« Severus, si je m'approche à nouveau, à ton avis ? Que se passera-t-il ? » Le principal intéressé n'avait qu'une envie : fuir. S'il s'écoutait, il transplanerait immédiatement, sans dire quoi que ce soit. C'était une bonne idée non ? Une excellente idée, même. Mais pas pour l'homme qu'était Severus Rogue, non. Severus Rogue n'était pas le genre à fuir, non. Il était le genre à faire fuir les gens, à les voir détaler devant lui.

« Miss Granger, vous feriez mieux de rejoindre vos quartiers. »

« Severus, je vais être franche avec toi. Depuis toutes ces années, je n'ai eu d'yeux que pour toi. Tu me diras que je n'avais que onze ans quand je suis arrivée ici et que je t'ai rencontré, et que par conséquent, il ne peut s'agir de désir à cet âge. Je suis assez d'accord pour ça. Mais tu m'as troublée, depuis le premier jour où je t'ai vu, j'ai été troublée par ta présence, ton regard, ta gestuelle… Puis en grandissant, j'ai compris. Mon trouble était la traduction de mon corps qui hurlait pour que tu me regardes, que tu me parles, que tu me… touches. Il est vrai que j'ai compris tout ça il n'y a que très peu de temps, mais une fois que j'ai fait les liens, ça ne m'a plus jamais quitté. »

D'ordinaire, Rogue aurait interrompu cette tirade dès la première phrase, mais là, il n'en revenait pas. Son regard s'était arrondi au fil de ses phrases, ne sachant réellement quoi répondre. Fantasmer sur son professeur est quelque chose de très commun, mais depuis des années ? Il n'en revenait pas. Les mots qu'elle prononçait étaient très clairs. Elle ne cherchait pas du sexe, non, ça allait au-delà. Elle voulait qu'il lui parle, et qu'il la regarde, ça ressemblait plus à de l'amour qu'à un fantasme. Ses mots étaient si puissants à son oreille, et le tutoiement, il adorait ça. Cette familiarité, cette proximité, par l'usage du « tu », et son prénom prononcé par sa sublime bouche, tout ça le rendait fou. Jamais quelqu'un ne lui avait porté ce genre d'intérêt. Elle s'arrêta enfin de parler, et il resta silencieux. Elle s'approcha lentement de lui, et il reculait un peu plus à chaque pas qu'elle faisait dans sa direction. Son pied cogna contre le mur, il était foutu, aucun moyen de s'échapper.

« Arrêtez cela. » dit-il simplement. Voilà, la phrase que le grand Severus Rogue venait de prononcer, et il se trouvait pathétique. Mais Hermione s'approcha encore, jusqu'à être à quelques centimètres de lui.

« Tu veux que j'arrête, Sev ? Mais je ne fais rien. » Le regard de Rogue s'arrondit de nouveau. Après le tutoiement et le prénom, elle lui avait donné un surnom ? Hallucinant. D'un sort informulé, elle verrouilla la porte de la salle de classe.

« Miss Granger, stop. » dit-il fébrile.

« Mais que veux-tu que j'arrête au juste ? » dit-elle en entrelaçant ses doigts aux siens. Etrangement, ou pas, il se laissa faire.

« Miss, je_ »

« Regardez qui est de retour ? » Il se maudit d'autant plus d'un coup. Elle avait toujours ses doigts entremêlés aux siens, et son corps était tellement proche du sien, qu'elle sentit son érection se manifester contre le bas de son ventre. Elle se mit sur la pointe des pieds, se rapprochant des lèvres de son professeur.

« Hermione. » dit-il le regard sombre, à deux doigts de ne plus répondre de rien.

« Dis-moi que tu veux que j'arrête Severus, dis-le-moi. » dit-elle, en murmurant, tout près de sa bouche. Mais Rogue se tût. Et encore il fois, il se maudissait pour ça.

« C'est bien ce que je pensais, Sev. » dit-elle encore plus proche de lui. Elle frotta sensuellement son nez contre le sien, et effleura ses lèvres avec les siennes. Rogue tentait de garder le contrôle mais il était évident qu'il allait sombrer. Il ferma les yeux au contact de ces douces caresses subtiles. En effet, il se taisait, et pire encore, il attendait qu'elle fasse le premier pas. Il attendait qu'elle l'embrasse, pour se dire qu'il avait pu garder le contrôle jusqu'au bout, et qu'il avait juste céder à répondre. Mais elle continua, sans l'embrasser. Elle caressait ses mains, ses doigts, ses bras, et traçait une ligne invisible le long de sa mâchoire, mais elle ne l'embrassait pas. A quoi jouait-elle ? Peu importe, il était foutu de toute manière. Son visage était là, tout près du sien, et maligne, elle n'attendait qu'une chose, qu'il l'embrasse, car elle savait qu'il finirait par craquer. Alors elle continua de le caresser, de lui chuchoter des mots à l'oreille qui le faisaient frissonner, elle déposa une multitude de baisers sur sa joue. Tout-à-coup, Rogue prit le visage d'Hermione, et plaqua ses lèvres contre les siennes. Elle sourit contre sa bouche, ce que le professeur remarqua, mais c'était le dernier de ses soucis. Il attrapa sa nuque pour l'approcher encore plus, puis rapidement leurs langues se rencontrèrent, et ils eurent tous deux l'impression de vivre le meilleur baiser de leur vie. Le précédent avait été phénoménal, mais là, on frisait le surréalisme. Leurs mains commencèrent à se balader sur le corps de l'autre. Hermione caressait le torse de Rogue par-dessus ses vêtements, puis sa main alla se loger au niveau de son pantalon, là où son érection se faisait de moins en moins discrète. Rogue quant à lui, caressait sensuellement un des seins d'Hermione. Elle n'en revenait pas, comment cet homme qui avait l'air si dur et violent, pouvait-il être si sensuel, si doux et attentionné ? Leur baiser ne cessa pas, ils se caressaient mutuellement, tendrement, sauvagement, avec une appétence au-delà du raisonnable.

D'un coup, comme s'il avait été frappé par la foudre, Rogue s'éloigna d'elle, et à bout de souffle, lança à Hermione :

« On peut encore tout arrêter. Hermione… C'est de la folie. »

« Oscar Wilde a dit un jour 'les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais' ». Qu'à cela ne tienne, il se dit qu'il avait au moins essayé, mais il faut dire qu'elle présentait de bons arguments. A cet instant, cette citation faisait sens à son oreille. Une seconde plus tard, il était à nouveau en train d'embrasser la Gryffondor, et de la caresser. Pendant qu'il avait la main sur son sein gauche, elle détacha la robe de sorcier que Rogue portait. Elle jeta un rapide coup d'œil, et fit un grand sourire lorsqu'elle découvrit que sous ses robes, se cachait un corps bien taillé. Il portait une chemise cintrée bleu nuit, avec un Jean noir. Elle déboutonna sa chemise, mais au milieu de sa quête, il lui prit doucement la main, pour qu'elle arrête. Elle le regarda, et vit dans son regard un drôle de sentiment. Lorsqu'elle regarda rapidement la partie dévoilée de son torse, elle y vit des cicatrices impressionnantes. Elle le regarda à nouveau, puis déposa un baiser sur une d'elles. Lorsqu'elle déposa ce baiser, il ferma doucement les yeux puis tourna la tête sur le côté, comme gêné par ces marques. Elle murmura alors :

« Severus, ces marques racontent une histoire, ton histoire. Et tout le monde connaît le grand rôle que tu as endossé pour nous sauver. » Entre chaque phrase, elle embrassait une cicatrice. « Je ne peux pas imaginer un dixième de ce que tu as vécu durant ces années, mais ton histoire est là, sois en fier. De par leur signification, ces marques te rendent magnifique. » Il prit le visage d'Hermione dans ses mains et la regarda silencieusement. Puis il l'embrassa tendrement. Elle se détacha de lui, puis retira sa cape, et son tee-shirt, se retrouvant en soutien-gorge devant son professeur. Elle espérait qu'elle lui donnerait confiance en dévoilant son corps. Il remarqua qu'elle jeta un œil triste à la marque que Bellatrix lui avait faite, le jour où elle l'a marquée à jamais. Il passa un doigt sur son mot gravé, puis y déposa une multitude de baisers. Hermione prit le visage de Rogue et plaqua ses lèvres sur les siennes. L'urgence du baiser revint tout-à-coup, comme si plus aucune gêne n'existait entre eux. Hermione finit de retirer la chemise de Rogue, qui se trouva torse nu. Elle se mordit la lèvre inférieure, puis commença à défaire le pantalon de son professeur, pendant qu'il baissait la jupe de son élève. Quelques secondes plus tard, Rogue était en boxer devant une Hermione en culotte, ayant vite retiré son soutien-gorge. Ils continuèrent de s'embrasser, tout en retirant le peu de tissu qu'il leur restait. Ils s'embrassaient tout en se caressant. Hermione prit en main le membre fièrement dressé de Rogue, tandis qu'il jouait de son doigté sur le clitoris de celle-ci. Tous deux poussaient des râles de plaisir au contact de l'autre. Pendant qu'il caressait son bouton de chair, Hermione descendit pour prendre en bouche la virilité de Rogue. Les gémissements continuaient, pendant qu'elle faisait des va-et-vient le long de sa verge, et ils s'accentuaient lorsqu'elle insistait sur son frein.

« Mmh, Hermione… Stop ou je vais… »

« Ce n'est pas un problème, Sev. »

« Non. Je… n'en, stop. Je n'en ai pas… fini avec… toi. »

Elle se releva à sa demande. Il l'embrassa, puis la porta pour la poser sur le bureau. Il était debout, en face d'elle. Il écarta les cuisses de la lionne, et posa sa langue sur son bouton de chair. Elle répondit tout de suite à cette caresse en gémissant. Il continua ses caresses quelques minutes, puis lorsqu'il passa sa langue entière sur son clitoris à plusieurs reprises, Hermione se contracta autour de lui, ayant un orgasme, le plus puissant de sa vie. Lorsqu'elle eut repris ses esprits, il remonta vers elle, en déposant des baisers à l'intérieur de ses cuisses, sur son ventre, ses seins, ses clavicules, puis sa bouche. Hermione prit en main le membre dressé de Rogue et lui fit comprendre qu'il fallait qu'il se rapproche. Elle le plaça à l'entrée de son intimité. Rogue la regardait, il était très excité par le fait qu'elle prenne ces initiatives. Cependant, il la stoppa :

« Tu es sûre ? » Pour toute réponse, elle rapprocha son membre près de son intimité puis embrassa Rogue avec fougue. Il entra en elle, lentement, puis commença à accélérer ses mouvements. Tous deux n'en revenaient pas, d'abord les baisers qui furent magiques, les préliminaires qui furent incroyables, et maintenant cette fusion, qui était tout simplement surréaliste. Ils ne formaient qu'un, c'est comme s'ils savaient exactement quoi faire pour faire perdre ses moyens à l'autre, et ça n'avait que du bon, du très, très bon, même. Au bout d'un certain temps, Hermione se contracta de nouveau autour de Rogue, qui, ayant entendu Hermione jouir, ne put attendre plus longtemps avant de se déverser en elle. Ils restèrent sans bouger durant quelques instants, tentant de reprendre une respiration normale. Ils s'embrassèrent tendrement, comme pour terminer sur une touche sensuelle. Chacun reprit ses vêtements, ils s'habillèrent en silence, puis Hermione s'écria :

« Par Merlin ! Je suis en retard au cours de Soins au créatures magiques avec Hagrid, on est en petits groupes, mon retard va se faire remarquer, c'est sûr, j'ai… QUARANTE-CINQ MINUTES DE RETARD ! »

« Je… peux vou_te faire un… mot ? »

« Je ne crois pas qu'on devrait mettre ce qu'on vient de faire sur un bout de parchemin. » Il roula des yeux. Elle prit son sac à dos, puis dit « Je vais me débrouiller, je vais trouver quelque chose à dire, pas de problème. » Puis elle disparut de la pièce. Elle se mit à courir à travers les couloirs du château, puis arriva au cours, essoufflée comme jamais.

« Ah, Hermione, ce n'est pas dans tes habitudes d'être en retard, je me faisais du souci, est-ce que tout va bien ?

« Je… dé, désolée, Hagrid, je… j'ai dû me… » elle n'arrivait pas à finir sa phrase. Pour la première fois de sa vie, Hermione Granger, la Miss-je-sais-tout ne savait plus quoi dire. Et le petit groupe d'élèves la regardaient. Malfoy, Crabb et Goyle riaient, ravis qu'elle soit en retard, et Neville et Luna ne comprenaient pas ce qui lui arrivait, ils étaient aussi inquiets qu'Hagrid.

« Ne t'en fais pas Hermione, ce n'est pas grave, » dit Hagrid, « ça arrive à tout le monde, mais tu es sûre que tout va bien ? » Elle fit oui de la tête, et le cours reprit.

Le cours d'Hagrid était le dernier de la journée. A la fin de celui-ci, elle rejoignit ses appartements de préfète en chef afin d'y prendre une bonne douche avant le dîner. Sous la douche, elle pensa à ce qui s'était passé. Elle n'en revenait toujours pas. Elle avait eu un sacré cran de prendre les devants avec Rogue. Mais ce qui était encore plus incroyable, c'est qu'il avait cédé, il l'avait embrassé à divers endroits, et ils avaient fait l'amour. Elle se jura de se souvenir de cette sensation à vie. Elle se demanda quelle serait la suite de cette aventure, car elle savait que Rogue était un homme complexe. Elle reprit ses esprits et termina sa douche. Encore une fois, elle était en retard, bon, c'était un retard de dix minutes, mais un retard quand même. Elle s'habilla, et marcha rapidement à travers les couloirs. Elle poussa la porte de la salle commune. Rogue était à table, il parlait avec le Professeur McGonagall, elle marcha, jusqu'à rejoindre son groupe d'amis. Rogue sentit qu'elle le regardait, il lui rendit son regard rapidement, puis revint à sa discussion. Lorsqu'elle arriva à la hauteur de son groupe :

« Mione, t'es là enfin ! » dit Harry.

« Deux retards en une journée, ça ne te ressemble pas, Hermione. Tout va bien ? » demanda Ron, inquiet. Hermione regarda Ron et s'arrêta littéralement de bouger. Elle le regarda en silence. Elle pensa à ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant, et tout lui revint en pleine face, avec une violence inouïe. Elle, Hermione Granger, jeune femme droite dans ses bottes ne l'était plus. Elle avait trompé son meilleur ami, son confident, son petit-ami Ronald. Elle se dégoûtait à cet instant, elle en eût des nausées. Elle porta ses mains à sa bouche, puis quitta la salle commune en courant, les larmes roulant sur ses joues, suivie de près par Ginny.

De son côté, Rogue -tout comme l'intégralité des personnes présentes dans la salle commune- n'avait bien évidemment rien manqué de ce qui venait de se passer. Il se posait des questions. Pourquoi avait-elle quitté la salle si soudainement ? Que s'était-il passé avec ses idiots d'amis ? Que devait-il faire ? La suivre ? Ou rester ? Cette situation lui avait coupé l'appétit. Il savait qu'il ne pouvait pas la suivre. Il ne pouvait pas éveiller les soupçons. Il fallait rester discret. Et avec l'œil de Dumbledore, il ne le fallait pas. Alors il décida de rester à table et de faire comme si de rien n'était, du mieux qu'il le pouvait. Cependant, il fut rassuré de voir la petite Weasley suivre Hermione. Au moins, il savait qu'elle ne serait pas seule.