Hello ! Merci à tous et toutes pour vos super reviews ! J'ai eu une grosse semaine donc je suis en retard sur les réponses, mais comme toujours, je les lis avec une grande attention ! D'ailleurs, je vais vous parler de quelque chose qui devrait vous intéresser à la fin du chapitre ;)

Bonne lecture !


Blaise essuya ses mains moites sur son pantalon de costume pour la dixième fois en trente minutes.

Il faisait d'inlassables allers-retours depuis sa descente de l'ascenseur. Il n'arrivait pas à tenir en place. Il relevait la tête vers l'horloge du couloir du ministère chaque fois qu'il passait devant.

Il se répétait mentalement les paroles qu'il avait apprises par cœur et qu'il comptait réciter au ministre lorsque celui-ci l'inviterait enfin dans son bureau. Il attendait ce rendez-vous depuis des semaines, il le savait crucial pour la cause des mangemorts emprisonnés et ceux libérés.

Beaucoup de personnes comptaient sur lui. Il avait une mission importante et on attendait énormément de lui. Ils ne pouvaient pas les décevoir.

Pansy le lui avait rappelé le matin même, lorsqu'il avait quitté leur appartement pour se rendre au travail.

"N'oublie pas que des vies dépendent de ce rendez-vous, Blaise", avait-elle dit avant de l'embrasser au coin des lèvres.

Il connaissait sa mission. Il connaissait son discours. Il connaissait les différentes conséquences que pourrait avoir cette rencontre.

La porte du bureau du ministre de la Magie s'ouvrit et Blaise se tourna vers ce dernier.

Kingsley Shacklebolt était un homme qui imposait le respect d'un simple regard. Grand et large, il n'avait pas besoin de hausser la voix pour avoir le silence, pour qu'on le regarde ou même qu'on plie sous son autorité. Ses yeux noirs transperçants semblaient capables de lire en chaque personne qui les croisait. Sa prestance suffisait à ce qu'on le remarque dans une pièce bondée comme l'Atrium.

Blaise avait toujours été impressionné par cet homme, aussi différent de lui soit-il. S'il n'avait jamais apprécié la manière si distante et objective qu'il avait de traiter le cas des mangemorts, le jeune homme devait reconnaître que son supérieur était un grand sorcier et un grand dirigeant. Il n'adhérait peut-être pas à toutes ses idées ni à ses choix politiques, mais cela ne l'empêchait pas de lui vouer un profond respect. Il méritait sa place.

– Maître Zabini, le salua le ministre.

– Monsieur le Ministre, répondit poliment Blaise.

Il venait de ravaler toutes ses angoisses. Elles n'avaient plus leur place. Il lui fallait rester concentré et professionnel désormais.

Le ministre lui fit signe d'entrer et le laissa passer. Blaise ne pénétrait pas dans ce bureau pour la première fois, il pouvait presque dire qu'il le connaissait par cœur tant il s'y était rendu. Chaque fois, il l'avait fait dans l'intérêt de la cause mangemort. Jamais dans son propre intérêt. Chaque fois, il avait défendu corps et âme ses clients. Chaque fois, il avait tenté de convaincre le chef du gouvernement magique de l'innocence de ses anciens camarades, de l'importance de les libérer. Chaque fois, il avait reçu comme réponse que ce n'était pas du seul ressort du ministre.

Shacklebolt n'était pas son ami ni une "bonne connaissance". Ils se fréquentaient pour le travail et c'était bien suffisant. Une relation de façade, en réalité. De l'extérieur, ils s'entendaient à merveille et travaillaient cordialement. De l'intérieur, Blaise avait conscience que tout n'était que stratégie et démagogie.

– Une tasse de thé ? proposa le ministre.

Blaise refusa poliment. Il n'avait pas le temps pour des futilités. Il voulait aller droit au but. Il le devait.

– Monsieur, commença-t-il après s'être raclé la gorge. Avez-vous reçu ma lettre ?

– Laquelle ? plaisanta gentiment Kingsley en s'installant dans son siège pour lui faire face.

D'un mouvement du poignet, il fit venir à lui une théière et une tasse, puis se servit du thé. Blaise avait toujours été impressionné par les capacités magiques du ministre, mais aujourd'hui n'était pas le moment de l'en féliciter.

– Celle dans laquelle je vous demande quand vous comptez invoquer la loi n°4936 qui dispose que le ministre de la Magie peut forcer le passage d'une loi si la majorité de ses conseillers sont en accord avec celle-ci, malgré une majorité de refus de l'assemblée complète du Magenmagot.

Kingsley haussa un sourcil, le visage neutre, mais ne répondit pas. Un long silence s'installa, sans que Blaise s'impatiente pour autant. Il était habitué à ce genre de réaction de sa part. Il pouvait attendre le temps qu'il faudrait.

– Qu'est-ce que cela m'apporterait de pousser le Magenmagot à voter une loi qui autoriserait les prisonniers à recevoir du courrier surveillé ?

Et ce fut ici que Blaise comprit que les choses ne seraient pas si faciles. Il avait presque oublié que le ministre était devenu le parfait homme politique. Manipulateur et égoïste. Il lui en voulait beaucoup pour cela, aussi sage fût-il. Avec les années, Kingsley s'était laissé entrevoir les possibilités du pouvoir, malgré le fait que ses opinions soient à l'origine socialistes et tournées vers l'Ordre du Phénix. Seul Elphias Doge continuait de se battre avec la même foi qu'à la fin de la guerre.

– Que voulez-vous ? lâcha alors Blaise.

Il savait que cela ne pourrait pas fonctionner autrement. Alors il se plia aux demandes de son supérieur. Il se promit intérieurement d'en parler à Pansy au plus vite. Il ne voulait pas les décevoir. Pas cette fois.

oOo

Le cœur lourd, Grégory reposa la lettre qu'un garde venait de glisser sous la porte de la cellule. Ses mains tremblaient légèrement et il eut du mal à déglutir. C'était comme si quelque chose l'en empêchait, comme si le poids qui venait de tomber dans son estomac avait entravé son oesophage au point qu'il ne puisse plus rien avaler.

Il ne pleurait pas. Il en était bien incapable. Il n'avait pas versé de larmes depuis ses premières années à Poudlard. Son père avait tout fait pour que ce soit le cas. Grégory en portrait encore les marques sur les doigts et le dos.

Il avait envie de vomir, de pleurer, de crier, de s'arracher la tête. Il avait envie d'oublier qui il était, de ne jamais avoir existé. Il regardait la fenêtre de sa cellule chaque jour dans l'espoir que les barreaux disparaissent pour qu'il puisse passer à travers.

Son enfer quotidien venait d'être alimenté par une nouvelle tragédie.

L'écriture fine et penchée de Blaise s'était transformée en un couteau qu'il venait de lui planter en plein cœur. Grégory aurait pu être agonisant sur le sol de sa cellule que cela n'aurait pas changé grand-chose. Il souffrait tout autant de l'intérieur.

"Elle aurait voulu que tu continues à vivre, Greg. Garde-le en tête et bats-toi. Nous serons là le jour de ta sortie."

C'était la dernière phrase de Blaise. La dernière chose que Grégory put lire avant de retrouver les méandres d'Azkaban et l'unique douleur dont il pâtissait depuis des années déjà.

oOo

– Tu n'es qu'une égoïste ! cria Ginny, les joues débordantes de larmes.

Je suis égoïste ? J'espère que tu te moques de moi ! Tu es celle qui veut rentrer, pas moi !

– Tu m'avais dit oui ! Tu m'as dit que tu rentrerais avec moi !

Cela durait depuis quinze minutes déjà. Ginny avait laissé traîner les billets de portoloin qu'elle avait achetés pour rentrer en Angleterre et Astoria avait explosé de colère en les trouvant.

Depuis, elle ne cessait de crier des arguments sans queue ni tête pour convaincre Ginny de rester avec elle. Cependant, après avoir compris que cela ne suffirait pas, elle commençait à attaquer plus vicieusement. Elle la prenait par les sentiments, elle utilisait ses points faibles pour arriver à ses fins. Et Ginny la détesta pour cela.

Elle sentait la confiance qu'elle avait placée en Astoria se dissoudre comme un sucre dans son thé. Elle la voyait s'effondrer entre elles, alors que les paroles de sa fiancée la poussaient inlassablement à la haïr.

– J'ai menti, fit cette dernière d'un ton mordant.

Un ton qui brisa un peu plus le cœur de Ginny, qui recula d'un pas. Elle accusait le coup différemment. Cette fois-ci, sa confiance était brûlée, décapitée, noyée, envolée, écrasée. Il n'y avait pas assez de qualificatifs pour exprimer à quel point elle se sentait trahie.

– J'ai cru que tu changerais d'avis, que je réussirais à te faire changer d'avis.

La rouquine ne répondit pas tout de suite. Ses yeux étaient brillants de larmes qu'elle ne prit pas la peine d'essuyer.

Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas ce soudain retournement de situation. Elle préparait cela depuis des jours, excitée à l'idée d'enfin revoir sa famille. Elle avait même envoyé une lettre à sa mère pour lui annoncer son arrivée imminente.

C'était comme si tout son monde s'ouvrait sous ses pieds pour la laisser tomber dans le vide indéfiniment. Le regard qu'Astoria lui renvoyait était si cruel, si dur, qu'elle avait envie de disparaître, de s'enfuir. Elle ne pouvait pas l'encaisser.

– Tu… Tu as menti ? fit-elle finalement d'une voix tremblante.

Astoria serra la mâchoire et détourna les yeux. Ils lançaient des éclairs et Ginny les sentit un à un frapper son cœur pour le réduire en miettes.

– Je pensais pouvoir te faire changer d'avis, répéta-t-elle en serrant le poing.

Alors que la rouquine s'apprêtait à lui répliquer une remarque acerbe, elle se retint. Elle ferma les yeux l'espace de quelques millièmes de seconde et se détourna à son tour pour se diriger vers la cuisine de leur appartement.

Elles l'avaient loué dans New Delhi le temps de rentrer au Royaume-Uni. Ou bien de trouver une nouvelle destination, d'après les paroles d'Astoria.

Ginny se sentait trahie, brisée. Elle n'arrivait pas à croire que sa fiancée, son amante, la femme avec qui elle passait ses journées depuis plus de deux, avait osé lui mentir ainsi.

Mais elle était forte. Ce fut ce qu'elle se répéta intérieurement. Elle n'allait pas s'apitoyer sur son sort, pas plus qu'elle n'allait lui courir après ou se plier à ses envies. Elle en avait aussi et n'était pas du genre à se soustraire pour laisser la place aux autres.

La douleur qu'elle ressentait au plus profond de son cœur ne devait pas influencer ces paroles. Ne pouvait pas. Elle serait rendue faible et elle détestait cette idée.

– Tu as échoué, alors, claqua-t-elle, dos à sa fiancée. Mais tu sais quoi ? Reste, Astoria. Reste si c'est ce que tu veux. Ne rentre pas avec moi. Je ne voudrais pas te faire pâtir de mon retour en Angleterre.

C'était comme si Ginny s'était fermée à toute émotion. Comme si elle avait glissé un drap blanc autour de son cœur pour le protéger de la réalité. Elle était en colère, elle se sentait trahie.

Elle était sarcastique, aussi froide qu'Astoria, et ne laissait plus ses sentiments pour cette dernière impacter ses choix et paroles.

Elle lui mentait et essayait de la manipuler ? Très bien. Elle agirait en conséquence.

Elle ne voulait pas la suivre ? Très bien. Elle ne l'y obligerait pas.

– C'est ce que tu veux ? demanda Astoria.

– Visiblement, ce que je veux n'a plus sa place dans cette conversation, répliqua Ginny durement. Tu m'as fait des promesses que tu ne comptes pas tenir. Je ne t'y obligerai pas.

– Très bien.

La voix de sa fiancée était si froide qu'elle suffit à envoyer au loin le drap que Ginny avait utilisé pour entourer son cœur. Il n'était plus qu'un lointain souvenir lorsque ses larmes s'accumulèrent dans ses yeux.

Une seconde plus tard, le craquement d'un transplanage retentit derrière elle et la rouquine sentit ses genoux la lâcher sous son poids. Elle tomba sur le sol et sanglota bruyamment dans l'appartement vide qu'Astoria venait d'abandonner.

Que venait-il de se passer ?

oOo

Hermione se réveilla en sursaut, transpirante et la respiration hachée. Elle avait l'impression que sa poitrine était compressée et que plus aucun oxygène ne pouvait y pénétrer. Elle étouffait.

Son visage était trempé de larmes ou de sueur. Elle ne savait pas vraiment.

Elle venait de rêver de ses parents. Leurs visages étaient encore clairs et nets dans sa tête, comme si elle avait passé la journée avec eux. Elle les chercha du regard désespérément, elle espérait qu'ils sortiraient de sa salle de bain pour la rejoindre les bras grands ouverts.

C'était comme s'ils étaient toujours là, qu'ils faisaient partie de sa vie et qu'elle pouvait aller les voir dès qu'elle le voulait.

Pourtant, c'était bien loin d'être le cas. Mais elle n'arrivait pas à l'admettre. Elle ne voulait pas.

Chaque année c'était la même chose. Peut-être était-ce le temps qui se refroidissait. Peut-être était-ce l'approche d'Halloween. L'approche de Noël. Peut-être était-ce l'approche de la date de leur anniversaire de mariage, le 28 octobre. Peut-être était-ce simplement l'inefficacité de ses potions.

Elle n'en était pas bien sûre.

Elle avait rêvé d'eux et c'était suffisant. Largement suffisant. Peut-être même trop.

Elle n'était même pas certaine de ce à quoi avait fait référence ce rêve. Un souvenir ? Un tour de son esprit ? De son imagination ?

Sa mère et son père se disputaient, ça, elle en était certaine. Mais à quel propos ? Elle peinait à s'en souvenir.

Une histoire de dents, ou bien de nourriture. Quelque chose qu'ils connaissaient bien et sur lequel ils n'étaient pas d'accord. Cela la concernait, elle en était sûre.

Mais alors qu'elle tentait de retrouver le contenu de son rêve en fouillant dans sa tête à travers les souvenirs qui mêlaient nourriture et dentition, son ventre lui fit savoir qu'il avait faim. Ses doigts se crispèrent dans les draps en le sentant. Elle détestait cela.

Elle tenta de se divertir en s'essuyant le visage, pour attirer son attention vers les odeurs de transpiration qui l'entouraient, ou bien vers ses cheveux emmêlés, qu'elle essaya de détacher de leur élastique.

Cela fonctionna pendant quelques instants, juste le temps qu'elle sorte de son lit et ouvre la fenêtre de la chambre pour respirer l'air frais d'octobre. Juste le temps qu'elle efface de son esprit les restes de son rêve. Juste le temps qu'elle ferme les yeux pour apercevoir une dernière fois le visage de ses parents derrière ses paupières.

Puis elle les sentit une nouvelle fois. Les cris de famine de son ventre. Les appels à l'aide de son estomac qui, pourtant, n'était pas en manque. Elle avait dîné. Elle mangeait correctement.

Cela faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. La dernière fois datait de plus d'un an, juste après qu'elle eut envoyé une lettre à Harry et Blaise pour leur signifier qu'elle acceptait d'épouser Malefoy. Elle en gardait de très mauvais souvenirs. Cela avait duré plus d'une semaine. Une semaine d'horreur.

Elle serra ses doigts autour du cadre de la fenêtre en y repensant. Elle ne voulait pas que ça recommence. Ce n'était pas le bon moment. Les choses se passaient pourtant si bien. Il fallait qu'elle les gâche, elle gâchait toujours tout.

Elle sentait sa conscience abandonner. Elle sentait son corps lui crier de lâcher à son tour. Elle en était si près.

C'était comme si ses démons, qui ne l'avaient pourtant pas approchée depuis un an, revenaient la tirer vers le bas. Vers un gouffre sans fin et sinueux. Ils l'appelaient. Ils lui criaient de les rejoindre, de lâcher prise et de céder. Ils lui promettaient qu'elle en serait satisfaite, qu'elle en avait envie tout autant qu'eux.

Car elle le voulait aussi, n'est-ce pas ? Et qui pourrait l'en empêcher ?

Ses mains tremblaient autour du bois abîmé de la fenêtre.

Elle le voulait, n'est-ce pas ? C'était ce qu'ils lui répétaient. Inlassablement.

Elle avait faim, tout d'un coup. Elle se sentait abandonner. Elle le voulait. Elle le voulait terriblement.

Pourquoi s'en empêcher ? Pourquoi résister ? Elle n'avait pas la réponse. Elle ne l'avait plus. C'était comme si elle lui échappait chaque fois qu'elle la cherchait. Elle l'avait sue seulement quelques secondes plus tôt. Mais elle lui avait échappé. Elle ne savait plus pourquoi elle devait résister. Elle avait tant envie de plonger, de se laisser aller.

C'était tellement plus simple. Tellement tentant.

Ses pieds la guidèrent d'eux-mêmes vers la sortie. Elle ne pensait à rien d'autre qu'à ça. Ses démons étaient devenus les petits anges sur son épaule, ils la félicitaient de ne pas avoir résisté. Ils lui promettaient qu'elle en serait satisfaite.

Et elle les croyait. Parce qu'il n'y avait personne pour les contredire, n'est-ce pas ? Il n'y avait qu'eux et leurs paroles incessantes qui l'enivraient alors qu'elle descendait les marches qui menaient au rez-de-chaussée.

Elle en avait tellement envie. Elle courait désormais. Elle s'y précipitait, incapable de faire autrement.

Car c'était le meilleur moyen de se satisfaire, n'est-ce pas ? Ainsi, elle ne pensait plus à rien d'autre. Elle était seule avec ses pensées. Avec son corps. Avec elle-même. Plus de cauchemars. Quels cauchemars ?

Ses parents n'existaient plus. Ils ne pourraient pas lui en vouloir, elle le savait. Elle n'entendait même plus la voix de sa mère la réprimander. Il n'y avait que les anges. Ils lui criaient de se précipiter.

La lumière du réfrigérateur lui brûla les yeux, mais elle n'y réagit pas. Son regard était fou. Il cherchait quelque chose. Quelque chose d'important. Quelque chose qui soulagerait le vide qu'elle sentait en elle et qu'il lui fallait remplir à tout prix. Elle ne serait pas satisfaite tant que ce ne serait pas fait.

Malefoy avait laissé un nouveau gâteau dans le réfrigérateur. Un merveilleux plat de tiramisu à peine entamé. Il restait même une part de sa tarte aux pommes datant de deux jours plus tôt. Et un bol de mousse au chocolat qu'il avait préparée la veille.

Elle sortit tout. Ses mouvements étaient frénétiques.

Elle n'aimait pas le tiramisu, pourtant, sa première bouchée lui sembla exquise. La part de tarte aux pommes ne fit pas long feu. La mousse au chocolat non plus. Elle lécha chaque parcelle du dessert sur le bol. Il ne restait plus rien après quelques coups de langue rapides.

Mais elle était toujours vide. Le plat de tiramisu était encore à moitié plein. Elle attrapa une grosse cuillère et s'y attaqua à nouveau, sans prendre garde au goût de café qui semblait lui brûler la langue.

Encore, encore, encore ! criaient les anges.

Le plat vide, elle sentait une nausée la prendre aux tripes, mais cela ne l'arrêta pas.

Elle avait acheté du jambon cuit chez Marcel, une plaquette de beurre chez la laitière et une baguette chez le boulanger. En quelques mouvements, un sandwich parfait était préparé sous ses yeux.

Son corps commençait à en pâtir, mais les anges la distrayaient bien trop pour qu'elle le réalise. Sa bouche était pleine, le beurre était trop gras, des morceaux de jambon étaient restés collés à son menton, mais Hermione n'en tenait pas compte.

Encore, encore, encore ! J'ai faim ! répétaient-ils sans arrêt.

Elle était essoufflée, mais elle continuait. Il lui restait des pommes de terre de la veille dans le réfrigérateur. Elles y passèrent elles aussi.

Qui pouvait l'arrêter ? Elle avait faim. Elle en avait besoin. Son corps en avait besoin. N'est-ce pas ?

N'est-ce pas ?

Elle tremblait. Sa gorge se bloquait à chaque déglutition. Mais Hermione continuait.

Jusqu'à ce que les anges redeviennent démons et qu'ils lui crient d'arrêter.

Regarde-toi, disaient-ils d'une voix qui ressemblait à celle de sa mère. Tu vas être énorme. Une truie au milieu des champs, tu n'auras plus qu'à te rouler dans la boue !

Elle lâcha tout ce qu'elle avait dans les mains. Les larmes coulaient sans qu'elle le réalise. Elle pleurait silencieusement en courant vers la baie vitrée de la cuisine.

Et bientôt, seuls les bruits d'étouffements et vomissements emplirent le silence de la nuit.


Quelques petites informations !

Tout d'abord, j'ai décidé de ralentir le rythme de publication pendant un certain temps. La fin de l'année approche et je vais avoir beaucoup de travail pour mes cours, donc je vais devoir ralentir mon rythme d'écriture et de traduction. Les chapitres de cette histoire seront donc postés tous les quinze jours pour une durée indéterminée.

Deuxièmement, j'ai le plaisir d'annoncer que j'ai créé un serveur discord pour les personnes qui lisent mes histoires. Il réunit mes lecteurs français et anglais, avec des parties en anglais et en français. Vous êtes tous les bienvenus ! J'y suis très active et j'aimerais beaucoup discuter de mes histoires ou de quoi que ce soit d'autre avec vous ! Voici le lien : discord . gg / hZCNNjER8H (à copier sans les espaces, en cas de problème avec le lien, n'hésitez pas à m'envoyer un PM, ou me contacter sur les réseaux sociaux !). J'ai hâte de vous y voir pour discuter, je serai bien plus présente que pour les reviews, promis ahah !

Xx

Nova