Je ne possède aucun des personnages des films ou des comics.
Un recueil de textes courts sur l'univers du film Robin des Bois, prince des voleurs, nous plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire.
C'était un fait étrange contre lequel il n'y avait rien à faire. Quoi qu'il tente réellement, quelque soit la force de sa colère ou de sa rage, Will n'avait jamais pu voir Robin autrement que comme son frère.
Ce texte a été écrit avec l'une des anciennes propositions des Nuits du FoF sur le thème "Rien"
(Rappel des règles : 1 thème pour une 1 heure entre 21h et 4h du matin)
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
Rien à faire
C'était un fait étrange contre lequel il n'y avait rien à faire. Quoi qu'il tente réellement, quelque soit la force de sa colère ou de sa rage, Will n'avait jamais pu voir Robin autrement que comme son frère.
Son grand frère égoïste et sûr de lui qui l'avait privé d'un foyer, de chaleur, de nourriture, d'une famille, d'un père… Ce grand frère imbu de lui-même qu'il détestait encore plus que le shérif et ses soudards ! Enfin, qu'il essayait de détester parce qu'au final, malgré ses mots durs, Will se rendait compte que sa haine n'était pas aussi vive qu'il le pensait.
Pire, en le côtoyant tous les jours dans le camp, il avait apprit à l'apprécier et il ressentait même… de l'admiration ?
Will avait secoué la tête pour se remettre les idées en place. Il ne pouvait pas l'admirer, il le détestait. Il avait toujours eu envie de le rosser pour ce qu'il avait subi ou pire même. Bien pire, comme ce jour où il l'avait menacé d'un couteau, ce jour où il l'avait humilié en transperçant sa main d'une flèche.
Il le haïssait ! Il ne pouvait pas l'admirer !
Sauf qu'il n'y avait décidemment rien à faire…
Will ne parvenait plus à le détester.
Pire, quand la douleur et la fatigue le firent chanceler, quand il retourna au camp en tenant à peine sur ses jambes. Il n'y avait plus de haine, mais juste l'envie de s'écrouler dans ses bras. Cette envie qu'il le rattrape et le berce dans ses bras, qu'il le protège, qu'il le soigne, qu'il soit enfin son grand frère.
Toutefois, il restait encore des lambeaux de sa colère et de sa rage bien ancrés profondément en lui. Des lambeaux qu'il laissa s'exprimer pendant que ses émotions étaient en train de le bouleverser. Surtout que là, devant lui, devant cette rage qu'il essayait d'entretenir, Robin ne répondit que par de la douceur. Une douceur contenue dans sa voix quand il lui demanda s'il avait fait quelque chose de mal contre lui dans une autre vie.
Bien sûr qu'il lui avait fait du mal ! Il lui avait tout prit ! Il voulait… Will ne savait plus ce qu'il voulait. Ses jambes le portaient à peine. Il se sentait tellement faible.
Alors, il avait laissé remonter les larmes pendant que les mots avaient jaillit de sa bouche sans qu'il ne puisse rien faire pour les arrêter.
- Nous sommes frères Locksley.
Quatre mots. Quatre petits mots qu'il n'aurait jamais pensé avoir la force de lui dire à voix haute parce qu'il connaissait d'avance sa réaction. Il le savait et il ne fut pas surpris lorsque Robin le repoussa en lui disant qu'il mentait, mais Will ne pouvait pas le laisser dire ça. Il ne pouvait pas nier ce qui le faisait tant souffrir depuis de trop longues années. Alors, il avait haussé le ton, autant que ses forces et ses larmes lui permettaient de le faire, pour répéter encore et encore que c'était vrai. Il ne pouvait pas le renier. Robin avait beau protester, il ne pourrait pas changer les faits. Ils étaient frères et il comprenait parfaitement qu'il ne veuille pas de lui. Il était si fatigué…
Pourtant, rien ne l'avait préparé à ce qui s'était passé à ce moment-là, rien ne l'avait préparé à la main de Robin glissant sur sa nuque pour le ramener dans ses bras, rien ne l'avait préparé à ses mains pressant ses joues, à ses mots de tendresses, à ses promesses et à ses bras qui s'étaient noués un peu plus autour de lui pour l'attirer contre sa poitrine.
Will avait continué à pleurer, le front appuyé timidement contre l'épaule de ce frère qui le berça avec tendresse, laissant sa tête se poser sur le haut de son crâne et attendant dans cette position que ses larmes cessent tout comme ses tremblements. Des tremblements que Will ne pouvaient pas arrêter tellement il se sentait bouleversé. Il n'était pas en train de le rejeter, il était en train de l'accepter, de lui murmurer des mots apaisants à l'oreille pour l'aider à se calmer. Les mots d'un grand frère plein de tendresse qui continuait à le tenir dans ses bras. Un grand frère qui se laissa tomber à genoux quand il sentit ses jambes céder pour ne pas le lâcher, pour le garder contre lui et Will, blottit aux creux de ses bras, se mit à espérer que rien n'arrête ce moment. Ce moment dont il n'avait jamais osé rêver et qui était en train de lui donner un frère, un grand frère qui avait envie de l'aimer, un cadeau inestimable pour un gamin perdu qui ne voulait plus haïr qui que ce soit.
- Prends ton temps petit frère, tout va bien. Plus personne ne te fera du mal. Je suis là.
Cette fois, Will laissa échapper un soupir… Plus rien ne serai comme avant…
