissez cette zone ? Ça pourrait être quoi ? Ouah ! Ce truc bouge vachement vite. Il se déplace de bâbord à tribord.
– La zone à tribord est déconnectée. Je ne peux avoir aucune info.
– On va devoir y aller.
Astos resta muet quelques secondes. Il avait besoin de réfléchir un peu. Mais le temps manquait. S'il y avait un danger, alors il devait aller voir.
– D'accord, accepte-t-il. Vous allez à bâbord, moi à tribord.
– Non, non, non, trop dangereux. Vous allez à bâbord, moi à tribord.
– C'est moi qui commande ici, c'est mon vaisseau et vous êtes ma patiente. Vous êtes sous ma responsabilité comme tous les autres ici. Vous n'êtes pas encore tout à fait guérie et vous souffrez encore. Je vais aller à tribord et vous, vous irez à bâbord.
– Pas de question. Je suis plus résistant que vous. Si je ne suis pas encore guérie, c'est de votre faute. Mon espèce se soigne et guérit seule. Vos soins ont perturbé ma biologie et empêchent mon énergie régénératrice de faire son travail.
Mais avant qu'Astos et le Docteur ne purent ajouter quoi que ce soit, le TARDIS se matérialise avec un grand bruit que le Docteur reconnu avec délectation. Elle n'attendit même pas qu'il ait fini de se stabiliser pour se jeter dessus. Elle ouvrit les portes en même temps que Missy et lui sauta dessus.
Dans un geste de pur soulagement, elle dépose un bref baiser sur ses lèvres et l'observe de haut en bas. Quelques ecchymoses, de la déchirure, une odeur bizarre et le bas de sa robe déchirée. Une respiration peut-être un peu trop rapide. Elle sortit son tournevis sonique pour analyseur son amie d'enfance avant qu'elle n'ait eu le temps de se dégager totalement de l'étreinte du Docteur.
– Vous êtes collante, aujourd'hui, lança la rousse en s'éloignant, fermant les portes du TARDIS derrière elle.
Elle ne voulait pas l'admettre, mais elle était aussi soulagée de se trouver ici en compagnie du Docteur. Cette dernière se retourne pour suivre Missy des yeux, de ses yeux brillants d'excitation et de peur. Missy ne savait pas quoi faire de ces yeux de merlan frits, alors elle se contenta de soupirer et de passer ses mains sur son ventre douloureux. Elle avait espéré que le soulagement de retrouver le Docteur la galvaniserait un peu, mais c'était tout le contraire. La seule a choisi qu'elle pouvait faire, c'était se laisser tomber dans un lit et ne plus en sortir. Ses douleurs n'avaient pas assez cessé, mais avec un peu de repos, elle serait de nouveau prête.
– Venez vous asseoir, Madame, l'invita Astos en dépliant un tabouret du mur. Vous ne semblez pas aller très bien.
– Merci, jeune homme, dit-elle sous le regard surpris du médecin.
Il l'ausculte légèrement et probablement par fatigue, lassitude, baisse d'endorphine ou dû aux anti-douleurs, elle se laissa faire sans broncher. De toute façon, même s'il ne connaissait pas sa biologie, le Docteur avait déjà lancé un scan.
– C'est bien votre amie qui est enceinte ? vérifié Astos.
Le Docteur hocha la tête. Son visage était penché sur son tournevis sonique, peut-être, dans l'espoir de lui faire cracher les résultats plus vite.
– Vous pensez que je suis aussi grosse naturellement ? se vexa Missy. Et ne descendez pas aussi bas ! Nous savons à peine ! le reprit-elle en lui donnant un coup de pied.
Il s'était mis accroupi parce que via un trou dans le collant de Missy, il avait vu un liquide étrange couler sur ses jambes.
– Je suis docteur, la rassura-t-il.
– Un vrai docteur ou c'est juste un titre comme mon amie ?
– Non, je suis vraiment médecin et vous devriez vraiment me laisser regarder à cet endroit. Il ya du sang dans votre liquide amniotique, indiqué en passant une main sur le liquide.
Et Missy eut l'horreur de découvrir le sang sur les doigts du « vrai médecin ». L'odeur du sang la prit au nez immédiatement. Comment avait-elle fait pour passer à côté ? Elle aurait dû le voir, le sentir ! Ses douleurs ! Elles n'étaient pas uniquement dues aux coups qu'elle avait pris.
– Je crois que vous êtes en plein travail, Madame, lui a annoncé le médecin.
Le Docteur relève brusquement la tête et échangea un regard paniqué avec Missy. La blonde se retourne et tente d'ouvrir les portes du TARDIS sans succès. Elle lui cria dessus, frappant les battants, mais rien n'y fit.
– J'ai lancé des réparations avant de sortir, expliqué Missy. Le TARDIS doit avoir besoin de se reposer et dans ce cas, il ne nous laissera pas entrer avant de nombreuses heures.
– Mais vous risquez d'avoir déjà accouché d'ici-là ! hurla la blonde, se retournant, une expression de pure horreur sur le visage.
– Je sais.
Une autre alarme les interrompt en même temps que l'arrivée de trois personnes. Missy se sentit soulagée de voir Graham parfaite en santé, mieux que son amie, si elle devait comparer car la blonde était courbée vers l'avant, une main toujours sur ses côtes.
– Mademoiselle ! On était tellement inquiets ! fit Graham en se précipitant vers la femme enceinte. Comment vous vous présentez ? Vous avez l'air un peu blessé. Et le bébé ? Docteur Astos, vous pensez qu'elle ne devrait pas être mise dans une chambre particulière pour lui permettre de mieux se soigner ?
Astos hocha la tête.
– Restez avec elle, Docteur et Mr O'Brien, dit-il. Mr Sinclair et Miss Khan, pourriez-vous aller chercher Mabli ? Elle se trouve toujours dans la chambre 2, celle du Giftien. Demandez-lui de préparer une chambre pour Madame et de s'assurer de son état de santé. Moi, je dois résoudre un problème de logistique sur le vaisseau, j'espère ne pas être trop long.
Il sort sans les laisser répondre.
– Je rêve ! On avait décidé d'y aller ensemble ! s'agaça le Docteur en se précipitant vers les portes, puis elle se retint, se souvenant visiblement de l'existence de Missy. Je peux vous laisser seule avec eux ? lui demanda-t-elle, inquiète. Je crois que c'est vraiment préoccupant, ce qui se passe.
– Faîtes donc, approuva Missy avec un mouvement nonchalant de la main. Les deux petits jeunes vont courir chercher cet autre vrai médecin et j'aurais Graham pour me tenir compagnie.
La blonde sourit et se précipite à la suite d'Astos.
Elle le retrouve avec certaines difficultés à tribord. Du moins, si retrouvé était le terme exact. Le temps qu'elle arrive, elle coupait juste le temps de le voir dans la capsule qui se faisait éjecter et exploser en plein vol.
– Quel idiot ! s'écria-t-elle. Pourquoi il m'a pas attendu ?!
Elle vit alors un tableau de commande tout déchiré, détruit avec des fils qui pendaient et qui relâchaient des étincelles d'énergie. Et un peu plus loin, une chose, une petite chose bleue et ronde, à la peau rocailleuse, avec quatre petites antennes sur le crâne et de gros yeux globuleux. Il montra les dents et poussa ce qui ressemblait au feulement d'un chat.
– Où est Astos ?! paniqua Mabli en arrivant derrière elle.
– C'est quoi, ça ? s'inquiéta Ryan en voyant une petite créature qui ressemblait à s'y méprendre à une expérience de Jumba de Lilo & Stitch .
– J'en sais rien. Mais il est vraiment très dangereux. Et il a éjecté la capsule. Il a tué Astos, a répondu le Docteur en se tournant vers Mabli, a tenté d'avoir l'air le plus compatissant possible.
– Quoi ?
– J'suis désolée, Mabli. Mais on peut compter que sur nous pour rejoindre Rhésus I sains et saufs. Dégage de ce vaisseau et retourne dans l'espace, sinon, j'te préviens, t'auras affaire à moi !
La créature grogna et attrape un gros truc en métal qu'il engloutit dans sa petite bouche en l'espace de quelques instants.
– J'crois qu'il vient de vous mettre un vent, se moqua Ryan.
– Merci, ironise le Docteur, agacée.
Cette dernière prit son tournevis sonique et commença à s'approcher avec une lenteur et une prudence qu'elle avait toujours détesté pour le scanner.
– Comment il fait pour manger ça ? Et d'abord qu'est-ce que c'est ? Murma Yaz.
– Aucune idée. Il provient du fin fond de l'espace et a heurté le vaisseau. Donc il peut survivre dans le vide. Il n'a pas besoin d'oxygène. Et il peut digérer à peu près tout ce qu'il a envie de manger d'après ce que je peux voir.
En tendant un peu plus son tournevis sonique, la chose se remet à feuler et se jette dessus pour l'avaler tout cru.
– Il a un sacré culot, lança Ryan, partagé entre une envie de rire et l'inquiétude habituelle, surtout après l'exclamation du Docteur :
– Il vient de manger mon tournevis sonique !
Elle entendait déjà Missy se moquer et lui dire qu'elle aurait tout aussi bien pu le scanner sans être à deux centimètres de lui…
– C'était quoi cette chose a choisi ? Graham s'inquiéta.
Maintenant, ils étaient tous réunis dans la nouvelle chambre que Mabli avait donné à Missy. Dès l'instant où la future mère avait ce qui venait de se passer, elle avait interdit à tout le monde de sortir et s'était montrée si autoritaire que même le Docteur l'avait écoutée avec surprise.
– Aucune idée, a répondu le Docteur.
– Dessinez-le, proposez Missy.
– Vous pensez qu'on a le temps ?
– Je connais très bien la vitesse à laquelle vous pouvez dessiner.
– Vous savez dessiner ? interrogea Yaz, curieuse.
– C'est pas le moment, jeune fille, la rabroua Missy en fouillant les poches du Docteur dans laquelle elle a trouvé un petit carnet un crayon à papier qu'elle lui mit sous le nez.
La blonde soupira, prit appui sur un mur et en quelques coups de crayons et seulement deux minutes, elle avait réussi à faire le portrait le plus fidèle qui soit de la créature.
– C'est un Pting, les informa Missy.
- Super ! Qu'est-ce que vous savez sur les Pting ? Et s'il vous plaît, cette fois, on joue pas au jeu du chaud et du froid.
– Comme vous voudriez, a répondu Missy en haussant les épaules, se calant plus confortablement dans le lit, ce qui était assez difficile car dans n'importe quelle position, elle était percluse de douleur. On m'a dit qu'un homme, celui qui a décrété que j'étais en plein travail, était mort, c'est vrai ?
– Oui, approuva le Docteur avec une grimace.
– Je peux dépecer son cadavre ?
La demande de Missy avait été si soudaine et si surprenante que tout le monde resta coi pendant plusieurs minutes sans que Missy n'en comprenne la raison.
– Qu'est-ce qu'il ya ? demanda-t-elle en claquant des doigts devant leurs visages. On dirait que vous avez vu un fantôme. Le fantôme d'Astos, peut-être ?
Le Docteur hocha négativement la tête.
– Bon ! C'est quoi un Pting ? demanda-t-elle en se plaçant aux côtés de la mère de son enfant, glissant un bras autour de ses épaules.
– J'ai besoin d'un cadavre, persista Missy.
– Pourquoi ? fit Yaz avec dégoût.
– Parce que le Pting est une créature qui se nourrit exclusivement de matériaux non organiques. C'est la raison pour laquelle, il ne peut pas être emprisonné. Il dévore les matériaux de sa prison.
– Bon, déjà, au moins, il va pas nous dévorer, c'est un bon point, sourit l'agent de police.
– Ouais et on finira comment une fois qu'il aura dévoré le vaisseau dans lequel on se trouve ? On va pas se contenter de flotter gentiment dans l'espoir en nageant jusqu'à trouver un autre vaisseau. On va mourir dans le vide.
– Je savais que vous n'étiez pas mon préféré pour rien, sourit Missy.
Mais son sourire ressemblait davantage à une grimace avec les nouvelles douleurs abdominales qui revenaient.
– Information suivante, ordonna le Docteur.
– J'suis pas l'interface d'une banque de données, je suis un être vivant, lui rappelle l'ancienne maîtresse du chaos, de plus en plus irritée.
– Vous vous êtes présentée sous forme d'interface la première fois que je vous ai vue sous une apparence féminine ? lança son amie, choquée.
– C'était pas la même chose, se vexa Missy. Et quand je pense que vous ne m'avez même pas reconnu…
Elle ne savait pas pourquoi, mais sa colère n'avait fait que croître depuis qu'elle avait appris qu'elle allait sans doute devoir accoucher ici.
– Désolée… Vous pouvez poursuivre ? S'il vous plaît, ajoutez le Docteur en sentant les anciennes manies de politesse du Maître revenant au galop.
– Cette espèce n'est pas très ancienne, enfin pas d'après la Matrice. Gallifrey ne se situait pas dans une zone où les Ptings étaient très nombreux. En fait, ils étaient même très rares. Donc ils n'ont découvert cette espèce que relativement tardivement.
– Ça doit expliquer pourquoi j'en ai jamais entendu parler, marmonna le Docteur.
– Oui, donc… Toute expérience sur le Pting a échoué car les Seigneurs du Temps ont vite réalisé que cette créature mangeait les matériaux qui constituaient sa cage. C'est également une espèce qui semble assez violente. Il a également été remarqué que la peau d'un Pting était toxique pour les formes de vie organiques.
– Même pour nous ? s'inquiéta le Docteur.
– Un contact avec ce choix ne nous tuerait pas, mais causerait suffisamment de dégâts pour nous plonger dans un coma de vingt ans.
– Mais c'est super long ! s'exclame Yaz.
– Pour votre espèce, rectifiez Missy. Pas pour notre espèce. Pour nous, c'est comme sacrifier un week-end.
– Autre choisi ?
– Il est difficile d'étourdir ou de blesser un Pting. Les armes à énergie ne marchent pas puisqu'il s'en nourrit, et sa peau est très épaisse et ne laisse donc pas beaucoup filtrer les menaces extérieures. Et d'après ce que je sais, son appétit est… insatiable. Il dévorera en premier tout ce qui contient de l'énergie sur ce vaisseau, et si ça n'est pas suffisant, il dévorera le vaisseau lui-même.
– Le bon côté des choses… c'est que j'ai appris plein de trucs, lança le Docteur avec légèreté.
Missy fixe le Docteur en plissant les yeux.
– Je vais vous tuer. Je jure que je vais vous tuer. Entre votre planète poubelle et la mine sonique ! Vous avez vu l'état dans lequel je me trouve ? Mon liquide amniotique est rempli de sang ! J'ai de nombreuses douleurs abdominales et placées au niveau des rênes et je sais très bien que le travail se pourrait bien plus tard sans cette explosion et le fait de m'être cognée à de nombreuses choses dans la salle de commande, donc la la douleur du travail est double ! Et votre légèreté à parler de la situation dans laquelle nous trouvons par votre faute ! Je vais vous tuer ! Vraiment ! Non, restez là !
Le Docteur avait bondi sur le côté en sentant la vraie fureur dans l'esprit de Missy. Elle la vit essayer de repousser les couvertures et de se redresser, les mains tendues comme pour l'étrangler.
– Calmez-vous, Madame, ce n'est pas bon pour le bébé, tentez Mabli en s'approchant.
Mais au lieu de l'apaiser comme elle l'avait pensé, Missy se retourna vers elle et l'attrapa à la gorge, enfonçant ses ongles longs dans sa chaise.
– Ne me dîtes pas ce que je dois faire, créature misérable, rétorqua la rousse en lâchant et repoussant une Mabli titubante et essoufflée à quelques mètres.
Loin d'avoir peur car dans toutes les séries télévisées qu'il avait vues, Graham avait toujours vu les mères péter un plomb, il s'approcha de Missy pour l'aider à se calmer, prêt à subir des insultes sur des insultes et même des broyages de main. Il ne pouvait pas être inquiet, il ne connaissait pas Missy ou plus exactement, il ne connaissait pas le Maître. Il ignorait à quel point Missy pouvait être sérieuse dans ses gestes et ses menaces. Pour lui, elle n'était que Missy, la belle Dame du Temps enceinte, inquiète pour son bébé et qui avait été prête à sacrifier sa vie pour sauver celle de Grace, une totale inconnue.
Peut-être fut-ce de sentir la foi de Graham en elle qui la calma, mais ce fut ce qu'elle fit lorsqu'il posa une main sur ses avant-bras. Bien qu'elle se dégageât de son emprise, elle se cala plus confortablement dans son lit d'infortune.
– Ok et si vous nous expliquez pourquoi vous vouliez le cadavre d'Astos ? reprit le Docteur avec le plus grand calme et à une distance raisonnable de Missy.
– Comme je vous l'ai dit, le Pting mange tous les matériaux qui constituent sa prison et plus il y a de l'énergie, mieux c'est pour les nourrir. Toutes les espèces qui ont eu une affaire aux Pting, y compris les Seigneurs du Temps ont essayé de créer de nouvelles prisons de haute technologie encore plus perfectionnées que les précédentes, sans succès. Alors que la solution est simple. Débordante de simplicité.
Les trois humains échangèrent un regard sans comprendre.
– Vous n'êtes quand-même pas en train de proposer d'enfermer le Pting dans un cadavre ?! s'exclama le Docteur, écoeurée.
– Croyez-moi, cette solution ne m'enchante pas plus que vous, mais avec la Rani, nous en sommes venus à faire cette expérimentation, une fois. Il suffit d'un sac fait en peau et nous serons protégés du Pting.
– Cette solution me parait à la fois complètement sensée et complètement dégoûtante, maugréa Graham avec une grimace.
– Malheureusement, ou plutôt heureusement, le corps d'Astos est carbonisé, en morceaux dans l'espace, opposa le Docteur.
Missy croise les bras et plonge son regard dans le sien.
– Bien, dans ce cas, remuez vos cerveaux et trouvez une solution à ce casse-tête, dit-elle.
– Mabli, rassemblez tout le monde dans la salle de diagnostic dans sept minutes.
– Ok, dit-elle en sortant, puis elle fit demi-tour. Pourquoi sept minutes ?
– Parce qu'il me faut le temps de remuer mes cerveaux.
Alors ? Comment pensez-vous que Missy va s'en sortir ?
Comme je l'ai dit plus haut, je vous vois tous lire, alors laissez une review ;)
À dimanche prochain ! ^^
