Hello !
Petit changement de rythme, je repasse à une publication chaque jeudi ! J'arrive à la fin de mon semestre de cours et je préfère ralentir un peu pour pouvoir me concentrer sur mes études ;)


"Astoria, Weaslette,

Je ne vais pas mentir en disant que tout va bien. Ce serait franchement hypocrite de ma part. J'ai encore en travers de la gorge le fait de n'avoir reçu aucune réponse à ma dernière lettre, je pense que vous pourrez le comprendre. Je me sens seule, plus que jamais.

Même si je suis contente que vous ayez pu trouver votre petit havre de paix autour du monde, je me sens tout simplement abandonnée. Nous vivons l'enfer ici, et c'est peu dire. Nous nous occupons de tout. Seuls. Pourtant, cela ne semble pas vous atteindre du tout.

Qu'en est-il de ta sœur, Ria ? Hein ? Tu es au courant qu'elle a été internée à Ste-Mangouste, n'est-ce pas ? Ou alors continues-tu de faire la demiguise et de ne pas affronter tes responsabilités ?

Sincèrement, je suis épuisée. Blaise et moi agissons seuls depuis des années, pour le bien de Drago et Théo, sans recevoir aucun soutien. Nous travaillons tous les jours, nous faisons des allers-retours en France toutes les semaines et tout ça, seuls. Enfin… Potter s'occupe de Théo, on peut donc dire que nous ne sommes pas tout à fait seuls. Mais c'est l'impression que j'ai. Que nous ne sommes pas soutenus, pas compris. Que personne n'est reconnaissant. Et maintenant, en plus de tout ça, nous devons aider Granger et Daph », qui sombrent tout autant. C'est fatigant.

Je comprends que vous ayez besoin d'être loin de tout ça, que vous n'ayez pas envie de vous en occuper, personne ne peut vous le reprocher. Cependant, ce n'est pas ce que je demande. Ne serait-ce qu'une ou deux visites changeraient considérablement les choses ! Vous ne réalisez pas à quel point tout est difficile ici. L'ambiance est lourde, j'ai l'impression que ma vie ne m'appartient plus.

Astoria, ta sœur aimerait probablement te voir, même si ce n'est que pour une heure. Tout comme Drago. Blaise et moi ne pouvons plus faire autant d'allers-retours en France qu'avant, alors je suppose qu'une visite de plus ne serait pas de trop. Théo apprécierait aussi, j'en suis certaine.

Weaslette, inutile de te dire que tu dois manquer à tes parents, même si je les connais à peine. J'ai croisé ton père quelques fois au Ministère et il avait une mine à faire peur. Ton frère Bill aussi. Quant à Granger, je pense qu'elle adorerait te voir, même si elle ne l'avouerait pour rien au monde. J'ai le sentiment qu'elle a baissé les bras il y a longtemps et que chaque fois qu'elle essaye de reprendre sa vie en main, elle échoue. Je ne sais plus quoi faire et je ne suis pas assez proche d'elle pour l'aider. Enfin, je crois.

Je ne pense pas vous en demander trop en vous disant tout ça. Un passage de quelques jours en Angleterre puis en France ne devrait pas trop perturber vos vies si parfaites.

En espérant que vous entendrez raison,

Pansy."

Astoria reposa le morceau de parchemin sur la table du balcon et se recula dans son siège en portant sa cigarette à ses lèvres. Elle était partagée.

Elle était d'un côté en colère et choquée par la puissance des mots de Pansy, les trouvant violents, injustes. Mais de l'autre… Elle se sentait coupable, son amie avait réussi à percer légèrement la bulle dans laquelle elle s'enfermait depuis des mois. Elle se sentait honteuse d'avoir été absente pour ses proches ces dernières années.

Elle savait tout ça, bien sûr, elle en était parfaitement consciente. Après tout, elle avait décidé de quitter l'Angleterre pour faire le tour du monde de son plein gré. Elle l'avait fait pour s'éloigner des mauvaises ondes que son pays natal renvoyait et quitter le foyer familial centré autour du deuil et de la tristesse. Elle l'avait fait pour refaire sa vie, pour profiter égoïstement.

Cependant, malgré son besoin d'espace et de liberté, elle n'avait jamais voulu blesser et abandonner ses proches pour autant. Si elle n'avait pas de bonnes relations avec ses parents et sa sœur, ce n'était pas le cas de ses amis. Ils comptaient beaucoup pour elle, malgré la distance.

Un élan de culpabilité lui enserra le cœur. Comment avait-elle pu être si égoïste ? Pourquoi ?

Lorsqu'elle avait lu la lettre que Pansy avait adressée à Ginny, elle n'avait vu les choses que de son angle à elle. Elle ne voulait pas que sa fiancée s'éloigne et parte, pas plus qu'elle ne voulait se séparer du bonheur et du grand amour qu'elles filaient ensemble. Elle ne voulait pas que Ginny s'en aille et l'abandonne, elle ne voulait pas risquer qu'elle ne revienne jamais. Elle avait eu peur de tout perdre au profit de Granger.

Elle ne supportait pas non plus l'idée de replonger dans un environnement empli de deuil et de tristesse. Son quotidien était si paisible, si parfait. Exactement comme elle le souhaitait.

Elle ne voulait pas revoir son père, qui tentait de la faire rentrer tous les mois, à l'aide de lettres et de menaces qu'il n'exécutait jamais. Il lui promettait de lui couper les vivres et d'arrêter de financer ses voyages si elle ne rentrait pas. Il ne le faisait jamais. Et elle continuait de voyager.

Elle ne voulait pas que Ginny parte, qu'elle retrouve ses amis, qu'ils la lui enlèvent. Elle voulait la garder pour elle seule. C'était parfait ainsi.

Astoria se mordit la lèvre, incapable de faire un choix. Elle se sentait mal, elle détestait le fait que Pansy lui ouvre les yeux ainsi. Se faire remonter les bretelles par quelqu'un d'autre que ses parents était difficile à vivre, mais pas moins culpabilisant pour autant.

Elle haïssait l'idée d'avoir tort, d'avoir fait une erreur.

Elle n'avait pas imaginé une seule fois à quoi pouvait ressembler la vie de ses amis. Pourquoi faire ? Sa vie était si parfaite. Elle avait suivi de loin toute l'affaire concernant la libération de certains mangemorts, avait fêté sobrement la nouvelle avec Ginny, mais rien de plus. Elle n'avait pas envoyé de courrier à Drago et Théodore, pas plus qu'à Blaise ou Pansy. Parce que tout était déjà bien, si bien.

Elle s'était contentée d'égoïstement leur raconter ses voyages et la vie parfaite qu'elle menait aux côtés de Ginny.

Elle avait l'impression d'être la pire amie du monde, alors même qu'elle aimait tant ce qu'elle vivait.

Pourtant, malgré cette prise de conscience, elle n'arrivait pas à s'imaginer quitter la Zambie, où elle avait posé ses bagages depuis une semaine. Elle ne voulait pas quitter sa vie, pas changer ce qu'elle avait construit, par peur de tout perdre. Ginny et elle venaient à peine d'arriver et n'avaient rien pu découvrir de ce si beau pays, aux paysages éléphantesques et aux cascades d'eau à perte de vue.

Sans parler de cette routine, cette vie qu'elles avaient créée ensemble. Elle ne pouvait pas risquer de tout arrêter. Et si Ginny l'abandonnait ? Et si elle trouvait quelqu'un d'autre ? Et si elle réalisait qu'elles n'allaient pas ensemble ? Sa magnifique, gentille Ginny.

Astoria jeta un coup d'œil au parchemin qui lui faisait toujours face et soupira. Il lui fallait prendre une décision et vite. Le risque d'un retour en Grande-Bretagne pointait le bout de son nez et cela l'effrayait considérablement. Si Ginny lisait cette lettre… Elle n'osait même pas y penser. Les risques étaient trop grands.

Et Astoria ne voulait pas rentrer. C'était trop parfait. Elle ne voulait pas perdre tout ce qu'elle avait construit. Elle allait bientôt se marier, dans un petit coin de paradis, uniquement entourée de sa fiancée, d'un marieur et d'animaux, et elle ne comptait pas abandonner tout cela pour un monde empli de tristesse.

Morgane la punirait plus tard pour ce qu'elle allait faire.

Astoria sortit sa baguette, prit une grande inspiration et lança un informulé sur le parchemin pour le réduire en cendres.

– Ria ? lança la voix de Ginny depuis l'intérieur de leur maison en toit de chaume.

– J'arrive, amour, répondit-elle en écrasant sa cigarette au milieu des cendres de la lettre de Pansy.

– Je rêve ou un hibou vient de déposer quelque chose ? demanda Ginny en sortant sur le balcon, vêtue uniquement d'une culotte.

– Gin' ! Habille-toi ! s'exclama-t-elle en écarquillant les yeux.

La rouquine leva les yeux au ciel en réponse et franchit les quelques mètres qui les séparaient pour venir s'installer sur ses genoux.

– Il n'y a personne dans les environs, détends-toi ! Donc ? C'était un hibou ?

– Une lettre de mon père, mentit Astoria en passant ses bras autour des hanches de sa fiancée. Je l'ai brûlée sans la lire.

Ginny pouffa et se pencha vers elle pour l'embrasser.

– Je m'apprêtais à sortir me baigner sous les cascades dont nous a parlé Iushomo. Tu viens ?

– Si tu restes habillée comme ça, je viendrai avec plaisir, répondit-elle avec un sourire tout sauf innocent.

oOo

Théodore était assis au bout de l'un des canapés du salon, à l'opposé de son mari. Celui-ci était attelé à la lecture de la lettre de Pansy depuis une dizaine de minutes déjà et semblait soucieux.

Il avait froncé les sourcils, réajustait ses lunettes sur son nez toutes les dix secondes et tripotait son alliance avec son pouce, ce qui inquiétait considérablement Théo. Que pouvait-elle bien contenir ? Qu'est-ce que Pansy avait pu dire pour rendre Harry aussi soucieux ?

Est-ce que la loi avait changé ? Allait-il être renfermé à Azkaban ? Être séparé une nouvelle fois d'Harry et vivre l'enfer dans cette prison de malheur ?

Les battements de son cœur s'accélérèrent à cette simple pensée.

Il commençait même à revivre certaines sensations. L'odeur putride de la cellule. L'humidité et le froid. Les rires des autres prisonniers, leurs cris, leurs pleurs. La texture rocailleuse du sol…

Tout lui revenait à l'esprit. C'était comme s'il y était à nouveau.

Une goutte de sueur perla sur sa tempe et coula le long de sa mâchoire, alors qu'il serrait ses mains sur ses genoux pour les empêcher de trembler.

Il jeta un œil à son mari, qui semblait, lui, toujours aussi concentré sur sa lecture. Théodore avait trop chaud, il avait besoin de sortir. Il se sentait à l'étroit dans ce canapé, dans cette pièce, dans ce manoir. Il voulait sortir, courir et sentir le vent dans ses cheveux pour se prouver qu'il était libre.

Car il était libre, n'est-ce pas ? Il n'était plus à Azkaban, il était libre. Libre. Libre. Libre.

Il se leva brusquement, incapable de rester en place. Il vit Harry lever la tête du coin de l'œil, mais fit de son mieux pour dissimuler son angoisse. Il ne voulait pas l'inquiéter pour rien.

Il se dirigea vers la fenêtre de la pièce et feignit de s'intéresser aux paysages extérieurs. À vrai dire, il n'y voyait pas grand-chose. Il faisait nuit et un orage grondait sur la région depuis la veille. Pourtant, il continua de donner le change.

Il ne voulait pas interrompre Harry dans sa lecture.

Il serra ses mains dans son dos et prit une grande inspiration pour tenter de se calmer. Quatre secondes d'inspiration. Bloquer pendant sept secondes. Huit secondes d'expiration. C'était son psychomage qui lui avait donné cette technique. Il le voyait depuis quelques semaines, après qu'Harry ait insisté pour qu'il prenne rendez-vous.

Un homme d'une cinquantaine d'années qui n'avait ni vécu la guerre ni l'enfermement à Azkaban. Théo s'y rendait uniquement pour son mari. Il n'en avait aucune envie et mentait à la fin de chaque rendez-vous lorsque Harry lui demandait si cela s'était bien passé. Il répondait que oui et qu'il se sentait mieux. Car c'était simple.

En réalité, ce n'était pas les séances qui l'aidaient, il s'en rendait bien compte. C'était l'air de la campagne, l'espace auquel il avait accès sur le domaine, la présence de Harry, leur voisine – qui leur préparait parfois des pâtisseries françaises qu'elle leur amenait directement à la porte –, sa salle de dessin, ou encore les nuits qu'il passait avec son mari.

C'était sa thérapie à lui.

Il réalisa que sa respiration avait ralenti et que son corps n'était plus sujet à des soubresauts ou autres symptômes d'angoisse. Il ferma les yeux et inspira longuement une dernière fois.

Lorsqu'il se tourna vers Harry, ce dernier reposait la lettre sur ses genoux. Cependant, il garda la tête baissée vers celle-ci, l'air pensif.

– Que dit-elle ? demanda Théo en s'approchant de lui à nouveau.

Harry ne répondit pas. Il se contenta de soupirer et de laisser tomber sa tête en arrière sur le dossier du canapé.

– C'est si grave que ça ? grimaça Théo en s'asseyant près de lui pour attraper sa main.

Harry secoua la tête, sans parler pour autant. Il restait pensif, trop concentré pour lui répondre. Théodore garda donc le silence et se contenta de caresser le dos de sa main avec son pouce pour ne pas le déranger. Il lui expliquerait plus tard.

Il connaissait Harry par cœur. Lorsque quelque chose le tracassait, il avait tendance à s'enfermer dans ses pensées jusqu'à trouver une solution, ou bien exploser de frustration. Il espérait simplement qu'il s'agirait de la première option cette fois.

Il était bien moins calme et réfléchi que Théo, c'était un fait. Cependant, s'il y avait bien une chose que ce dernier lui enviait, il s'agissait bien de sa capacité à improviser et à ne pas trop réfléchir avant d'agir.

Bien que cela soit à double tranchant, Théodore regrettait parfois de ne pas être capable de faire quelque chose sans l'avoir anticipé. Il avait tendance à tout planifier, au millimètre près.

Si beaucoup l'admiraient pour son calme, sa diplomatie et sa ruse à toute épreuve, lui se trouvait bien trop prudent pour son propre bien. Il aimait se dire qu'Harry l'aidait à équilibrer les choses.

Ils se complétaient sur beaucoup de points. Théo apprenait à son mari à réfléchir davantage avant d'agir, et Harry lui apprenait à improviser. Ils avaient encore du chemin à faire, mais le simple fait de le voir ainsi perdu dans ses pensées le rendit fier.

Finalement, après ce qui lui parut être une éternité, Harry releva la tête et braqua son regard dans le sien.

– Que dirais-tu d'un petit voyage dans le sud, d'ici quelques semaines ?

oOo

La journée touchait à sa fin et Drago était allongé en travers de son matelas, les pieds pendant d'un côté du lit. Sa respiration était hachée, son cœur battait la chamade et il avait l'impression d'avoir couru un marathon.

En réalité, il s'était contenté de sortir de sa chambre, d'aller s'asseoir sur le fauteuil du couloir et de revenir à toute vitesse dans son petit cocon de confort. Une grande épreuve de passée.

Il s'entraînait à cela depuis quelques jours, rajoutant chaque fois une difficulté supplémentaire pour s'améliorer. La veille, il s'était contenté d'avancer jusqu'à la chaise, sans s'y asseoir. Le lendemain, il y passerait plus de temps, afin de contempler et d'analyser l'ensemble du couloir.

Il avait aussi profité de ces derniers jours et de son temps libre, pour tenter de calculer les nouvelles heures de départ et d'arrivée de Granger. Il avait été grandement soulagé de découvrir que celles-ci n'avaient aucunement changé. Elle partait et revenait aux mêmes horaires que d'habitude.

Il avait donc pu s'organiser pour planifier ses missions de sorties tous les jours. Le reste du temps, il le passait allongé sur son lit ou au bord de la fenêtre à attendre que Wynn revienne de ses balades.

Depuis l'arrivée de celle-ci, il n'avait pas une seule fois fermé la fenêtre de la chambre. Ainsi, sa chouette pouvait aller et venir sans encombre et se reposer dans le nid que Drago lui avait confectionné avec des vêtements sales. Il s'était appliqué à le construire le lendemain de l'arrivée de Wynn.

Il s'était motivé à le faire, gardant en tête que cela était dans l'intérêt de sa chouette. Sa nouvelle amie.

Celle-ci revenait parfois avec des trouvailles assez surprenantes, comme des mulots morts ou des insectes en tout genre, ce qui avait le don de répugner Drago. Malgré tout ça, en une semaine, elle était devenue la parfaite compagne à son ennui.

Lorsqu'il revenait de ses missions quotidiennes d'exploration, elle devenait une distraction qui l'empêchait de ruminer dans son lit et de se plonger dans des idées noires. Il lui arrivait même parfois d'ouvrir la bouche pour lui parler quelque peu. C'était plutôt rare étant donné qu'il n'était plus habitué à discuter avec quiconque, mais cela lui permettait de s'occuper.

En plus de ce quotidien rythmé et précis, Drago croisait chaque jour sa colocatrice, du moins celle qui le logeait. Elle avait intégré sa routine, tous les matins et soirs. Tant et si bien que, malgré leur absence de communication et de familiarité, il attendait avec impatience qu'elle vienne frapper à sa porte. Parce que c'était son rythme, parce que c'était ainsi que sa journée pouvait fonctionner. C'était ainsi qu'il avait envie de continuer. Parce que c'était simple.

Tous les matins, il se réveillait à l'aube, grâce au lever du jour. Il laissait volontairement les volets ouverts le soir, pour que le soleil agisse comme réveil. Il s'habillait ensuite avec les vêtements de Blaise – piochant dans la grande réserve que Pansy lui avait donnée – et s'asseyait en tailleur en face de la porte pour attendre Granger.

Il feignait toujours de ne pas l'avoir entendue, pour ne pas paraître complètement fou, et répondait au bout de la seconde fois. Il récupérait son petit-déjeuner et son déjeuner, la remerciait du bout des lèvres, puis la regardait partir.

Cela ne durait jamais très longtemps. Il ne s'attardait pas sur sa présence ni sa personne, il attendait simplement cet instant de la journée, car il marquait un point important de sa routine.

Après cela, il se divertissait comme il le pouvait jusqu'à l'heure du déjeuner, puis dégustait les repas froids apportés chaque matin par Granger.

Il ne la revoyait que le soir, lorsqu'elle lui amenait son plateau, souvent composé d'une soupe chaude, d'un féculent – du riz trop cuit, des pâtes de mauvaise facture ou bien des pommes de terre vapeur – et un morceau de viande différent à chaque fois. Drago avait supposé qu'elle se fournissait chez un bon boucher puisqu'il s'agissait de la meilleure partie du repas. Qu'elle lui serve du poulet, du bœuf ou bien de l'agneau, il savait qu'il n'aurait pas à se plaindre.

En une semaine, elle ne lui avait pas une seule fois servi de poisson, ce qui avait eu le don de l'attrister. Il préférait cela à la viande, mais n'avait bien évidemment pas fait de commentaire. C'était bien trop effrayant, il ne voulait pas avoir à faire face aux conséquences d'un tel acte. C'était plus simple.

Le point positif de ces repas était qu'ils étaient plutôt équilibrés et le nourrissaient suffisamment pour qu'il soit rassasié. Il n'avait pas de doute qu'avec cela, il reprendrait vite du poids. Car bien que la nourriture que Pansy amenait était meilleure que celle de Granger, elle était souvent trop légère pour qu'il en soit satisfait. Des petites courgettes à l'huile d'olive ne suffiraient jamais à le remettre de tant d'années de prison.

Il ne s'en était jamais plaint, bien entendu. C'était incomparable aux repas qu'il avait dû avaler à Azkaban. Il se rappelait les avoir plusieurs fois vomis tant ils étaient répugnants.

Ce furent les hurlements du monstre blanc de Granger qui le sortirent de ses pensées. Il releva la tête et s'étira en soupirant. Il se leva et s'approcha de la fenêtre, juste à temps pour la voir passer le portillon de la maison, puis disparaître à l'intérieur.

Il réalisa alors que Wynn n'était pas rentrée depuis quelques heures, ce qui l'inquiéta quelque peu. Il espérait de tout cœur qu'elle ne s'était pas blessée, ou qu'elle n'avait pas été attaquée. Habituellement, elle revenait dormir plusieurs fois par jour, afin d'être en forme pour la nuit, qu'elle passait à l'extérieur. Il arrivait même parfois qu'elle soit celle qui réveillait Drago le matin, juste avant le lever du soleil.

Il s'imagina donc qu'elle avait dû se trouver un abri dans la forêt où se reposer, histoire de se rassurer. Cela ne fonctionnait que rarement, son esprit rationalisant toujours la situation en lui répétant qu'il n'y avait pas de raison pour qu'elle ait fait une telle chose. Il avait tendance à s'énerver dans ces cas-là, car il ne trouvait aucun moyen de calmer les pensées négatives et parasites qui embrouillaient son esprit.

Il se décida cependant à ne pas rester focalisé sur sa chouette et s'installa en tailleur derrière la porte de la chambre. Il lui fallait penser à autre chose.

Granger et le dîner. C'était une bonne distraction. Et il s'en contentait très bien.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra, Damelith, Genny et Akhmaleone pour leur aide et soutien !

On se retrouve jeudi 10/01 pour la suite !

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