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La nuit était déjà tombée depuis longtemps lorsque Harry passa les portes du manoir. Il portait un costume noir et une chemise blanche qui l'avait gêné toute la journée mais que Théo l'obligeait à mettre pour toujours faire bonne impression. Il était épuisé et n'attendait qu'une chose : retirer ces foutus vêtements, s'écrouler dans les bras de son mari et dormir.

Son nouvel emploi impliquait de nombreuses contraintes qu'il n'avait pas envisagées au préalable.

La première était le fait qu'il ne connaissait pas un mot de français. Pas un mot. Il s'était senti bien idiot en arrivant le premier jour, il avait dû travailler en binôme avec une française qui ne parlait qu'à peine anglais.

Heureusement, Théo lui avait montré un sort qui permettait de traduire sans réfléchir les discussions, ce qui l'avait beaucoup aidé. Sans ça et sans la lettre de recommandation que Robards lui avait faite, il aurait probablement fini par être renvoyé.

La seconde contrainte venait du fait que les membres du Ministère français n'avaient pas prévu de lui apprendre leur métier. Il n'avait jamais travaillé au Département des Jeux et Sports Magiques et se retrouvait à devoir tout apprendre sur le tas. Habitué à une entraide sans égale et un certain respect, Harry ne s'était pas attendu à être ignoré comme n'importe quel autre employé. Son égo en avait pris un coup, une chose dont Théo s'était beaucoup moqué.

Au moment où il retira son manteau, Satine transplana devant lui et se prosterna aussitôt arrivée.

– Bonsoir, Maître Harry, dit-elle en récupérant sa veste. Satine espère que son Maître a passé une bonne journée.

– Bonsoir, Satine, répondit-il en défaisant les premiers boutons de sa chemise, ainsi que sa cravate. Très bonne, je te remercie. Théo est couché ? Vous avez dîné ?

– Nous avons dîné, oui, Maître. Monsieur Théo est à l'atelier.

Harry hocha la tête en la remerciant du bout des lèvres et se dirigea vers l'escalier pour rejoindre son mari.

Il ne se lassait pas de penser à lui ainsi. Le simple fait de rentrer chaque soir en sachant qu'il l'attendait chez eux lui réchauffait le cœur. Son mari. Ils étaient mariés.

Si l'on avait dit cela à son lui du passé, Harry était certain qu'il ne l'aurait pas cru. Lui qui était persuadé, sept ans plus tôt, qu'il ne vivrait pas plus tard que dix-sept ans, se retrouvait bien changé. Sa vie lui semblait si exquise qu'il avait du mal à y croire. C'était un rêve éveillé.

Il entra dans l'atelier et y trouva son mari, installé à son bureau et penché sur une énième de ses œuvres. Il sourit.

– Bonsoir, fit Théo sans quitter des yeux son dessin.

– Bonsoir, répondit Harry en le rejoignant d'un pas lent. Désolé d'être rentré si tard, je…

– Tu travaillais, le coupa-t-il en se tournant vers lui.

Il lâcha son crayon au passage, un rictus moqueur aux lèvres.

– Il va falloir que tu arrêtes de t'excuser de vivre, Harry.

Celui-ci leva les yeux au ciel. Comment le pourrait-il ? Il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour Théo. C'était au-dessus de ses forces. Chaque seconde qu'il passait loin de lui depuis qu'il l'avait retrouvé était un supplice.

Il s'imaginait toujours un tas d'horreurs impliquant la mort ou une nouvelle arrestation quelconque de son mari. Il n'avait aucun contrôle sur ce qu'il pouvait se passer chez eux en son absence. Si Satine avait promis de le prévenir en cas de problème, cela ne suffisait pas à le rassurer.

Théo avait besoin d'une présence, d'un accompagnement constant après des années de solitude. Ce n'était pas lui qui le disait, c'était son psychomage. Il lui fallait une occupation, quelque chose qui le motive à sortir de l'état traumatique dans lequel il était depuis sa libération d'Azkaban.

Car même si Théo faisait tout pour le cacher, il ne vivait pas normalement. Il n'allait pas bien, malgré les apparences et les efforts qu'il faisait pour simuler l'indifférence. Harry l'entendait cauchemarder chaque nuit et le serrait dans ses bras jusqu'à ce qu'il se rendorme lorsque ses souvenirs de prison venaient le hanter. Il le voyait rêvasser, partir loin dans ses pensées alors même qu'ils étaient en pleine discussion.

Il n'allait pas bien et Harry souffrait de le voir ainsi. Il aurait voulu retourner la Terre entière pour que son mari aille mieux. Cependant, comme le lui avait dit le Docteur Vallotton, il ne pouvait rien faire, si ce n'était le soutenir au long de sa thérapie. Vérifier qu'il se rendait à chacun de ses rendez-vous, qu'il mangeait et dormait correctement, qu'il n'était attiré par aucune drogue et qu'il ne buvait pas, et qu'il sortait du manoir au moins une fois par jour. C'était bien là tout ce qu'il pouvait faire pour l'aider.

Alors il s'en contentait, bien qu'avec une grande frustration.

– Comment s'est passé ton rendez-vous ? demanda-t-il en s'approchant de lui jusqu'à passer ses bras autour de son cou.

Il se pencha ensuite en avant pour reposer son menton sur son épaule.

– Bien, répondit seulement Théo.

Harry serra les dents. Ce n'était pas une réponse suffisante et ils en étaient tous les deux parfaitement conscients.

– Mais encore…?

Théo soupira.

– Nous avons parlé de mon père, avoua-t-il en recommençant à dessiner.

C'était une bonne distraction. Harry savait à quel point ce sujet était sensible pour son mari. Il n'avait lui-même jamais osé creuser plus loin que ce que Théo acceptait de lui en dire. Il s'en contentait, il savait à quel point c'était traumatisant pour lui.

Aucun d'eux n'avait eu de chance avec leur famille.

Harry resta silencieux en le voyant prêt à poursuivre.

– Il m'a demandé quand je l'ai vu pour la dernière fois et comment ça s'était passé. J'ai répondu que même s'il faisait partie des plus dangereux mangemorts, il n'avait pas été mis en quarantaine et que je le croisais souvent dans les espaces communs de la prison. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs. Je crois que même Drago n'y avait pas accès, je ne l'y ai jamais vu.

Harry se mordit l'intérieur de la joue. C'était une information que lui et Blaise n'avaient pas voulu partager avec Théo. Pas pour le moment. Ils le connaissaient tous deux assez bien pour savoir que Théo risquait de s'emporter et vouloir agir pour aider Drago, alors même qu'il n'était pas en état de le faire.

Visiblement, ils avaient eu tort de penser qu'il n'était pas au fait de ce détail. Il l'avait compris tout seul et cela enserra l'estomac de Harry. Il s'en voulait de lui cacher ce genre de choses, malgré le fait qu'il soit conscient des risques d'une telle discussion.

– Il… Il m'a pris à part dans un couloir, une fois, avoua Théo à voix basse.

Aussitôt, Harry entreprit de passer son doigt le long du tatouage que son mari avait dans le cou. Il avait appris avec les semaines qu'il s'agissait d'un bon moyen de le détendre. Le sujet était lourd.

– J'ai encore des traces de ce qu'il m'a fait. Les gardes fermaient les yeux sur ce genre de comportements, ils devaient considérer que nous le méritions.

Harry raffermit sa prise sur les épaules de Théo pour le serrer un peu plus fort contre lui. Ce dernier déglutit.

– Je n'ai pas pu en parler plus longtemps, chuchota-t-il d'un ton coupable. C'était trop dur.

– Tu as déjà fait beaucoup. Je suis tellement fier de toi, Théo. Tu es fort, je sais que tu finiras par y arriver.

Harry ferma les yeux en entendant les sanglots de son mari. Il serra les mâchoires et se promit de faire remonter les comportements inadmissibles des gardes, pour se venger de ce qu'ils avaient osé faire – ou laissé faire – à l'homme qu'il aimait. Il le vengerait.

oOo

La cuisine s'était révélée être une vraie mine d'or. Dans chaque recoin, Drago découvrait une nouvelle chose. Des ustensiles étranges, des aliments, de la vieille vaisselle, des produits moldus qu'il n'avait jamais vus…

Il avait eu de quoi faire. En trois jours, il avait exploré toute la pièce, ainsi que le garde-manger. Il avait observé l'extérieur de la maison à travers les grandes baies vitrées, rêvant d'un temps où il serait capable d'y mettre les pieds.

Il avait attendu qu'Albert soit guéri pour reprendre ses investigations. Bien qu'il ne soit plus autant effrayé par le chien qu'auparavant, il n'était pas à l'aise en sa compagnie pour autant.

Granger ne l'avait pas tenu au courant de son état – il ne lui avait après tout pas demandé – mais considérant que, au bout de quelques jours, Albert avait recommencé à l'accompagner au travail, Drago avait compris qu'il était rétabli.

De plus, Drago avait enfin fini son exploration de la cuisine, il était donc prêt à se mettre en action.

Après avoir pris sa douche et son petit-déjeuner, Drago descendit les escaliers pour se rendre à l'étage inférieur. Ils lui étaient désormais familiers, si bien qu'il ne s'y arrêtait pas en chemin.

Après tout, il avait eu le temps de s'y habituer et le pas que Granger avait fait vers lui la semaine précédente avait beaucoup aidé. Il se sentait bizarrement mieux, plus à l'aise, mieux intégré. Une sorte de barrière était tombée, quelque chose qui les avait éloignés considérablement malgré leur cohabitation.

Il n'avait plus l'impression de devoir la craindre ni qu'elle n'était qu'une inconnue.

Ils ne communiquaient pas plus pour autant, cela aurait été étonnant, mais les choses avaient changé. Il se sentait mieux. Il se sentait presque chez lui. Presque.

Drago entra dans la cuisine, un grand livre calé sous le bras. Aujourd'hui, sa mission serait d'essayer de préparer le premier plat de sa vie. Il avait jeté son dévolu sur une tarte, quelque chose de simple.

Après tout, son déjeuner l'attendait déjà dans sa chambre, concocté par Granger. Il ne voulait pas gaspiller. Les souvenirs des repas à peine nourrissants d'Azkaban l'en empêchaient.

Il déposa le livre sur le plan de travail et prit une grande inspiration en fermant les yeux. Il y était. Il avait réussi à avancer, à accomplir l'un de ses objectifs.

Quelque chose d'agréable gonfla dans sa poitrine, un sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Il était fier. Fier de ce qu'il était parvenu à faire. La pente grimpée, il pouvait enfin admirer la vue.

Il avait envie de partager cela, d'en parler à quelqu'un, de le raconter… Il voulait le célébrer, crier, hurler pour montrer à quel point il était fier. Il eut un lourd pincement au cœur en réalisant que la seule personne à qui il aurait voulu en parler, la seule personne à qui il aimait raconter ses accomplissements personnels, était sa mère.

Il se tourna vers la fenêtre au-dessus de l'évier et observa le ciel. Intérieurement, il espérait que, de là où elle était, sa mère écoutait. Qu'elle savait.

Il passa inconsciemment son doigt sur son annulaire droit, qu'il trouva vide. Bien qu'il y soit habitué, il songea au fait que la chevalière, qui y avait logé pendant des années, gisait dans son sac à l'étage. Elle était si proche et pourtant si loin.

Il secoua la tête pour s'empêcher d'y penser. Il ne fallait pas qu'il se détourne de son objectif du jour. Ce serait sa mission d'une autre fois, il se le promit : il viderait ce foutu sac.

Il ouvrit le livre de cuisine à la première page et tomba sur la recette de tarte aux pommes qu'il prévoyait de faire et qu'il avait déjà apprise par cœur. Il l'avait lue plusieurs dizaines de fois pour apprivoiser parfaitement ce qui l'attendait.

D'après ce qu'il avait lu dans le livre en question, la saison des pommes commençait en septembre, chose dont il n'avait aucune idée auparavant. C'était donc la recette parfaite, puisqu'il en avait vu dans la cuisine lors de sa première visite.

Il lui fallait : six pommes, de la vanille ou du sucre vanillé, du beurre, de la farine, du sucre et du sel. Il avait vérifié au préalable que Granger avait acheté chaque ingrédient et qu'ils étaient tous rangés dans son garde-manger. Il avait dû s'approcher d'un objet qui faisait du bruit et qui était juste plus grand que lui. D'après ce que Pansy lui avait dit dans une lettre, il s'agissait d'un réfrigérateur, une chose dont Drago n'avait jamais entendu parler.

Elle lui avait expliqué son utilité et il avait vite compris que le beurre s'y trouverait. Le plus difficile serait probablement de comprendre comment l'ouvrir et d'y arriver.

Il n'en était pas encore là.

Il relut une dernière fois la première étape de la préparation et sortit les ustensiles – dont il avait mémorisé les emplacements – un par un. Il réalisa alors que l'ouverture d'un réfrigérateur n'avait rien de plus compliqué que celle d'un simple placard. Il se trouva bien idiot.

Il lui fallait ensuite mélanger la farine, le sel et le sucre dans un plat pour commencer la pâte brisée. Cette étape semblait si facile que Drago faillit rire.

Malgré le fait qu'il ait déjà lu plusieurs fois la recette, il était resté persuadé que cela serait compliqué, voire qu'il n'y arriverait pas. Cependant, désormais qu'il se trouvait face aux ustensiles et ingrédients, tout cela lui semblait dérisoire.

Alors, il mit la main à la pâte.

Si ses gestes furent tremblants et incertains au départ, Drago reprit vite ses anciens réflexes de potionniste. La pâte prête, il découpa les tranches de pommes avec précision et prit plaisir à ce qu'elles soient d'une finesse et d'une régularité parfaites.

Au départ, la vue d'une aussi grande lame l'avait figé, incertain de savoir s'il serait capable de s'en servir sans faire de bêtise. Elle offrait tant de possibilités que cela lui avait presque donné le tournis. Elle ressemblait à celle qu'il avait vue dans la salle de bain d'Azkaban et dans celle qui se trouvait à l'étage. Mais il s'était retenu à chaque fois. Et ce fut ce qui l'empêcha d'aller plus loin que la simple découpe des pommes.

Il le fit à la perfection, avec minutie.

D'après la recette, il lui fallait ensuite enfourner sa préparation. Il avait longuement cherché à comprendre ce que cela pouvait dire, jusqu'à ce que Pansy lui explique qu'il s'agissait d'une manière de faire cuire les aliments. Il fallait pour cela utiliser un four, un objet souvent encastré dans les murs ou dans les meubles, qui avait la forme d'un carré et une poignée sur le haut pour l'ouvrir.

Il le repéra facilement et s'en approcha. Il se répéta alors mentalement les consignes de Pansy pour l'allumer. Il fallait tourner les boutons pour actionner la chaleur et attendre que le four sonne pour annoncer qu'il était prêt à cuire les aliments.

Il entreprit donc de le préchauffer et prépara le dessus de la tarte en attendant. Il découpa des lamelles dans la pâte restante et recouvrit son plat avec. Ainsi, les fruits seraient bien compotés entre les deux couches de pâtes.

Une fois le four prêt, il enfourna son plat en prenant garde à ne pas se brûler, comme Pansy l'avait précisé dans sa dernière lettre. Il lui fallait maintenant attendre que la tarte soit cuite.

Et pour cela, il installa une chaise en face du four, sur laquelle il s'assit pour compter mentalement les secondes. Ça, il savait le faire. Compter était sa spécialité. Alors il compta, chaque seconde, chaque minute.

Un, deux, trois…

Cinquante-sept, cinquante-huit…

Six cent trente-trois, six cent trente-quatre, six cent trente-cinq…

Mille, mille-un, mille-deux, mille-trois…

Au bout de mille huit cents secondes, Drago sauta sur ses pieds, enfin prêt à sortir la tarte du four. Il était surexcité, tellement impatient de voir s'il avait réussi sa toute première recette.

Une douce odeur de pommes chaudes flottait dans la cuisine depuis un moment déjà et cela lui donnait l'eau à la bouche. En plus du fait qu'il s'agissait du dessert le plus simple du livre qu'il avait trouvé, cette tarte était aussi sa préférée. Il se souvenait très bien que celle de Dobby, son ancien elfe de maison, était la meilleure qu'il n'ait jamais goûtée.

Et depuis qu'il était enfermé à Azkaban, il n'avait pas mangé quelque chose d'aussi sucré et bon. Si Granger lui préparait ses repas, elle ne lui fournissait pas pour autant des mets particulièrement délicieux. La plupart du temps, elle se contentait d'un fruit ou d'un yaourt pour le dessert et, s'il ne s'en plaignait pas, il devait avouer être ravi à l'idée de manger à nouveau son dessert préféré. Il avait même hésité à le demander à Pansy.

Ainsi, alors qu'il sortait le plat du four, ses mains bien protégées par un torchon propre, il commença à angoisser à l'idée que sa tarte soit immangeable.

Et s'il s'était trompé dans la recette ? Et s'il avait mis trop de farine ? Trop de pâte ? Pas assez de pommes ou trop de sucre ?

Il ferma les yeux et inspira longuement. Il lui fallait se calmer et arrêter de paniquer ainsi. Il ne pouvait pas se permettre d'angoisser comme ça pour une telle chose. Il ne pouvait pas tout réussir du premier coup, il lui fallait relativiser. Il aurait d'autres occasions de s'entraîner, n'est-ce pas ?

Et puis la bonne odeur de pommes qui embaumait la cuisine laissait penser qu'il n'avait pas complètement raté.

Il déposa le plat sur le plan de travail et sortit un couteau propre pour en découper une part. Bien que, d'après la recette, il lui faille attendre que la tarte refroidisse pour la déguster, cela ne lui empêchait pas de découvrir à quoi ressemblait l'intérieur.

De l'extérieur, la tarte semblait parfaite. La pâte était tout juste dorée et les pommes fumaient sous celle-ci. En coupant, les morceaux de fruits cuits s'écoulèrent d'entre les couches de pâte, ce qui lui donna l'eau à la bouche.

Il avait si faim qu'il n'attendit pas plus longtemps pour goûter, peu importait qu'elle soit encore chaude.

Et ce fut une explosion de saveurs. Si elle n'égalait pas celle de Dobby, elle restait délicieuse. Du moins, aussi délicieuse que puisse être une tarte aux pommes après des années sans manger quoi que ce soit de plus sucré qu'un fruit cru.

Il ferma les yeux sous l'avalanche de souvenirs que ce goût déclencha. C'était exquis, incroyable. Cela lui rappelait les après-midi de son enfance qu'il avait passées au manoir. Là où il avait grandi. Là où il avait évolué. Là où il avait appris à voler, à écrire, à dessiner…

Il dévora sa part sans plus attendre et en coupa une seconde aussitôt eût-il fini. Il se sentait si bien, si détendu que cela l'étonna. Cela lui paraissait si simple. Avait-il uniquement besoin de ça pour se sentir bien ?

Il n'allait pas l'oublier.

Une fois remis de ses émotions, il s'occupa de ranger et nettoyer les ustensiles et les ingrédients qu'il avait utilisés. C'était bien la première fois qu'il faisait lui-même la vaisselle et il devait avouer qu'il ne s'agissait pas d'une tâche horrible, comme il avait pu se l'imaginer.

L'eau qui coulait sur ses mains était agréable, elle lui permettait de se concentrer sur autre chose que ses pensées. Il focalisait son esprit sur le nettoyage et non sur ce qu'il allait pouvoir faire après, ou bien ce qu'il adviendrait du reste de la tarte aux pommes.

Cette question ne survint que lorsqu'il eut rangé tous les ustensiles et ingrédients à leurs places. La tarte était toujours posée sur l'îlot de la cuisine, presque entière. Et Drago ne sut pas quoi en faire.

Il n'allait pas pouvoir la manger entièrement, mais devait-il la mettre à la poubelle ?

Il ne pouvait pas la ramener dans sa chambre pour autant, Wynn risquerait de se jeter dessus.

Drago soupira. Il n'avait pas d'autre choix que de la laisser là et cela l'embêtait. Granger la verrait forcément.

Pas que l'idée qu'elle puisse manger sa tarte le dérange, mais plutôt qu'elle sache qu'il avait utilisé sa cuisine. Et si elle ne voulait pas qu'il le fasse ? Et si…

Drago serra le poing et se morigéna intérieurement. Il ne pouvait pas se permettre de tourner à nouveau ses ruminations dans son esprit. C'était une tarte. Une simple tarte.

Et il était certain qu'elle plairait à Granger.

oOo

Hermione entra dans sa maison, Albert sur ses talons. Celui-ci était en parfaite santé, après avoir pris les antibiotiques recommandés par le vétérinaire pendant plusieurs jours.

En effet, ce dernier lui avait diagnostiqué une otite ce qui expliquait la douleur qu'il avait subie et l'état dans lequel Hermione l'avait trouvé.

En quelques jours seulement, ses maux avaient disparu, mais Hermione avait tout de même pris d'extrêmes précautions pour éviter que cela ne s'aggrave ou ne dure. Elle saurait désormais que son chien était plus sensible aux otites que d'autres.

Hermione referma la porte derrière elle, mais fronça les sourcils en sentant la douce odeur sucrée qui venait de la cuisine.

Elle posa son sac sur le sol, plus intriguée qu'inquiète – pour une fois – et s'y dirigea. Albert ne la quittait pas, il semblait lui aussi intrigué par ce qu'il sentait.

Elle découvrit alors que sa cuisine avait été utilisée, ce qui accéléra les battements de son cœur. Pansy avait vu juste, Malefoy prenait ses marques.

Une tarte aux pommes l'attendait sur le plan de travail et, aussi étonnée fut-elle de ne pas en être effrayée, Hermione en attrapa une part.

Elle n'avait pas mangé quelque chose d'aussi bon depuis bien longtemps. Cela lui tira un sourire discret.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra, Damelith et Akhmaleone pour leur aide et soutien !

On se retrouve jeudi prochain pour la suite !

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