Disclaimer : Ceci n'est que de la fiction, tout est dit.
Cela durait depuis près de six mois et tout se passait sans problème. Naomi et son amant coupable avaient tenté de résister pendant plus d'un an, par respect pour "lui". Au début, lors des sorties entre amis, rien ne se passait et ils pouvaient donc se faire la bise. Mais lorsque leur attraction mutuelle avait commencé à se faire sentir, ils s'étaient mis à détourner le regard l'un après l'autre. Ils se sentaient mal et ils avaient peur d'attirer l'attention. Puis le temps avait passé mais rien n'avait changé. Il avait fallu qu'un an ne passe avant qu'ils ne décident d'assumer leur attirance et de céder à la tentation. Après de nombreux regards timides, ils s'étaient mis à s'envoyer des messages prudents un mois durant avant de décider de se voir. Ils avaient choisi pour lieu de rendez-vous un parc verdoyant sur une colline, comprenant de nombreux lacs. Ils s'étaient ensuite installés sous un saule pleureur suffisamment dans les hauteurs, et à l'écart du peu de monde malgré l'après-midi ensoleillé. Là, il avait suffi d'un seul et unique regard pour envoyer paître la morale. Ils ne s'étaient pas seulement embrassés, ils avaient fait l'amour. Sans même passer par un peu de conversation. Tout cela au détriment d'un ami très proche qui, malgré le fait que ces deux personnes l'aimaient profondément, allait finir par souffrir en le découvrant. Il avait pourtant tout fait pour elle.
Ses quarante-sept ans, Naomi ne les faisait pas et c'était une très belle femme. Elle avait des cheveux bruns, longs et élégamment bouclés. Cette saxophoniste arborait un sourire d'ange laissant voir une dentition parfaite, ainsi qu'un regard pétillant de bonheur derrière une épaisse paire de lunettes. Étant une habituée des concerts de jazz et des orchestres, elle était par habitude très élégante vestimentairement. Attentionnée vis-à-vis des besoins des autres, respectueuse et cultivée, elle n'avait pourtant pas su résister lorsqu'un ami de l'homme qu'elle aimait avait commencé à exercer sur elle une forte attraction. Elle connaissait cet homme et s'était rapprochée de lui avec le temps, mais jamais elle n'aurait imaginé en arriver là. Tous les deux s'en voulaient terriblement mais ils ne pouvaient faire marche arrière. Ils s'aimaient et comptaient bien profiter de leurs moments d'amour tant qu'ils pouvaient être discrets. Et pourtant ils le savaient, toutes les bonnes choses avaient une fin.
ooOOoo
Au cours du septième mois, qui se déroula malheureusement comme les précédents, Naomi quitta le lit de son petit ami de façon distraite comme à chaque réveil. Depuis qu'elle avait commencé à voir son amant en cachette, elle avait atteint le point de non-retour en matière de tarissement des rapports sexuels avec son propre petit ami. Ce qui avait grandement refroidi l'atmosphère à chacun de leurs dialogues. Elle l'aimait toujours autant, mais désormais elle avait peur de sa réaction si jamais elle venait à lui sauter dessus après tant de temps, comme si de rien n'était. Pourtant, malgré sa fatigue, il ne semblait pas s'intéresser à autre chose qu'à son emploi du temps. Peut-être était-il surmené au point de ne pas y faire attention ! Elle y songea mais se sentit encore plus mal car dans ce cas, elle n'aurait pas été là pour lui dans un moment difficile, trop occupée à coucher avec un de ses meilleurs amis.
- Nao !
Alors qu'elle était assise sur le plan de travail à boire son café, elle sursauta légèrement en s'extirpant de ses pensées. Ce "Nao", c'était le surnom affectueux que Richard donnait à Naomi depuis qu'ils étaient ensemble. Depuis quelques temps, il avait pris un ton froid mais malgré ça, elle lui rendit son salut avec un sourire qu'elle espéra naturel.
- Bébé !
Il se servit son café silencieusement et commença à le boire en se tenant debout à côté d'elle. Elle regardait dans la cuisine, lui regardait par la fenêtre. Depuis des semaines, ils n'avaient plus de conversation. Pas qu'ils n'en avaient pas le temps, mais Richard se sentait mal de voir à quel point celle qu'il aimait ne le regardait plus avec les mêmes yeux et ça le faisait reculer. Mais Naomi vivait sous son toit et si elle ne ressentait plus rien pour lui, Richard n'allait pas la laisser profiter de son lit sans avoir le droit de la toucher. Sans aucune envie, il se décida à avoir une réponse. Il posa durement sa tasse et se plaça face à elle, avant de s'inviter entre ses cuisses pour l'embrasser. Bien que surprise, Naomi répondit mais avec nervosité, surtout lorsque le guitariste commença à lui toucher les seins. Là, il creusa un passage dans sa bouche avec sa langue et lui maintint le cou et le bas du dos pour l'empêcher de se défiler. Ces gestes donnèrent envie à Naomi, mais le fait que Kruspe ne se montre si dur après des mois sans rapport l'effraya. Lorsqu'elle recula et posa une main sur la sienne pour l'ôter d'elle, elle croisa un regard froid. Richard ne dit rien, se contentant de reprendre sa tasse.
Alors qu'il ouvrit la porte de l'armoire à pharmacie au dessus de lui pour chercher de quoi soigner son mal de tête matinal, il demanda :
- Ça dure depuis quand ?
Naomi mit du temps à régir, ayant perdu l'habitude d'entendre des phrases complètes de sa part.
- De quoi tu parles ?
CLAC
Sursautant au son de la porte que Richard avait claquée comme pour lui faire peur, Naomi appréhenda la suite. Elle savait de quoi il voulait parler car elle ne savait que trop bien de quelle manière elle agissait. Cette fois, le trouble laissa place à la peur lorsqu'un regard nouveau la fusilla. Un regard mauvais mais fatigué, blasé et impatient. Pourtant, Richard quitta la cuisine pour aller chercher ailleurs ce qu'il n'avait pas trouvé dans le placard. Il ne revint que cinq minutes plus tard, avec un flacon dont il sortit un comprimé qu'il avala avec de l'eau.
- Je t'ai posé une question tout à l'heure. Ça dure depuis quand ?
- Mais bébé, on vient de se lever. Je ne comprends vraiment pas de quoi tu parles.
- Arrête de te foutre de moi, ne me prends surtout pas pour un con. Qui est-ce qui te baise en ce moment ?
Là, Naomi prit peur et fronça les sourcils.
- Quoi ? demanda t-elle.
Se plantant de nouveau face à elle, Richard lui arracha sa tasse de la main et renversa son contenu dans l'évier en la fixant du regard. Non seulement il se doutait de quelque chose, mais en plus il semblait prêt à utiliser la menace physique pour la faire parler. Outre le fait qu'elle fut brusquée par son langage cru, Naomi ne put répondre car la peur venait de s'emparer d'elle. Alors que Richard serra dangereusement le poing, Naomi s'attendit à le recevoir de plein fouet. Mais de rage, il frappa dans le buffet sans s'écarter d'elle et suite à cela, il claqua sa propre tasse dans l'évier dans un fracas qui brisa le silence matinal. Alors qu'il la fixait toujours, il ferma soudainement les yeux avec une grimace de douleur qui signa un arrêt temporaire de la guitare pour les prochaines semaines. Comme preuve, alors que Naomi voulut descendre du plan de travail, Richard ne se servit que de sa main gauche afin de la repousser violemment contre la fenêtre.
- J'en ai trompé des femmes, alors j'ai souvent agi comme tu le fais. Je prenais mes distances et elles finissaient par tout découvrir. Caron a été la première. Alors dis-moi avec qui tu baises, putain ! Tu es sous mon toit et je t'interdis de me mentir.
Les mots se bousculèrent dans la tête de Naomi car il lui fut difficile de parler posément sous la menace.
- Ritchie, ce n'est pas ce que tu crois.
La main de l'homme, vernie depuis la veille, se posa doucement sur sa gorge. Bien que Naomi savait qu'il ne lui ferait jamais de mal, elle évita toute parole qui mènerait Richard à croire qu'elle lui mentait de peur qu'il ne serre les doigts sous un accès de rage.
- J'ai essayé de changer ces dernières années, de respecter chaque femme et de ne plus être infidèle. Depuis au moins quatre ans, parce que je voulais réussir à prouver que je pouvais changer alors putain de merde... ASSUME SI TU BAISES UN AUTRE HOMME.
Cette fois terrifiée, Naomi repoussa durement sa main et descendit du plan de travail avant de le contourner en pointant un doigt sur lui.
- Bébé ! Ça suffit, maintenant tu te calmes.
- Ça a commencé avant ou après que tu aies décidé d'arrêter de me toucher ? insista le guitariste.
- Richard ! pleura Naomi.
- Je t'aime, pourquoi tu me fais ça ?
Bien qu'elle se sentit mal, elle savait que son état mental à lui était pire. Il savait maintenant avoir été trahi et ses émotions parlaient par des gestes violents. Sa petite amie remarqua d'ailleurs qu'au bout de la main qu'il avait laissée dans l'évier, il y avait beaucoup de sang. Il s'était coupé en cassant sa tasse et ne semblait pas y prêter attention. Il venait à peine de se réveiller qu'il s'était changé en paquet de nerfs à cause d'elle. Alors qu'elle voulut vérifier sa plaie, il refusa et la garda à distance avec son autre main.
- C'est qui ? Je le connais ? Si toi tu ne m'aimais plus, pourquoi tu ne m'as rien dit dès le départ ?
- Maintenant tu...
- POURQUOI ?
Bien qu'au fond d'elle la colère monta aussi, Naomi s'abstint de s'en prendre à celui qui avait tous les droits de hurler sa rage.
- Je t'aime encore, alors maintenant tu arrêtes.
- Tu es de la famille d'une femme que j'ai trompée, c'est ça ? Elle t'a demandé de la venger ?
Cette question abrupte sortie de nulle part estomaqua sa petite amie tant elle fut surréaliste.
- Ça ne va pas, non ? Je ne suis de la famille d'aucune de tes ex alors laisse-les où elles sont.
- Je ne te crois plus du tout, ça crève les yeux que tu vas voir ailleurs. On n'a pas fait l'amour depuis des mois et tu veux me faire croire que tu m'aimes toujours ? Qu'il ne se passe rien avec un autre ? Très bien, alors on va voir ça.
Il plaça sa main ensanglantée au niveau de son cou et porta l'autre à son caleçon, sachant qu'il aurait du mal à se mettre en condition dans un tel état de colère. Prise de court, Naomi n'eut pas le temps de désapprouver sa façon de faire, dégoûtée par le liquide odorant qui souilla sa nuque. Après un si long silence entre eux, elle aurait voulu lui prouver son amour en cette occasion mais elle savait que la brutalité n'était pas la meilleure méthode à adopter. De plus, Richard était tellement perdu qu'il tentait probablement de se prouver à lui-même qu'elle ne voulait plus de lui, peut-être pour en finir immédiatement. Lorsqu'il commença à l'embrasser de façon précipitée et possessive, il se plaqua contre elle et commença à se masturber en même temps. Dégageant ses lèvres lorsqu'elle sentit les mouvements gênants de sa main contre son corps, elle murmura avec espoir :
- Ritchie, pas comme ça.
Mais le guitariste demeura impassible.
- Si tu m'aimes autant que tu le dis, tu vas me le montrer.
De toutes ses forces, il l'attira au sol et l'allongea sur le grand tapis qui dépassait de sous la table. Il se plaça de façon à poser tout son poids sur elle et lui jeta un regard peu rassurant. Elle ne résista pas au départ, bien décidée à lui montrer que ses sentiments pour lui étaient toujours vrais. Elle tenait juste à ce qu'en retour, Richard se souvienne qu'ils étaient un couple et qu'il ne devait pas se comporter comme un prédateur. Malheureusement, le guitariste avait emmagasiné trop de colère en à peine une heure, combinée à sa frustration des derniers mois. Il ne put se ressaisir à ce moment qui aurait du être empreint de douceur et de sensualité.
Naomi sentit sa culotte être littéralement arrachée et Richard la pénétra à sec, commençant de douloureux va-et-vient sans que son érection ne soit complète. Sachant qu'elle n'éprouverait aucun plaisir s'il procédait ainsi, et sûrement que lui non plus, elle s'évertua à ne pas s'opposer à lui. De plus, la puissance physique de son petit ami mais surtout son humeur lui ôtèrent toute combativité. Elle aimait éperdument Richard, mais regrettait que cet autre homme dont elle était tombée amoureuse le lui ait occulté, au point de le délaisser à l'en faire douter de ses sentiments. Comment avait-elle fait pour aller aussi loin ? Elle n'en savait rien, mais il lui était maintenant impossible de revenir en arrière. Elle cria de douleur au moment où sa tête heurta le pied de la table. Elle voulut porter une main à sa tête pour la masser, mais Richard l'en empêcha en lui plaquant les mains au sol.
- Laisse-moi au moins bouger un peu... Richard !
Les mouvements de son sexe étant partiellement gênés par son caleçon, Kruspe relâcha les mains de sa copine le temps de l'abaisser jusque sous ses fesses. Contrairement à ce à quoi il s'attendait, elle bougea ses mains mais pas pour se dégager. Elle lui prit le visage et attendit qu'il ne la regarde plus sérieusement.
- Je t'aime toujours, c'est vrai et je t'interdis d'en douter. Je t'aime.
Bien qu'il sembla la croire, son visage garda une certaine froideur et il descendit pour l'embrasser. Plus doucement cette fois, mais il reprit ses coups de reins de façon plus brutale. Geignant de douleur, Naomi tenta de lui expliquer qu'il n'arriverait jamais à le faire correctement s'il ne se calmait pas. En effet, Kruspe était tellement énervé qu'il n'arriva pas à se concentrer et se sentit perdre son peu d'excitation. Par mauvaise foi ou par rancune, il refusa de l'écouter même s'il savait qu'elle disait vrai. En tant qu'homme, il connaissait son propre fonctionnement et ses limites. Elle appuya donc ses arguments en voyant qu'il menaçait de s'emporter davantage.
- Tu ne vas pas m'apprendre comment fonctionne ma bite. Je n'y peux rien si l'envie me prend de baiser la femme qui m'a trompé, après des mois sans rien faire.
C'était inutile de mentir désormais, Richard n'était pas stupide et s'évertuait à montrer que c'était pour lui une certitude. Naomi décida donc de se montrer "honnête" et de ne plus nier. Une honnêteté incomplète car elle resta focalisée sur l'instant présent en taisant le nom de son amant. Ce que Richard ne sembla pas du tout apprécier, lui qui avait fait un effort considérable. Il avait toujours envie d'elle malgré sa tromperie mais voulait des réponses. Cependant, il ne délaissa pas son envie qui était passée de physique à morale. Il recommença à la prendre doucement mais s'aida, faisant passer une des jambes de Naomi derrière lui. Décidant de l'aider autant qu'elle put, cette dernière passa son autre jambe et glissa ses mains dans son t-shirt. Bien que l'agressivité de Richard sembla constante, Naomi voulait lui donner ce qu'il voulait. Elle aussi avait envie de lui, et peu importe de quelle façon il la prendrait. Même s'il se montrerait brutal, elle lui donnerait la douceur dont elle l'avait privé depuis si longtemps.
Elle lui enfonça légèrement les ongles dans ses pectoraux puis l'embrassa en fourrant avidement sa langue en lui. À cette sensation qui lui avait manqué, le guitariste frissonna et reprit ses va-et-vient. Sentant les ongles le pénétrer de plus en plus profondément, il s'écrasa sur Naomi, passa ses mains sous ses fesses et commença à accélérer ses coups. Leurs lèvres et langues encore entremêlées, il sentit son érection regagner du terrain. Il avait besoin que le plaisir remplace sa souffrance sentimentale, même si une douleur physique devait survenir.
- Ne va pas te faire mal surtout.
Frustré par cette rupture buccale, il maugréa puis fourra sa tête dans son cou. Il se fichait pas mal de la douleur.
- Mords-moi ! ordonna t-il.
Lui obéissant après cette demande inattendue, Naomi le marqua au cou et à l'épaule tout en continuant de se servir de ses ongles. Inconsciemment, il se servit de cette douleur provoquée pour "se venger". Son érection étant complète, il donna des coups plus ralentis mais bien plus brutaux. Il tenait à lui faire du mal comme elle lui en avait fait. Alors qu'elle gémissait sous la douleur en le suppliant d'aller doucement, il lui exprima son désintérêt et entoura sa tête de ses bras.
- Maintenant Nao, tu vas me dire qui c'est.
Abasourdie qu'il ne relance le sujet à un moment pareil, Naomi ne put affronter la vérité et tourna autour du pot.
- Richard, ne pense pas à ça pour l'instant.
Dépassé par son sempiternel déni, Richard se sentit blessé. Après avoir attrapé et balancé une de ses chaises un peu plus loin, il lui attrapa durement la mâchoire. Cette fois, elle resta muette et paralysée depuis le coup de la chaise jusqu'à la douleur qu'il lui infligeait. Son petit ami n'était plus le même maintenant, cela se voyait et son comportement trop changeant n'annonçait rien de bon pour elle. C'était le signe qu'elle avait intérêt à parler et vite, sous peine de le voir commettre un acte par pure folie.
- Tu crois que tu vas y échapper juste parce qu'on est occupés à baiser ? À quand un peu de franchise de ta part ? Dis-le-moi !
Il ôta sa main d'elle, le regard désespéré alors qu'elle commença à vouloir le repousser.
- Je t'en prie, mon amour.
- DIS-LE-MOI ! hurla Richard.
Il relâcha son poids sur elle pour la priver de toute liberté de mouvement. Bien que son sexe était encore en elle, son envie avait à nouveau disparu mais il ne se retira pas pour autant. Il pensa uniquement à la faire parler, peu importe comment.
- Si je ne dis rien, c'est parce que je sais que la réponse va te faire mal.
- Qui est-ce ? insista le guitariste.
Après un silence d'à peine trois secondes mais qu'il jugea scandaleusement long, Richard perdit toute maîtrise et lui attrapa violemment la chemise de nuit.
- RÉPONDS-MOI !
- RICHARD, NON !
C'était la voix de Paul qui venait d'entrer en trombe dans sa cuisine pour trouver la source des problèmes. Il avait du entendre les hurlements de l'extérieur et avait décidé d'entrer sans frapper. Gêné par la situation "physique" dans laquelle il trouva le couple, il se focalisa sur le côté dramatique. Apeuré alors que la petite amie de Richard commença à l'appeler à l'aide, Paul l'appela.
- Reesh, lâche-la tout de suite.
- NON !
Richard resta sans réaction après son haussement de ton et Paul réitéra doucement sa demande, essayant de ne regarder que ses cheveux alors qu'il était intimidé d'avoir ses fesses sous les yeux. Mais la terreur remplaça vite ce sentiment lorsqu'il aperçut le sang sur la main et le cou de ses amis.
- C'est quoi ce sang ?
- Il... il s'est ouvert en cassant une tasse, mais il ne veut pas se soigner.
- Rien à foutre ! jura Richard.
Paul s'avança jusqu'à eux et constata en rougissant que Richard était encore dans le corps de Naomi. Après s'être rassuré sur son état, il se remit debout et attrapa les hanches de son ami pour essayer de le relever. Mais il n'avait pas autant de force que Richard et le soulever était purement impossible.
- Reesh, allez !
- LÂCHE-MOI !
- Shht...
Malgré leur force physique inégale, Paul parvint à l'empêcher de leur faire du mal à tous les trois en remuant les poings dans tous les sens. Il l'attrapa par la taille et bloqua un de ses bras. Après avoir déposé un baiser dans ses cheveux, il murmura à son oreille :
- Calme-toi, c'est moi. Calme-toi.
La fureur de son ami persista mais devint silencieuse. Il ne s'occupa pas de sa présence et continua de menacer Naomi du regard, mais Paul resta neutre. Celle-ci ne regarda que Paul en espérant qu'il arrive à faire ce qu'elle n'avait pas pu faire : apaiser Richard. En effet, Landers était un homme qui savait parler aux gens dans les situations les plus délicates. Il caressa doucement la joue opposée de son ami et, malgré le fait que Richard se refusa à le regarder, il s'adressa à lui de façon amicale mais prudente.
- Richard ! Arrête, s'il te plaît. Mon frère, arrête ça. Tu lui fais peur et ça ne résoudra rien du tout.
Son ami le regarda de côté, puis fixa de nouveau sa compagne qui tenta aussi une supplication.
- Bébé, écoute Paul.
Après plusieurs secondes, Richard se pencha au-dessus d'elle et plongea dans ses yeux. Sentant que Paul le tenait par sécurité, il murmura à celle qu'il aimait :
- Pourquoi tu m'as fait ça, Nao ?
- Mon amour, je te demande pardon. Laisse-moi me relever, s'il te plaît.
- Je ne peux pas ! pleura Richard.
Touché, Paul passa une main devant son ami pour l'encourager à se retirer.
- Tu vas t'en aller si je te laisse partir, je le sais. Bordel, je ne suis plus rien sans toi.
- Elle ne partira pas, mon frère. Tu as ma parole et la sienne ! assura Paul en lui prenant une main.
Bien que Richard s'exécuta finalement en retirant son organe, il se montra plus réticent pour le reste de son corps. Paul l'aida à réajuster son caleçon mais il parvint à le remettre debout à force d'insister. Il prit ensuite la main de Naomi pour en faire autant et vérifia le sang désormais sec sur sa nuque. Richard fixa sa main avant de perdre son regard dans le vague, ses yeux s'asséchant par lassitude. Il se tourna et regarda la chaise qu'il avait balancée, avant de décider d'aller la remettre à sa place et de s'asseoir dessus, dos aux deux autres. Mais sa soif de réponses revint au galop au bout d'une minute et alors qu'il se leva et se tourna d'un même mouvement, il vit Paul passer un chiffon mouillé sur la peau de Naomi. Il n'y aurait vu que du feu si à ce moment-là, la main de sa copine ne s'était pas exagérément posée sur celle de son ami avant de soutenir son regard un peu trop longtemps. Richard fut fixé au moment où Paul lui caressa un doigt sans se savoir observé.
- Toi ?
à suivre...
