Préparatifs d'anniversaire
Septembre venait de se terminer. Le mois d'Octobre avait débuté avec des averses impressionnantes et des vents violents. La chaleur estivale avait très vite baissé remplacée par un temps froid et humide.
Plusieurs élèves furent obligés de se rendre à l'infirmerie pour prendre de la pimentine.
En ce mardi après midi, Calliope écoutait d'un air distrait Flitwick discourir sur les sortilèges qu'ils auraient à aborder. Ca ne lui semblait pas follement intéressant, en comparaison de ce qu'elle avait en tête. Ce dimanche, c'était l'anniversaire de son cousin et elle entendait bien réussir à lui offrir une jolie fête, à défaut de célébrer cet événement en famille.
En effet, avec Noël et Thanksgiving, les anniversaires étaient des évènements qu'ils avaient l'habitude de célébrer tous ensemble autour d'un bon repas et d'une belle fête. La plupart du temps, on s'arrangeait pour que les réjouissances aient lieu en week end, sauf en cas de jour fériés.
Elle adorait ces moments où leurs amis venaient à la maison, ils pouvaient faire du bruit et s'amuser avec les serpentins confettis, se coucher à minuit.
Maintenant, cela lui paraissait lointain et flou, hors de sa portée. Mais elle avait bien l'intention de relever ce nouveau défi et de faire en sorte que son cousin ait vraiment un bon moment quand…
-Miss Darkholme, qu'attendez- vous pour prendre votre baguette ? Dépêchez vous un peu, on n'attend que vous ! dit Flitwick de sa voix flutée.
- Excusez là, professeur, commença Megan de sa voix moqueuse. Elle est sans doute encore en train de se dire que les cours ne sont pas assez bien pour elle. Que ceux D'Ilvermorny sont bien entendus les meilleurs. Mais je la comprends, que ça doit être dur d'être loin de chez soi. Tiens tu ne dis rien ? demanda- elle à Walker qui la foudroyait du regard.
Avant qu'il ne puisse riposter quoique ce soit, une Hufflepuff se leva de sa chaise avant de lui crier : - Fous leur la paix ! Un peu d'inattention, ça arrive à tout le monde, Tyrell !
- Dis donc pour qui tu te prends ? Je te conseille de changer de ton, idiote.
-Cela suffit, Cela suffit ! Je ne tolérerai pas pareille conduite dans ma classe. Dix points de moins pour Ravenclaw, miss Megan Tyrell. Et dix points de moins aussi pour Hufflepuff, miss Cersei je dois à nouveau vous rappeler à l'ordre, ce sera une retenue.
A présent, revenons à notre sortilège : le poignet bien droit et immobile, on prononce la formule : lumos !
Les élèves observèrent avec émerveillement les rayons de lumière que venait de produire le minuscule maître des enchantements.
Flitwick prononça Nox et à cet instant précis, la sonnerie retentit.
Au moment où Calliope rassembla ses affaires, une boulette de parchemin atterrit sur sa main. Elle le défroissa avant de lire d'une écriture penchée : « Tu ne t'en tireras pas comme ça, morveuse » D'un geste sec elle déchira le parchemin avant de le jeter dans la corbeille.
Amanda se précipita sur elle accompagnée de la Hufflepuff qui avait pris sa défense. Une fille petite, avec les cheveux blond dorés élégamment nattés et des yeux bruns où pétillaient la bonne humeur.
- Et si on allait un peu prendre l'air dans la cour avant d'aller manger ? La jaune et noire avait l'air engageante . Loin de certaines personnes, je la connais assez pour te conseiller de rester loin de cette peste, chuchota elle rapidement. Calliope leva discrètement le pouce pour montrer qu'elle avait entendu et approuvait l'idée.
- Tu dis que tu la connais, ça veut dire que vous étiez amies avant ? demanda Amanda assise sur le muret, cherchant dans son sac des dragées surprise. Pour une fois la pluie avait cessé et quelques rayons de soleil inondaient la cour, même si le ciel restait nuageux.
- Ne dis pas n'importe quoi, au fait je ne me suis pas officiellement présentée : Cersei Lansford. Ravie de faire votre connaissance et de parler enfin avec vous. Toi, tu es Amanda Goldstein. Et toi, Calliope Darkholme, c'est bien ça ? Une étudiante venue des Etats Unis tout comme son cousin Walker.
- Oui, qui te l'a dit, demanda elle d'une voix calme mais méfiante.
- Père travaille au Ministère de la Magie, au départements des entrées et sorties du territoire. Il m'a appris que vous étiez arrivés il y a quelque temps. Vous aimez l'Angleterre ? demanda- elle sans se montrer méprisante, ou faussement compatissante.
-Je n'ai pas encore d'idées précises car ça ne fait que peu de temps que je vis ici. Cependant je trouve qu'il pleut trop et que c'est étrange de voir les véhicules rouler à droite.
Mais tu n'as pas encore répondu à la question, Cersei : D'où connais- tu Megan Tyrell ?
-Sa famille travaille aussi au ministère. Son père est sous- directeur de régulation des créatures magiques et sa mère est issue d'une famille noble. Moins influente et riche sans doute que les Black les Potter ou les Mc Millan, mais importante quand même.
Sous ses airs mignons, se cache une vraie vipère médisante et ignoblement menteuse.
Quand je pense qu'elle s'est amusée à planter ses griffes sur Robin, mon petit frère… continua elle plus en colère. Grâce à elle, il s'est amusé pour ses beaux yeux à faire léviter et casser un plat de petits fours au ministère… Elle l'a laissé se faire blâmer. Alors que c'est elle qui l'avait incité à le faire, continua elle d'une voix chargée de colère froide. Changeons de sujet : que diriez- vous d'un peu de gâteau au citron et au pavot ? reprit elle plus aimablement.
- Tu arrives à trouver du gâteau si facilement ? Surprenant, constata Amanda qui accepta une tranche sans sourciller.
- A moins que tu aies gardé un peu de dessert de midi, ce qui ne paraît pas être le cas, tu connais une cachette secrète. N'est -ce pas ? demanda Calliope.
-Voyez- vous ça ! riposta Cersei d'un air faussement pincé, en haussant les sourcils. Et comment peux- tu avancer une chose pareille, Darkholme ?
- Tout simplement parce qu'il n'y avait que des apple pie, des pommes et du raisin ce midi comme dessert.
La jaune et noire l'observa un court moment avant d'avoir un petit sourire appréciateur.
- Bravo, bien observé. Tu es assez attentive, Calliope Darkholme, observa elle en rejetant derrière son oreille une mèche de cheveux derrière son oreille. Si vous voulez je peux partager mon petit secret avec vous. Cersei leur adressa un regard complice avant de vérifier qu'il n'y avait personne. Puis elle les invita à se rapprocher avant de leur proposer de l'accompagner.
Amanda et Calliope se concertèrent du regard. Toutes deux étaient dubitatives et se demandaient si il était bien raisonnable de faire confiance à quelqu'un qu'elles connaissaient à peine. D'un autre côté, on disait les Hufflepuff loyaux et sincères.
- On vient, finit par lâcher Amanda. Mais je te mets en garde : n'essaie pas de te jouer de nous.
- Et je connais deux ou trois sorts, continua Calliope sur un ton calme mais plein de sous- entendus.
- Vous êtes incroyables l'une comme l'autre soupira Cersei en levant les yeux au ciel. Je vous donne ma parole qu'il n'y a aucun risque. Vous restez là ou vous venez ?
Toutes trois se dirigèrent vers la grande salle avant de prendre un escalier souterrain sur la gauche. Elles arrivèrent ensuite dans les sous- sols de l'école, mais le dédale de couloirs qu'elles traversaient n'était pas celui des cachots. Finalement, au bout de dix minutes, elles arrivèrent devant un gigantesque tableau représentant une coupe de fruits. Cersei s'approcha du tableau avant de chatouiller de ses doigts une poire qui après s'être trémoussée se changea en poignée de porte.
Une fois la porte entrouverte, Amanda et Calliope ouvrirent de grands yeux ébahis et émerveillés. La pièce était aussi grande que la Grande Salle, et devait se trouver juste au- dessus d'elle. Au fond de la pièce, de grandes cheminées étaient allumées, et à coté pendaient marmites, poêles casseroles et écumoires. Un parfum pénétrant et agréable de viande en sauce se faisait sentir.
- Vous allez encore me dire que cet endroit est dangereux, répliqua Cersei.
- Au contraire… Excuse moi de m'être méfiée, dit Amanda d'une voix penaude.
-C'est une bonne surprise, c'est gentil à toi de nous faire découvrir un endroit aussi sympathique.
A cet- instant trois elfes de maison portant un torchon aux armoiries de l'école s'approchèrent d'elles avec de larges sourires.
- Soyez les bienvenues, petites miss ! Couina avec déférence l'un des elfes, qui effectua une révérence, imité par les deux autres.
Dites- nous ce qui vous ferez plaisir miss, nous irons vous le chercher avec plaisir !
- C'est très gentil mais je ne désire rien pour le moment. Je vous remercie, et vous ? ajouta Calliope à l'adresse de ses camarades. Toutes deux secouèrent la tête en signe de dénégation.
Une idée traversa l'esprit de Calliope, la découverte de cet endroit tombait vraiment à point nommé et lui permettrait de réaliser ses projets.
- A on le droit d'en parler, ou vaut il mieux garder le secret ? demanda elle sans sourire à Cersei.
- Du moment que tu n'alertes pas tout le château et que les personnes en question ne sont pas d'incorrigibles bavards ça devrait aller, répondit elle. Vous êtes sûres que vous n'avez envie de rien ?
- Il vaut mieux garder un peu de place pour le ragout prometteur qui mijote, tu ne crois pas ? répondit Amanda. Votre cuisine est vraiment bonne, bravo à tous, ajouta elle à l'adresse des elfes.
Ces derniers eurent des sourires émus, certains avaient même les larmes aux yeux devant tant de gentillesse.
Un quart d'heure plus tard, toutes trois étaient revenues près de la Grande Salle où Apollon Picott le concierge les observait d'un air mauvais.
- Merci encore, il faut que je vous laisse à présent, j'ai mes affaires de botanique qui sont restées au dortoir, expliqua Calliope qui hésita un court instant sur le choix à faire. Mais elle lui était redevable, sans elle les préparatifs auraient été plus difficiles que prévu. Il lui semblait donc normal de lui faire part de ses projets.
- Vous avez quelque chose de prévu pour dimanche après- midi ? C'est bientôt l'anniversaire de Walker et je comptais faire quelque chose. Donc si ça vous tente, vous êtes les bienvenues, acheva elle.
- C'est sympa de ta part, nota Cersei. Tu auras ma réponse demain.
- Et la mienne dès ce soir ! Tu ferais bien de lui en toucher deux mots, tu ne crois pas ? Si j'étais à sa place, je trouverai l'idée de ne pas organiser ma fête plus qu'insupportable !
- Ca rajoutera un peu de travail à la montagne de devoirs qui nous attend dans ce cas. » A plus tard, lança elle avant de s'éloigner.
De retour dans la salle commune de Ravenclaw, elle trouva Walker installé sur un canapé avec Dharma et Andrew Davies qu'elle connaissait un peu, mais avec qui elle n'avait jamais parlé.
Tous trois étaient plongés dans une discussion animée sur le base ball. Dharma semblait surpris qu'on puisse adorer un sport où il n'y avait aucune magie et qu'une seule balle non ensorcelée. Andrew lui, avança que ça ressemblait un peu au quidditch même si il était persuadé que ce sport muggle ne deviendrait pas populaire en Grande Bretagne.
- Le basket ball semble pourtant être devenu populaire en Angleterre et dans toute l'Europe, peut être que ce sera la même chose pour le Baseball.
-Tu crois un peu trop en tes rêves, Walker, soupira Andrew en prenant un air faussement ennuyé. En tout cas, vivement qu'on soit samedi, ajouta- il avec plus de flamme. Ravenclaw contre Gryffindor ! La saison de quidditch ne pouvait pas mieux démarrer ! Il faudra qu'on soit sur les gradins, ils auront besoin de tous nos encouragements.
- Ca paraît être la chose la plus importante pour toi ? formidable, nota Calliope qui prit place dans un fauteuil.
- Pas pour toi, demanda Andrew qui la regardait avec surprise, après avoir entendu ses propos.
- Disons que c'est sur ma liste, la troisième chose la plus importante, tempéra elle.
- Corrige- moi si je me trompe cousine, mais la première chose à faire est sans doute la même que celle que j'avais noté dans ma propre liste ? Devina Walker. Le sourire en coin complice qu'elle arborait lui servit de réponse.
Un peu plus tard, tous deux s'étaient installés à une table où seuls des quatrième et cinquième années étaient en train de travailler assidument.
Contrairement à leurs habitudes, ils discutaient avec bonne humeur et abordaient la question de la décoration.
- On peut toujours utiliser des serpentins lyrids. Prendre un ou deux sac de confettis wizbee serait peut être une bonne idée, même si je doute qu'on puisse en trouver ici et… Tu m'écoutes ? demanda- elle à sa cousine qui ne le quittait pas du regard, toujours en train de sourire.
- Bien sûr. A ce qu'il paraît, dans le village voisin : Hogsmeade, il y a une boutique de farces et attrapes. Sauf qu'on a pas l'âge. On peut toujours envoyer un hibou à la maison, tu ne veux rien d'exagéré.
Tu te rends compte que c'est bien la première fois depuis longtemps qu'on passe un bon moment ? Comme avant à sourire, à être complices et oublier un peu les mauvaises choses qui nous sont arrivées.
- C'est vrai. Et c'est tellement bien de te voir à nouveau sourire un peu, même si je sais que ce que tu as traversé ne s'efface pas d'un simple oubliettes. Pareil pour moi, et je n'aimerai pas l'oublier. Je préfère le graver dans ma mémoire, parce que ce n'est pas en éludant les mauvais moments qu'on peut avancer.
Après un court silence, et avoir parlé du gâteau (avec du chocolat et des framboises) ils sortirent de leurs sac les manuels et cahiers de botanique. Le professeur Sprout leur avait laissé entendre qu'elle donnerait une interrogation dans peu de temps.
Le mercredi avait débuté dès l'aube par une averse orageuse qui ne faiblissait pas. Après un bref coup d'œil à sa montre, la petite américaine descendit dans la Grande Salle, son sac sur l'épaule. A cette heure- ci, il n'y aurait que peu de monde. Tout en se récitant mentalement les propriétés de l'ortie vipérine et du basilic pourpre, elle aperçût près de la Grande porte le seconde année de Slytherin. De toute évidence il avait préféré comme elle avoir un tout petit peu de calme avant le tumulte de la journée.
Toutefois, elle nota qu'il avait l'air plus fatigué, qu'à l'habitude. Celui- ci la salua d'un bref signe de tête depuis leur trajet commun, elle prenait la peine de lui adresser un signe de main quand elle le croisait. Quelque peu surpris par ce fait, il avait fini par répondre de manière discrète à cette petite attention.
A présent, elle l'observait d'un air un peu soucieux, avant de lui demander si tout allait bien.
-Tu as l'air fatigué et fiévreux. Sans doute les conséquences de cette fichue météo, vivement le retour du soleil. Peut- être devrais tu passer à l'infirmerie.
Avait il bien entendu ? Elle lui donnait un conseil et paraissait se soucier de lui. Une fois de plus, elle démontrait qu'elle était différente des autres gamines stupides et égoïstes. Mais inutile d'aller voir Mrs Pomfresh pour un banal mal de gorge et un peu de fièvre. Un rhume passait très bien tout seul de toutes- façons. Ce n'était pas le premier et pas le dernier non plus, de toutes façons inutile de perdre du temps chez un médecin ou l'infirmière pour un truc de ce genre.
- Très franchement, je sais encore ce que j'ai à faire, Calliope, répondit- il abruptement. Pour qui se prenait-elle ? Même si sa remarque partait d'une bonne intention, elle n'en restait pas moins vexante à ses yeux.
- Alors fais comme tu veux, mais agis avant que ça n'empire. Ce serait parfaitement stupide de trainer un rhume alors qu'il est encore possible de le liquider avec un peu de pimentine. Si ça ne va pas mieux cet après- midi, je t'accompagnerai.
- Ne crois- tu pas que tu ferais mieux de garder ce genre d'attentions pour ton cher cousin ? demanda Snape qui préférait cacher sa gêne et sa surprise sous un bouclier de remarques mordantes.
-Je ne vois pas pourquoi Walker serait un « privilégié ». De toute façon, j'aurais agi de la même façon pour n'importe quelle personne qui a de l'importance à mes yeux ! Elle lui jeta un regard dur avant de l'observer d'un air déterminé.
Severus se demanda secrètement pour quelle nébuleuses et obscures raisons, elle préférait être avec des personnes taciturnes, cassantes et peu populaires au lieu de se promener constamment entourées d'idiotes riant à tout va. Finalement, alors qu'ils entraient dans la Grande Salle, il lui assura que tout allait bien et que ça passerait vite. Il éprouvait une secrète reconnaissance pour elle, la preuve qu'il pouvait avoir de l'importance aux yeux d'autres personnes en dehors de Lily…
Le petit déjeuner se déroula dans une ambiance calme, sous un ciel particulièrement nuageux.
A suivre…
