Encore désolée de ne pas avoir répondu à vos reviews :/ Je fais au mieux pour le faire cette fois. Merci encore pour vos supers retours !

Bonne lecture.


L'orage grondait autour du manoir. Les volets claquaient contre les fenêtres de sa chambre. La pluie et les éclairs faisaient un boucan d'enfer.

Sous ses couvertures, Drago Malefoy tremblait. Ses muscles tressautaient encore de la torture qu'il venait de subir. Il était plus pâle que jamais. Il angoissait, terrifié par les événements des dernières semaines.

Il avait l'impression que la mort l'observait chaque fois qu'il osait fermer les yeux.

La porte de sa chambre s'ouvrit soudainement et créa un faisceau de lumière vers son lit. Il ferma les yeux sous les couvertures, il tremblait encore plus. Il avait l'impression que son cœur pouvait sortir de sa poitrine à tout instant.

Il est là, Maître. Il est à vous, comme promis.

Parfait, Bella. Tu peux y aller.

Des pas s'approchèrent lentement, alors que Drago tentait de faire le mort. Peut-être aurait-il ainsi la paix. Peut-être la mort était-elle un meilleur destin que celui qui l'attendait.

Son bras fut arraché de sous les draps et il cria de douleur.

– De domino ad servum, viperaqui cranium sclapantur.

Ses hurlements résonnèrent dans tout le domaine, alors que son bras semblait être plongé dans un seau de lave. Les volets claquèrent.

oOo

Drago se réveilla en sursaut, la respiration haletante et le cœur battant la chamade. Il était pris de vertiges et de nausées, comme s'il se tenait sur un balai incontrôlable. Tout son monde était chamboulé et sa tête était lourde. Il avait terriblement chaud, mais ne pouvait pas s'empêcher de frissonner dans un mélange de peur et d'angoisse.

Que venait-il de se passer ? Il n'avait pas fait de cauchemars depuis des semaines. Ç'avait été si réel. Il avait eu l'impression de revivre l'un des pires jours de sa vie. Il s'en rappelait encore parfaitement.

Il ne comprenait pas. Cela ne lui arrivait plus. Il faisait de son mieux pour que ça soit le cas. Il prenait ses potions tous les soirs et…

Il jura intérieurement. Alors qu'il reprenait son souffle, il réalisa qu'il s'était endormi dans la bibliothèque. Ce n'était pas la première fois, à la différence que cette nuit-là, ses cauchemars étaient venus le hanter.

Il prit le temps de retrouver une respiration régulière et se passa une main sur le visage. Il était trempé de sueur.

Ces sensations ne lui avaient pas manqué. C'était comme s'il venait de faire un saut dans le vide, mais qu'il n'avait jamais atteint le sol.

Après plusieurs minutes, il se redressa et s'assit au bord du canapé. Ce faisant, il fit tomber un gros livre de ses genoux. En jetant un œil à celui-ci, il se souvint de ce à quoi il avait passé la soirée de la veille. Cela suffit à remplacer les souvenirs de son cauchemar par une sensation agréable au creux de son ventre.

Il s'agissait d'un livre de recettes moldues. Une chose qu'il n'avait jamais vue auparavant. Il ne s'était jamais soucié de la façon dont ses repas arrivaient dans son assiette. Au manoir, les elfes Malefoy s'en occupaient. À Poudlard, la nourriture apparaissait sans qu'il ne se pose de question.

Il s'était trouvé bien bête. Ignorant. Arrogant même.

Il s'était alors plongé dans la lecture du livre qu'il avait découvert, puis en avait cherché d'autres parmi les étagères de la bibliothèque. Il en avait trouvé des tas. Certains étaient même parfois écrits à la main, sous forme de carnets. Il en avait été éberlué.

Il les avait tous feuilletés et y avait découvert des mets moldus plus étranges les uns que les autres. Après tout, il avait été éduqué par des parents anglais, avec les coutumes sorcières. Il ne risquait pas de savoir que le clou de girofle n'était pas un ustensile de bricolage – pas qu'il en ait utilisé un seul dans sa vie – mais une épice.

Il ramassa l'ouvrage qu'il avait fait tombé et l'ouvrit. Il s'agissait d'un livre de desserts, visiblement des tartes. En observant la première recette, une tarte aux pommes , il remarqua – comme la veille – à quel point les étapes étaient similaires à celles d'une potion quelconque.

Découper les ingrédients, les écraser, les mélanger, les cuire…

Mais pour la nourriture ? Tout cela lui paraissait si surréaliste : ne pas utiliser la magie. Cela semblait si long !

Son rythme cardiaque s'accéléra légèrement alors que les souvenirs de ses cours de potions à Poudlard lui revenaient en tête. Il revoyait le professeur Rogue leur dicter la recette exacte d'une potion d'Amnésie.

Il en gardait de bons souvenirs. Rogue avait toujours été son préféré, le seul qui l'appréciait. Il avait excellé dans sa matière et s'était targué de nombreuses fois d'être le meilleur – sans battre Granger pour autant, il ne fallait pas rêver – pour que son professeur soit fier. Il s'agissait bien là de l'unique matière où il pouvait réellement se vanter d'être talentueux.

Ainsi, lire cette recette en détail lui fit réaliser qu'il serait probablement tout aussi bon dans la confection de cette fameuse tarte aux pommes que pour une potion quelconque. Peut-être même d'autres plats !

Il commença à taper du pied avec impatience en le comprenant. Un nouvel objectif. Une nouvelle chose pour faire battre son cœur. Et s'il parvenait à confectionner tout ça ?

Granger devait bien avoir une cuisine dans cette maison, n'est-ce pas ? De plus, puisqu'il avait visité tout l'étage, elle se trouvait forcément au rez-de-chaussée, ce qui lui donnerait une autre motivation pour s'y rendre. Il aurait encore plus de chances de réussir à descendre ces foutus escaliers.

Cette nouvelle idée en tête, il cala le gros livre de recettes sous son bras et sauta sur ses jambes, déterminé à vaincre les marches qui le mèneraient à la cuisine.

Sans perdre ses réflexes pour autant, il ouvrit la porte de la bibliothèque avec précaution, vérifia que le couloir était vide et sortit en direction de sa chambre.

Il récupéra le panier à linge laissé par Granger et entra dans la pièce. Il remarqua alors qu'elle avait laissé son petit-déjeuner sur la table de nuit et se figea.

Elle était donc entrée dans sa chambre. Son cœur rata un battement, mais il inspira longuement pour ne pas laisser une quelconque panique l'envahir. Après réflexion, il jugea que ce n'était pas un problème. Elle était chez elle après tout.

Cependant, cela voulait-il dire qu'elle savait où il était pendant tout ce temps ? Qu'elle savait qu'il avait visité l'étage au complet et passait autant de temps dans la bibliothèque ? Il doutait qu'elle ne soit pas partie à sa recherche, il était tout de même censé être sous sa responsabilité.

Cette simple pensée le fit grimacer. Il n'aimait pas vraiment l'idée d'être sous la responsabilité de quelqu'un qu'il ne connaissait qu'à peine. Il n'aimait pas l'idée d'être sous la responsabilité de quelqu'un… tout court. Plus les jours passaient et plus l'impression de n'être aux yeux des autres qu'un animal blessé et faible se faisait ressentir. Il n'avait rien de particulier contre Granger, mais il ne savait rien d'elle, rien de ses intentions envers lui, rien de sa vie, rien de… rien.

L'avait-elle vu dans la bibliothèque ? Dans une position aussi vulnérable que celle du sommeil ? Sans le réveiller ? Et si elle lui avait lancé un sort pendant qu'il dormait ?

Il serra les poings. Toutes ces pensées étaient idiotes. Si elle avait voulu lui faire quoi que ce soit, elle aurait pu le faire depuis longtemps. Après tout, il n'avait aucun moyen de s'en défendre et elle avait sa baguette. Elle pouvait faire de lui ce qu'elle voulait, mais n'avait rien fait. Le cœur de Drago se fit plus léger à cette pensée.

Après quelques instants, il laissa tomber son regard vers le sac que Blaise avait ramené d'Azkaban, qui était toujours calé dans un coin de la chambre, resté intouché. Drago savait parfaitement ce qu'il contenait. Sa baguette, des vêtements, sa clé pour Gringotts et une paire de chaussures. Rien de plus. Rien de moins.

Là, à quelques dizaines de centimètres de lui, se trouvait son ancienne identité, sa vie antérieure. Tout ce qu'il en restait du moins. Devant lui, son seul moyen de se défendre était rangé et le narguait comme s'il le défiait de s'en saisir. Sa baguette brûlait d'une magie enfermée et inutilisée depuis si longtemps. Si Drago se concentrait, il pouvait en sentir la puissance.

Et pourtant , il n'osait pas s'en approcher, comme s'il risquait quelque chose en le faisant. Il avait peur de ne pas pouvoir contrôler sa magie, d'en devenir fou. Ce sac était évocateur de mauvaises choses.

Il détourna les yeux et se décida à avaler son petit-déjeuner rapidement pour commencer sa routine habituelle.

Une heure plus tard, il se trouvait face aux escaliers. Les fameux escaliers. Cela faisait une semaine que Drago essayait de se convaincre qu'il ne tomberait pas sur des intrus en les descendant. La présence de Théodore en bas de ceux-ci l'avait tellement perturbé qu'il s'était imaginé tout un tas de nouveaux scénarios catastrophiques.

Cependant, cette fois, sa motivation était bien différente. Quelque chose l'attendait en bas. Quelque chose qui pourrait égayer son quotidien.

Plus il prenait du recul et plus il se trouvait minable, pitoyable de ne pas réussir cette simple tâche.

Il posa un pied sur la première marche, prit une grande inspiration et se lança. Il pouvait le faire, il ne devait pas réfléchir, simplement agir.

Deux, trois, quatre, cinq.

Il s'arrêta pour reprendre sa respiration et ferma les yeux pour rester concentré sur son objectif. Visiter. Cuisiner. Découvrir. Changer. Changer.

Six, sept, huit, neuf, dix, onze.

Plus que deux. Il contracta ses doigts autour de la rambarde et serra les mâchoires. Il ne devait pas abandonner, pas maintenant.

Il osa même lever la tête de ses pieds pour regarder ce qui l'attendait en bas. Il aperçut un fauteuil, des tableaux accrochés aux murs, mais rien de plus. Il lui faudrait avancer s'il voulait en voir plus.

Douze.

Il n'y avait personne d'autre dans la maison, il en était certain. Personne n'allait surgir. Il pouvait le faire.

Il posa le pied sur la dernière marche et les battements de son cœur s'accélérèrent soudainement. Il réalisait ce que cette avancée signifierait. Il aurait accès à tout un tas de nouvelles choses, il découvrirait un nouvel espace, il aurait plus de possibilités…

Mais tout cela était effrayant. Angoissant et à la fois excitant. Un monde s'ouvrait à lui, avec ses avantages et ses inconvénients.

Une zone plus large à devoir surveiller. De nombreuses choses à découvrir et à inspecter. De nouvelles pièces où des intrus pourraient être cachés. Des activités à essayer.

La liste serait longue. Il se demanda si cela en vaudrait le coup, si cela lui apporterait vraiment quelque chose.

Et alors qu'il levait la tête pour observer la partie de la maison qu'il pouvait voir depuis les escaliers, il sut qu'il ne pourrait pas se refuser une telle avancée. S'il ne faisait pas cet effort maintenant, il ne le ferait jamais.

Avec cette idée en tête, il posa un pied sur le parquet du rez-de-chaussée. Il y retournait pour la première fois depuis le jour de son arrivée en France.

Alors, comme si son esprit avait décidé de pencher définitivement pour le positif et d'oublier ses angoisses, Drago pénétra dans le séjour et découvrit la pièce dans les moindres détails.

Deux grandes baies vitrées qui donnaient sur l'extérieur, la même façade de la maison que la salle de bains de l'étage. Une cheminée éteinte, faite de briques d'un rouge foncé. Des canapés qui semblaient très confortables, des plantes décoratives, des tableaux immobiles, un tapis rectangulaire et bleu, une table basse, une table à manger et des chaises… La pièce était bien remplie.

Il se contenta de la détailler du regard dans un coin, n'osant pas encore s'approcher. Dans son dos, deux fenêtres donnaient sur une façade de la maison qu'il n'avait jamais pu détailler.

Drago remarqua aussitôt à quel point la décoration était chaleureuse. Cela contrastait avec sa chambre et la salle de bain qui étaient vides de tout embellissement. Seuls les murs de la bibliothèque étaient ornés, remplis d'étagères pleines de livres.

Il se tourna vers les fenêtres, qui offraient une vue sur l'entrée de la maison. Il aperçut alors un petit porche en bois, duquel pendait une lanterne éteinte. Des jardinières remplies de fleurs grimpaient à hauteur des vitres. Drago reconnut des gerberas et des dahlias, dans un dégradé de rouge à l'orange.

Il avait dû apprendre les différentes sortes de fleurs par cœur dans sa jeunesse. Après tout, tout gentleman qui se respecte se devait de connaître le langage des fleurs.

Les gerberas clamaient l'émerveillement, tandis que les dahlias illustraient l'abondance et la générosité.

Au-delà du muret qui entourait la maison de Granger, Drago put contempler une longue prairie aux herbes hautes qui s'étendait sur plusieurs hectares, à perte de vue. Même en plissant les yeux, il ne pouvait rien voir d'autre que des kilomètres de verdure et des montagnes à peine visibles au loin.

Il s'approcha de l'une des fenêtres et posa sa main sur son cadre. Sa respiration créa un cercle de buée sur la vitre, ce qui lui confirma que la température extérieure commençait à se rafraîchir. Il réalisa alors que bientôt, il ne pourrait plus se permettre de passer ses journées à aérer sa chambre.

Il sursauta lorsque l'horloge du séjour sonna midi. Il jeta un dernier coup d'œil à la grande pièce et rejoignit les escaliers, décidant qu'il en avait eu assez pour la journée. Le cœur battant, il se promit de revenir le lendemain et le suivant pour découvrir l'entièreté du nouvel étage.

Il était fier de son accomplissement, fier de voir qu'il regagnait un peu de l'humanité qu'il avait perdue. Oui, il était fier.

oOo

Pansy ouvrit la baie vitrée de la cuisine et sortit pour rejoindre Hermione, qui était attelée à étendre du linge. Le week-end était arrivé, ce qui permettait aux deux jeunes femmes de se voir pour discuter.

Hermione ne travaillait pas le dimanche et Pansy pouvait utiliser son portoloin du mois.

Cette dernière revenait tout juste de la chambre de Drago, avec qui elle avait pu discuter quelques minutes. Plus les semaines passaient et plus il se faisait bavard, sans faire des miracles non plus.

Elle lui racontait ses journées, il lui posait des questions pour approfondir le sujet et cela s'arrêtait là. Il ne parlait jamais de lui, il ne répondait même pas lorsqu'elle lui demandait comment se passait son quotidien ici. Il restait silencieux et Pansy savait que la conversation n'irait pas plus loin. Elle ne voulait le forcer à rien et se satisfaisait de ces courts échanges.

Elle se contentait donc de rejoindre l'étage inférieur lorsqu'elle comprenait que Drago n'avait plus rien à lui donner. Alors pouvait-elle découvrir un peu plus de Hermione Granger, une femme qu'elle n'aurait jamais pensé apprécier des années plus tôt, une femme qui s'ouvrait enfin à elle.

– Je t'attendais plus tôt, lança celle-ci lorsque Pansy l'approcha.

– Je déjeunais avec le père de Daphné ce midi, se justifia-t-elle en s'asseyant sur un tronc d'arbre qui était placé à côté du fil à linge.

– Je ne savais pas que vous aviez gardé contact.

– Nous n'avons jamais été très proches, mais je me suis dit qu'un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Il n'a plus personne.

– Qu'en est-il d'Astoria ? releva Hermione en se tournant vers elle, les sourcils froncés.

Pansy haussa les épaules. Elle n'avait pas envie de parler d'elle ni d'expliquer la situation familiale des Greengrass.

– La cohabitation se passe toujours bien ? préféra-t-elle lui demander pour changer de sujet.

– Rien de plus, rien de moins, répondit Hermione comme si elle n'était pas touchée par la situation, tout en se remettant à éteindre le linge. Je ne le croise presque pas, en fait.

– Et tu préfères, devina Pansy sans cacher sa légère amertume.

Hermione ne la releva pas.

– On peut dire ça. Je ne le connais pas et je suis habituée à vivre seule, donc disons que ça me convient. J'aurais probablement du mal à supporter qu'il s'impose davantage chez moi.

Pansy grimaça. Elle comprenait tout à fait et ne pouvait décidément pas lui imposer de faire plus que ce qu'elle avait déjà fait. Le simple fait qu'elle se confie autant à elle, qu'elle soit aussi loquace, était un exploit, elle ne voulait pas chatouiller le dragon trop longtemps. Visiblement, la visite de Potter avait été positive.

Cependant, une partie de Pansy espérait qu'un jour, Hermione ferait un pas vers Drago. Qu'un jour, ils puissent cohabiter tels des colocataires et non pas des inconnus. Ce temps semblait bien loin.

– Alors tu n'as pas remarqué qu'il t'empruntait des livres, n'est-ce pas ?

Hermione se tourna vers elle, le visage déformé par la confusion.

– Voilà. Tu ne l'as pas remarqué. Mais moi oui.

Pansy se leva pour s'approcher de son amie et lui faire face.

– Je crois qu'il passe ses journées dans la bibliothèque à vrai dire. J'ai vu qu'il avait une pile de bouquins dans sa chambre. Et plus important que tout, il y avait des livres de cuisine.

Hermione écarquilla les yeux.

– Je ne sais pas ce qu'il va en faire ni même s'il va en faire quoi que ce soit, mais quoi qu'il arrive, j'espère que tu ne l'en empêcheras pas, Granger.

Pansy la vit déglutir, puis hocher la tête. Elle ne s'exprima pas, retournant à son linge comme si rien ne s'était passé.

Si Pansy ressentit l'envie de la pousser à réagir, elle n'en fit rien. Elle ne voulait pas risquer de briser quoi que ce soit entre elles.

– La librairie marche toujours aussi bien ? demanda-t-elle alors pour faire la conversation et changer de sujet.

Elle se sentit idiote de poser une telle question. La librairie avait toujours fonctionné, il n'y avait pas de raison pour que cela ait changé depuis la dernière fois. C'était la première chose qui lui était venue en tête.

– À vrai dire, j'aimerais beaucoup m'étendre et vendre des DVD, dit Hermione.

– DVD ? répéta Pansy en fronçant les sourcils.

Hermione grimaça, avant de ramasser son panier à linge vide.

– Suis-moi, je vais te montrer.

Les deux jeunes femmes rentrèrent dans la maison et Hermione conduisit Pansy jusqu'à la télévision qu'elle possédait.

Si Pansy s'était améliorée en termes d'objets moldus, elle ne les connaissait pas sur le bout des doigts pour autant. Elle savait ce qu'était un téléphone, comment fonctionnaient les stylos à bille et les crayons à papier, mais cela n'allait pas beaucoup plus loin. Le concept d'une télévision lui était encore très vague.

Hermione s'agenouilla face au grand carré noir et ouvrit un placard, duquel elle sortit une petite boîte plate. Tout cela était intriguant. Pansy avait appris à ne pas se poser trop de questions, elle savait qu'elle rencontrerait tout un tas d'objets étranges en venant voir ses amis en France.

– Est-ce que tu sais ce qu'est un film ? demanda Hermione lorsque Pansy la rejoignit sur le tapis.

– Pas vraiment, non.

– Chez les moldus, les photos sont immobiles, continua-t-elle et Pansy hocha la tête. Lorsqu'ils veulent que les images bougent, ils utilisent des appareils différents, qui "filment" ce qu'ils veulent. La différence c'est qu'il y a du son et que le film peut durer aussi longtemps qu'ils le veulent.

– Tu veux dire que la photo ne tourne pas en boucle ?

– Exactement. Si le film se termine, il n'y a plus d'images.

– Et tu veux vendre des… films aux moldus ?

– C'est ça. Mais des films qui ont une histoire. Par exemple, il y a des films sur les animaux, d'autres qui sont pour enfants ou encore des films… pour adultes !

Pansy haussa les sourcils, impressionnée par ces inventions moldues.

– J'aimerais bien voir un film, dit-elle en attrapant la boîte que Hermione lui tendait.

Il y avait une image immobile d'une femme qui tenait un parapluie. "Mary Poppins".

– C'est un film musical sur une femme qui a des pouvoirs magiques, expliqua Hermione. Je pense que tu trouverais ça très drôle.

– Est-ce que je peux le voir ?

– Si tu veux oui, mais il dure presque deux heures.

– Deux heures ?! Mais qu'est-ce qu'il se passe pour que ça dure si longtemps ?

– Tu verras en le regardant, répondit Hermione avec un clin d'œil.

– Je veux le voir la prochaine fois que je viens, dit Pansy avec sérieux.

Hermione pouffa et hocha la tête.

– Promis.

Ce soir-là, lorsque Pansy rejoignit son mari sous les couvertures, elle lui raconta à quel point elle était heureuse d'avoir vu Hermione rire. Elle était heureuse de voir que la jeune femme se détendait à ses côtés, qu'elle lui faisait presque confiance. Pansy se sentait si fière d'avoir réussi à se faire une amie.

Elle était déterminée à continuer sur cette voie.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra, Damelith et Akhmaleone pour leur aide et soutien ! On se retrouve jeudi prochain pour la suite ! N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !