Chapitre 7 : Un commentaire insultant
J'avais pris une chance en lui demandant ce qu'il faisait en cette journée de dimanche. J'avais une amie qui arrivait de loin et qui allait rester chez moi deux semaines et je voulais le voir avant. Qui plus est, ma mère était aussi très proche de cette amie alors elle resterait réveillée à attendre son arrivée vers 22h. Quel meilleur plan alors que de faire garder mes enfants pour aller le voir!
Sur le coup, il me répondit simplement qu'il allait relaxer puisqu'il avait fait un entrainement intense la veille. Cela me semblait logique, mais j'étais quelque peu déçue. Plus tard dans la journée, il me réécrit en me demandant si mon commentaire avait pour but qu'on se voit et je lui répondis que oui. En fait, il n'avait simplement pas compris le sous-entendu et il accepta que je m'invite chez lui.
Le soir venu, je couchai ma plus jeune et je laissai mon plus vieux avec ma mère. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle allait l'endormir. J'étais un peu stressée, mais je me dis que je serais de retour vers 22-23h de toute manière puisque j'allais récupérer mon amie à son arrivée à l'aéroport.
En entrant chez lui, je le vis, installé confortablement dans son lit. Pour une rare fois de l'été, il était vêtu d'un short et d'un t-shirt. Comme il venait me visiter en vélo, il portait d'habitude des cuissards. Aussi sexy que cela puisse être, son look décontracté avec ses shorts était juste parfait.
Nous parlâmes un peu, puis, rapidement, il me prit dans ses bras. Comme d'habitude, complètement étreinte dans la force de ses deux bras musclés, je sentais à ce moment que tout était parfait. J'aurais pu rester comme cela longtemps. Je ne m'attendais aucunement à ce qu'on ait une relation sexuelle puisqu'il avait eu son entrainement intense la veille. Je profitai alors simplement du moment, de son étreinte qui variait entre cette force et des douces caresses sur mon corps. À chaque nouvel endroit qu'il touchait, comme à l'habitude, c'était comme un courant électrique de bien-être. À la fois doux et fort, c'était tout à fait lui.
Lentement, les caresses laissèrent place à des baisers, puis on enleva nos chandails, puis tous nos vêtements. Comme à l'habitude, je ne pouvais pas attendre qu'il soit en moi et un sentiment de plénitude s'installa dès qu'il inséra enfin son pénis. Je ne me lasserais jamais de ce sentiment. Il vint plus vite qu'à son habitude et me demanda, comme toujours, si je voulais quelque chose en particulier. Et, comme à mon habitude, je répondis que non. Lui en moi, ce confort, c'était tout ce dont j'avais besoin. Je profitai du moment. À un moment, il se décida à retirer son pénis; j'imagine qu'on ne pouvait pas rester collé l'un sur l'autre indéfiniment non plus.
Nous essuyâmes le sperme qui menaçait de salir le lit, puis il alla jeter les mouchoirs dans sa salle de bain. Et c'est à ce moment que les mots, ces mots affreux sortirent de ma bouche. « Un vrai gars », dis-je en faisant référence au fait qu'il n'y avait pas de poubelle dans sa chambre. Déjà, mentionnons que c'est la chose la plus stupide parce que les gars conservent en général une poubelle dans leur chambre et absolument pas nécessairement dans la salle de bain, mais là n'était pas le point.
Ce genre de commentaire genré me répugnait – me répugne encore à ce jour – au plus au point. Avoir entendu ce genre de commentaire de quelqu'un qui me connait peu aurait suffit à ce que je ne le vois plus. En plus, je savais très bien que c'était le genre de commentaire qu'il devait détester puisqu'il devait, en quelque part, ne pas s'identifier à 100% comme un gars. Je ne pu expliquer pourquoi ce commentaire était sorti de ma bouche. Était-ce un lapsus qui avait pour but de m'amener à entamer la conversation que je voulais tant avoir avec lui sur l'identité de genre? Était-ce du simple sabotage?
Il eu un rire jaune à l'écoute du commentaire. Sur le coup, je ne su pas quoi dire, alors je me tu. Il me rejoint dans le lit, comme à l'habitude, et nous restâmes enlacés. Toujours aussi bien dans ses bras, j'avais pour la première fois une hésitation : dire quelque chose ou non. Peut-être que je me trompais? Peut-être qu'il ne se rappelait même plus du commentaire? Peut-être qu'il ne voudrait plus jamais me revoir?
Après plusieurs minutes, mon alarme retentie, me signifiant de vérifier si mon amie était arrivée et elle l'était. Je me mis donc en route pour aller la chercher. Avant de se quitter, on s'étreignit une dernière fois.
