Drago n'aurait jamais imaginé que l'action de prendre une douche lui serait si difficile. Il se rappelait avoir détesté cela lorsqu'il était enfant, mais les raisons étaient alors bien plus puériles.
Or cette fois, alors qu'il se déshabillait dans la petite salle de bain, fixant la baignoire d'un regard effrayé, il réalisa à quel point cet acte si banal était devenu éprouvant. Le simple fait de voir son corps entièrement nu le rebutait. Habituellement, il faisait de son mieux pour ne retirer qu'un vêtement à la fois, histoire de ne pas en voir trop.
Le bruit de l'eau s'écoulant sur l'acrylique lui donna des frissons. Un flash de souvenir apparut devant ses yeux, alors qu'il passait ses doigts sous l'eau pour tester sa température.
La salle de bains d'Azkaban. La lame. Les murs blancs. Les gardes. La lame. Le sang et la saleté s'échappant par le siphon. La lame. Le savon rêche et sans odeur. Le dentifrice incolore au goût répugnant d'anis. La lame.
La baignoire fut remplie avant même qu'il ne s'en rende compte et il s'installa à l'intérieur de celle-ci, l'envie urgente de s'y noyer se faisant ressentir.
Il la balaya de son esprit avec un long soupir et laissa retomber sa tête en arrière. L'eau chaude lui faisait un bien fou. Il sentait les muscles noués de son corps se détendre et en fit de même, malgré le fait que la plupart de ses cicatrices encore très sensibles le brûlaient.
Il baissa sa garde pour la première fois depuis son arrivée, décidant d'oublier l'espace d'un instant qui il était et ce qu'il faisait là. Lorsqu'il ferma les yeux, ce furent ceux de sa mère qu'il vit.
L'eau commençait à refroidir lorsqu'il les rouvrit. Le soleil était levé et ses rayons se reflétaient tout droit sur son visage, si bien qu'il plissa les paupières, aveuglé par cette forte lumière.
L'eau avait pris une teinte grise, sans même qu'il n'ait eu besoin de se laver le corps, le faisant grimacer. Il n'aurait jamais pensé qu'un bain lui ferait tant de bien, alors même qu'une heure plus tôt, il était prêt à affronter cela comme une épreuve.
Il se redressa en position assise et retira le bouchon du siphon. L'eau s'évacua rapidement et il attrapa le pommeau de douche et le bloc de savon pour se laver correctement.
Les sensations étaient étranges. Pour la première fois depuis des années, l'odeur permanente de saleté et de transpiration disparaissait de son environnement. Maintenant qu'elle n'était plus là, le monde lui semblait moins sombre, moins angoissant. Le dessous de ses ongles n'était plus noir de crasse. Il se sentait plus léger, plus propre. Il avait moins chaud.
C'était libérateur.
Lorsqu'il sortit de la baignoire et frôla le carrelage froid de ses pieds nus, Drago frissonna. Il chercha des yeux quelque chose pour se réchauffer et grimaça en voyant son pyjama sale sur le sol. Il n'avait aucune envie de s'enrouler dans ces vêtements, alors même qu'il venait de frotter chaque partie de son corps avec minutie.
Il leva les yeux vers la commode de la pièce et hésita. Il savait que des serviettes s'y trouvaient, il s'en souvenait malgré le désastre qu'avait été sa première visite de la salle de bains.
Cependant, il ne sut quoi faire. Il avait l'impression de risquer quelque chose en ouvrant l'un de ces tiroirs. Tout d'un coup, il avait le sentiment que Granger lui avait tendu un piège. Il réalisa qu'il était tombé dedans sans réfléchir.
Il avait suivi son conseil, avait pris un bain et se retrouvait maintenant, nu et propre au milieu de sa salle de bain. Il était terriblement vulnérable. Peut-être l'attendait-elle derrière la porte, prête à lui lancer un sort et lui faire payer son intrusion dans une autre pièce de sa maison ? Peut-être avait-elle attendu tout ce temps d'enfin trouver une raison valable pour le bannir de chez elle ? Peut-être que les potions avaient été un moyen de l'attirer ici à nouveau ?
Son rythme cardiaque s'accéléra et il s'appuya contre le meuble du lavabo pour reprendre sa respiration. Il avait été piégé. Il allait encore tout perdre. Peut-être le renverraient-ils même à Azkaban.
Il ferma les yeux et serra fortement ses doigts sur le bois.
Il devait reprendre le contrôle. Reprendre le contrôle. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser aller. Pour sa mère.
Il prit de longues inspirations et se tourna vers le lavabo pour s'asperger le visage d'eau froide. Reprendre le contrôle.
Il ne s'arrêta qu'une fois certain qu'il était enfin calme.
Il utilisa son pyjama pour sécher l'eau restante sur son corps, l'enfila à toute vitesse et récupéra des fioles de potion de sommeil sans rêves dans le placard. Il évita son reflet dans le miroir et observa une dernière fois la pièce, en se promettant de revenir tous les jours pour prendre soin de lui.
Il ouvrit la porte lentement, tout de même anxieux à l'idée que Granger se trouve derrière. Il jeta un œil dans l'ouverture et laissa échapper un soupir de soulagement en découvrant un couloir entièrement vide.
Il se faufila dans ce dernier et se hâta de rejoindre sa chambre.
Seulement, en arrivant devant celle-ci, il découvrit un petit panier en plastique rose, dans lequel se trouvait une pile de vêtements qu'il reconnut comme étant les siens. Par-dessus, un morceau de parchemin plié en deux était posé en équilibre.
"Je lave le linge le matin. Si tu veux que je lave le tien, dépose-le le soir dans ce panier et laisse-le devant la porte."
Elle avait lavé son linge.
oOo
Drago avait tenu la promesse qu'il s'était faite. En trois jours, il s'était rendu trois fois dans la salle de bain, avait lavé trois fois son corps et même ses cheveux.
Le deuxième jour, il avait découvert une brosse à dents jaune et un tube de dentifrice posés sur le meuble du lavabo, recouverts par un morceau de papier avec l'inscription : "Fais en bon usage."
Il s'était donc lavé les dents deux fois.
Et pour le troisième matin de suite, Drago découvrit que le panier rose, qu'il avait rempli la veille avec son linge sale, avait disparu. Et comme chaque jour, il le retrouverait devant sa porte une fois Granger rentrée du travail.
C'était devenu une routine. Il se levait, attendait qu'elle lui amène ses repas, mangeait tranquillement, nourrissait Wynn avec quelques graines, puis allait ouvrir la porte pour vérifier que son panier n'était plus là. Après cela, il se rendait dans la salle de bain, prenait le temps d'appréhender l'épreuve de la douche, se lavait, puis retournait dans sa chambre entièrement propre.
C'était une fois tout cela fait qu'il pouvait commencer sa journée.
Il avait aussi pu profiter de la nouvelle vue que lui offrait la salle de bains pour découvrir une autre partie du terrain qui entourait la maison de Granger. Si la fenêtre de sa chambre donnait sur une forêt, les montagnes et un morceau de bâtiment ressemblant fortement à une grange, celle-ci lui avait fait découvrir une grande serre, le fil à linge sur lequel étaient étendus tous les jours leurs vêtements et des hectares interminables de nature, qui s'étendait jusqu'aux montagnes.
Au loin, il avait même pu apercevoir une rivière. Cela promettait de belles promenades, s'il arrivait un jour à sortir. Cette simple pensée lui donnait des frissons. Il lui faudrait parcourir un long chemin avant d'y arriver.
Et ce matin-là, il avait une mission bien précise en tête. La veille, il avait réussi à s'asseoir sur le fauteuil qui faisait face à sa chambre, après avoir longé tout le couloir de l'étage, y compris après le virage de celui-ci. Et cette fois, il s'apprêtait à entrer dans une nouvelle pièce.
Il avait jeté son dévolu sur la porte suivant celle de la salle de bain. C'était une façon de se dire qu'il restait en terrain connu.
Il n'avait aucune idée de ce qu'elle contenait et, à vrai dire, il s'en moquait quelque peu. C'était une façon d'avancer, de faire des progrès. Peu importait ce qui se cachait derrière, s'il avait la possibilité de connaître un peu mieux son environnement.
Ainsi, après avoir vérifié que Granger était bien partie au travail, Drago se mit en route. Il longea donc le mur avec prudence, tout en essayant d'imaginer quel pouvait être le travail de sa colocataire pour se distraire.
Auror ? Employée au Ministère de la Magie Français ? Professeure à Beauxbâtons ?
Des tas de suggestions lui venaient à l'esprit. Il en chercha de nouvelles, jusqu'à pouvoir poser sa main sur la poignée qui le mènerait à son objectif de la journée. Enfin, il prit une longue inspiration et ouvrit la porte.
Il aurait dû y penser en s'imaginant les différentes pièces de la maison. Après tout, comment Hermione Granger aurait-elle pu emménager dans une maison sans bibliothèque ?
Les murs étaient recouverts d'étagères remplies de livres, tant et si bien qu'il se demanda comment certaines d'entre elles pouvaient encore tenir. Sous l'une des deux grandes fenêtres, il découvrit un bureau, sur lequel reposaient des tas de magazines et journaux qui lui semblèrent particulièrement anciens. Il y avait aussi un canapé, sous une rangée de livres accrochée au mur, qui lui sembla particulièrement confortable, de par ses larges et épais coussins et son velours couleur caramel. Une table basse, agrémentée de quelques ouvrages et d'une tasse de thé à moitié vide et froide, se trouvait au centre de la pièce.
Dix-sept étagères. Huit carreaux de fenêtre. Quatre coussins de canapé. Treize bandes de papier peint.
Il ne compta pas les lattes de parquet. Il ne compta pas les livres.
La pièce n'était pas particulièrement décorée pas plus que sa chambre en réalité, et mis à part tous ces livres, Drago n'eut rien de spécial à découvrir.
Cependant, il ne put s'empêcher d'entrer dans la pièce et de refermer la porte derrière lui. Les seules choses qu'il avait lues depuis son emprisonnement étaient ses propres mots écrits fébrilement sur des morceaux de parchemins, la lettre de Blaise lui annonçant sa libération, celles de Pansy depuis quelques jours, ainsi que les notes rapides laissées par Granger.
Il était soudainement avide de reprendre un rythme de lecture normal. Plus jeune, il n'avait jamais été un grand lecteur, à vrai dire, il était plutôt du genre à repousser tous les livres qui entraient dans son champ de vision. Pourtant, le manque qu'il avait ressenti pendant toutes ces années créait en lui un besoin pressant de lire les mots d'auteurs et autrices qui avaient accepté de partager leurs écrits avec le monde. Il avait envie de connaître ces gens, de connaître leurs vies et leurs idées.
Une chose qui ne lui avait pourtant jamais traversé l'esprit auparavant.
Il laissa glisser ses doigts le long des reliures et s'arrêta après avoir compté jusqu'à dix. Il s'arrêta et tira le premier livre qui lui vint.
"Le malheur indifférent - Peter Handke."
Il n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait. Il se contenta de lire le titre français, comme si jamais cette langue ne lui avait paru différente de sa langue natale. Il s'installa dans le canapé de la pièce, sans réfléchir. Il n'en avait pas besoin.
Il ouvrit le livre, sans s'intéresser à la couverture, au résumé ou à l'auteur. Il voulait lire des mots, comprendre des phrases et interpréter leur sens. Le reste importait peu.
oOo
Hermione tourna la clé dans la serrure de sa porte d'entrée et laissa passer Albert à l'intérieur, avant de le suivre. Si la pluie et l'orage s'étaient calmés depuis deux jours, ce n'était pas le cas du vent qui, lui, secouait la région depuis près d'une semaine.
Elle accueillit donc la douce chaleur du séjour avec bonheur. Elle ne prit pas le temps de retirer ses chaussures, sa veste ou bien de se reposer quelques instants dans un fauteuil. Elle traversa le salon jusqu'aux portes vitrées qui menaient à l'opposé de la maison, dans l'idée de commencer ses tâches journalières dès maintenant. Elle sortit ensuite de celle-ci pour récupérer le linge qui avait passé la journée à sécher sur les fils qu'elle avait installés quelques années plus tôt entre la serre et la maison.
Elle remplit les deux paniers différents qu'elle utilisait : un bleu pour ses vêtements et le linge de maison, un rose pour les affaires de Malefoy. C'était tout une organisation. Mais elle aimait ça, c'était droit, précis et cela lui permettait de ne pas se laisser aller à la moindre angoisse ou contrariété.
Après cela, elle retourna à l'intérieur pour les déposer au bas des escaliers et fit demi-tour pour se rendre au potager et récupérer les légumes du jour. Sa récolte fut plutôt maigre : trois carottes, une courgette et deux tomates de taille moyenne. Cela suffirait à préparer le dîner.
Une fois rentrée, ses précieux légumes dans une cagette en bois – qu'elle récupérait au marché toutes les semaines –, elle prit enfin le temps de retirer ses chaussures et sa veste. Elle monta ensuite à l'étage pour déposer les paniers à linge à leurs places habituelles : le rose devant la chambre de Malefoy et le bleu dans la sienne.
Il ne lui manquait plus que la préparation du repas et sa routine serait complète. Elle s'en sortait bien ce jour-là. Elle n'avait pas paniqué et elle avait tout fait dans l'ordre, sans erreur. Elle avait été très aimable avec le facteur, même si celui-ci était plutôt froid depuis qu'elle lui avait annoncé être mariée. Elle avait même salué le boucher en rentrant, malgré le fait qu'il ne s'agisse pas du jour de la semaine où elle faisait ses courses. Elle en était presque fière.
Le dîner serait simple ce soir-là : les légumes du jour, mélangés à une sauce tomate maison – qu'elle trouva pleine d'eau après l'avoir goûtée – et du riz. Elle avait totalement improvisé et dut retenir une grimace en réalisant qu'elle avait ajouté trop de poivre dans l'assaisonnement.
Elle prépara ensuite une gamelle pour Albert, dans laquelle elle rajouta un gros morceau de boeuf, qu'elle avait découpé en morceaux, ainsi qu'un jaune d'œuf cru. Il commença à la dévorer dès qu'elle l'eut posée sur le sol.
Elle installa une assiette pleine sur un plateau de bois, un grand verre d'eau, un morceau de pain, des couverts et un yaourt d'un artisan du coin. Lorsqu'elle passa dans le salon pour rejoindre l'étage, elle aperçut Albert, allongé et endormi devant la cheminée.
Elle sourit légèrement et gravit les quelques marches.
Elle fronça les sourcils en découvrant que le panier à linge rose était toujours à sa place. Cela n'avait pas été le cas les jours précédents, Malefoy le récupérait toujours avant qu'elle ne lui amène son repas.. Elle toqua une première fois à la chambre de son colocataire, mais ne reçut aucune réponse. Une deuxième fois. Rien. Une troisième. Toujours rien.
– Malefoy ? osa-t-elle dire avant de se mordiller la lèvre avec anxiété.
Elle sentait une boule d'angoisse se former au creux de son estomac. Pourquoi ne répondait-il pas ?
Elle ne voulait pas ouvrir la porte. Elle l'avait fait une seule fois, pour récupérer ses vêtements trois jours plus tôt, et ne voulait pas recommencer. Il s'agissait de sa vie privée, sa chambre. Elle n'avait pas le droit d'y entrer à sa guise. Elle ne le voulait pas.
Mais il ne répondait pas. Et si quelque chose lui était arrivé ?
Elle grogna et tapa du pied, agacée par sa propre décision. Elle ouvrit la porte.
La chambre était vide. Complètement vide. Même sa chouette était absente, alors qu'elle l'avait aperçu une ou deux fois voler autour de la maison.
La fenêtre était ouverte, cependant, et cela eut le don de paniquer Hermione.
Elle entra dans la pièce, s'empressa de déposer le plateau de nourriture sur le lit et se rua à la fenêtre, s'y penchant jusqu'à voir le sol.
Rien. Qu'avait-elle imaginé ?
Sans qu'elle ne puisse l'empêcher, un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Elle serra ses doigts autour du cadre en bois de la fenêtre et inspira plusieurs fois.
Son anxiété était toujours là. Et Malefoy, lui, n'était toujours pas là.
Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, alors qu'elle sortait de la chambre avec hâte. Il fallait qu'elle le trouve. Elle ne pouvait pas l'avoir perdu. Elle risquerait trop gros. Et lui aussi.
Elle ouvrit la porte de la salle de bain. Vide. La baignoire aussi. La fenêtre était fermée.
Son cœur battait la chamade. Sa vue était troublée par les larmes qui s'écoulaient désormais librement sur ses joues.
Que se passerait-il s'il avait été enlevé ? S'il était mort ? S'il s'était échappé ?
Hermione ne voulait même pas y songer. Ce serait destructeur. Elle ne pourrait pas se relever. Il ne fallait pas qu'elle se laisse plonger dans les méandres de ses angoisses et de ses ruminations. Aussi facile cela puisse sembler.
Elle ouvrit les portes des autres chambres. Vides elles aussi. Vide, vide, vide. Tout était vide alors que sa tête se remplissait de pensées sombres et fatalistes.
Ses mains tremblaient désormais. Elle se demandait comment son corps pouvait encore tenir debout, alors qu'il commençait à être pris de vertiges. Tous les symptômes de ses crises de panique remontaient.
Elle jeta finalement son dévolu sur la bibliothèque. Elle se figea.
Il était là. Il était là. Il était là.
Il était là, à moitié allongé sur le canapé de la pièce, un livre ouvert sur son torse, les yeux fermés et le teint pâle. Il était toujours pâle. Son corps était agité par de très légers soubresauts. Si légers que seul quelqu'un d'habitué à ceux-ci pouvait les voir. Et Hermione les voyait.
Il cauchemardait.
Il s'était endormi là et la jeune femme réalisa, qu'une fois encore, il était sorti de sa chambre. Il était entré ici et, d'après les autres livres posés autour de lui, il avait passé beaucoup de temps à lire.
Elle déglutit. S'il avait réussi à venir jusqu'ici, où était-il allé d'autre ?
La simple idée qu'il ait pu fouiller et visiter sa maison en son absence la terrifiait. Elle n'avait aucune emprise sur lui, aucun moyen de savoir ce qu'il faisait, où il était ou encore les pièces qu'il visitait. Elle ne savait rien et cela la paniquait.
Et alors qu'elle le regardait gémir des mots incompréhensibles dans son sommeil, Hermione prit peur.
Elle réalisa une nouvelle fois ce que sa présence représentait, ce qu'elle signifiait pour elle. Elle réalisa tout ce qu'il avait changé dans son quotidien depuis son arrivée et cela la rendit plus anxieuse que jamais. Elle n'avait plus le contrôle sur son environnement. Elle n'avait aucun moyen de savoir ce qu'il se passait ici en son absence.
Mais ce ne fut pas ce qui la fit quitter la pièce en courant. Non.
Ce fut lorsqu'elle se rendit compte de la compassion qui l'envahit en le voyant souffrir ainsi dans son sommeil, qu'elle décida que c'en était trop. Ce fut lorsque l'envie de le recouvrir d'une couverture pour ne pas risquer qu'il attrape froid lui vint, qu'elle paniqua davantage. Lorsqu'elle se demanda si les livres qu'il avait lus lui avaient plu. S'il accepterait qu'elle lui en propose elle-même.
C'était trop. Elle ne voulait pas réfléchir, elle ne voulait pas penser à tout ça. Elle voulait retrouver sa routine tranquille, où rien d'étrange ne se passait, où elle n'avait pas besoin d'utiliser son cerveau, mais machinalement son corps.
Répéter en boucle ses journées pour mieux les subir.
Elle ouvrit la porte de sa chambre avec fracas et se rua vers son lit, sur lequel elle se laissa tomber en pleurant.
Elle ne mangerait pas ce soir-là. Elle avala une potion. Puis une seconde. Et elle laissa le sommeil l'emporter, en même temps que l'anxiété disparaissait.
Un fanart a été réalisé pour illustrer ce chapitre, vous pourrez le retrouver sur mon instagram, twitter ou facebook. Il est aussi disponible sur Ao3 et Wattpad, ou sur le serveur Discord Potterfictions ;)
On se retrouve jeudi prochain ! Merci à Lyra, Damelith et Akhmaleone pour leur soutien !
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