Petit mot de l'auteure : voici un texte écrit pour le défi Saphique de Septembre sur le thème "Mariage". Il s'agit d'un Cersei / Elia où cette dernière n'a pas d'enfants.
Merci à Marina, Angelica et Starck pour leurs review sur les OS précédents !
Elia avait toujours su quoi faire. Elle avait embrasé la voie qui lui était destinée avec application : le mariage, la vie à la Cour, les enfants... Oui, Elia avait tout fait dans les règles. Non pas qu'elle prenne un plaisir particulier à être l'épouse de Rhaegar Targaryen, simplement, c'était ce qu'on attendait d'elle alors elle s'exécutait en silence. De plus, le prince n'était pas bien méchant et, si l'on exceptait l'épisode légèrement humiliant du tournois d'Harrenhal, la traitait avec respect et considération. Ainsi, elle n'avait jamais songé à remettre en question l'existence qu'elle menait.
Mais dernièrement, les choses avaient changées, et la faute en était à Cersei Lannister.
Bien qu'officiellement elle soit sa demoiselle d'honneur, la blonde était venue à Port-Réal dans le but même pas voiler de se tenir prête à lui prendre sa place si jamais sa santé fragile venait à se détériorer. Mais Elia, qui était passée elle-même par les jeux d'alliances et de pouvoir, ne lui en voulait pas – après tout, ce n'était pas vraiment de sa faute si elle avait été propulsée dans cette position délicate. Ainsi, elle traitant sa demoiselle avec gentillesse, ce qui semblait surprendre mais faire plaisir à Cersei, si bien que leur relation se transforma rapidement en une bonne camaraderie puis une franche amitié.
L'alchimie passait si bien entre elles que tout naturellement, les accolades amicales finirent par se muer en de doux baisers échangés dans le secret de la nuit.
Au début, Elia se satisfaisait de cette situation. Mais désormais, elle doutait. La distance entre Cersei et elle que le regarde des autres imposait lui était insoutenable. Ne pas pouvoir embrasser la blonde lui semblait être une torture. Et si le danger de leurs amours était tout d'abord excitant, elle aurait aimé pouvoir jouir de la tranquillité d'une idylle sans risques. Mais pouvait-elle vraiment tout quitter ? L'amour était certes important, mais elle avait des devoirs à assumer...
Paradoxalement, ce fut son époux qui la tira de ces interrogations.
Rhaegar avait bien remarqué que quelque chose se tramait entre les deux femmes, mais c'était tût – après tout, son cœur était bien dirigé vers une autre, alors pourquoi blâmerait-il sa femme d'en faire de même ?
- Vous devriez vous enfuir, dit-il à Elia après que celle-ci lui ai finalement confié la source de ses ennuis.
- Nous enfuir ? Mais où ?
- À Essos. Quelque part où vous pourriez vous aimer.
- Vous savez bien que notre amour resterait interdit partout dans le monde.
- Nous ne connaissons rien du monde, répondit le prince. Des zones demeurent inconnues. Et quand bien même, vous ne seriez plus aussi surveillées qu'ici.
Elia demeura songeuse quelques instant avant de faire remarquer :
- Et cela arrangerait bien vos propres affaires d'amours, n'est-ce pas ?
- Cela serait mentir que de nier. Vous partie, je pourrais épouser Lyanna. Je suis désolé que vous soyez contrainte à la fugue, mais je pense que c'est la meilleure des solutions. Si je m'enfuyais moi-même, votre situation ne changerai pas ; vous n'auriez pas le droit de vous remarier, puisque je serai officiellement toujours en vie. Et le trône reviendrait toujours à Viserys.
- Vous n'avez malheureusement pas tord. Mais si je décidais de m'enfuir, et que Cersei veuille me suivre, nous soutiendrez-vous ?
- Bien évidement, ma dame. J'ai peut-être échoué à notre mariage, mais je réussirai notre séparation, répondit-il avec un clin d'oeil complice.
Cela faisait désormais sept jours que Rhaegar et Elia avaient eu cette conversation, et la brune ne s'était toujours pas confiée à Cersei.
Et si celle-ci refusait de la suivre et la dénonçait ? Si elle lui riait au nez et se moquait d'elle, lui avouant dédaigneusement que leur amour n'avait été pour elle qu'une manipulation ? Cette vérité la tuerait. Mais Elia devait bien finir par se confier, alors elle prit son courage à deux mains pour exposer son plan à l'élue de son cœur.
Cersei demeura de longues secondes silencieuses, avant de murmurer :
- Vous voulez vous enfuir avec moi ?
- Oui, répondit Elia. Bien sûr, si vous ne voulez pas, je le comprendrais et...
- Je veux bien, à une condition, l'interrompit Cersei.
- Laquelle est-ce ?
- Lorsque nous serons loin de tout, épousez moi.
Elia crut d'abord à une plaisanterie. Mais lorsqu'elle vu le feu résolu qui animait les yeux de Cersei, elle comprit combien celle-ci était sérieuse. Alors la dornienne sourit et l'embrassa :
- C'est promis. Lorsque nous serons à Essos, vous aurez ma main, et tout le reste.
Les semaines suivantes furent alors consacrées à une danse dangereuse où Cersei, Rhaegar et Lyanna tâchaient de tout préparer pour leur départ futur. Finalement, lorsque tout fut prêt, le prince vint accompagner les deux femmes jusqu'au quai.
- J'enverrai des gardes sur de fausses pistes. Et mes prières vous accompagnent.
- Les miennes aussi, répondit Elia.
Elle lui donna un baiser sur la joue, avant de monter dans le bateau où l'attendait déjà Cersei. Lorsque le bâtiment leva l'ancre, elles se tenaient toutes les deux la main, prêtes à affronter leur nouvelle vie.
