Hello ! J'espère que vous allez toustes très bien et que ce mois de janvier se passe pour le mieux !

Petit message pour touste vous remercier pour vos retours sur cette histoire, que ça soit en termes de statistiques ou pour vos reviews magnifiques. Je suis souvent prise par le temps (et un peu l'émotion), doc je tarde à répondre, voire ne répond pas, mais je vous assure que je les lis toutes et que j'en suis extrêmement touchée. Merci merci merci !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, on se retrouve en bas ;)


Il ne restait plus qu'une seule potion dans le tiroir de sa table de nuit. Drago l'avait réalisé la veille, ce qui l'avait mis dans tous ses états. Il avait été incapable de la boire, trop paniqué à l'idée de ne plus en avoir le lendemain.

Il n'avait donc presque pas fermé l'œil de la nuit, qui avait été rythmée par des cauchemars, des attaques de panique et des pensées noires qu'il aurait préféré ne jamais avoir.

Il avait été tenté plusieurs fois de sortir de sa chambre et d'aller chercher le rasoir qu'il avait trouvé des semaines plus tôt dans la salle de bains. Il était parvenu à se retenir. Wynn était entrée par la fenêtre alors qu'il était sur le point d'ouvrir la porte. Sauvé à la dernière seconde.

Le reste de la nuit avait été catastrophique. Drago avait fait les cent pas dans sa chambre pendant des heures, peut-être même un million de pas, le tout en se répétant mentalement que le jour allait bientôt se lever et qu'il pourrait reprendre sa routine sans souci.

Cependant, une fois le soleil levé, il avait été incapable de sortir de son lit, sur lequel il s'était allongé après avoir résisté pendant trente minutes à l'envie de sauter par la fenêtre. Il savait qu'il ne serait pas tombé de bien haut, mais peut-être la douleur aurait-elle suffi à calmer le reste. Sa tête tournait et ses mains tremblaient.

Ainsi, lorsque Granger vint lui apporter son petit-déjeuner, il ne réagit pas. Ni la première fois, ni la deuxième. Elle toqua une troisième fois, sans résultat. Il était incapable de bouger. C'était au-dessus de ses forces.

C'était comme si tous ses membres refusaient de se mouvoir, comme s'ils se battaient pour rester immobile. Drago était amorphe.

Il se demanda alors si Granger allait ouvrir la porte elle-même, si elle oserait entrer dans son intimité. Elle ne le fit pas. Il l'entendit l'appeler, sans succès, avant qu'elle ne dépose le plateau sur le parquet du couloir et que le bruit de ses pas s'éloigne vers les escaliers.

Il pouvait désormais visualiser l'étage à la perfection. Il y avait quatre autres pièces, d'après les portes qu'il y avait en plus de la sienne. Il ne les avait pas encore visitées, trop craintif de découvrir quelque chose de dangereux. Le sol du couloir était recouvert de plancher. Il y avait très exactement trois cent trente-deux lattes de bois. Certains murs étaient recouverts d'un papier peint floral orange et gris. Neuf cent cinquante-sept fleurs. Il y avait deux abat-jours, orange eux-aussi.

Granger descendit la première marche de l'escalier, puis la deuxième, jusqu'en bas. Il avait compté treize marches. Il n'en avait jamais descendu aucune.

Compter l'aidait à se détendre. À le rassurer. Le fait de retenir tous ces nombres lui donnait l'impression de connaître l'endroit par cœur. S'il savait que les treize marches de bois s'arrêtaient sur un autre parquet, qui – d'après ce qu'il avait pu compter depuis l'étage – contenait au moins trente trois lattes, alors il avait le sentiment qu'il parvenait à s'habituer à ce nouvel environnement. Peut-être était-ce illusoire.

S'il devait être rationnel, il savait que cela ne changeait pas grand-chose. Mais il parvenait à s'en convaincre.

Sa prochaine étape, la plus urgente, serait de retourner dans la salle de bains. Il fallait à tout prix qu'il trouve d'autres fioles de potions, il était persuadé de ne pas pouvoir survivre sans. Son corps en redemandait déjà. Il avait l'impression que ses veines cherchaient leur dose journalière, que du feu lui brûlait l'estomac tant celui-ci réclamait une goutte de potion. Sa tête tournait et ses mains tremblaient.

C'était invivable.

Cependant, il avait peur. Peur de ne pas en trouver, de se retrouver à sec, d'ouvrir des placards vides de fioles que Granger aurait nettoyées. Parce qu'elle l'avait forcément fait, n'est-ce pas ?

Il s'était plusieurs fois demandé si elle avait remarqué la disparition de toutes les autres. Et elle l'avait forcément compris. Elle savait qu'il lui avait volé des potions. Il était impossible qu'elle ne l'ait pas vu, il avait tout dévalisé.

Et pourtant… elle n'avait jamais rien dit. Elle ne lui avait fait aucune remarque, ne l'avait pas regardé bizarrement, ne l'avait pas frappé, ne lui avait lancé aucun maléfice, n'avait pas empoisonné sa nourriture ou bien décidé de cesser de lui fournir des repas. Elle n'avait rien fait.

Elle continuait de venir le voir tous les jours, de déposer ses plateaux, et de repartir comme s'il n'avait pas dilapidé sa réserve de potions de sommeil sans rêves.

Il n'arrivait pas à comprendre. Il n'arrivait pas à la comprendre. Pourquoi donc ne lui avait-elle rien dit ? Ces potions lui étaient-elles inutiles ? Mais alors pour quelle raison en avait-elle eu autant dans son placard ? Et pourquoi ne disait-elle rien par rapport au fait qu'il l'ait volée ?

Ces questions le torturaient. Cela n'avait plus aucun sens. Il ne méritait pas une telle ignorance, elle aurait dû lui en vouloir.

Il passa la matinée entière à ruminer à ce propos, s'imaginant la catastrophe que serait la découverte de placards vides.

Peut-être attendait-elle qu'il s'y rende à nouveau pour le piéger ?

Cela l'angoissa davantage. Il n'arrivait pas à rationaliser tout ce qui lui arrivait. Sa tête tournait et ses mains tremblaient.

Après des heures allongé dans son lit, les yeux rivés sur le plafond, Drago s'endormit, épuisé par son insomnie et l'activité incessante de son cerveau.

Les cauchemars animèrent bien vite son sommeil, ils lui faisaient ressasser les souvenirs de sa mère, ou bien des images de son cadavre.

Ses cris de terreur furent isolés. La maison resta silencieuse.

oOo

Depuis quelques jours, Hermione avait une idée. Une idée qui la tracassait mais qui ne voulait pas sortir de son esprit.

Elle passait toutes ses journées à y réfléchir et utilisait chaque moment de pause pour faire des listes de pour et de contre, ainsi que des récits mentaux des déroulements possibles d'une telle idée.

Celle-ci était simple : elle voulait proposer à Malefoy de laver ses vêtements lors de sa prochaine lessive. Elle voulait lui adresser la parole à nouveau. L'aider. Lui donner les moyens de prendre soin de son hygiène.

Elle avait eu l'occasion de le voir plusieurs fois ces derniers jours et l'envie de faire quelque chose pour lui se faisait ressentir. Quelque chose de plus. Quelque chose d'utile.

Même si elle n'avait pas passé beaucoup de temps à l'observer lors de leurs entrevues, qui ne duraient jamais plus d'une minute ou deux, elle avait remarqué qu'il semblait porter un poids énorme sur ses épaules. Quelque chose qu'elle n'avait pas encore réussi à cerner. Quelque chose de complexe, de profond. Un mélange de douleur, de tristesse et d'angoisse.

Cependant, elle était terrifiée. Terrifiée de lui parler à nouveau. De lui proposer quelque chose. Qu'engendrerait une telle proposition ? Que signifierait-elle ?

Est-ce que cela voudrait dire qu'elle s'intéressait à lui ? Qu'elle s'inquiétait pour lui ? Cela voudrait-il dire qu'elle devrait continuer à s'occuper de lui ? Qu'elle devrait le faire plus souvent ? Tous les jours ?

Elle avait le sentiment que cela changerait considérablement les choses. Comme si tout d'un coup, elle lui prouvait qu'il pouvait se reposer sur elle. Or, elle n'était pas certaine de le vouloir.

Pourtant, cette idée lui trottait dans la tête et elle n'arrivait pas à trouver assez de points négatifs pour l'abandonner. Elle savait que cela leur serait profitable à tous les deux.

Peut-être qu'en lui proposant cela, Malefoy comprendrait qu'il avait le droit à une hygiène ? Peut-être utiliserait-il la salle de bains pour se laver ? Peut-être laverait-il ses vêtements de lui-même – bien qu'elle doute qu'il sache se servir d'une machine à laver – si elle le lui proposait ? Peut-être irait-il mieux ? Peut-être… Il y avait bien trop de bonnes raisons.

En faisant cela, Hermione se sentirait utile. Elle aurait l'impression de servir à quelque chose d'autre qu'à cuisiner des plats à peine mangeables pour quelqu'un à qui elle avait adressé deux phrases depuis son arrivée.

Mais le voulait-elle vraiment ? Sa conscience lui répétait que oui. Elle avait tendance à la pousser à agir, surtout lorsqu'Hermione se retouvait incapable de faire un choix.

Elle y réfléchissait depuis déjà deux heures, assise au bord du comptoir de sa librairie, occupée à rédiger une nouvelle liste de pour et de contre.

Elle soupira et laissa retomber son stylo à bille pour prendre son visage entre ses mains. Elle avait le sentiment de tourner en rond. L'impression qu'elle ne trouverait pas plus de réponse en continuant de faire ces foutues listes. Ce qui était probablement le cas.

Pourtant, Hermione n'arrivait pas à franchir le pas. Chaque fois qu'elle se retrouvait face à Malefoy, elle se dégonflait.

Et lorsqu'elle se sentait enfin prête à le lui proposer, cet idiot ne répondait pas et ne venait pas ouvrir la porte.

Elle se promit de le faire le lendemain. Ou le surlendemain. Elle n'en était pas encore certaine.

oOo

Drago se tenait devant la porte de la salle de bains, les bras le long du corps, la tête droite et le regard fixe.

Une nuit de plus, sans potion, était passée. Une nuit d'horreur. Wynn avait hululé tout le long, terrifiée de voir son ami dans un tel état. Il avait crié, pleuré, tenté de s'arracher les cheveux, tapé dans les murs. Il s'était roulé en boule, griffé les mollets, le visage et les bras. Sans succès. Il n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Ses souvenirs le hantaient.

Cette fois-ci, il n'avait pas attendu que le jour se lève pour sortir de sa chambre et accomplir sa mission de la journée. Il n'avait pas eu besoin de réfléchir. Il avait ouvert la porte, vérifié que le couloir était vide, fermé la porte, avant d'oser sortir.

L'orage grondait à l'extérieur, mais il n'en avait jamais été effrayé, au contraire.

Il avait pris de longues inspirations tout le long du chemin – soit deux mètres de distance, qu'il avait pourtant mis dix minutes à traverser – pour se calmer.

Et désormais, il se trouvait face à la porte, incapable de bouger. Il ne savait pas quoi faire. Il avait agi sur un coup de tête, après que son corps ait une nouvelle fois été pris de spasmes à cause du manque.

Il en avait des vertiges, l'impression que la porte s'éloignait, alors qu'il restait immobile. Sa tête tournait et ses mains tremblaient. Il ferma les yeux pour s'empêcher de défaillir. Il lui fallait se concentrer. Respirer.

Inspirer. Retenir sa respiration pendant quatre secondes. Expirer.

Une technique que sa mère lui avait apprise, une heure avant qu'il ne soit marqué. Ce souvenir lui enserra le cœur, de même qu'il l'aida à se résigner.

Pour elle, se répétait-il. Pour sa mère, pour la rendre fière.

Il rouvrit les yeux et fit deux pas en avant. Il se saisit de la poignée et l'enclencha lentement, avec précautions. Il n'était pas pressé, au contraire. Il voulait faire les choses bien, s'habituer à emprunter ce chemin, pour que les prochaines fois soient encore plus simples.

La porte s'ouvrit doucement, le laissant découvrir à quoi ressemblait la salle de bains, qu'il n'avait qu'à peine vue lors de sa transe.

Il comprit alors à l'état de la pièce que Granger était passée derrière lui et l'avait nettoyée. Les battements de son cœur s'accélérèrent à cette découverte. Si elle était entrée, elle avait forcément vu qu'il avait volé des potions. Cela ne faisait que confirmer ses théories. Elle savait.

Cependant, il était toujours confus quant à l'absence de réaction de sa colocataire. Elle n'avait rien fait. Elle ne lui avait rien dit. Ce n'était pas normal. Elle aurait dû… Elle aurait dû…

Il ferma les yeux une nouvelle fois et inspira longuement pour chasser ces pensées parasites. Il fallait qu'il reste concentré s'il voulait trouver d'autres potions.

La pièce était recouverte d'un carrelage blanc plutôt basique qui grimpait jusqu'au plafond, lui aussi blanc. Il songea qu'il lui faudrait compter les carreaux, pour mieux connaître l'endroit. C'était rassurant.

Le lavabo était assez petit et entouré d'un meuble noir, qui disposait de trois grands tiroirs. Il était surplombé par un miroir rectangulaire sans allure, lui-même collé à deux placards muraux. Il y avait aussi une armoire, à droite de la porte, des toilettes de l'autre côté, ainsi qu'une baignoire des plus simples dans un coin de la pièce, en dessous d'une fenêtre qui donnait sur un nouvel angle de vue.

Il ne prit pas la peine d'ouvrir les tiroirs ni même d'inspecter la baignoire ou la vue. Il se souvenait d'une seule chose de son dernier périple : les potions étaient rangées dans les placards.

Les pieds nus sur le carrelage, il s'avança jusqu'au lavabo, prêt à ouvrir ces derniers, mais se figea brusquement en faisant face au miroir de la pièce, installé sur les portes des placards. Ses mains tremblantes retombèrent le long de son corps, alors que ses yeux s'écarquillaient. Il n'arrivait pas à y croire.

Son reflet. Son visage. Son corps. Il ne les avait pas vus depuis tant de temps.

Cela avait toujours un effet destructeur, cela le ramenait à ces dix minutes à Azkaban, lors desquelles il avait dû se laver pour ne pas entacher l'image de ceux qui l'avaient martyrisé. Il aurait presque pu trouver cela ironique, si les larmes ne lui étaient pas montées aux yeux en voyant sa peau pâle et son regard gris aussi froid que la glace. Il en aurait presque peur. Oui, c'était cela. Il se trouvait terrifiant.

Il détourna les yeux et posa ses mains de chaque côté du lavabo pour reprendre ses esprits. Il prit de longues inspirations et ferma ses paupières. Il fallait qu'il reprenne le contrôle.

Il leva le bras jusqu'au placard, qu'il ouvrit d'un coup, ce qui fit disparaître le miroir d'un même mouvement. Il ne pouvait plus se voir et c'était parfait.

Cependant, une nouvelle fois, il resta sous le choc. Il n'arrivait pas à y croire. Il dut cligner plusieurs fois des yeux pour réaliser qu'il ne s'agissait pas d'un tour de son esprit.

Non seulement le placard était rempli de fioles de potions, mais il y avait aussi une petite note en papier sur laquelle il put lire : "Sers-toi".

Il lâcha la porte et recula de quelques pas, transi par la surprise.

Elle n'avait rien dit. Elle n'avait rien fait. Elle ne l'avait pas menacé. Elle ne lui avait pas fait de mal.

Non. Elle avait préféré réapprovisionner les placards en constatant qu'il avait volé des potions.

Il n'arrivait pas à y croire. Il dut se tenir au lavabo pour ne pas défaillir. C'était incroyable. Cela dépassait toutes ses attentes, si tant est qu'il en ait eu envers elle.

Et alors qu'il fermait les yeux pour essayer de réfléchir et comprendre ce qui avait pu passer par la tête de Granger pour qu'elle fasse une telle chose, il y eut du bruit à sa gauche.

Il se tourna brusquement et croisa le regard incertain de sa colocataire. Il haussa les sourcils avec terreur et recula vers la baignoire jusqu'à ce que ses genoux cognent contre celle-ci. Son cœur se mit à battre à toute vitesse et son regard se chargea de peur.

– Je n'ai rien pris ! s'exclama-t-il sans pouvoir s'empêcher de se justifier, tout en levant innocemment les mains au ciel.

oOo

Hermione se réveilla en sursaut au grondement soudain du tonnerre. Elle se redressa, paniquée. Elle sentait que les effets de la potion de sommeil s'estompaient déjà et cela la fit grimacer. Ceux-ci s'amoindrissaient de jour en jour et ses recherches concernant une amélioration de la recette n'avançaient pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout.

Elle se laissa retomber contre ses oreillers et soupira. Encore une nuit complète de perdue, car, après avoir regardé par la fenêtre de sa chambre, elle vit qu'il ne faisait pas encore jour.

Sachant qu'elle serait incapable de se rendormir, elle décala ses couvertures, récupéra sa baguette sous son oreiller et se leva. De tout manière, elle était terrifiée à l'idée de passer trop de temps à ruminer dans son lit.

Albert dormait encore au pied de son lit, elle fut donc aussi silencieuse que possible et se dirigea vers la porte de sa chambre. Elle avait terriblement soif. Elle regrettait le fait que sa chambre soit équipée d'une salle de bain complètes et d'une toilette mais que celles-ci ne soient pas fonctionnelles.

Elle sortit de la pièce sur la pointe des pieds et referma tout doucement la porte. Elle soupira, soulagée de ne pas avoir réveillé son chien.

Cependant, alors qu'elle s'apprêtait à se retourner, un bruit étrange se fit entendre de l'autre côté du couloir. Elle sursauta aussitôt et se retourna, s'attendant à tomber sur un intrus qui la menacerait avec une arme moldue ou bien une baguette. Ses cauchemars devenaient réalité.

Elle fit face à un couloir vide et fronça les sourcils.

Toujours sur la pointe des pieds et ce en resserrant sa poigne autour de sa baguette, Hermione avança le cœur battant jusqu'au coin du couloir qui menait au reste de l'étage. Contrairement à ses autres attaques de panique, elle n'eut pas besoin de se tenir à un mur pour rester debout. Elle était bien trop concentrée et marchait avec lenteur vers l'avant, toujours sur ses gardes. Elle était prête à en découdre. Elle entendait son sang battre à ses oreilles.

Une fois arrivée au coin du mur, elle s'y colla, prit une grande inspiration et osa tourner la tête vers l'autre bout du couloir.

Rien. Il n'y avait toujours rien. Personne ne l'attendait. Personne ne la menaçait avec une arme.

Cependant, en s'attardant sur chaque mur, chaque porte et chaque latte du parquet, elle remarqua qu'une pièce était ouverte. L'avant dernière. La salle de bains.

Elle décida alors de continuer son chemin jusqu'à celle-ci, sans lâcher sa baguette. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas usé de son courage autrefois légendaire. Longtemps qu'elle n'avait pas senti l'adrénaline couler dans ses veines.

Une hypothèse – qui lui paraissait pourtant absurde – venait de surgir dans son esprit.

Et si Malefoy était sorti de sa chambre ? Et s'il était celui qui faisait tout ce bruit ?

Elle n'eut pas à attendre longtemps avant d'avoir une réponse. Elle avait eu raison et son cœur ralentit considérablement en comprenant que ce n'était que lui.

Il était appuyé contre le lavabo et semblait lutter pour reprendre sa respiration. Le placard – qu'elle avait rempli une semaine auparavant – était ouvert.

Il portait un pyjama bleu et gris à rayures qu'elle n'avait jamais vu. À vrai dire, il semblait plus sale que gris, mais elle chassa cette information de son esprit. Le jugement n'avait pas sa place.

Elle remarqua d'ailleurs qu'il ne semblait pas flotter dans ces vêtements, contrairement aux autres qu'elle l'avait vu porter. Peut-être avait-il pris du poids. Ou peut-être ceux-ci étaient-il les seuls qui étaient vraiment à sa taille.

Elle songea alors qu'il s'agirait peut-être de l'occasion qu'elle attendait depuis des jours et qu'elle repoussait sans arrêt. L'opportunité de lui faire sa proposition, de changer les choses.

Cependant, avant qu'elle n'ait eu le temps de signaler sa présence, il se tourna brusquement vers elle et écarquilla les yeux de surprise. Il recula et leva les mains en l'air.

– Je n'ai rien pris ! s'exclama-t-il d'une voix tremblante.

Elle haussa les sourcils, surprise qu'il réagisse ainsi. Pourquoi se justifiait-il ? Depuis quand était-il autant sur la défensive ? Avait-il peur d'elle ? Elle n'avait rien dit, pas plus qu'elle ne s'était imaginée quoi que ce soit de tel.

Il semblait terrifié, prêt à se recroqueviller dans un coin à tout moment. Il tremblait et elle leva les yeux sur ses mains, qui étaient agitées de soubresauts.

Elle déglutit. Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait l'impression terrible qu'il aurait été prêt à tout faire pour ne pas qu'elle lui fasse du mal. L'impression qu'il était à sa merci et qu'un ordre de sa part suffirait. Cela lui donna la nausée. Elle se sentait mal.

– Tu devrais prendre une douche, lâcha-t-elle alors.

C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit.

Il ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Il essaya de reculer à nouveau, sans succès. La baignoire l'en empêchait.

– Je… Je peux aussi laver tes vêtements, si tu es d'accord, continua-t-elle tout en détournant les yeux.

Elle était de plus en plus mal à l'aise.

Elle voulait à tout prix penser à autre chose qu'à l'emprise étrange qu'elle avait sur lui.

Était-ce parce qu'elle avait sa baguette et pas lui ? Elle remarqua qu'il ne cessait de jeter des coups d'œil vers celle-ci. Les membres du Ministère ne lui avaient-ils pas rendu la sienne ? Hermione était pourtant persuadée qu'il ne s'agissait pas d'une des restrictions imposées aux anciens prisonniers. Elle les avait lu tant de fois…

Elle le fixa pendant de longues secondes, sans bouger. Elle attendait une réponse. Elle voulait qu'il lui réponde. Il le fallait, pour son bien-être et celui de son colocataire. Elle voulait faire quelque chose pour lui, c'était devenu une obsession.

Après ce qui lui parut une éternité, il hocha la tête. Ce fut léger, presque imperceptible.

Elle lui répondit à l'identique et rangea précautionneusement sa baguette pour lui montrer qu'elle ne lui voulait aucun mal. Aucun mouvement brusque.

Elle ne faisait même plus attention aux battements incontrôlables de son cœur.

Elle recula d'un premier pas, puis d'un second et se retourna, prête à partir pour lui laisser la salle de bains, espérant qu'il l'utiliserait.

– Les potions sont à toi, chuchota-t-elle avant de s'en aller.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra, Damelith et Akhmaleone pour leur aide et soutien !

On se retrouve jeudi prochain pour la suite ! Il y aura un fanart pour le prochain chapitre :p

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