Salut ! Comment allez-vous ?

Ce chapitre contient un lemon. Je préfère prévenir.

Bee-gets : Coucou ^^ C'est gentil de demander. Nous n'avons rien fait de spécial ^^ Masaomi est autant un homme cruel qu'un homme en deuil, même s'il exprime son chagrin suite à la mort de Shiori d'une façon très spéciale... Et oui, la cruauté n'est pas réservée qu'aux œuvres de fiction.

Shadow : Ahah XD Sans vouloir te déprimer, l'empereur sera encore là pour un moment ! Je pense que tu comprends pourquoi cette partie est ma préférée. Je trouve que la tension est plus présente que dans les autres car on sait qu'un événement dramatique va arriver et que rien ne peut l'empêcher. Ce n'est pas comme la mort de Kise ou celle d'Aomine qui étaient survenaient au dernier moment. Non, tu oublie Murasakibara ! Peut importe qui mourra dans le duel, il restera trois frères en course pour le trône de chrysanthème. Merci encore de continuer à me lire !

Bonne lecture !


Sans retenue

« Demain, je triompherai et on ne doutera plus de moi. »

La lune venait d'apparaître dans le ciel. Seijuro ne tenait pas en place. Il avait nettoyé son sabre, l'avait fait aiguiser à l'armurerie. L'empereur lui avait fait faire une armure de duel sur mesure. Il s'était entraîné avec Shûzo. Il était prêt.

Pourtant quelque chose n'allait pas. Était-ce l'idée de tuer Tetsuya qui le perturbait ? Pourtant, il n'en était plus à son coup d'essais. Était-ce l'appréhension de devoir se battre devant tout le monde ? Tetsuya n'était pas très fort en un contre un. Dans une mêlée, il tirait parti de sa petite taille.

Demain, il n'avait aucune chance. Alors pourquoi Seijuro se sentait-il si agité ? Il sentait, monter en lui, les mêmes sentiments qu'il tentait pourtant de contenir. La haine, la colère, la frustration. Il n'était pas sûr de savoir contre qui cette haine et cette colère était dirigée.

Shûzo le regardait faire les cent pas dans la chambre. Il lui avait proposé de boire un ou deux verres de sake. Seijuro avait accepté mais cela n'avait rien changé. Shûzo lui avait dit tout ce qu'il avait sur le cœur et ne voyait plus quoi ajouter.

Il finit par se lever et saisir la main de Seijuro. Le garçon cessa ses tours en ronds et regarda son amant droit dans les yeux.

-Tu as toute cette agitation à canaliser.

-C'est vrai, admis Seijuro.

-Je peux t'aider.

-De quelle manière ? demandât le jeune homme qui voyait pourtant très bien à quoi le mercenaire pensait.

Shûzo l'attira à lui et l'embrassa avant de passer ses mains sous ses vêtements. Il sentait la peau blanchâtre de son amant chaude sous ses doigts. En quelques caresses, son membre se durcit, signe évident de son désir pour lui et de sa fébrilité.

-Non, Shûzo… pas comme ça, soufflât Seijuro entre deux baisers enflammés.

-Que veux-tu dire ?

-Je ne veux pas me retenir ce soir.

-Si nous faisons trop de bruit, Tetsuya comprendra.

-Peu importe. Il va…

Mourir demain. Trop durs, ces mots ne passèrent pas les lèvres de Seijuro.

-Je sais où nous pourrions aller.

Ils quittèrent la chambre. Shûzo se laissa guider à travers quelques couloirs et escaliers jusqu'à arriver à une grosse et lourde porte en bois dans le sous-sol du palais. A travers la toute petite fenêtre à barreaux, on voyait la lune et on entendait la rivière Kamo.

Si Shûzo tendait un peu plus l'oreille, il pourrait presque entendre les derniers mots d'Aomine Daiki qui raisonnaient encore entre les pierres.

-Où sommes-nous ? demandât Shûzo.

Seijuro avança dans la pièce et commença à se déshabiller. Il laissa ses vêtements en tas sur le sol, sous le rayon lunaire.

-Cette pièce a été creusée dans les renforcements du palais.

-Personne ne viendra ?

-Personne.

Shûzo ne lui demanda pas comment il avait découvert cet endroit. Il imagina des parties de cache-cache entre frères quand ils étaient petits.

Seijuro attrapa le vêtement de Shûzo, le tira vers lui, l'embrassa et s'empressa de le déshabiller à son tour. Ils se laissèrent tomber sur le petit matelas de tissus. Le jeune homme se sentait étonnement bien. Il avait pourtant tué un de ses frères ici même. Mais peut-être avait-il justement besoin de faire l'amour ici, maintenant, à l'aube de la mort.

Quand Shûzo embrasa son désir, quand il le caressa, quand il le pénétra, pour la première fois, Seijuro n'eut pas à se retenir de gémir et crier.

-Ah ! Shûzo !

Il entendit pour la première fois les gémissements rauques de son amant en rythme avec ses coups de reins.

-Plus fort ! suppliât-il.

-Sei…

Après s'être gonflé de ressentiment, le volcan en lui pouvait enfin exploser. Seijuro retrouvait une forme de sérénité dans les bras de Shûzo. L'amour qu'il ressentait pour lui parvenait, pendant les quelques minutes que duraient leurs ébats, à tout chasser.

Seijuro sentit son champ de vision rétrécir, son dos se cambrer et il jouit avec une puissance nouvelle.

Il poussa le torse de Shûzo et le retourna pour se trouver sur lui. Le mercenaire put admirer la peau blanche du jeune homme éclairée par la lune ainsi que ses cheveux rouges comme le sang. Cette vision lui semblait aussi magnifique que dangereuse.

-Tu es si beau… soufflât-il en caressant son torse pâle.

Seijuro sourit avant de commencer de lents mouvements avec son bassin.

Il se sentait galvanisé par la puissance du lieu et l'histoire qu'il y avait tracé. De la mort des autres il tirait son plaisir. Seijuro découvrait toute la noirceur qui avait germée en lui.

-Han, Shûzo !

-Oh, oui, Sei !

Shûzo l'aimera-t-il toujours autant quand il le découvrira ? Son désir de vengeance continuait à lui ronger le cœur.

Seijuro jouit pour la deuxième fois. Enfin, il se sentit satisfait.

Il se laissa tomber sur le torse du mercenaire. Celui-ci ramena ses bras pour l'enserrer. Il caressa sa chevelure rouge et le prince ferma les yeux pour savourer la fin de ce moment hors du temps.

-Seijuro, j'aimerai te poser une question.

-Je t'écoutes.

-Tetsuya t'accuse d'avoir tué tes frères et incendié l'aile des concubines.

Seijuro rouvrit les yeux et contempla la lune similaire à cette nuit-là.

-Ses accusations sont-elles fondées ?

-Non.

Le jeune homme releva la tête. Il posa son menton sur le torse de Shûzo.

-Ryota est tombé dans le lac. Cette andouille a voulu marcher sur la glace mais elle était trop fine… je n'ai pas pu le sauver. Daiki s'est suicidé. Quant à l'incendie… j'ignore ce qui a pu se passer.

-D'accord, murmurât Shûzo.

-Demain, je triompherai et on ne doutera plus de moi.

Le prince tourna la tête et la posa contre le menton de Shûzo.

-Est-ce que tu m'aimeras encore quand j'aurai tué Tetsuya ? demandât Seijuro sans regarder Shûzo dans les yeux.

-Bien sûr. Je sais ce qu'implique un duel. Je sais que tu ne vas pas agir de gaieté de cœur.

-Ne tue jamais, Shûzo.

-Quoi ?

-Même pour me protéger, je ne veux pas que tu tues qui que ce soit.

-C'est mon travail.

-Je m'en fiche. Tu as outrepassé depuis longtemps ta mission de toute façon.

Une part de Seijuro aurait pourtant aimé que Shûzo ait déjà tué afin qu'il puisse le comprendre.

-ça va aller, soufflât Shûzo en passant sa main dans les cheveux rouges de Seijuro. Demain, tu feras ce qui devra être fait, ce qu'on attend de toi. Tu n'as pas eu tord en acceptant ce duel. Tu n'as pas à t'en vouloir.

Seijuro ne répondit pas et reposa sa tête sur le torse de son amant pour écouter son cœur. Il aimait quand Shûzo trouvait les mots adéquats pour décrire ce qu'il ressentait. Le prince peinait à comprendre ses propres sentiments alors cette clairvoyance était une bénédiction. Il ne voulait pas décevoir son amant mais pour autant, il devait le faire. Il devait tuer Tetsuya.

Il m'a trahi, se répétât-il, comme si alimenter sa colère était le seul moyen de rester lucide. Il m'a trahi, il m'a trahi. C'est lui le fautif.

Seijuro n'était pas sourd, il entendait les murmures dans les couloirs. La raison du duel était connue de tout le palais désormais. D'ici midi, il n'en sera plus inquiété.

Après tout, songeât-il avec un sourire amer, ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire.