Un endroit ouvert et tolérant
Bonjour à tous ! Après une longue absence, me revoilà! J'essaierai de poster à nouveau, tous les quinze jours.
Cette fois, le chapitre prendra une dimension plus sérieuse et parlera de thèmes importants : entente entre Sorciers et Moldus, statuts de sang.
Le chapitre suivant reviendra au quotidien de nos héros, cependant il me semblait essentiel de dépeindre ce qui se passe aux usa, étant donné que les deux personnages principaux viennent de ce pays.
Merci aussi à Katymyny pour sa review qui m'a fait plaisir.
Sur ce, bonne lecture!
Cela faisait à présent quinze jours que la rentrée scolaire était passée. Finalement, Calliope et Walker avaient fini par s'habituer à cette école de magie plus ancienne et très différente d'Ilvermorny en bien des points.
Tout d'abord, il était toujours aussi surprenant à leurs yeux que les fantômes soient aussi bien acceptés, et considérés à part entière comme des habitants du château. Aux états unis, une telle chose aurait été impensable. Spectres, revenants ou esprits frappeurs étaient certes tolérés mais ne disposaient pas d'une aussi grande liberté : ils ne pouvaient pas quitter un endroit dans un rayon d'un mile. Le lieu en question devait être impérativement hors de portée des Non Maj et loin d'au minimum une cinquantaine de miles de toute habitation sorcière. Tout phénomène causé par des fantômes ou esprits frappeurs était surveillé de près par de nombreux bureaux fédéraux. En plus de ces bureaux, un service national de régulation des esprits magiques intelligents avait été créé.
Si certaines espèces, telles que les elfes de maison ou les gobelins résidaient certes sur le sol américain, c'était grâce à des accords très stricts établis et toute manifestation de magie devait rester la plus discrète possible pour ne pas attirer l'attention des Non Majs. L'incident avec Dorcas avait largement suffi et les Non Maj étaient assez fous pour tenter de les brûler vifs ou les humilier.
Mais pour contrer aux esprits ou petites créatures malveillantes, la « peine d'embouteillage » fût crée. Bien qu'applicable seulement aux fantômes et esprits frappeurs, on pouvait la considérer comme le châtiment suprême à leur égard.
Si un individu de cette communauté transgressait les règles ou hantait des endroits restreints, il était passible de comparaître devant le département des êtres magiques. Dans les cas où il y avait récidive ou si plus, des Non Majs avaient pu percevoir leur présence, voire bien plus grave : inciter des sorciers à des actes tels que le vol, agression, meurtres étaient dans ces deux cas passibles d'embouteillage.
Une brigade spéciale serait alors déplacée sur les lieux du délit et aurait pour mission d'arrêter l'esprit dissident, avant de l'enfermer dans une bouteille de verre scellée et protégée magiquement par des sorts, ce qui en faisait un endroit dont on ne pouvait plus jamais s'échapper.
Tout ceci était lié à la politique menée sur la totalité des états unis afin d'éviter que les Non Maj soient susceptibles de découvrir les différentes communautés sorcières et le système américain s'était quelque peu assoupli, les mentalités ne risquaient pas d'évoluer si facilement.
Pourtant, à leurs yeux, ce n'est pas cela qui était le plus surprenant, voire choquant. C'était la position égalitaire d'Hogwarts au vu des différents élèves qui les avaient laissé étonnés, puisque l'école acceptait indifféremment des sorciers et sorcières de sang pur, de sang mêlé et plus étonnant encore : des nés muggles sans aucun lien de parenté avec des familles de sorciers.
A Ilvermorny, il était encore impensable d'accepter de façon aussi égale sang pur, sang mêlés et nés muggles. C'était la même chose dans l'Institut des Sorcières de Salem ou les enfants de Non Maj étaient mal vus et on se méfiait d'eux comme de la dragoncelle.
Dans les murs d'Hogwarts, descendre de parents non majs ou avoir des parents venant des deux milieux n'était ni mal vu ni répréhensible.
Quand il s'était retrouvé pris dans une conversation avec des camarades de maison et trois Hufflepuffs sur le thème de leur origine, Walker avait préféré écouter poliment et ne pas répondre directement quand ils lui avaient posé LA QUESTION.
Conscient de s'être fait prier un certain temps et désireux de discrétion, il avait finalement avoué non sans une certaine fierté que sa mère était une non maj et son père un sorcier.
Finalement, il n'eût droit, pour sa plus grande surprise à aucun commentaire désagréable ni injurieux. Comment une telle chose était- elle possible ?! Amanda lui apprit par la suite qu'en Grande Bretagne, il y avait beaucoup de sorciers qui avaient épousé des muggles, et que ce n'était absolument pas grave ni dangereux, ni une conduite à sanctionner en aucun cas.
De retour dans la salle commune, Dharma se mêla à la conversation en faisant part lui aussi de sa surprise et de son incrédulité, à ce sujet. Car en Inde il était impensable pour les sorciers de vivre avec des personnes non dotées de pouvoir magiques. De plus le système de castes était aussi respecté dans leur monde sorcier.
« Finalement, cet endroit est préférable en bien des points à Ilvermorny… Ici au moins on ne risque pas des huées à chaque tournant de couloir ou des sales tours pour le seul fait d'être sang mêlé.
Ni moi, ni Calliope »
Toujours assis devant son assiette de lasagnes à moitié entamée et qui commençait à refroidir, le jeune bleu et bronze observa d'un œil absent les autres étudiants discuter, se disputer ou débuter de bon cœur des batailles de nourriture. Indifférent au monstre de purée qui avait quitté l'assiette pour se promener sur la table, Walker repensa au devoir donné par le professeur Binns
« Au 20 eme siècle la société sorcière a connu de nombreux bouleversements, dont l'acceptation des nés moldus, des sang mêlés. Est- ce ou non, une bonne chose ? Commentez ce fait en un rouleau de parchemin »
Les idées se bousculaient dans sa tête, voilà bien un sujet intéressant ! Terminant rapidement son assiette, Walker attendit que les desserts apparaissent pour remonter illico dans la tour de Ravenclaw, quelques muffins aux myrtilles dans les poches.
Confortablement installé, avec la chance d'être tout seul dans la grande salle et d'étaler ses livres cahiers et parchemins, Walker extirpa du capharnaüm de son sac un rouleau de parchemin propre. Un feu ronflait dans la cheminée, alors que les confortables fauteuils étaient vacants.
il joua un peu avec sa plume avant de griffonner une introduction, à laquelle il n'eût même pas besoin de réfléchir.
Les bouleversements sociologiques qu'ont connu la société sorcière sont plus particulièrement visibles dans les pays d'Europe tels que la France, l'Angleterre, l'Irlande ou encore l'Espagne. Mais outre Atlantique, cette vague n'a pas encore frôlé les sociétés sorcières d'amérique. Par exemple au Canada, aux USA ou au Mexique, rares sont les sorciers issus de mariage mixte. Encore plus rares sont ceux nés de parents muggles.
Si en Grande Bretagne, sang mêlés et nés muggles sont bien intégrés dans la société sorcière et qu'aucun décret en leur défaveur n'a été prononcé, que l'accès à l'éducation est le même pour tous, dans certains pays pareils droits sont encore purement et simplement inenvisageables.
Tout comme c'est le cas aux USA ou depuis très peu de temps seulement la politique interne s'est assouplie autorisant enfin les mariages mixtes ce qui était interdit par la loi Rappaport.
Le premier objectif de cette loi était d'interdire tout contact entre sorciers et muggles, appliquée sur la totalité des états, elle a contribué à l'isolement de la communauté sorcière américaine. Toute infraction pouvait être sévèrement sanctionnée. Ces mesures avaient été prises dans le but de se protéger des muggles anti sorciers dont certains étaient prêts à tout pour se débarrasser d'une personne dotée de pouvoirs magiques véritables. A cause des chasses aux sorcières lancées un peu partout, telles que celles que rencontrèrent les sorciers d'Europe du quatorzième au dix septième siècle. Toutefois, les personnes accusées de sorcellerie n'étaient pas seulement condamnées au bûcher. Il est arrivé à plusieurs reprises à des sorciers de devoir faire face à des pluie de cailloux, huées, leurs maisons étaient détruites et leurs familles abattues avec elle. En subsiste une haine et une farouche méfiance à l'égard des muggles.
Si à présent, comme c'est le cas en Grande Bretagne, certains états unis d'Amérique autorisent les mariages mixtes, une scolarité dans les établissements américains, de nombreux préjugés n'ont cependant pas disparu.
Walker reposa sa plume et laissa l'encre sécher. Il avait déjà écrit un bon tiers de son devoir.
Tout en rangeant les autres livres dans son sac, le passé lui revînt en mémoire.
Ses parents s'étaient rencontrés à Chicago. Sa mère était secrétaire, son père guérisseur dans un institut privé.
Leur première rencontre avait eu lieu dans un bal de Noël, tous deux au début ne cherchaient qu'à passer un bon moment, pourtant après quelques danses et des bloody mary, ils s'étaient plus et avaient décidé de garder leurs adresses ainsi que ce qu'on appelait un numéro de téléphone. Deneb Darkholme qui avait grandi à proximité d'une communauté Non Maj en savait un peu sur le téléphone et autre choses basiques de cet univers.
Ils s'étaient finalement vus à plusieurs occasions, pique- nique, vide greniers, matchs. Puis avaient pris conscience du fait qu'ils étaient de plus en plus attirés l'un par l'autre.
Ils s'avouèrent leurs sentiments mutuels après une soirée pluvieuse où aller au cinéma semblait être la meilleure option. Bien que ce ne soit peut être qu'une amourette passagère, tous deux étaient enchantés d'avoir trouvé quelqu'un qui l'accepte. Même si Deneb nourrissait une appréhension à ce sujet et faisait secrètement le vœu qu'elle ne le voie pas lui et sa famille comme un être malveillant ou une aberration.
Pour parer tout risque Deneb avait choisi de prendre des mesures : à commencer par annoncer à son frère et sa mère qu'il fréquentait une Non Maj et que cette dernière ignorait tout de sa nature de sorcier et de sa famille. Après de nombreuses discussions, Madison fût alors invitée à un barbecue un dimanche après- midi chez sa « future belle famille ». Parfaitement consciente du fait qu'il existait un ravin invisible entre elle et cet étrange mais si charismatique et plaisant jeune homme dont elle était vraiment amoureuse, elle accepta l'invitation de bon cœur. Ce jour notable, elle en apprit alors davantage sur lui.
Petit à petit elle découvrit qu'il était capable de pratiquer la magie, mais une vraie magie et qui n'était nullement à but agressif.
Sa vision sur ces « étranges personnes » ne la dissuada pas de vouloir rester à leurs côtés. Du côté non maj, elle ne parlait simplement que de « son petit ami et sa famille » en ne dévoilant que des anecdotes comme son goût pour le jazz ou son aversion pour ce qui était trop pimenté.
Deux ans plus tard, ils se marièrent ce qui posa un sérieux problème.
Si le mariage fût seulement reconnu du côté non maj, il fût malheureusement rapidement détecté dans le monde sorcier.
L'affaire bien qu'outrageante fût très vite étouffée et une convocation au MACUSA arriva très vite.
Devoir rejoindre les bureaux de New York d'abord par train puis par Portoloin n'eût rien d'une partie de plaisir. Tout comme de comparaître devant un haut tribunal pour le seul fait qu'un sorcier et une non maj s'aiment et aient violé la loi Rappaport.
A leur arrivée, Deneb et Madison Burnfield apprirent cependant que trois autres cas identiques attendaient un jugement. La même discrimination s'était manifestée en Californie, au Kentucky et en Caroline du Sud.
Désireux de ne pas rester à bayer aux oiseaux tonnerres Thésée Darkholme et son épouse Soledad proposèrent de rencontrer ces mêmes « hors la loi » pour parler de la situation. L'affaire « d'acoquinement entre les deux communautés » commença à faire parler d'elle dans les journaux sorciers et de nombreux groupes se créèrent. Notamment celui des « Open Heart » qui considérait comme insensé le fait de devoir « rejeter toute personne non maj si elle ne leur avait causé aucun tort considérable, qu'ils étaient tout comme les sorciers des êtres humains »
Ils répandirent ainsi en 1950 de nombreux tracts, invitant les accusés à témoigner de façon anonyme.
Lors de l'exposition des faits, le cas mit trois mois à se résoudre.
Finalement les charges furent abandonnées mais à plusieurs conditions : dont celle pour les non maj de définitivement vivre dans le monde sorcier ainsi que leur famille, d'informer les bureaux en cas de déplacement dans un autre état.
Quoique soulagée d'avoir été acquittée et de ne pas avoir été soumise à un puissant sortilège d'amnésie et de ne pas avoir été renvoyée chez elle séparée de celui qu'elle aimait, dût ainsi apprendre à s'adapter tant bien que mal à un monde qui n'était pas le sien. Elle retrouva un emploi à l'institut où travaillait son époux, les choses semblèrent rentrer dans l'ordre.
Cependant, à la naissance de leur enfant, ils durent faire face à de nombreuses marques de mépris, d'incrédulité, voire d'ostracisassions. Rares étaient les familles qui considéraient ce jeune garçon comme un potentiel sorcier et comme quelqu'un digne de respect.
Elle se rappelait encore des difficultés rencontrées à l'école primaire et de ce que ce que vivait son fils à cause de son statut de sang mêlé.
Walker était toujours plongé dans ses réflexions, partagé entre le soulagement de ne pas être isolé à cause du fait qu'il n'était pas un sang pur et restait quand même sceptique: sinon pourquoi traitait on des sorciers sans ascendance sorcière de Mudblood ? Pourquoi la maison Slytherin ne semblait que peu ouverte à ceux qui ne possédaient pas un sang parfaitement pur ?
Au moins, ici personne ne s'en était pris à lui ni à sa cousine, qui avait aussi fait les frais de railleries tout comme Erato.
Même si ils étaient loin de chez eux, privés de leurs amis, de ce qui avait été leur vie pendant onze ans, ici au moins, ils bénéficiaient d'une certaine sécurité et de la chance d'échapper aux brimades due à ces maudits critères de sang.
A suivre
