Le bureau du concierge, Argus Rusard était situé au 1er étage du château. C'était là qu'était censé patienté les élèves pour être instruit du contenue de leur retenue. Lily arriva donc en avance ; telle était son habitude. Munie d'un énorme sac, elle avait pris le soin de prendre tout un tas d'affaire diverses et variées, de la brosse à dent au sang de veracrasse ; il faut dire que c'était sa première retenue et qu'elle s'attendait au pire. Déjà, la culpabilité de n'avoir pas encore annoncé ça à ses parents lui nouait le ventre alors l'idée de passer 2 h enfermer dans la même pièce que l'ami de son ennemi n°1, la pauvre était proche de l'évanouissement, elle avait à peine manger au dîner et en plus, elle s'était ridiculisée en cours de sortilèges ; le stress avait pris le meilleur d'elle-même.

Pour se distraire, elle discuta un instant avec les tableaux qui encadraient le bureau, elle fit poliment connaissance, leur demanda s'il avait l'habitude de croiser le chevalier du Cataugan, qui était un ami…bref 10 min après c'était comme si elle les avait connus toute sa vie. Puis, des pas lents et déterminés se firent entendre à l'autre bout du couloir ; ils firent remonter en elle la colère qu'elle avait enfouie durant toute la journée. Ses pas étaient aussi insupportables que Black lui-même, pensa-t-elle avant de se tourner vers lui avec un sourire clairement forcé ; ils puaient l'appartenance, la grâce et le jemenfoutisme ces pas. En plus, lui, il arrivait tranquillement, sans autre bagage que son cerveau insolent, les mains dans les poches.

« -Quel plaisir de te voir, Sirius Black. J'ai quelques mots à te dire figure-toi.

-Oh Evans, tu es là toi aussi ? rit l'intéressé, faisant mine de la découvrir. En qualité de chouchou du professeur, je pensais que tu aurais eu une dispense. »

Gagné. Le visage d'Evans était aussi rouge que ses cheveux, tellement rouge que Black se demanda si elle n'allait pas lui exploser à la figure ou se métamorphoser en phœnix. « Chouchou », il le savait par James, devait être l'insulte la plus appropriée pour remplir Lily de fureur et d'envies de meurtres. Il parait que sa moldue de sœur la détestait et la traiter de ce nom d'oiseau. Pourtant, chose exceptionnelle, elle sembla se ressaisir ; elle, la préfète modèle, le summum de la maturité se devrait d'avoir une patience à tout épreuve (à part avec James, sans doute) et la voir ainsi en action forçait le respect.

« Si tu redis ça, je te transforme en putois, dit-elle très calmement en caressant sa baguette. Et tu sais que j'en suis capable. Aucunes retenues, aucuns professeurs ne se mettra en travers de mon chemin.

Maintenant, je te demanderai de ne plus m'adresser la parole, ni même de me regarder.

Et ça pour une durée limitée à ta misérable vie.»

Vu à quel point leur désamour était mutuel, Sirius se dit que sa requête ne serait pas difficile à tenir. Il s'autorisa même un sourire ; l'indifférence, c'était exactement ce qu'il lui fallait pour accomplir sa mission du jour. Vérifiant que tout était prêt, il fouilla discrètement les poches de sa robe. Parfait.

Le professeur de défense contre les forces du mal suivit de Rusard, clopin-clopant, arrivèrent juste à l'heure, avec la précision d'une horloge. Le concierge soufflait comme une locomotive lorsqu'il glissa la clé tenue par sa main suante ; il pestait contre Peeves qui avait dû occuper sa journée avec ses pitreries, un mini chaton sous le bras. Padfoot ne quitta pas cette clé des yeux ; lorsqu'elle délaissa les doigts puants pour la table du bureau tout son corps était à l'affût, prêt à bondir vers elle. Mais comment faire pour détourner l'attention de 3 personnes ? Il y réfléchissait dans un coin de son cerveau tandis que l'autre partie était tournée vers le discours du professeur.

"Alors ; Mr Black, vous êtes coutumier de ces retenues mais miss Evans, il semblerait que ce soit la première fois...alors, alors commençons. Je suis pour mes retenues utiles...Oui, UTILES ; vous allez donc devoir..."

Sirius jeta un coup d'œil à Lily qui avait déjà commencé à sortir son carnet de note pour écrire minutieusement les paroles saintes du professeur. L'heure tournait et il n'avait aucune idée de comment s'approcher de la clé sans attirer les soupçons. 3 pas le séparait de l'objet de sa convoitise, seulement trois pas.

"...vous aurez alors à dessiner l'Abracornus Globuleux et à...Oui, M. Black ?

-Mme Formol, je pourrais emprunter un stylo et une feuille à Mr Rusard ? »

Cette interruption eut pour effet d'agacer un peu le professeur qui lui répondit « oui » distraitement avant de chercher ses mots pour reprendre. Rusard, lui, le regarda comme s'il dégageait une forte odeur de bombabousses et puis claudiquant vers l'armoire, l'ouvrit pour fouiller dedans. On pouvait y apercevoir des tas d'objets confisqués sérieusement géniaux ; taille-crayon crieur, encre à flamme, toupie de la vérité. Sirius s'avança de 3 pas, fit mine de trébucher et appuya la gauche sur la table ou plutôt sur la clé qui s'enfonça dans une pâte préalablement placée dans sa paume. Un truc de moldu, la petite touche de Peter pour cette mission.

Tranquillement il passa ensuite la pâte dans sa poche : ils attendraient qu'elle durcisse et ils la rempliraient avec un sortilège approprié pour reproduire la clé. C'était idiot ; l'originale était bourrée de contre sort mais personne n'aurait pensé qu'un truc moldu puisse 'faire l'affaire'.

Rusard lui donna le stylo et la feuille et le voilà parée pour la retenue la plus tranquille de toute sa vie.

La fin de la retenue se déroula en parfait silence dans les serres. Sirius fit honneur à son nom et resta parfaitement sirius, reproduisant son dessin d'Abracornus Globuleux avec l'application (et le résultat) d'un gamin de 4 ans. Dès que l'horaire sonna il le fut beaucoup moins et détala le premier, fier du rapport qu'il pourrait présenter au général Prongs et au soldat Moony.

Ces derniers l'attendaient dans la salle sur demande avec Queudver. Il s'arrêta donc devant la tapisserie à la licorne et murmura plusieurs fois les mots clés que lui avait appris James. Une mise en scène plutôt théâtrale s'ouvrit à lui. Une salle sombre qui sentait l'encens, un grand cercle d'alchimie sur le sol, lui-même tout aussi sombre que les poils du sinistros...les quelques armoires présentes débordaient de fioles et de vieux manuscrits probablement tout aussi vierge que le cerveau de Nott, pensa Sirius. Des bougies flottant dans les airs donnaient une atmosphère encore plus lugubre à la salle.

"Je vois qu'on a joué sur l'ambiance, commenta-t-il en riant.

-Toujours, répondit James en retirant sa capuche. Le style avant tout, les résultats après.

-Tu devrais en faire le slogan de ta famille, fit Remus, pince sans rire, qui devait sans doute se demander qu'est-ce qu'il faisait là.

Sirius lui adressa un sourire qu'il lui rendit.

-Bon, commençons sans attendre, annonça James avec un sourire jusqu'au front. Carte du maraudeur, cape d'invisibilité...nous sommes parés pour la phase 3 ! Mais avant ; phase 1 Sirius ?

Sirius sortit le modelage de la clé avec un petit haussement d'épaule et un "facile !" très modeste puis le lança dans la main ouverte de son ami.

-Remus, phase 2 !

Le lycan récupéra l'objet qu'il examina sous toute ses coutures avant de sortir sa baguette. On sentait dans tous ses gestes qu'il hésitait encore à aider ses amis : les dénoncer était hors de question mais s'impliquer comme ça, il ne pourrait décidément pas revenir en arrière après.

"Moony, si tu veux je le fais, proposa Sirius.

-Et nous retrouver avec une bouillie de clé plutôt qu'avec quelque chose d'utilisable ? je ne crois pas non.

Le « nous » entraîna une réaction en chaîne de sourire sur le visage des autres maraudeurs mais Remus continua :

"Vous me promettez que personne ne sera blessé et que vous allez vous même goûter à votre propre plaisanterie ?"

Les 3 hochèrent la tête de concert.

« Et quoi que soit votre blague vous m'expliquerez en détail pour que je n'ai pas à participer et que je puisse épargner certaines personnes ? »

Les 3 répétèrent à l'unisson, baguette sur la poitrine :

"Nous le jurons ! »

-Bon, alors j'en suis, je suppose...murmura Remus avec un mince sourire.

Après un silence quasi religieux ; il lança enfin le sort de remplissage et puis un "durcisso". Quand il sortit la clé elle était parfaite. Les 2 sorts eurent pour réponses immédiates des sifflements, des claquements de mains ainsi qu'une petite accolade siriusienne et le calme revint peu à peu. James reprit :

-Bien. Queudver, prêt ? après la phase 3 se sera à toi !

Curieusement c'était le peureux Peter qui s'était proposé seul pour la mission la plus importante du jour et bien qu'il soit gaffeur en diable, James avait été si surpris qu'il s'était empressé d'accepter.

Ce qu'il devait faire c'était récupérer le fameux bouquin qui pourrait leur permettre de faire la potion adéquate pour leur farce. Mais avant cela, il fallait un minimum de préparation. Après l'avoir ouverte, tous regardèrent la carte du maraudeur. Il y avait des préfets qui faisaient encore des rondes, dont Malefoy, Lily et Rusard, lui, ne sortait pas de son bureau, la cible principale. Il s'occupait sans doute de son chaton, miss Teigne, une bête qu'il avait recueilli récemment. Le voir avec une créature si mignonne, lui qui était si laid, était d'ailleurs assez effrayant.

Sentant la pression monter en lui, Peter hocha sa tête grassouillette plusieurs fois en tremblant :

-Vous me couvrez, hein ?

-Oui et pas n'importe comment Ver' ! Tu vas assister à un moment historique ! fit James qui réussissait assez mal à cacher son hystérie.

-Je suis sûr que je vais le regretter...murmura Remus qui au fond, n'aurait pas aimé être ailleurs pour tout l'or du monde.

-Tu n'as pas confiance en nous, pas confiance en MOI ? demanda Black, faussement outré.

-Oulha…répondit Remus en riant, je crois que tu en demandes un peu trop.

-Soyez attentifs ! les réprimanda James. On va invoquer Peeves, ici même, dans la salle sur demande !

On aurait dit un elfe de maison face à sa première chaussette ; un mélange de peur et d'excitation brouillé ses traits.

-James, je pensais que tu avais une peur bleue de Peeves ? s'inquiéta Remus.

-Oh…moi ? non, non pas du tout, (James avait le regard bien fuyant) je le trouve…drôle avec son petit…et son énorme sourire tout plein de…de dents aussi…enfin bref. Même si j'avais, euh « peur »_comme tu dis Moony_je ferais TOUT pour Evans. Si on veut que Rusard sorte de son bureau, il nous faut le meilleur ! Et le mei…meilleur c'est Peeves, enfin, voilà ! et Sirius, arrête de rire.

-Bon, allons-y ? proposa Remus.

Les 4 se positionnèrent assis au centre de la pièce

Il y eut un curieux silence qui fut rompu par un raclement de gorge de James. Sa baguette décrivit un mouvement de cercle, il paraissait décidé quand ses lèvres formèrent le nom d'un sort qui permettait de communiquer à distance. Suivi ensuite le nom de Peeves énoncé à voix haute. Les maraudeurs se donnèrent la main pour former un cercle et accessoirement, encourager Prongs. Celle de Sirius était chaleureuse, pensa Remus, un instant troublé par ce contact. Black, s'il en était ému, ne le montra pas mais lança tout de même un petit clin d'œil au lycan quand les yeux des deux garçons se croisèrent accidentellement.

Le discours qui suivit alors paraissait avoir été appris par cœur ; la voix de James tremblait légèrement mais elle était claire et puissante et il serrait la main de Peter et Sirius avec tellement de force que les deux grimacèrent.

« O grand Peeves. Prince des esprits frappeurs, héritier méconnu de la farce et des blagues. Toi qui a su nous inspirer quand l'imagination venait à manquer. Toi qui a de nombreuses fois bouché les toilettes de Poudlard, jeté des déchets dans nos paniers déjeuner ou transformer les cigarettes des élèves en lance flamme ; écoute notre Prière. Toi, être complexe, méprisé comme nous par ce fieffé Rusard, nous t'en conjurons, viens à nous en paix ! »

James brisa le sort et regarda les autres.

« Maintenant c'est le moment de l'attirer ici ; s'il résiste au sort, il n'y aura rien à faire de plus. »

Le prochain sortilège, il se mirent à quatre pour le lancer. Tout d'abord rien ne se passa. Puis, il y eut de la fumée rouge qui partit du centre pour remplir peu à peu la pièce ; les bougies tremblèrent puis s'éteignirent. On n'y voyait goutte et pour parfaire le tout un petit rire mauvais planait dans les airs. Pas très rassuré, Remus lâcha la main de Peter pour lancer un Lumos. La première chose qu'ils virent furent les fameuses dents dont James avait fait l'éloge ; ses dents aiguisées plantées sur un sourire gigantesque et affreux lequel aurait fait pâlir le Joker d'envie. Puis, ils remarquèrent les petits yeux enforcés dans leurs orbites, plus noir que noir qui présageaient qu'ils allaient sans doute passer un sale quart d'heure.

« Jimmy, Jimmy, psalmodia l'horrible bouche, des années et des années qu'on se connait et ce n'est que maintenant que tu appelles ?

-Monsieur Peeves, commença un James vraiment mal à l'aise. Quel ravissement que…enfin, bonjour !

-Que me vaut le plaisir de cette charmante réunion ? continua l'esprit frappeur en tournant autour de sa victime comme un chat joue avec sa proie. »

James, figé sur place, ne semblait plus en état de dire quoi que soit.

« On a quelque chose à te proposer Peeves, un marché, reprit Sirius. »

Remus regarda en silence en s'autotraitant d'imbécile. Beaucoup trop de choses se passaient dans sa tête en cet instant là et il se fustigeait. Bien sûr qu'il y aurait une contrepartie ! Le loup se méfiait de Peeves ; il l'aurait bien mangé tout cru et Remus l'aurait laissé faire sans ciller. Cependant il fallait réfléchir ; quel marché un être aussi détestable que Peeves ne pourrait pas refuser ? Quel plan foireux avait encore imaginé James ? Il lui jeta un regard mais celui ne lui répondit que par une grimace difficile à mal interpréter : ils étaient faits comme des rats.

« Un marché ? demanda Peeves, intéressé.

-Un marché que tu ne pourras pas refuser, continua Sirius d'une voix trop sûre d'elle pour être honnête. »

Remus connaissait trop cette technique pour ne pas être exaspéré. Ce sale cabot de Black essayait de gagner du temps Encore une fois, les 2 Maraudeurs les plus stupides que la terre ait porté (on ne pouvait pas blâmer Peter) s'étaient lancés sans parachute et sans filet espérant que le cerveau de Remus puisse rattraper leurs bêtises avant l'impact. Là, en ce moment, il avait sérieusement envie de les laisser se crasher mais avant même que son esprit ait commencé à formuler une réponse, Black lâcha :

« Le bal de Slughorn, intervint Sirius ; on peut t'y faire entrer. On connaît le lieu, l'heure et les sortilèges mis en place.

-Et qu'est ce qui te fait croire que ça m'intéresse ?

-Allez, insista Sirius, on sait à quel point tu détestes cette bande de Nerds. Lovegood, le créateur du Poudlard Paper en a raconté des choses sur toi. Lily Evans, toujours apprêtée, toujours bien propre sur elle et...Regulus Black, ce petit enfoiré de Serpentard, qui lèche les bottes de ses parents comme un gentil toutou...

-Sirius, murmura Remus en serrant la main qu'il avait garde dans la sienne, tu plaisantes j'espère ? tu en fais trop, tu ne crois pas que ça devient trop personnel ? »

Sirius haussa les épaules et lui lâcha la main doucement. James, lui, paraissait totalement dépassé par la situation mais ne disait mot.

Quant à Peeves, ses petits yeux noirs brillaient de mille feux

« On a besoin de toi pour distraire Rusard, reprit Black. Faire voler un peu son chat, deux trois bricoles. On admire ton travail tu sais.

-Si vous faites autre chose pour moi.

-Et quoi ?

-Tais-toi Blacky, je veux parler avec lui. »

Avec les griffes qui lui faisaient offices de doigts il désigna James.

-Qu..quoi ? Oui ? fit ce dernier, hébété.

-Tu vas passer un jour sans tes lunettes.

-Oh...mais...

-Toi, Mumus, tu vas parler à la 1ère personne, le gros va s'auto-infligé le maléfice du bégaiement et toi Blacky, tu vas porter du maquillage demain.

-Mais demain...fit James

-C'est la sortie à Préaulard termina Remus. La dernière.

-Après, comment on sait que tu vas tenir parole ? demanda Black, pas ébranlé pour un sou.

-Qui sait ? demanda Peeves avec un sourire carnassier. Tchao les loosers !

Sans crier gare, il fit apparaître des bombes à eau qui explosèrent et trempèrent nos héros jusqu'à l'os.

« On s'est plutôt bien débrouillé ! s'écria James sortant de sa torpeur. »

Pour toute réponse Peter éternua. Sirius se transforma en chien et s'ébroua, leur balançant des gouttelettes dessus et Remus lança des sortilèges pour se sécher et des regards noirs au cabot.

« Tu n'aurais pas dû vendre le club de Slug. accusa-t-il.

-Et qu'est-ce que ça te fait ?

-Lily est dans ce club.

-Ah oui, Lily...fit le chien d'un air mauvais, et elle est plus importante que nous c'est ça ?

-Arrête de faire l'enfant.

-Tu passes beaucoup de temps avec elle, rajouta James qui refusait de ne pas participer à une conversation sur Lily.

-Toi James, je ne comprends pas que tu ai pu le laisser faire ! Et tu te dis amoureux d'elle ?

-C'est normal, clarifia James, fier comme un paon, parce qu'au bal de Slughorn, c'est moi qu'elle va inviter ! je la protégerais.

-Et Regulus, continua Remus à l'encontre de Sirius, combien de fois vas tu te liguer contre lui a cause de tes cinglés de parents ? »

Lorsque Sirius se retransforma en lui-même, il avait l'air d'un gamin prit en faute, ses longs cheveux mouillés collés sur son visage lui donnait l'apparence d'un émo.

« Qu'est-ce que ça peut te faire d'abord ?

-Je tiens à toi figure toi ! et te voir faire le con ne m'amuse pas. »

Sirius ne sut pas quoi répondre à cela. Mais il n'en eut pas besoin car un grand bruit retentit dans le château.

« Peeves! fit Peter en montrant la carte du maraudeur. Rusard commence à bouger !

-Peter c'est à toi ! prend la carte et la cape et go go go ! cria James. »

Apeuré, Queudver s'exécuta et fila en enfilant la cape. Il en oublia même sa baguette.

Après son départ, il y eut un grand silence où Sirius regardait Remus en chien de faïence. James ne savait plus où se mettre. Impossible de partir maintenant sans la cape, il était un peu tard pour se permettre ce genre de fantaisie...et se faire passer un savon par la Grosse Dame, James avait déjà donné et il préférait affronter l'amour unilatérale de Sirius pour Remus de front que de resubir cette honte. Il décida donc avec beaucoup de tact de rompre le silence gênant en parlant de son sujet de prédilection.

« Remus, la meilleure question à se poser est la suivante : qu'est-ce que ferait Evans ? Et bien c'est bien simple, la déesse qu'elle est pardonnerait sûrement son ami...après tout, il nous a sauver la mise, qui c'est ce que Peeves nous aurait fait subir en représailles ? et Sirius, si elle était à ta place, elle pardonnerait à son frère Regulus d'être un sale Serpentard ; regardez comme elle est gentille avec sa moldue de sœur malgré tout ce qu'elle lui a fait subir ! »

Les deux autres arrêtent de se regarder, rien que pour juger James du regard. Comment faisait-il pour savoir tout cela sur Lily était un mystère.

« Bon, méditez sur tout ça ! Moi je prépare nos lits pour ce soir. »

De son côté, Peter n'eut pas vraiment de mal à accomplir sa tâche. Il faut dire que Peeves s'en donnait à cœur joie, même avec un peu trop de zèle il faut le dire ; il ne fallait pas non plus qu'il réveille tout le château. D'après ce que Queudver entendait, il était dans la Grande Salle en train de jongler avec les bougies éteintes du plafond tout en chantant une invention de son cru « Jimmy, il a les chocottes, il a les jambes qui tremblotent quand arrive le beau Peeves, il aimerait se jeter sous la Tamise. Rusard, lui, est en pétard, faut dire qu'il en pique des fards, quand vient le grand Peeves, ce beau gaillard, il manqu'à tous ces égards ; il aimerait bien l'mettre au placard…» .

C'est avec donc beaucoup de facilité que le petit blond entra dans le bureau ; Rusard n'avait même pas eu le temps d'éteindre la pièce et il put contempler les objets confisqués dans l'armoire, véritable musée des merveilles. Cependant, il ne resta pas aussi longtemps qu'il l'aurait voulu ; en effet il se sentait observer malgré la cape d'invisibilité qui le cachait et des miaulements de plus en plus fort interrompirent ses pensées. Il prit le livre, vérifia qu'il y avait bien l'inscription « Propriété du Prince de sang mêlé » à l'intérieur et fila vite, frôlant Rusard qui revenait, attirer par les bruits de Miss Teigne. Ce chat est décidément une sorte de démon, pensa furtivement Peter dont le cœur battait à tout rompre.

Il bifurqua dans le couloir et monta les étages 4 à 4. Avant de revenir à la Salle sur Demande, située au 7ème étage, il avait quelque chose à faire au 5ème. Renâclant comme un taureau, épuisé par sa course et pas du tout aidé par son embonpoint, Peter se retrouva non loin de la statue de Boris le Hagard. Là, il devait compter 1,2,3,4 portes avant d'arriver à destination. Regardant la carte du Maraudeur, il pouvait voir le nom de celui qui l'attendait inscrit en lettre cursive. Lucius Malefoy.

Peter prit le temps de cacher la cape d'invisibilité en la nouant autour de son ventre, sous sa robe, glissant le livre dedans. Le mot de passe prononcé, Peter se retrouva dans la Salle de bain des Préfets, face au Serpentard qui le jugea de la tête au pied.

« Ce n'est pas trop tôt, fit-il de sa voix lente et aristocratique. »