Wouah ça fait tellement longtemps que je n'ai rien publié xD Je ne sais pas s'il y a toujours des gens qui suivront cette histoire mais en tout cas j'espère que ça va vous plaire. Le premier chapitre a le point de vue d'un nouveau personnage. Je l'aime beaucoup :D

Prologue

Le vieil homme admira l'objet avec lequel il le surveillait, il le voyait encore une fois en train de souffrir mais il n'arrivait pas à avoir de la peine pour lui. Le vieillard avait lui-même bien trop souffert pour pouvoir ressentir de la compassion pour quoi que ce soit. Enfin si, non, peut-être ? A force, il ne savait plus, cela faisait tellement longtemps qu'il était seul avec pour seule compagnie la personne qu'il surveillait. Il lui arrivait parfois de lui parler sachant bien que jamais il n'aurait de réponse…

Chapitre 1 Le Folimangus
Tarek Antef

Tarek regardait patiemment certains élèves s'exercer aux sortilèges du haut de son balcon sculpté à même la pierre. C'était toujours un plaisir pour lui de voir avec innocence de nouveaux élèves s'émerveiller face à leurs capacités nouvellement découvertes. Ils venaient tout juste d'arriver au début du mois d'août, un messager des rêves les ayant prévenus de leur inscription à l'école en s'introduisant dans un de leurs songes. Le jeune garçon se souvenait de ce moment, il y a maintenant quatre ans, quelle surprise ce fut lorsqu'à son réveil, une pierre gravée était là, sur son lit, lui révélant l'emplacement de l'école. Celle-ci recevait d'ailleurs des élèves de l'Afrique entière, en faisant l'école de sorcellerie la plus grande du monde. Personne ne sait exactement ou se trouve l'emplacement exacte de cette école, pas même les élèves. La seule chose qu'ils savent c'est qu'elle est creusée à même la roche. Personne ne savait réellement comment mais les étoiles étaient visibles même de jour, permettant aux astronomes d'étudier comme ils le souhaitent. C'était apparemment une volonté de son créateur, Safiatou Agbadi lui-même grand astronome.

C'est en regardant le soleil haut dans le ciel qu'il se rendit compte que le temps avait passé bien trop vite et qu'il était bientôt l'heure de son cours d'Animagi. C'était son cours préféré et il n'allait pas le rater. Il s'habilla rapidement d'une robe en lin et partit vers la section égyptienne de l'école. C'est comme ça que celle-ci se divise, l'académie recelant beaucoup de cultures différentes, il était donc nécessaire de toutes les représenter.

La section égyptienne est-elle constituée de dunes ensablées ou coule un petit fleuve. Chaque bâtiment essayait de ressembler à ceux de l'époque antique, mais Tarek voyait bien qu'ils en étaient très loin. De tels bâtisses font déshonneur aux anciens égyptiens dirait surement son maître. Une sorte d'oasis munie de végétation luxuriante permettait de donner du relief à ce décor désertique qui seyait parfaitement à la chaleur écrasante constamment présente dans cette école. Il était clair que leur objectif n'avait pas été de reproduire de manière fidèle l'époque charnière de l'Egypte mais seulement d'en faire ressentir la puissance et l'ancienneté.

Honnêtement, le pays était très loin d'être le plus représenté dans l'école, Tarek devait bien être l'un des rares véritables égyptiens présents mais beaucoup s'inscrivaient dans cette section égyptienne attirés par l'aura qu'engendre encore aujourd'hui ce pays antique.

Après plusieurs minutes à marcher dans le sable chaud, le jeune garçon de quatorze ans arriva à destination. Plusieurs élèves étaient déjà présents, certains anxieux, d'autres pressés de commencer leur première transformation. En effet, ils étaient tous des apprentis Animagi et n'avaient effectué qu'une ou deux transformations. Tarek pouvait comprendre ces jeunes élèves, lui aussi avait eu à faire face à ses premières transformations et il n'en gardait pas un très bon souvenir. En le voyant arriver, le professeur portant un boubou bleu avec des motifs ocres l'interpella sèchement :

-Te voilà enfin. Bien, nous allons enfin pouvoir commencer.

Tarek allait devoir encore une fois serrer les dents, son professeur ne l'aimait pas beaucoup. Le garçon est ce que l'on appelle un Folimangus, un type d'Animagus très rare dont on a vu que quelques spécimens au fil des siècles qui pouvait se transformer consciemment en n'importe quel animal contrairement aux Animagi classiques qui eux ne pouvaient pas choisir dans quel animal ils se transformeraient. A l'époque où il découvrit ce talent, l'ancien professeur de Tarek était très enjoué à l'idée de côtoyer un Folimangus mais le nouveau ne l'entendait pas de cette oreille. Celui-ci était très attaché aux traditions africaines qu'étaient les siennes et à leurs talents accrus en ce qui concerne la transformation en animal. Ils mettaient généralement très peu de temps à s'adapter à leur nouvelle condition. Alors le fait que quelqu'un comme Tarek, un égyptien, obtienne le statut de Folimangus devait certainement frustrer l'enseignant.

-Il y en a un qui va commencer sa première transformation, annonça celui-ci à Tarek en pointant du doigt le jeune élève sans même le regarder. Aide-le.

Après avoir découvert son statut de Folimangus, le directeur avait mis un point d'honneur à ce que Tarek participe à tous les cours d'Animagi pour développer au mieux ses capacités mais également à ce qu'il serve d'assistant à l'enseignant pendant les cours de première ère1 au grand dam du jeune garçon. Malgré tout, l'égyptien se plaça à l'écart avec l'élève pendant que le professeur rappelait les risques d'une transformation trop brusque. Tarek regarda le jeune homme qui tremblait visiblement de peur. D'après ses habits, il faisait partie d'un clan Africain d'Animagi, ce qui n'est d'ailleurs pas si rare en Afrique centrale.

-Comment te nomme-t-on ? demanda Tarek.

-Djabadi, répondit craintivement l'élève de première ère.

-Djabadi, tu as bien gardé la feuille de mandragore pendant un mois entier comme le rituel l'exige ?

-Oui, j'ai encore le goût dans la bouche.

Tarek ne put s'empêcher de sourire face à ce commentaire. Quiconque souhaitait devenir Animagi devait passer par là, même Tarek qui gardait un très mauvais souvenir de cette période.

-Place l'extrémité de ta baguette sur ton cœur et prononce l'incantation Amato Animo Animagus, lui conseilla l'égyptien. Puis avale la potion d'un trait.

Le jeune garçon allait s'exécuter, puis, s'arrêta quelques secondes avant que sa baguette ne touche son cœur pour questionner son interlocuteur :

-Ça fait mal ?

Normalement la consigne était ici de mentir mais Tarek ne pouvait pas s'y résoudre, il aurait détesté qu'on lui mente à lui aussi lors de son propre rituel :

-Tout dépend en quel animal tu te transforme. Si c'est un animal avec de la fourrure comme un lion ou un chien, ça ira. Tu auras juste une souffrance au niveau de tes doigts puisque ceux-ci se transformeront en griffe et ta peau risque de t'irriter à cause des poils qui y poussent. Mais si c'est un animal à écaille, tu risques de souffrir atrocement. Mais il est très important que tu gardes ton calme pendant la transformation.

Evidemment, ces paroles inquiétèrent encore plus le jeune garçon qui prononça l'incantation d'une voix tremblante et hésita quelques secondes avant de boire la potion mais il n'avait pas vraiment le choix, s'il ne le faisait pas, il serait certainement banni de son clan, chose que Tarek ne souhaitait pas au garçon devant lui qui avala la potion maladroitement. Quelques secondes plus tard, tout son corps trembla, son visage se crispa sous la douleur et des gémissements sortirent de sa bouche. Le garçon tomba à terre pendant que son corps rapetissait tout en prenant une forme allongée, sa peau commença à prendre une teinte blanche avec une texture plumeuse. Son nez devint aquilin pour se durcir de seconde en secondes et de ses doigts sortirent des serres noires suintantes de sang.

En quelques instants le jeune homme devint un aigle blanc poussant un cri strident à travers les dunes. Les élèves et même le professeur se retournèrent pour voir ce qu'il se passait. Tarek pouvait les comprendre, une transformation en oiseau était assez rare et était un spectacle en soi. Malheureusement, Djabadi maintenant transformé en rapace n'arrivait visiblement pas à contrôler ses ailes et tomba dans le sable du désert tête la première. Dû à l'énervement ou au stress, l'oiseau battait des ailes et piaillait de manière frénétique.

-Calmes-toi, l'intima Tarek en essayant de s'approcher tout doucement.

Malheureusement, le Folimangus se prit un coup de serre qui lui entailla légèrement la main dont coulait quelques gouttes de sang. Tarek serra les dents, enleva totalement sa tunique d'un geste et l'enroula autour de son avant-bras, non pas pour endiguer le saignement mais pour avoir un semblant de protection. Son objectif était d'utiliser son avant-bras comme d'un support pour l'aigle, il avait déjà vu des dresseurs d'aigles faire ce genre de choses, sauf qu'eux avaient des lanières de cuir autour de leur bras et pas du simple tissu. Les serres risquaient certainement de se planter dans sa chair mais tant-pis, il fallait l'arrêter. Il regarda d'un geste le professeur qui ne remarqua pas l'agitation que provoquait la transformation Djabadi, Tarek était certain qu'il faisait semblant de ne rien voir.

-Plante tes serres là-dedans, cria l'égyptien au jeune élève en lui montrant son bras.

L'aigle virevolta de manière déchaînée pendant quelques secondes en s'approchant de Tarek qui priait pour ne pas être blessé, puis Djabadi réussit enfin à se poser sur l'avant-bras de son aîné. Le Folimangus lutta pendant plusieurs minutes avec l'aigle qui se déchaîna sans retenue, puis, il réussit enfin à se calmer, ses yeux quittèrent cette lueur de folie qui les animaient jusqu'alors et plia ses ailes pour éviter les accidents. Après s'être assuré que cet état fut stable, Tarek posa l'aigle dans le sable et s'agenouilla pour se mettre à son niveau :

-Je sais ce que tu ressens, commença l'égyptien. Tu as les sens d'un aigle maintenant, notamment sa vision perçante. Ton cerveau n'est pas habitué et est subvertit. C'est normal, laisse-toi quelques minutes la prochaine fois pour t'adapter. Tu devais également avoir un léger vertige de voir le paysage d'aussi haut. Pense à ta forme humaine, rappelle-toi du crissement du sable sous tes pieds, du vent qui souffle dans tes cheveux, de la chaleur agressant ta gorge. Prends-ton temps, ne te précipites surtout pas.

L'aigle battit des ailes comme pour dire qu'il avait compris, puis, ferma les yeux. Tarek attendit patiemment, assis dans le sable fixant le volatile en pleine concentration. Plusieurs dizaines de minutes passèrent, jusqu'à ce que l'aigle commence à grandir, ses plumes disparurent pour prendre une texture poreuse teintée de noire, ses yeux s'agrandirent, son bec perdit en densité pour former celui que le jeune garçon avait auparavant. Essayant de retrouver un minimum de repère, le garçon regarda autour de lui pour retrouver ses sensations d'humains en passant sur les bras de Tarek, ses yeux s'agrandirent :

-Ton bras ! Il saigne !

L'égyptien regarda son avant-bras et mis quelques secondes avant de réagir en voyant les divers trous qu'ont fait les serres de l'aigle dont le sang coulait sans s'arrêter. Dans un instant de panique, il enroula de manière plus serrée cette fois ses habits autour des plaies pour essayer d'arrêter le saignement.

-C'est moi qui aie fait ça, murmura Djabadi dans un sentiment de honte regardant le sable devenir rouge de sang.

-Ne t'inquiètes pas pour ça, le rassura Tarek. Ce n'est pas rare de blesser quelqu'un lors d'une première transformation.

-C'est vrai ?

-Bien sûr. De toute façon, je vais aller à l'infirmerie et on me soignera un deux temps trois mouvements. Va donc rejoindre tes camarades et préviens le professeur que je suis parti.

Le jeune garçon acquiesça puis retourna à son cours pendant que Tarek serrait les dents tout en se dirigeant vers l'infirmerie qui se trouvait dans la section luxuriante de l'école. Le Folimangus prenait normalement beaucoup de plaisir à venir ici avec ce paysage semblable à une jungle remplie de fleurs et d'arbres colorés si bien que vu ciel, on aurait pu croire à un arc-en-ciel de verdure. Des centaines d'animaux vivaient ici, certains mignons, certains grands et d'autres encore incroyablement dangereux. Il s'amusait d'ailleurs parfois à explorer cette zone seul pour y découvrir de nouvelles espèces, ça le calmait en cas de souci mais ici, rien de tout ça ne l'intéressait. Son vêtement enroulé autour de son bras était maintenant gorgé de sang, Tarek essayait bien de serrer autant que possible le nœud autour de son bras mais il n'y avait rien à faire, le liquide rouge coulait toujours.

-Ma tête commence à tourner…, pensa-t-il.

Il implora son pardon aux étoiles et pria pour arriver à destination avant de s'évanouir. Mètre après mètre, son allure ralentissait, sa respiration devenait rauque, sa vision trouble l'empêchait de voir correctement ou il allait. Heureusement, quelques minutes de course plus tard, il commença à sentir un mélange d'encens qui lui donna un haut le cœur mais qui lui confirma qu'il prenait la bonne route, l'infirmier adorait ce genre de chose. Tarek chercha des yeux l'entrée souterraine de l'infirmerie, et s'y engouffra dès qu'il l'aperçut mais au bout d'une vingtaine de pas, le jeune égyptien se sentit tomber.

Lorsque Tarek ouvrit les yeux, il reconnut immédiatement le toit de l'infirmerie à la pierre lézardée de craquelures tant le bâtiment est vieux. Le garçon regarda à droite et à gauche, essayant de mieux se repérer. En essayant de se lever, il aperçut de la toile sableuse enveloppant ses avant-bras et sourit à la simple idée de revoir Grincheuse.

En se relevant, Tarek vit uniquement le capharnaüm qu'était toujours l'infirmerie. Son occupant avait voyagé dans toute l'Afrique et apportait souvent des souvenirs de ses voyages. Des dizaines de masques Africains tout de bois formés étaient posés sur les murs, semblant regarder Tarek d'un air grave, les visages suivaient des yeux le jeune garçon. Deux immenses ailes semblables à ceux d'un Ptérodactyle pendaient au plafond, d'après Baradou, c'était celles d'un Kongamato, une créature fantastique volante faisant souvent léviter les bateaux du Nil. Plusieurs petites étagères sur lesquelles étaient posées des bols au contenu hétérogène les uns des autres : Fourrure de Mngwa, Poudre de corne de rhinocéros, Maradime, Eclats de dragons cristallins, Encens aux vertus hallucinogène, ce lieu était pour Tarek la représentation du spectre même de toutes les connaissances des sorciers Africains en termes de médecine.

Plusieurs animaux bien vivants étaient également présents. Des bocaux en verre munis d'un biome forestier formé d'un peu de mousse et de petites plantes contenaient des Azizas, de très petites fées à la peau ocre et aux ailes émeraude émettant autour d'elles de petits scintillements. Dans le coin d'une des salles, un amas de chitine noire aux reflets dorés étaient présents d'où sortaient une toile à la texture sableuse, de petites araignées à la chitine dorée allaient et venaient de leur colonie. Tarek aurait normalement été horrifié de voir des animaux fantastiques vivre dans un lieu comme celui-ci, sans matériel spécifique, mais il savait très bien que Baradou prenait soin d'eux autant qu'il le pouvait même s'il n'avait pas toutes les connaissances requises. C'est d'ailleurs pour cela que Tarek venait souvent ici, il s'assurait souvent de la bonne santé de ces créatures.

-Je vois que tu vas mieux, annonça l'intéressé.

Tarek ne put s'empêcher de faire la moue. Il n'appréciait pas réellement l'infirmier, il était débraillé, cynique, laxiste et surtout désespérément passif malgré son talent certain pour la médecine et ça, le jeune égyptien ne le supportait pas, avoir un tel talent et s'en servir d'une manière si désintéressée relevait presque du blasphème pour lui, il aurait pu tellement faire plus ! La seule chose que lui inspirait la vue de Baradou était seulement un immense gâchis. Le concerné avait d'ailleurs un énorme manteau de fourrure qui contrastait totalement avec toutes les tenues légères des habitants de l'école Uagadou, il fumait une genre d'énorme pipe à plusieurs compartiments dont une fumée arc-en-ciel s'échappait. L'infirmier regarda les bras bandés de Tarek :

-Je vois qu'elles n'ont pas encore complètement guéries, commenta-t-il d'un air désinvolte.

Le Folimangus remarqua uniquement maintenant que les blessures qu'il avait reçues ne se sont pas entièrement résorbées :

-Ce n'est pas normal, s'inquiéta soudain Tarek. Normalement, la toile des Rzafir aurait déjà dû avoir soigné ce genre de plaies. Tu as bien donné aux araignées ce que je t'ai indiqué ?

-Bien sûr, répondit Baradou. Tous les deux jours, comme tu me l'as appris.

Tarek essaya de ne pas donner un ton de reproche à sa question. Lui-même savait à quel point certaines espèces pouvait être compliquées à soigner malgré le fait qu'il soit le meilleur de l'école dans le domaine des soins aux créatures magiques. Il ignorait pourquoi mais prendre soin de ces animaux l'avait toujours détendu, ça lui faisait oublier ses problèmes. Lorsqu'il n'assistait pas aux cours ou n'aidait pas son maître à traduire des textes obscurs, il allait généralement à la réserve d'animaux fantastiques de l'école et s'occupait d'eux. Il essayait toujours d'en savoir plus sur eux, de connaître leurs habitudes, ce qu'ils aiment ou n'aiment pas, ce genre de choses. Au fur et à mesure des années il était considéré comme le spécialiste des animaux avec sa condition de Folimangus et de sa passion pour les animaux fantastiques. Il n'aimait pas trop cette étiquette qu'on lui collait, il était un membre de cette famille, il aurait préféré qu'on reconnaisse en lui d'autres talents.

-Je vais voir ce qu'ils ont, annonça Tarek en indiquant la colonie d'araignée à la chitine dorée. Je vais voir comment vont tes autres animaux en même temps.

-Merci, fit l'infirmier. Tu me sauves encore une fois. Je ne voudrais pas qu'il leur arrive quoi que ce soit.

Même si Tarek n'appréciait pas particulièrement son interlocuteur, s'il y a une chose sur laquelle ils s'entendaient c'était celle-ci. Le jeune égyptien lui-même ne voudrait aucunement que ces créatures se sentent mal. Pendant que le garçon regardait ce qui n'allait pas, Baradou ne put s'empêcher de réengager la conversation :

-Tu as dormi bien plus que prévu. Tu as fait quelque chose hier soir avec Hawa ? Vous êtes ensemble elle et toi non ?

-Cela ne te regarde pas, répondit sèchement Tarek qui détestait que l'on empiète sur sa vie privée. J'ai seulement effectué mes ablutions. La constellation du Phoenix était brillante hier soir, j'ai dû allonger ma méditation de plusieurs heures.

-Je n'ai jamais rien compris aux rituels de ta famille… Tout ça m'a l'air si compliqué que…

-J'ai trouvé, l'interrompit Tarek. Tu as utilisé un sortilège pour refroidir ta salle récemment ?

L'infirmier réfléchit quelques secondes et répondit :

-Oui, il y a deux jours. Pourquoi ?

-Ne le fais plus, lui intima l'égyptien. Ces araignées ont besoin d'une chaleur constante et si tu refroidis la pièce, leur toile risque d'être moins efficace. Je vais voir comment vont les autres et je pars.

La vérification de l'état de santé des autres animaux fantastiques fut rapide, Baradou s'occupait bien d'eux malgré son air nonchalant. Tarek se contenta donc de changer la verdure des bocaux de certaines fées et partit vers la section égyptienne de l'école qu'il connaissait si bien. Tarek devait absolument vérifier l'état de son maître, il ne l'avait pas fait hier et dieu sait dans quel état s'était-t-il mis pendant ces deux jours d'absence. Lorsqu'il se dirigea vers le repaire de son maître qui était une grande grotte souterraine, il vit comme d'habitude certains regards moqueurs de la part de certains élèves mais Tarek s'en fichait.

Laissons-les rire, pensa l'égyptien.

En arrivant dans la grotte, rien n'avait changé et le Folimangus était heureux de retrouver un endroit propre et bien rangé après l'infirmerie de Baradou. Des tablettes étaient positionnées sous deux couches de verre, eux même protégé par un tissu. Chaque tablette était minutieusement placée pour gagner le plus de place possible dans la caverne. En effet, les murs étaient remplis de bas-reliefs datant d'une toute autre époque, qui, même pour les sorciers, était incroyablement ancienne. Il y en avait de toutes les langues, Égyptienne, Viking, Amérindienne, Latine ou même certaines en langue totalement inconnue. Le seul mur n'ayant pas d'anciens artéfacts comprenait une énorme bibliothèque aux livres anciens, provenant encore une fois des quatre coins du monde. Au milieu de la grotte était posée une table ou trônaient des dizaines de notes, de traductions, d'hypothèses ou de retranscriptions historiques.

Tarek chercha son maître des yeux quelques secondes, espérant le voir alité tout en étant bien conscient que les chances étaient minces. Après quelques secondes, il le vit étendu sur le sol sablonneux, essayant de ramper jusqu'à la table pour y prendre appui. Le jeune égyptien se rua vers le vieillard et essaya de l'aider comme il put :

-Que faites-vous ? demanda le jeune garçon avec un ton de reproche. Ne-vous ai-je pas dit de vous reposer ?

Le maître Tarek semblait ne pas l'écouter, ou bien était-t-il bien trop fatigué pour répondre. La personne que tenait Tarek avait la peau blanche tirant le vert, des pustules violacées étaient un peu partout sur son visage. Ses yeux étaient cernés par la fatigue, visiblement la Dragoncelle ne laissait pas beaucoup de temps à l'historien pour dormir. Son corps était incroyablement maigre si bien qu'on aurait pu croire en le voyant à un squelette portant une peau humaine.

-Je n'ai pas le temps de me reposer, rétorqua-t-il avec une voix chevrotante. Il faut que je finisse…

-Je sais maître, l'interrompit Tarek en essayant d'emmener son maître dans son lit. Je sais mais il faut vous reposer maintenant, sinon vous ne terminerez rien du tout.

Sans même lui demander son avis, l'égyptien mis un somnifère sous forme de poudre dans la bouche du vieillard qui s'endormit presque immédiatement. Il attendit quelques minutes s'assurant que le malade dormait bel et bien pour vérifier sa température en posant une main sur son front.

-Il est brûlant, pensa-t-il avec dépit. Si ça continue comme ça, il ne tiendra pas longtemps. Pas plus d'un mois… Si c'est bien le cas…

Tarek essaya de chasser ces mauvaises pensées de son esprit et commença à prendre soin de son patient. Le jeune homme prit de l'eau claire dans un des puits aux alentours et la chauffa avec la petite cheminée adjacente au lit du malade. En attendant que l'eau se sanétise, l'adolescent enleva les robes de son maître, il ne l'avait pas remarqué en le mettant au lit mais une odeur d'urine et d'excrément souillait le vêtement, cela faisait quelques jours le pauvre n'était plus capable de se retenir. Et le connaissant, l'historien ne prenait plus le temps de se laver ou d'avoir une quelconque hygiène, tout ce qui comptait pour lui maintenant étaient ses écrits, le vieillard avait très certainement continué à écrire encore souillé de la sorte. Il n'avait plus de temps à perdre.

Tarek essaya de laver son maître du mieux qu'il put essayant de faire abstraction aux odeurs pestilentielles qui agressaient ses narines. Le jeune homme dut changer l'eau cinq fois tant elle devenait noire rapidement et s'aperçut de quelque chose de plus inquiétant encore, les pustules commençaient à atteindre ses jambes et son corps était si chaud que Tarek eut beaucoup de mal à enlever la sueur sur le corps du malade qui revenait trop rapidement pour être bon signe.

Après une heure d'effort, Tarek réussit à rendre à son maître un peu de son apparence d'antan. Le jeune homme regarda au sol et vit le plateau de nourriture qu'il avait préparé pour son maître encore plein. Il l'avait pourtant préparé il y a deux jours. Non pas que le fait que son maître ne mange pas ne le surprenne, mais cette absence de repas n'arrangerait pas l'état de l'historien. Tarek décida donc d'en préparer un autre qu'il écrasa pour former une bouillie informe qu'il fit boire au malade qui n'avait de toute manière plus l'estomac assez solide pour manger quelque chose de lourd.

Une fois ces tâches terminées, le jeune égyptien se dirigea vers les écrits qu'était en train d'écrire son maître avant de s'écrouler. Une pointe de tristesse accabla Tarek lorsqu'il vit l'écriture désordonnée et tremblotante qu'il avait en face de lui. La main avait tellement tremblé que certains mots étaient illisibles et des tâches d'encre salissait la retranscription.

-Quelle horreur se doit être, pensa Tarek. Lui qui est d'habitude si méticuleux dans son travail peut maintenant à peine écrire.

L'adolescent essaya de compter le nombre de pages écrites par son maître en deux jours, il y en avait plus d'une cinquantaine. Il n'a pas dû dormir pendant ses deux jours. Et c'est alors qu'il imagina son maître, le corps frêle et brûlant, tremblant à chaque lettre posée sur son manuscrit, essayant de retranscrire ses idées malgré la douleur qui le tiraillait… Non. Il ne pouvait pas laisser ses écrits dans cet état. Il décida donc de reprendre du parchemin neuf et de recopier au propre le manuscrit de son maître. Le jeune homme eut du mal à déchiffrer certaines lettres, et il devait parfois deviner certains mots tant l'écriture était hésitante mais au bout d'un moment, il réussit à s'habituer à cette écriture de mouche. Tarek ajouta même de jolies enjolivures à ses écrits comme son maître lui avait appris depuis tout petit. Le garçon ne put s'empêcher de sourire en se rappelant ces enseignements.

Tarek ignorait totalement depuis combien de temps il était resté à finir ce travail mais il était certain d'y avoir passé plusieurs heures mais aussi d'avoir séché certains cours. Tant-pis. Après avoir fini, il rangea ses parchemins par ordre chronologique comme à son habitude et fit de l'ordre dans les affaires de son maître ainsi que les siennes lorsque soudain il entendit d'une voix faible :

-Tarek ? Tu es là ?

L'intéressé se retourna rapidement vers le lit de son maître et prit la main de celui-ci avec un regard rempli d'inquiétude :

-Oui maître. Je suis là.

Celui-ci tourna lentement la tête vers la table ou était présent se manuscrits :

-Ou sont mes écrits ?

-Je les ait recopiés au propre et rangées par ordre chronologique. J'ai même fait des enjolivures. Je vous aie donnée à manger et j'ai aussi…

Mais Tarek s'arrêta lorsqu'il vit que son maître ne l'écoutait pas. Il ne faisait que fixer une reproduction de la pierre de rosette qui était en face de son lit. Reproduction qu'il avait d'ailleurs eut de manière complètement illégale mais cela, il s'en fichait complètement.

-Savais-tu que je suis Français ? La même nationalité que Jean-François Champollion, l'homme ayant découvert la signification des hiéroglyphes. Ce fut un pionnier dans le domaine de l'égyptologie.

Tarek avait entendu cette histoire des centaines de fois depuis qu'il était petit, mais il laissa son maître à lui raconter une fois de plus :

-J'aimerais devenir comme lui, enchaîna-t-il d'une voix atrocement faible en continuant de fixer des yeux la pierre de rosette. Un pionnier dans l'histoire de l'archéologie.

-Vous l'êtes déjà, essaya de le rassurer Tarek. Vous êtes le plus grand archéolo-mage que je connaisse.

-Tu as toujours été trop respectueux envers moi mon garçon… Je suis le plus grand surtout parce que je suis le seul archéolo-mage faisant encore son travail sérieusement. Personne ne s'intéresse à l'histoire de la magie…

-Moi ça m'intéresse !

-Uniquement parce que je ne t'ai pas laissé le choix. Tu as été embarqué dans ce domaine par la force, j'en suis conscient.

L'Archéolo-mage tourna son visage vers une autre tablette de pierre qui avait celle-ci un langage inconnu :

-Tu peux me l'amener, s'il te plaît ?

Tarek s'exécuta et entreprit d'enlever le socle en verre protégeant l'objet. Il prit des gants spéciaux pour manipuler ce genre d'objet et l'amena à son maître très lentement afin de n'occasionner aucun dégât sur la relique. Le vieillard leva lentement le bras alors que chaque millimètre semblait être une torture pour lui, il passa tout de même ses doigts sur les écritures gravées à même la roche :

-Je ne vois presque plus rien mais je reconnaîtrais ces écritures entre milles… Les Anciens… Et dire que j'ai passé presque 130 ans de ma vie à les étudier sans résultat probant. Mais je touche au but mon petit. Plus que quelques mois de travail et je pense pouvoir découvrir son emplacement… Et j'aurais enfin toutes les réponses à mes questions… Qui étaient-t-ils ? Quelle était leurs connaissances exactes de la magie ? Plus que quelques mois mais…

Cette fois-ci, le vieillard posa ses yeux sur ceux de Tarek et un léger sourire mêlé à de la peine teignait son visage. Il posa ses doigts osseux sur la joue de son élève dont coulait déjà des larmes :

-Mais je ne pense pas avoir ce temps, pas vrai ?

Le jeune égyptien voulut au départ le rassurer, lui dire que non, il survivrait jusqu'à ces quelques mois, qu'il aurait le temps de découvrir tout ce qu'il souhaitait mais ça aurait été se voiler la face et son maître en tant qu'historien mettait toujours la vérité dans ses écrits. Peu importe que celle-ci nous plaise ou non.

-Non, sanglota Tarek. Non… Effectivement. Vous n'en aurez pas le temps.

-Alors je veux que tu me fasses une promesse : Vis ta vie maintenant. Cela fait déjà trop longtemps que tu es avec un vieux fou comme moi.

-Vous n'êtes pas un vieux fou ! cria de tristesse Tarek. Vous êtes bien plus que ça pour moi ! Vous me demandez de vivre ma vie mais vous en êtes une partie alors je vais respecter votre promesse : je vais finir ce que vous avez commencé, je trouverais le secret des Anciens à votre place.

L'historien secoua la tête horizontalement et répondit d'une voix si faible que Tarek du rapprocher son oreille de la bouche de son maître :

-Je savais que tu dirais ça… Mais j'ai…

Une quinte de toux prit soudain l'interlocuteur du jeune égyptien. Du sang coula de la bouche du malade.

-Vous êtes trop affaibli pour parler, s'enquit Tarek qui se rappela tout à coup la condition faible de son maître. Je vous en prie, arrêtez.

-Non, refusa-t-il. Je ne suis pas sûr d'avoir la force de te parler à nouveau. J'ai tout prévu. J'ai accepté la proposition du directeur…

-Mais de quoi parlez-vous ?!

-Ecoute moi… S'il te plaît. J'ai accepté le transfert… Là-bas tu trouveras la directrice nommée Mme. Monet. Elle s'occupera de tout à ta place. Aide-la du mieux que tu peux mais surtout apporte lui tous mes écrits tu m'entends ? N'en oublies aucun, c'est capital. Et ensuite vis ta vie… Ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Ne laisse rien t'entraver… Mais si tu… Il y une dalle qui…

C'est avec ces derniers mots qu'Abelard Xénophon se rendormit tandis que Tarek essaya de contenir ses larmes. Le jeune garçon regarda encore quelques minutes son maître dormir puis décida de rejoindre Morphée à son tour.

Cela faisait très longtemps que Tarek n'avait dormi dans l'atelier de son maître et en se levant, il ne put s'empêcher de se rappeler certains souvenirs comme la fois où il avait effrité une relique en la frôlant et que l'historien lui avait un sermon de plusieurs heures ou encore les interminables sessions d'écriture qu'il faisait étant petit. Il n'y avait pas à dire, le vieillard avait été particulièrement rude avec son disciple. Mais il y eut également des moments plus heureux comme la fois où ils étaient allés en Angleterre pour visiter un musée, ils avaient acheté une glace et le maître ne put s'empêcher d'étaler sa connaissance. Ou il rappela aussi toutes les fois où ils mangeaient ensemble près du feu, en silence, appréciant ces petits moments de calme et de partage. C'étaient des souvenirs si simples et pourtant tellement précieux pour le jeune garçon…

Celui-ci une fois qu'il eut fini de se préparer regarda son maître qui dormait toujours. Il pensa un instant à le réveiller mais non, mieux valait qu'il se repose encore un peu.

Lorsqu'il s'apprêta à sortir, le jeune égyptien vit une personne dont il n'attendait absolument pas la présence. La personne en question portait un costume noir avec une chemise blanche munie d'une cravate couleur de jais. Le crâne complètement rasé et portant des lunettes de soleil qu'il enleva en voyant Tarek révélant des yeux d'un vert éclatant, L'adolescent avait toujours l'impression de voir plus un garde du corps qu'un Directeur d'école.

-Monsieur Mbawé ! s'étonna le garçon dont la peau ocre prenait une couleur dorée face au soleil. Que faites-vous ici ? Il est rare que vous veniez ici.

L'intéressé remit sa cravate en place et passa une jambe dans l'entrée de la caverne servant d'atelier :

-Je peux entrer ? demanda le Directeur de Uagadou d'une manière humble.

-Bien sûr ! répondit avec empressement son interlocuteur. Je vous en prie. Entrez. Je suis désolé mais je n'ai rien à vous offrir malheureusement vous devrez vous contentez avec de l'eau.

-Ce n'est pas grave. Je ne serais pas là pour longtemps. Je suis juste venu te parler.

Tarek arrêta de servir les verres qu'il s'apprêtait à remplir d'eau fraîche et se tourna vers son directeur d'un œil inquiet :

-Me parler Directeur ? De quoi donc ?

L'homme en charge de l'Académie regarda l'historien dormant difficilement dans son lit. Il était bien conscient de son état puisque c'est lui qui engagea les procédures pour obtenir un antidote contre la Dragoncelle. Malheureusement, celui-ci risquait de ne pas arriver à temps.

-Oui, commença le Directeur. J'ignore si tu le sais mais l'école prépare depuis plusieurs mois maintenant avec l'aide du Ministère mondial de la magie un projet important. Celui-ci consiste à effectuer un mélange de culture entre différents pays pour atténuer les préjugés que certains sorciers peuvent avoir avec certains pays.

-C'est un beau projet, concéda Tarek. Mais veuillez m'excuser, je ne vois pas ce que cet objectif a à voir avec moi.

-Hé bien… Il se trouve que l'école Uagadou à accepté d'effectuer une sorte d'échange scolaire avec d'autres écoles dans le monde. Le principe est qu'une centaine d'élèves de Uagadou aille dans une autre école et cela pour une année complète.

L'esprit de l'égyptien mit quelques temps à comprendre :

-Vous voulez que j'y participe ? Mais…

Tarek regarda son maître alité :

-Je ne peux pas partir comme ça… Je veux dire, vous connaissez l'état de mon maître.

-Je suis bien conscient que c'est un choix compliqué, concéda le Directeur. Mais c'est une chance unique. Tu rencontreras d'autres personnes, une autre cult…

-Veuillez excusez mon impertinence, l'interrompit Tarek. Mais je refuse. Il me reste beaucoup à faire ici et je ne peux pas tout laisser en plan du jour au lendemain.

C'était la pure vérité. Le Folimangus ne comptait pas quitter son école comme ça, ni son maître. Et puis s'il comptait continuer l'œuvre de celui-ci, Tarek devait absolument rester ici. C'est là que sont tous ses écrits et sans eux, il n'irait pas bien loin dans son enquête historique.

-Je comprends, dit quelques secondes plus tard l'homme en face de Tarek. Mais promet moi d'y réfléchir. J'ai déjà tout préparé avec l'autorisation du Ministre de la Magie et de Mme Monet, la Directrice de Beauxbâtons.

-Attendez, le stoppa encore un l'égyptien dont le nom de Mme Monet lui disait quelque chose. Vous avez bien dit Mme Monet ?

-Oui. Comme je le disais, j'ai son autorisation pour que tu viennes passer une année dans son école.

Il avait déjà entendu son nom mais ignorait quand exactement. Que c'était frustrant ! Il était sûr de l'avoir entendu récemment mais où ? Le jeune garçon essaya de se rappeler tout ce qu'il avait fait hier soir en cherchant un peu partout dans la salle pour trouver une idée et lorsque ses yeux tombèrent sur son maître alité ce fut le déclic. Mais bien sûr ! Son maître lui avait demandé de donner toute ses recherches à cette Mme Monet. Il se souvenait d'avoir entendu son maître dire qu'il avait accepté un transfert… C'est de cela dont il parlait ? Probablement… Et maintenant que faire ? Tarek essaya de réfléchir tout en regardant l'historien endormi. Emmener ses recherches en lieu sûr était sa dernière volonté, pourrait-t-il se regarder dans une glace s'il n'en faisait rien ? Probablement pas… En plus, si cette Mme. Monet devait terminer ces recherches, elle devrait en connaître un rayon et pourrait certainement l'aider à trouver l'emplacement de la relique tant désiré par son maître…

-Directeur, commença Tarek. J'ai changé d'avis. J'accepte votre proposition.

1 Le cursus scolaire dans l'école de Uagadou dure neuf ans et les élèves commencent leurs études à l'âge de huit ans. Les enfants de la 1ère ère sont ceux passant leurs trois premières années à l'école, ceux de la 2ème ère entre leur 3ème et 6ème année et enfin ceux de la 3ème ère leurs trois dernières années. A chaque nouvelle ère que passe l'élève, un rituel spécifique est effectué.