Petit mot de l'auteure : ce texte répond à plusieurs défis de la Gazette : les 50 drabbles (1 : Sansa x Yara), Collection restreinte 18 (pas de lettre "j") et le Mille prompts 296 (que des rois ou reines)
Merci à Marina et AngelicaR pour leurs reviews sur le chapitre précédent
Un souffle de panique se saisit d'elle et avant qu'elle ne puisse réellement s'en rendre compte, elle hurle. Elle hurle à la mort, elle se débat, elle pleure.
Au détail prêt qu'aucun son ne sort de sa bouche.
Elle est trop terrifiée pour cela. Elle a trop peur que ses cris réveillent l'homme à côté d'elle et que, dans un accès de rage ou simplement par plaisir sadique, il ne décide de la malmener encore plus. Alors elle se contente d'hurler mentalement, comme une chose brisée à qui l'on aurait retiré la voix.
Mais malgré toutes ses précautions, la forme à côté d'elle se réveille. Sansa se fige, prête à accepter la sentence qui va venir et qu'elle sait inévitable. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, la forme ne l'attaque pas. Elle se contente de lui demander d'une voix inquiète si elle va bien, et de la prendre dans ses bras en constatant que l'autre est incapable de lui répondre.
Et Sansa comprend que ce n'est pas Ramsay qui est près d'elle. C'est Yara. Yara qui l'enveloppe de ses bras rassurants, de ses paroles apaisantes. Elle se laisse alors bercer, comme l'enfant qu'elle était autrefois. Dans les bras de Yara, elle n'est plus la reine du Nord – simplement une femme brisée qui a besoin de réconfort.
Elle n'aurait jamais pensé que la Fer-née puisse être aussi douce. De même qu'elle n'aurait jamais pensé, lorsque Yara était venue à Winterfell pour pleurer le corps de son frère, tomber amoureuse d'elle. Mais dans les deux cas, Sansa devait bien admettre qu'elle s'était trompée. Mais c'était deux erreurs qu'elle était ravie de corriger.
Notamment ces nuits là, où le souvenir de Ramsay la hantait et qu'elle était incapable de discerner cauchemar de la réalité. Dans ces moments là, seule Yara pouvait la ramener au présent, par sa patience et ses mots doux. Comme cette nuit ci.
- Tu ne voudrais pas changer de chambre ? avait-elle fini par demander.
- Non. C'est la chambre du seigneur de Winterfell. Ma place est ici.
- Mais... elle est rempli de mauvais souvenirs.
Sansa était bien obligée d'admettre que c'était vrai. Le fantôme de Ramsay y planait encore. Celui de ses parents et de leur mort atroce également. Mais avec Yara à ses côtés, elle se sentait de taille à les affronter. Alors elle répondit, confiante :
- Nous en créerons de nouveaux. Et ils seront beaux, tout comme toi.
