Il n'avait pas bougé depuis le matin même. Allongé sur le ventre en plein milieu du lit, les bras en croix et la tête tournée vers la fenêtre, Drago Malefoy dormait profondément.

Debout sur le pas de la porte, Hermione s'interrogea sur la qualité de sommeil du jeune homme lors de ces sept années de prison pour qu'il dorme aussi longtemps, et ce, sans interruption. Elle se demandait comment une telle chose était physiologiquement possible.

Prenant son courage à deux mains et se concentrant mentalement sur la liste qu'elle avait laissée dans sa cuisine, elle mit un pied devant l'autre et entra dans la chambre. Albert était sorti dans le jardin, ce qui lui évitait de devoir vérifier qu'il ne faisait pas de bêtise.

Elle entra à pas de loup, pas encore prête à ce que son nouveau colocataire – et mari par extension, bien qu'elle se garde d'y penser – se réveille. Elle déposa le plateau-repas sur la table de nuit et souffla un grand coup. Elle avait fait la moitié de son objectif.

Le plus dur n'était pas passé cependant. Elle n'osait même pas tourner la tête vers le corps endormi de Malefoy. Ses muscles étaient si tendus et engourdis par l'anxiété qu'elle en tremblait. Qui aurait cru qu'il était possible de trembler des doigts de pied ?

Elle ferma les yeux et s'accrocha à la table de nuit, serrant les mains autour du meuble en bois. Le quasi-silence qui flottait dans la pièce était terrifiant. Cela lui rappelait des choses qu'elle aurait voulu oublier à jamais, chose qu'elle ne s'était jamais autorisée à faire.

C'était un silence de mort, seulement perturbé par les bruits de respiration saccadés de Malefoy.

Hermione se revoyait à l'infirmerie improvisée de la Grande Salle lors de la bataille finale. Le silence qui y avait régné la hantait toujours. On y avait seulement entendu les sanglots étouffés des familles et les souffles irréguliers des blessés encore vivants.

Elle se mordit la lèvre pour éviter de pleurer. Elle s'était détournée de son objectif principal. Elle s'était laissée avoir par ses pensées et se sentait tirée dans les tréfonds de son esprit par les souvenirs qui la hantaient nuits et jours depuis sept ans.

Elle fut tentée de fuir, de quitter la chambre, de se rendre dans la salle de bains et de vider cul sec un flacon de philtre calmant. Mais elle se retint. Elle devait le faire. Elle le voulait.

L'odeur du sang et de la chair infectée flottait dans la chambre, elle le remarqua enfin. Une odeur qu'elle ne connaissait que trop bien.

Elle s'empressa d'ouvrir en grand la fenêtre de la pièce. Elle avait besoin d'air frais.

Elle y était. Elle devait de nouveau affronter son objectif : s'occuper de Malefoy.

Elle osa enfin tourner la tête vers lui et dut retenir un hoquet de surprise en voyant ses blessures – bien que recouvertes de bandages pour la plupart – de si près. Pas un seul centimètre de sa peau n'était vierge. Son corps était tâché de toute part par des égratignures, des coupures, des hématomes, ou bien des mutilations bien plus profondes. Certaines étaient même infectées, d'après la couleur qui dépassait des bandages les plus gros.

Elle déglutit, plaquant une main tremblante sur sa bouche.

Qu'avait-il bien pu lui arriver pour qu'il soit dans un état si pitoyable ? Était-ce la faute des gardes de prison ? Des autres prisonniers ? S'était-il lui-même infligé toutes ces meurtrissures ?

Hermione en doutait, c'était bien trop grave pour que son cerveau ait pu supporter qu'il s'inflige de telles douleurs de lui-même.

Elle inspira longuement et détourna les yeux. Elle ne pouvait pas le laisser dans un tel état. C'était au-dessus de ses forces. Elle ne pouvait pas se permettre d'attendre l'arrivée de Blaise pour que Malefoy soit soigné. Les plus grosses blessures semblaient plus récentes que les autres, comme si elles avaient été infligées en dernier au revoir.

Hermione déglutit difficilement en comprenant l'horreur qu'avait été son séjour. En plus du fait qu'elle ait tenté d'y songer le moins possible lors des dernières années, elle ne s'était pas imaginé une seule seconde que le traitement des prisonniers puisse être si dur et affreux. Si inhumain.

Elle essuya ses mains moites sur les jupons de sa robe et se décida à faire quelque chose, après avoir pris une autre inspiration. Elle quitta la chambre en direction de la salle de bains et récupéra la majeure partie de son stock de potions de médicomagie.

Son anxiété avait été remplacée par son altruisme. Elle était animée par celui-ci. C'était obsessionnel.

Elle ne prêta même pas attention aux philtres calmants qu'elle aurait pu avaler.

Lorsqu'elle revint dans la chambre, elle fit apparaître une petite table près du lit – plus grande que celle sur laquelle le plateau-repas était déposé – ainsi qu'un récipient qu'elle remplit d'eau tiède, le tout accompagné d'un tissu propre.

Elle n'avait aucune qualification en médicomagie, mais elle avait vécu la guerre. Elle avait soigné Ron lors de la chasse aux Horcruxes. Elle avait vu ses professeurs et l'infirmière de Poudlard soigner les blessés après la bataille. Elle savait comment s'y prendre pour les plus basiques des soins. Aussi difficiles puissent être ces souvenirs, elle se remémora une par une les techniques de médicomagie pour agir le plus efficacement possible.

Elle était passée dans un état d'esprit totalement mécanique. Les angoisses n'avaient plus leur place dans sa tête, comme si son cerveau avait tout compartimenté. C'était probablement le cas.

Le fait qu'elle ne se soit pas servie de sa baguette pour des sorts complexes depuis longtemps ne l'handicapa pas non plus. Elle n'y songea même pas. Elle était ailleurs. Elle sauvait une vie.

Elle commença par assommer Malefoy avec un sort pour éviter que les fortes douleurs qu'elle allait déclencher en le soignant ne le réveillent. D'autant plus qu'il semblait avoir une épaule disloquée et que sa cheville droite était bien plus grosse que sa jumelle, cachant probablement une entorse, si ce n'était pire. Elle risquait de devoir les lui remettre en place, ce qui ne serait pas une partie de plaisir pour un homme conscient.

Elle se désinfecta ensuite les mains à l'aide de sa baguette, pour ne pas aggraver d'une quelconque façon les infections que Malefoy arborait déjà.

Une fois cela fait, elle se chargea de retirer un par un les bandages que Pansy et Blaise lui avaient appliqués la veille. Elle les fit disparaître, étant donné qu'ils étaient imbibés de sang et de pus, donc inutilisables.

Elle humidifia le tissu qu'elle avait amené et commença à nettoyer le sang qui avait coulé des différentes blessures, histoire d'y voir plus clair. La plus grosse lésion traversait son dos en partant de son épaule droite jusqu'au bas de sa hanche. Le reste était éparpillé sur ses bras et son dos. On aurait dit qu'il avait été fouetté à plusieurs reprises au même endroit.

Et Hermione n'avait pas besoin d'analyser la plaie plus en détail pour en être certaine. Elle en eut les larmes aux yeux. Elle n'arrivait pas à croire qu'on ait pu faire cela à un être humain, malgré tout ce que l'on pouvait lui reprocher.

Elle inspira un grand coup pour garder la tête froide. Les odeurs restaient tout aussi affreuses que la vision d'horreur qu'elle avait sous les yeux, mais elle se devait de rester forte. Elle chantonnait une berceuse qu'elle avait entendue enfant pour ne pas penser aux bruits de chair blessée que produisait le nettoyage des plaies. Elle devait rester concentrée. Concentrée.

Pansy et Blaise avaient jugé les blessures de son dos plus graves et importantes que le reste de son corps et s'étaient donc attardés en priorité sur cette partie. Aucune autre plaie ouverte ne marquait son corps, mais Hermione se doutait que cela ne signifiait pas pour autant que le reste n'avait pas été touché lors de ces sept dernières années. Elle pouvait déjà apercevoir quelques coupures à peine cicatrisées dépasser de son pantalon.

Elle songea au fait que Harry aurait probablement pu se rendre plus utile qu'elle pour soigner Malefoy, considérant sa formation d'auror. Cependant, elle savait celui-ci aux côtés de son tout nouveau mari, à seulement quelques heures de chez elle. Il ne s'était même pas montré pour son mariage, pas qu'elle ne l'eût fait non plus. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde.

Une fois la majorité du sang nettoyé, elle ouvrit un flacon d'Essence de Dictame et en versa quelques gouttes sur la plaie principale. Malgré son étourdissement, le corps de Malefoy réagit à la douleur et trembla légèrement chaque fois qu'une goutte tomba sur la blessure.

Hermione serra les dents. Les souvenirs de l'épaule désartibulée de Ron lui revenaient en tête.

La plus grande partie de la plaie étant refermée, la quantité de sang s'amoindrit et Hermione put appliquer de nouveaux bandages au centre du dos de son patient d'un jour.

Cependant, lorsque ses doigts entrèrent en contact avec sa peau, elle remarqua que celle-ci était particulièrement chaude. Trop chaude. Brûlante.

Cela l'alarma immédiatement. En déposant sa main dans sa nuque, elle put statuer qu'effectivement, il était fiévreux.

Néanmoins, elle se figea l'espace de quelques secondes en découvrant un tatouage sur la peau de son cou, juste sous son oreille. Il s'agissait de runes, elle les reconnut tout de suite. Thurisaz. Sowulo. Laguz. Eihwaz. Elhaz.

Elle cligna plusieurs fois des yeux pour chasser ses larmes. Ils les avaient marqués comme des animaux.

Elle se reconcentra rapidement et s'empressa d'ouvrir une potion de régénération sanguine, ainsi qu'une potion fortifiante et un échantillon d'antipoison basique. Il fallait qu'elle reste calme et qu'elle le sauve. Elle ne savait pas ce qui causait cette soudaine fièvre. Selon ses estimations, il pouvait tout autant s'agir des infections, que d'un poison quelconque. Elle ne pouvait prendre aucun risque.

Elle les lui fit avaler en appuyant sur ses joues pâles pour qu'il entrouvre la bouche. Le fait qu'il soit sur le ventre ne rendit pas la tâche facile à Hermione, mais elle finit par réussir à les lui administrer.

La fièvre ne redescendrait pas instantanément, mais elle était certaine que ce qu'elle lui avait donné suffirait. Elle se laissa donc retomber sur ses talons en soupirant. Le plus dur était passé.

Assise ainsi, elle laissa son regard divaguer sur le corps meurtri de Malefoy en réfléchissant à ses prochaines manœuvres. Ce faisant, ses yeux tombèrent sur une longue cicatrice verticale sur son poignet gauche. Elle était blanche, ce qui indiqua à Hermione qu'elle avait guéri depuis longtemps. Elle fronça les sourcils, confuse. Pourquoi seul cet endroit de son corps avait été épargné de blessures plus récentes ?

Puis soudainement, la lumière se fit dans son esprit.

Il ne s'agissait pas d'une blessure quelconque. Il s'agissait des vestiges de sa Marque des Ténèbres.

Elle se mordit la lèvre, alors que les larmes lui montaient aux yeux en réalisant une nouvelle fois qui lui faisait face. Elle détourna le regard.

Se l'était-il retiré lui-même ? Quelqu'un l'avait-il fait à sa place pour le torturer ?

Trop d'hypothèses, plus ignobles les unes que les autres, lui vinrent à l'esprit. Elle ferma les yeux pour s'empêcher d'y penser.

Il fallait qu'elle se reconcentre. Il était blessé. Elle devait l'aider. Une vie à sauver.

Elle inspira longuement, se redressa et rouvrit les yeux, le regard déterminé.

Il ne lui restait plus qu'à soigner les blessures restantes avec des baumes réparateurs et quelques sorts. Elle pourrait ensuite passer au reste de son corps et à son épaule déplacée. Il n'y avait plus de place pour d'autres pensées.

Trois heures plus tard, elle posa sa baguette et s'allongea sur le parquet de la chambre, épuisée. Elle n'avait pas fait d'autre pause depuis le début de ses soins. Elle avait découvert blessure sur blessure au fur et à mesure de ceux-ci. Cependant, elle ne connaissait que des sorts très basiques dans ce domaine et n'avait pu travailler qu'étape par étape, tout en sachant que les soins dureraient plusieurs jours, voire semaines, avant que Malefoy soit dans un état correct.

Mais elle était fière d'elle. Elle avait fait de son mieux et les changements étaient déjà considérables. Ayant protégé son dos avec tout un tas de bandages, elle avait pu allonger le jeune homme dans l'autre sens et en avait même profité pour lui enfiler l'un de ses sweats moldus, qu'elle avait adapté à sa taille. Elle l'avait recouvert d'une couverture et lui avait fait avaler quelques potions de nutrition.

Il n'était pas en état de manger pour le moment, il lui fallait du repos. Elle n'avait pas besoin de formation de médicomagie pour le savoir.

Elle le réveillerait le lendemain, histoire de vérifier qu'il n'avait perdu aucune de ses habilités mentales. Elle avait l'impression de s'être transformée en médicomage l'espace de quelques heures. Elle s'était sentie utile mais, malgré le fait que cela ait pour le moment un effet positif, elle savait très bien que cela finirait par dégénérer dans les heures qui suivraient.

Elle préférait simplement fermer les yeux.

Elle rangea le bazar qu'elle avait mis à l'aide de quelques coups de baguette, envoya le repas qu'elle avait préparé à Malefoy dans la cuisine et se leva. Elle avait envie d'un bain. Et de potions calmantes.

Elle se rendit dans la salle de bain et laissa la baignoire se remplir d'eau chaude tout en rangeant les flacons inutilisés qu'elle avait récupérés plus tôt et qu'elle échangea avec deux flacons de potions calmantes. Elle les vida cul sec.

Elle en sentit les effets immédiatement. Ses angoisses, qui avaient commencé à ressurgir depuis qu'elle avait quitté la chambre, étaient renvoyées à l'arrière de son esprit.

Le reste de sa soirée se passa sans embûche, comme si rien ne s'était passé. Comme si elle ne venait pas de soigner son tout nouveau colocataire, son mari, un homme qui venait de passer sept ans de torture à Azkaban.

Elle se fit à manger, nourrit Albert, passa voir ses chevaux et rentra se coucher, après avoir vérifié toutes les entrées et fenêtres de sa ferme. Elle avala une potion de sommeil sans rêves et s'endormit sans problème.

oOo

L'odeur du sang et de la poussière lui donnait la nausée. Les couloirs étaient dans un état désastreux, si bien qu'il fallait prendre garde à ne pas trébucher sur une pierre, un corps ou un tableau décroché, chaque fois que l'on voulait avancer.

Le silence régnait, lourd et effrayant, alors même que des cris d'agonie résonnaient au loin. C'était étrange. Comme si les sons étaient coupés, remplacés par l'angoisse pesante des combats. Les sorts valsaient au-dessus des têtes et des cadavres, sans même que les formules soient prononcées.

Hermione avait la tête qui tournait. Elle était prise de vertiges et ses oreilles étaient bouchées par l'anxiété. Elle était perdue. Elle était de retour sur le champ de bataille.

Elle trébucha et tomba sur un corps. En s'éloignant, la voix déchirée par un cri d'horreur, elle découvrit le visage du cadavre. Un regard identique au sien, des cheveux bruns et ondulés, le teint pâle et le nez en trompette. Sa mère avait les yeux encore ouverts mais son âme ne s'y reflétait plus.

Hermione ! Attention !

Elle tourna la tête et put apercevoir le regard vert de son meilleur ami avant qu'un sort la frappe en pleine tête. Le sang éclaboussa et elle cria à nouveau.

oOo

Hermione se réveilla en sursaut, le corps recouvert de sueur et le visage humide de larmes. Au pied de son lit, Albert aboyait sans cesse.

Elle hyperventilait, elle avait peur, elle avait la nausée. Elle était complètement déboussolée. Elle avait du mal à dissocier la réalité de son rêve. Elle avait encore l'impression d'y être. Elle n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer.

Albert grimpa sur le lit et l'y rejoignit, en gémissant d'inquiétude. Elle se blottit aussitôt contre lui et éclata en sanglots bruyants. Les images défilaient devant ses yeux comme si son cauchemar était sans fin, comme si elle s'y trouvait toujours.

Sa poitrine se soulevait incontrôlablement et ses doigts tremblaient, se crispant dans le vide, comme s'ils cherchaient à attraper sa baguette. Elle savait pourtant qu'il ne valait mieux pas qu'elle la récupère, au risque qu'un sort n'éclate sans qu'elle ne le souhaite.

L'apparition du visage de sa mère n'était pas anodine, elle s'en rendait bien compte. Il était de plus en plus fréquent qu'elle fasse irruption dans ses cauchemars, lors des nuits où les effets des potions se faisaient moins efficaces.

Elle se rappelait encore avoir pris un portoloin au lendemain de la bataille finale pour rejoindre ses parents en Australie. Elle se souvenait s'être écroulée de chagrin en découvrant que son sortilège était irréversible. Le contrecoup de la guerre lui était retombé dessus aussitôt l'avait-elle découvert. Elle n'avait pas été capable de bouger du motel dans lequel elle logeait avant plusieurs jours.

Minerva McGonagall était venue la chercher pour la ramener en Angleterre, afin qu'elle puisse assister aux procès, comme elle l'avait demandé avant son départ.

Elle avait été une autre personne lors de ceux-ci. Elle n'avait adressé la parole à personne, ayant même refusé de témoigner au premier abord, jusqu'à ce qu'Harry et Blaise l'y motivent. Alors avait-elle usé de ses dernières forces pour parler de son expérience et tenter de défendre les innocents.

Elle ne s'était pas attardée en Grande-Bretagne après cela. Elle avait été incapable de rester dans le pays qui avait détruit tant de choses dans sa vie.

Lorsqu'enfin sa respiration se fut calmée et que les battements de son cœur eurent ralenti, Hermione sortit de son lit et se traîna jusqu'à la salle de bain, où elle récupéra une nouvelle potion de sommeil sans rêves ainsi qu'un philtre calmant.

Elle s'écroula de sommeil quelques minutes plus tard, des sillons de larmes séchées demeurant sur ses joues rougies.

À son réveil, elle découvrit qu'Albert était endormi à ses côtés dans le lit. Elle esquissa un léger sourire à cette vue, malgré les interdictions répétées qu'il avait reçues de ne pas dormir avec elle. Il l'avait supportée pendant la nuit, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Elle soupira au souvenir de son cauchemar, désespérée de réaliser qu'une fois encore, ses potions avaient été inefficaces. Elle songea à retravailler la recette avec ses livres d'alchimie, mais reporta cela à plus tard. Elle n'en avait pour le moment pas la force.

Elle quitta son lit et se rendit au rez-de-chaussée pour commencer sa journée. Elle passa le plus rapidement possible dans le couloir de l'étage pour s'empêcher de s'attarder devant la chambre de son nouveau colocataire. Elle s'occuperait de lui plus tard.

Elle ne voulait surtout pas sombrer dans un cercle vicieux qui la sortirait de toutes ses habitudes pour se concentrer uniquement sur Malefoy. C'était bien la dernière chose dont elle avait besoin. Ainsi se chargea-t-elle de préparer son petit-déjeuner : un yaourt artisanal du marché, des fruits de saison ainsi que quelques céréales.

Elle préféra prendre quelque chose de léger, étant donné qu'elle se rendait au village pour acheter de la viande et du poisson.

Elle se prépara donc pour sortir, se confortant dans ses habitudes et sa routine, puis quitta la maison, accompagnée d'Albert, une fois prête.

Elle revint les bras chargés de courses aux alentours de midi. Elle n'avait pas pu s'empêcher de s'arrêter chez l'épicier pour faire des réserves de féculents et se retrouvait donc bien plus lestée que prévu.

Elle rangea précautionneusement ses achats dans les différents réfrigérateurs et dans le garde-manger. Elle prenait toujours un grand plaisir à s'en occuper, répartissant les provisions dans des bocaux en verre, des sachets ou bien des bouteilles allant au réfrigérateur. C'était un bon moyen d'organiser ses pensées et son environnement de vie.

Elle s'appliqua ensuite à préparer les gamelles d'Albert pour les deux prochains jours, utilisant notamment le repas qu'elle avait fait pour Malefoy la veille. Après cela, elle récupéra quelques légumes et les apporta à l'écurie pour les donner aux chevaux. Cette fois-ci, elle put les cajoler quelques minutes, puisque ceux-ci étaient à l'intérieur.

La jument se jeta sur son repas, tandis que le hongre, lui, se frotta à elle pendant de longues secondes. Hermione avait un faible pour Arès depuis leur arrivée. Il lui était même arrivé une ou deux fois de le monter, reprenant petit à petit les réflexes qu'elle avait eus enfant lors de ses cours d'équitation. Elle les avait bien sûr arrêtés à sa rentrée à Poudlard, mais cela lui avait tout de même fait plaisir de se balader avec Arès le temps d'une journée.

Elle avait pu découvrir les contrées alentour et avait même gravi l'un des monts les plus proches en passant par des chemins empruntés par les bergers.

Après s'être occupée des chevaux, Hermione retourna à la cuisine pour préparer son propre déjeuner. Elle ajouta une portion pour Malefoy, décidant que cette fois, après une nuit de sommeil supplémentaire, il serait apte à être réveillé. Un repas valait de toute manière bien mieux que quelques sorts de nutrition, d'autant plus qu'elle n'était pas à l'aise avec l'idée d'utiliser la magie à nouveau.

Elle avala rapidement son plat et prépara un plateau pour son colocataire –elle ne voulait pas penser à lui autrement. Elle ouvrit la porte à Albert pour qu'il puisse aller courir dehors, avant de grimper les marches jusqu'à l'étage, le plateau dans les mains.

Elle décida tout de même de faire un passage dans la salle de bains pour avaler un philtre calmant, avant d'enfin se rendre dans la chambre où dormait Malefoy. Elle reprit l'attitude sérieuse et professionnelle qu'elle avait arborée la veille, mettant de côté ses angoisses, aidée par la potion qu'elle venait de boire.

Ce qu'elle n'avait cependant pas prévu était de croiser le regard éveillé de Malefoy en entrant. Elle lâcha le plateau sous la surprise. Cela perturbait tous ses plans.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra, Kat, Damelith, Genny, Akhmaleone et BBTea pour leur aide et soutien :)

On se retrouve vendredi 11/11 pour le prochain chapitre.

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