Petit mot de l'auteure : Ce texte a été écrit pour la 112e nuit du FOF, sur le thème "libre".
Personnages : Arya, Gendry
Contexte : 8x04
Gendry lui demande sa main, et elle la lui refuse. Elle voit ses yeux peinés, remplis d'une déception qu'elle savait inévitable. Il accepte son choix, mais elle sait que sa décision le blesse profondément. Elle est à deux de rajouter quelque chose en voyant ses yeux malheureux mais elle se ravise.
Que pourrait-elle bien dire de toute manière ?
Qu'elle ne souhaite pas se marier, ni avec lui, ni avec quiconque ? Qu'elle n'ait pas faite pour une vie de château ? Que lui donner sa virginité était une chose, mais donner sa liberté en est une autre ?
Elle n'est pas sûre qu'il comprenne réellement ce qu'elle ressent, alors elle se contente de murmurer, plus pour elle-même que pour lui :
- Ça n'est pas moi.
Non, en effet, ce n'est pas elle. Arya a toujours été à l'écart de la société et de ce que celle-ci attendait d'elle. Dès son plus jeune âge, elle en était consciente : elle ne serait pas une lady, car elle ne l'avait jamais été. Elle aurait peut-être fini par se plier à la volonté de ses parents, mais rien ne s'était déroulé comme ils l'avaient imaginé. Père, Mère, Robb et Rickon étaient partis. Il ne restait que Jon, qui l'avait toujours soutenue, et Sansa, qui en était venue à la comprendre. Et Bran – si tant est qu'on puisse toujours l'appeler ainsi. Personne de sa famille ne pourrait plus jamais faire pression sur elle pour lui dire que faire. C'était trop tard.
Et puis, elle avait appris à goûter à sa liberté. Elle avait certes profondément souffert, de la faim, de la fatigue, de la peur, mais elle avait aimé être maîtresse de son destin. Aller où elle le voulait, quand elle le voulait. Dire ce qui lui passait par la tête, et faire un doigt d'honneur au monde si elle le souhaitait – que des choses qu'elle ne serait plus au mesure de faire si elle devenait la dame d'Accalmie.
Alors même si elle aimait Gendry, elle ne pouvait pas accepter sa proposition. Même si cela le blessait, si cela la blessait, elle ne pouvait pas renoncer à ce qu'elle était pour ne pas lui faire de la peine.
Elle ne pouvait pas se perdre pour ne pas le perdre lui. Ce n'était juste pour personne. Et sûrement pas pour elle, qui n'avait en définitive qu'un souhait, plus que terminer sa liste ou découvrir le monde : rester libre.
