Je ne possède aucun des univers de ce recueil
Pour la deuxième année, j'ai décidé de consacrer le mois de juillet aux bromances en créant un défi mensuel avec un prompt par jour. Le but est d'écrire un texte par jour sur tous les types de relations amicales profondes. Défi en commun avec PetiteDaisy !
Pourquoi juillet ? Eh bien parce que le 30 c'est la journée mondiale de l'Amitié, c'était bien comme point d'orgue ;)
Oui, je commence la publi en retard, mais j'étais en déplacement. Je vais essayer de rattraper.
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
BROMANTIC JULY 2022
Demande de pardon : Eliot Spencer et Alec Hardison (Leverage)
Hardison tentait de dormir, mais il n'y parvenait pas. Cela faisait des heures qu'il tournait et se retournait dans son lit. Il aurait pourtant dû essayer de dormir, parce que demain ils allaient partir pour le San Lorenzo afin de tenter d'arrêter Moreau, mais l'insomnie ne le laissait pas fermer l'œil. Le hacker n'en était pas à sa première nuit blanche, il était bien resté devant son PC pendant deux jours lors de la dernière mise à jour de World of Warcraft, mais là c'était différent parce qu'il s'en voulait.
Comme tous les autres membres de l'équipe il avait ressenti un violent sentiment de trahison en découvrant qu'Eliot connaissait Moreau personnellement, qu'il avait travaillé pour lui et qu'il leur avait caché. Sauf que plus il réfléchissait et plus il savait qu'il avait été injuste. Comment Eliot aurait pu leur parler sereinement de son passé avec Moreau ? Ce type était monstre, un marchand de mort qui lui avait mit le grappin dessus alors qu'il était fragile, déboussolé et lâché par tout le monde y compris par l'armée qui l'avait abandonné en Birmanie, le laissant se faire torturer pendant des mois, préférant le déclarer mort que le sauver. De ce qu'Hardison avait comprit Eliot avait travaillé pour Moreau pendant deux ans et ce qu'il avait fait ou vu le hantait encore aujourd'hui… Hardison voulait bien le croire, ce type lui donnait la chair de poule… Alors comment Eliot aurait pu leur parler de cette période de sa vie ?
Il voyait bien que son ami avait changé en trois ans à leur côté. L'ancien militaire devenu mercenaire par la force des choses s'ouvrait peu à peu, il leur faisait confiance, il tenait à eux au point de se mettre en danger sans sourcilier pour les protéger. Il grognait quand Hardison disait qu'ils étaient une famille, mais dans les faits, le solitaire qui vivait sur la corde raide les considérait vraiment comme sa famille… et Hardison avait été odieux.
Il lui en avait voulu, il lui avait hurlé dessus, lui avait balancé des choses qu'il regrettait vraiment à cet instant. Comment il avait pu être aussi cruel avec son meilleur ami ? Il l'avait bien vu devenir livide, comme il avait vu les larmes qu'il avait eu tant de mal à retenir debout devant eux dans le parc… Hardison avait bien cru qu'il allait s'écrouler pour de bon à cet instant, alors il avait mis fin à son attente en décidant de se concentrer sur l'affaire, mais il ne lui avait pas parlé sérieusement depuis… et c'était bien pour ça qu'il était si difficile pour lui de s'endormir.
Décidant que rester au lit ne servait à rien, Hardison se leva et descendit dans le salon, découvrant qu'il n'était pas le seul à ne pas dormir, parce qu'Eliot était là, assis dans un fauteuil, penché un peu en avant pour observer une photo… une photo qu'il fit disparaître dans sa poche quand il entendit son ami entrer avant de lui demander.
- Tu ne dors pas ?
- Je n'y arrive pas, et toi ?
- Tu te rappelles, je ne dors que 90 minutes par nuit…
Hardison hocha la tête et ouvrit le frigo pour prendre un soda et une bière qu'il décapsula avant de la tendre à Eliot. Son ami lui prit des mains avec un merci et son regard croisa le sien, figeant Hardison qui se rendit compte que cette fois, il n'avait pas pu retenir ses larmes. Ses yeux étaient rouges et ses larmes silencieuses avaient tracé des sillons sur ses joues. Eliot comprit qu'Hardison l'avait vu. Il baissa la tête et se frotta les yeux.
- Je suis juste fatigué.
- Alors pourquoi tu ne vas pas dormir ?
- Je ne peux pas…
- C'est le fait d'avoir revu Moreau en personne.
- Ce type me donne la chair de poule, répondit Eliot avec une sincérité qui toucha le hacker. Je voudrais juste tout oublier… mais c'est impossible… Ce que j'ai fais, je…
- Je te demande pardon, murmura Hardison en venant s'asseoir à coté de son ami.
Eliot se tut et tourna la tête vers lui.
- Pardon ? Mais pourquoi ?
- Pour tout ce que j'ai pu te dire quand j'ai compris que tu connaissais Moreau. J'ai été odieux, je n'ai pas voulu comprendre que tu ne pouvais pas nous le dire, que tu avais peur de nous perdre et j'en ai rajouté. Je t'ai fait mal inutilement et tu ne le mérites pas, parce qu'on est ami et que je l'ai oublié. Pardon Eliot.
Son ami se força à lui faire un léger sourire et passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place.
- Ce n'est rien, tu n'as pas à me demander pardon. J'aurais dû tout vous dire dès que son nom est sorti.
- Comment tu aurais pu ? Tu avais peur qu'on te rejette.
- Et je n'aurais pas pu vous en vouloir pour ça…
- Moreau te fais dormir quatre vingt dix minutes par nuit, il t'a rendu incapable d'utiliser une arme à feu, il te fait trembler quand tu en parles et tes larmes ne sont jamais loin. Il t'a fait assez de mal comme ça, je t'en ferais pas à cause de lui, aucun de nous. Tu tiens à nous, mais on tient à toi aussi, n'en doute pas.
Eliot frémit et soupira tout en restant silencieux. Hardison lui jeta un coup d'œil, mais ne dit rien non plus. Pour seul geste, il trinqua avec son soda sur la bière de son ami et se cala dans le canapé en lui demandant.
- Vu qu'aucun de nous deux ne peut fermer l'œil, tu veux qu'on continue Star Trek ?
Eliot laissa filer un léger rire et se cala à l'arrière à son tour.
- Je n'y comprends rien.
- Je t'expliquerais.
