Contexte de l'OS
Type de l'OS : ce texte a été écrit en 35min pour les 24 heures du FoF (le FOF est un forum qui propose des défis, des jeux, des espaces de discussion. Vous pouvez le retrouver dans mes auteurs favoris). Le prompt était le 13e de la journée, à savoir "Je n'en ai strictement rien à faire" J'espère que le lien avec le prompt sera suffisamment évident sinon... c'est un texte sur Sansa, donc ça s'excuse tout seul.
Personnages : Sansa, Daenerys, Jon
Contexte de l'OS : 8x04
Les points miniatures figurants les forces des marcheurs blancs avaient été écartés de la table. Cela aurait pu réjouir Sansa, si ceux-ci n'avaient pas été immédiatement remplacés par d'autres modèles, incarnant cette fois-ci de nouvelles armées à vaincre, et pas n'importe lesquelles : celles de Cersei Lannister. Sansa ne parvenait pas à comprendre pourquoi tout le monde s'évertuait à sous-estimer la lionne, même Tyrion qui avait pourtant vécu une grande partie de sa vie à ses côtés. Il n'y avait qu'à voir comment Cersei avait décidé de traiter la menace de la Longue Nuit – laisser s'entredéchirer ses deux ennemis, et se battre avec le belligérant survivant, qui serait alors fortement affaibli. Une stratégie certes couarde, mais qui s'avèrerait probablement payante.
Pire, qui s'avèrerait sans nulle doute possible complètement payante si Daenerys continuait de n'en faire qu'à sa tête.
La Mère des dragons avait agacé Sansa dès son arrivée à Winterfell. Elle s'était déclarée reine, sans rien connaître du Nord ni des épreuves que son peuple avait traversé, et prenant au passage la couronne de Jon. Elle avait cru un instant pouvoir se rapprocher d'elle – elles étaient après tout deux femmes qui avaient dû traverser un nombre trop important d'épreuves pour se faire une place dans ce monde d'hommes – mais c'était sans compter les fuites incessantes de son homologue sur le statut du Nord.
Oui, Sansa avait été agacée par la reine Targaryen. Mais agacée n'était rien comparé aux sentiments qui l'animaient en ce moment même, où les seigneurs de leur alliance étaient réunis au-dessus d'un plan de Westeros et des forces qui animaient le pays. Comment cette femme avait-elle pu se constituer une armée et diriger une ville avec un aussi piètre esprit stratège ? C'était à croire qu'elles ne regardaient pas la même carte. Bien que durement frappées par leurs combats, leurs hommes avaient une chance de l'emporter – mais pas meurtris ainsi. Les Immaculés étaient peut-être des machines de guerre sans âme ni fatigue, mais pas les nordiens. Sansa ne pouvait envoyer ses gens se battre sans leur laisser le temps de panser leurs plaies et pleurer leurs morts.
Pourquoi Daenerys ne pouvait-elle pas comprendre cela ? Pourquoi Jon ne pouvait-il pas comprendre cela ? Pourquoi n'en avaient-ils strictement rien à faire de ce qu'elle pouvait bien conseiller ?
Sansa savait qu'elle n'était pas Arya, une guerrière née. Son image de princesse parfaite, seulement intéressée par les tricots et princes charmants lui collerait longtemps à la peau. Mais elle avait grandi, muri, elle avait fait ses preuves. C'était bien elle qui avait fait appel à Littlefinger et ainsi fait gagner la Bataille des Batards, non ? Elle avait survécu à Cersei, appris auprès d'elle et de ses manœuvres. Alors pourquoi personne – excepté Arya – ne voulait entendre et suivre ses recommandations ?
Parce que l'amour rend aveugle, et la haine aussi – et rien ne caractérisait mieux Jon et Daenerys en ce moment que cet adage.
Sansa retint un soupir. Si Jon et sa reine refusaient de l'écouter tant pis. Elle gouvernerait pour ceux qui voudraient l'entendre : son peuple, ses gens. Et si elle devait feindre une dernière fois le masque de la jeune fille naïve pour atteindre ses objectifs, alors elle le ferait et s'armerait de son plus beau sourire conciliant – pour le Nord.
Note (de fin) : Qu'est-ce que je peux détester Dany. Elle a toujours été insupportable. Quant à Sansa... c'est l'une des rares (avec Théon entre autres) dont l'évolution ne m'a jamais déçu.
