TW : Troubles du comportement alimentaire


Hermione était au fond de son lit depuis qu'elle était remontée de la cuisine. Elle n'avait pas fermé l'œil du restant de la nuit. Elle en était tout simplement incapable.

Elle se sentait minable, malade, folle, épuisée. Elle était perdue, plongée dans un tourbillon d'émotions diverses qu'elle ne pouvait pas arrêter.

Sa tête tournait, alors même qu'elle était allongée sous ses couvertures. Sa bouche était pâteuse malgré les trois lavages de dents qu'elle avait faits. Son corps était faible et vidé, sur le point de s'évanouir, mais le sommeil ne venait pas.

Elle avait réveillé Albert par mégarde et en avait profité pour le faire entrer dans sa chambre. Sa présence la réconfortait. Du moins, c'était ce qu'elle essayait de croire depuis quatre heures déjà.

Elle se sentait coupable. Elle se sentait nulle. Elle avait envie de s'arracher les yeux pour ne plus avoir à se regarder dans un miroir, de s'arracher les cheveux pour déplacer la douleur de son cœur autre part, ou bien les dents pour ne plus jamais devoir subir l'une de ses crises.

Elle maudissait intérieurement ses potions de sommeil sans rêves, qui, bien qu'utiles, se révélaient de plus en plus dangereuses pour son organisme. Elle le savait. Elle ne voulait pas agir pour autant. Elle préférait fermer les yeux. Ne pas y penser.

Si elle n'y réfléchissait pas, cela n'existait pas, n'est-ce pas ?

Son sommeil était parfait le reste du temps, c'était tout ce qui comptait. Pas ses poussées d'acné. Pas ses crises de boulimie. Pas son absence de goût pour la nourriture. Pas l'amas de cheveux au fond de la baignoire après chaque brossage. Pas ses maux de tête qui survenaient depuis quelques jours.

Tout cela n'avait pas d'importance. Elle ne voulait pas que cela en ait.

Elle n'arrivait pas à s'inquiéter pour sa propre santé, de toute manière. C'était trop abstrait. Trop trivial.

Pourtant, elle se détestait pour ce qu'elle venait de faire. C'était ce qui la maintenait éveillée. Car en plus du fait qu'elle soit incapable d'avaler une deuxième potion de sommeil sans rêves tant ses nausées étaient puissantes, elle s'en voulait terriblement.

Pour dire vrai, elle avait même peur. Peur de la réaction de Malefoy lorsqu'il découvrirait qu'elle avait mangé l'entièreté de ses desserts. Peur de Pansy lorsqu'elle l'apprendrait. Peur de la pitié qu'on ressentirait à son égard. Peur de ne plus pouvoir arrêter ces crises qui n'étaient pas survenues depuis un an. Et surtout, peur de devoir arrêter de boire ses potions.

Ce serait un cauchemar. Elle retournerait en enfer. Si elle n'y était pas déjà.

Hermione serra fortement les paupières et grogna de frustration. Il était six heures du matin, elle aurait déjà dû être sous sa douche.

Elle n'en avait pas la force. Le sommeil approchait enfin.

oOo

Drago était réveillé depuis quelques minutes seulement, mais il était déjà levé et changé. Il n'était pas allé prendre sa douche, pas habitué à le faire en la présence de Granger, mais s'était préparé à commencer la journée.

Comme chaque matin, dans l'attente des quelques coups de Granger à la porte, il s'appuya contre le cadre de la fenêtre ouverte et attendit patiemment que Wynn rentre de sa chasse nocturne.

Le soleil n'était pas encore levé, mais Drago savait que sa chouette ne tarderait pas à arriver étant donné qu'elle préférait dormir à l'intérieur.

En effet, seulement quelques minutes plus tard, il l'aperçut, flottant dans le ciel comme si elle le dominait. Ses plumes cendrées se reflétaient sous la lumière de la lune et ses yeux clairs le fixaient.

En quelques battements d'ailes, elle le rejoignit et se posa sur son bras lorsqu'il le tendit vers elle. Elle hulula en frottant son bec sur l'épaule de Drago, qui caressa le haut de sa tête avec sa main libre.

– Bonjour, souffla-t-il en esquissant un sourire.

Elle lui répondit d'un coup de bec affectueux, avant de s'envoler jusqu'à son nid de fortune, dans un coin de la chambre.

Drago la suivit du regard, puis le dirigea vers l'extérieur pour observer le soleil se lever.

Il n'avait plus qu'à attendre. Granger ne tarderait pas à arriver et il pourrait reprendre sa routine.

Pourtant, le temps passait et elle ne venait pas. Drago commençait à s'impatienter. Il tournait en rond dans sa chambre et Wynn commençait elle aussi à en être agacée. Elle couinait dans son coin et claquait du bec dans l'espoir que Drago sorte enfin de la pièce.

Il tenta de la calmer avec quelques caresses, mais visiblement, elle ne supportait pas sa présence à l'heure du coucher. Il soupira.

Que faisait Granger ? D'après sa montre, il était déjà presque sept heures, ce qui signifiait qu'elle devait bientôt partir au travail. Il fronça les sourcils.

Est-ce qu'Albert était une nouvelle fois malade ? Était-elle en vacances sans qu'elle ne l'ait prévenu ? Ou bien en congé ?

Il commençait à taper du pied et se rongeait les cuticules en fixant la porte de sa chambre. Il détestait que leur routine soit ainsi déstabilisée. Cela venait perturber tous ses plans. Lui qui envisageait d'aller préparer son premier plat salé après avoir trouvé un livre de recettes suédoises dans la bibliothèque se retrouvait dans une situation bien compliquée à gérer. Les imprévus. Il détestait ça.

Il avait lu la première recette du livre dix-huit fois la veille pour pouvoir la réaliser ce matin-là. Il s'agissait de pommes de terres Hasselback, accompagnées de boulettes de viande suédoises. Il n'avait pas cherché plus loin, sautant sur la première recette qu'il avait vue.

Il avait même prévu de dire à Granger qu'il se préparerait son propre déjeuner ce jour-là. Il s'était répété mentalement le petit discours qu'il allait lui formuler, afin de se préparer à tous types de réponse. En cas de refus, il était prêt à se replier sur la préparation d'un simple cheesecake dans la matinée.

Mais elle n'était pas venue. Il ne pouvait donc pas le lui demander.

C'était bien trop à supporter. Il tournait en rond et la panique commençait à le gagner.

Il se résigna, pris d'une pulsion, et quitta la chambre. Il remonta le couloir le cœur battant et la tête remplie de pensées en bazar. Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, ce qu'il se passerait ni même s'il réussirait à aller jusqu'au bout. Il préférait ne pas y penser, ne pas y réfléchir.

Ses phalanges entrèrent en contact avec la porte de la chambre de Granger avant qu'il n'ait vraiment eu le temps de le réaliser.

Et il attendit. Il attendit pendant ce qui lui sembla être des heures. Il entendait les battements de son cœur à ses oreilles et sa respiration hachée prendre le dessus sur le moindre bruit extérieur. De la sueur commençait à se former sur son front. Ses tempes étaient douloureuses.

Puis la porte s'ouvrit en grand et il croisa le regard surpris de Granger.

Le temps s'arrêta. Ses yeux étaient perçants, ils le scannaient comme si elle allait lui sauter à la gorge à tout instant. Ou peut-être était-elle effrayée ? Drago n'en était pas certain.

Elle portrait un long t-shirt gris qui lui tombait jusqu'aux genoux. Ses cheveux étaient plus emmêlés et fous que lors de leur scolarité. Il y a quelques années, peut-être lui aurait-il lancé une remarque acerbe.

Celle-ci resta coincée dans un coin de son esprit.

Granger semblait si épuisée qu'il fut à deux doigts de refermer la porte en s'excusant de l'avoir dérangée. Des cernes violacés entouraient ses yeux. Et si elle l'avait prévenu qu'elle ne travaillait pas aujourd'hui sans qu'il ne s'en souvienne ? Et s'il l'avait réveillée pour rien ?

L'appréhension le prit aux tripes.

— Malefoy ? se contenta-t-elle de chuchoter d'une voix aussi faible que surprise.

Elle aurait sa mort, il en était certain. Elle le renverrait à Azkaban et il pourrirait là-bas pour le reste de sa vie tout en se morigénant d'avoir un jour osé toquer à sa porte. Elle allait le maudire.

Il ne sut quoi faire. C'était comme si toute sa motivation avait disparu. Il se trouva minable.

Depuis quand perdait-il ses mots ainsi, tel un Poufsouffle grondé par un professeur ?

Cette comparaison lui vint par automatisme, ce qui le surprit lui-même. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas pensé quelque chose d'aussi sarcastique, d'aussi… désagréable. C'était étrange. Pas déplaisant, mais pas plaisant pour autant. Ce n'était simplement plus lui.

Il serra les dents et relégua cette réflexion au fin fond de son esprit. Ce n'était pas le moment.

Il se concentra sur Granger et braqua son regard dans le sien. Il fit de son mieux pour ne pas paraître hésitant, mais plutôt confiant, comme il avait pu l'être dans le passé.

– Tu ne travailles pas ? demanda-t-il directement.

Elle fronça les sourcils, comme perturbée par cette question. Il remarqua que sa main gauche se serrait sur la poignée, alors que la seconde agrippait plus fermement sa baguette. Il s'empêcha de faire le moindre mouvement de recul.

Il n'avait pas peur. Il n'avait pas peur. Il n'avait pas peur.

– Pas aujourd'hui, répondit-elle finalement, d'une voix éraillée.

Avait-elle crié dans la nuit ? Faisait-elle des cauchemars elle aussi ? Ce furent les premières pensées qui lui vinrent à l'esprit. Après tout, il ne voyait pas d'autres explications au fait que sa gorge semble être si enrouée.

– Tu…

Il se racla la gorge, gêné, mais se retint de détourner les yeux. Il n'était pas lâche à ce point.

– Je vais préparer le petit-déjeuner, réussit-il à formuler en plantant ses ongles dans ses paumes.

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de réagir, ni de répondre. Il la vit simplement écarquiller les yeux, avant qu'il ne tourne les talons et s'enfuit — presque en courant — dans le couloir.

Il descendit les escaliers à toute vitesse jusqu'à la cuisine pour s'y enfermer. Il n'avait aucune idée d'où lui venait cette soudaine poussée de courage, mais il arriva essoufflé et fier.

Fier. Encore une fois. Il était fier d'avoir réussi à parler à Granger, d'avoir agi de son propre chef et d'avoir imposé sa volonté. Cela faisait longtemps. Si longtemps.

Il s'appuya sur le plan de travail, les mains écartées, la tête baissée et les yeux fermés. Sa respiration était hachée, mais il n'y fit pas attention.

Sa fierté coulait dans ses veines, gonflait son cœur et réchauffait son esprit. C'était réconfortant de retrouver ses marques dans son propre corps, dans sa propre identité. Des années qu'il ne s'était pas senti… lui.

Il se promit de ne plus jamais arrêter, de se forcer à obtenir ce qu'il voulait s'il le fallait. Il leva les yeux vers le plafond et sourit.

– Je vais y arriver, Maman.

oOo

Une légère odeur de brûlé flottait dans l'air lorsque Hermione se décida enfin à rejoindre le rez-de-chaussée, et donc à sortir de son lit. Albert la suivait de près, il semblait lui aussi avoir senti ce qui s'échappait de la cuisine sous forme de fumée.

Elle fronça les sourcils et avança avec précaution en le découvrant. La porte de la cuisine était fermée, mais la fumée s'échappait du passe-plat. Elle y jeta un œil et écarquilla les yeux en découvrant le spectacle qui lui faisait face.

Le plan de travail était recouvert d'assiettes, elles-mêmes pleines de nourriture. Des œufs brouillés, des fruits découpés, des pancakes, des haricots à la tomate, des toasts, de la confiture, du beurre…

Elle n'avait jamais vu un tel festin autre part qu'à Poudlard.

Mais le plus étonnant fut de voir que Malefoy se tenait devant une poêle et qu'il y faisait revenir ce qui semblait être du bacon. Le fond du récipient était calciné, ce qui expliquait l'odeur, mais les tranches de lard étaient parfaites.

En levant les yeux vers son visage, Hermione remarqua à quel point il était concentré sur sa tâche. Ses sourcils étaient très légèrement froncés, son regard était braqué sur ce qu'il préparait et ses épaules élevées.

Ce fut alors qu'elle remarqua à quel point la silhouette de son colocataire avait évolué en quelques semaines. Il paraissait bien moins maigre, même plus fort. Son dos n'était plus voûté, ses vêtements ne semblaient plus autant flotter autour de son corps frêle. Aucune blessure n'était apparente sur le peu de peau qu'il laissait voir. Il n'y avait que des cicatrices rosées et blanches.

Mieux encore, son visage ne ressemblait pas à celui d'un inferius.

Et alors qu'elle pensait au fait que Pansy devait en être ravie, il se tourna vers elle et leurs regards se croisèrent.

Elle le vit écarquiller les yeux lorsqu'il l'aperçut. Elle réalisa alors que le gris de ses iris s'étendait assez loin pour que ses pupilles, même dilatées, ne vienne pas entacher cette couleur si particulière.

Il inspirait tout un tas d'émotions et Hermione sentit son cœur rater un battement en y faisant face. Il semblait si détendu, même après l'avoir vue. Aucun cerne ne bordait ses yeux et son visage était un peu rougi, probablement à cause de la chaleur qui s'échappait de la poêle. Cela contrastait tellement avec l'homme qu'elle avait découvert dans sa chambre d'amis, des mois plus tôt.

– J'ai fait à manger, lâcha-t-il comme si ce n'était pas déjà une évidence.

Malgré elle, cela tira un sourire à Hermione.

– Merci, répondit-elle à voix basse.

Elle décida de se laisser aller aux bonnes odeurs que dégageait la cuisine. Peut-être ne réussirait-elle pas à manger, mais elle se donnerait les moyens de rejoindre Malefoy. Elle le lui devait bien.

Elle avait été si surprise de le voir à sa porte qu'elle n'avait rien osé dire lorsqu'il s'était enfui vers l'étage inférieur. Elle était restée immobile, jusqu'à ce qu'Albert la rejoigne et la sorte de ses pensées.

Elle s'était endormie contre son meilleur ami l'esprit léger. Malefoy s'occupait du petit-déjeuner. C'était bien. Très bien.

Maintenant qu'elle lui faisait face, assise sur une chaise haute, de l'autre côté du plan de travail, Hermione prenait conscience d'à quel point les choses avaient changé en quelques mois.

Bien sûr, elle avait eu de nombreux indices, qu'elle avait pris en compte chaque fois, mais cela n'avait jamais suffi à ce qu'elle change d'état d'esprit. Malefoy était resté un intrus dans sa tête, quelqu'un qui finirait par partir et qui ne devait pas faire partie de son quotidien pour longtemps.

Mais maintenant… les choses étaient différentes. Plus calmes. Plus sereines.

– Je suis désolée, lâcha-t-elle en se triturant les ongles.

Elle le vit sursauter du coin de l'œil, alors qu'il déposait le bacon dans une assiette.

Si toutes ces odeurs commençaient à lui donner la nausée, elle n'y réagit pas. Elle voulait être là. Elle voulait rester.

– Désolée ? répéta-t-il, confus.

Il s'assit en face d'elle et commença à se servir dans les différents plats qu'il avait disposés sur le comptoir. Elle l'observa discrètement.

Il semblait si à l'aise que cela gêna Hermione. Non pas qu'elle n'apprécie pas qu'il agisse ainsi, au contraire, mais plutôt qu'elle ne comprenait pas qu'elle-même n'en soit pas capable. Elle n'osait rien faire en sa présence, tout était calculé et réfléchi à l'avance. Elle ne baissait jamais sa garde, pas plus qu'elle ne se laissait aller.

Alors que lui… Il semblait si tranquille que cela serra les entrailles d'Hermione.

– D'avoir fini tout ce que tu avais cuisiné, répondit-elle en chuchotant.

Elle avait honte. Elle se sentit rougir sous le regard intrigué qu'il lui envoyait. Un regard inquisiteur, pesant. C'était comme s'il essayait de lire en elle.

Pour la première fois depuis l'arrivée de Malefoy, peut-être même pour la première fois de sa vie, Hermione Granger se sentait intimidée par le blond. Pas de rancœur, de colère, de dégoût. Rien de tout cela. Non. De l'intimidation.

C'était comme si elle avait peur de le décevoir. Comme si elle était effrayée qu'il puisse lui en vouloir, qu'il puisse s'en aller.

Cela n'avait aucun sens. Quelques minutes plus tôt, elle le prenait encore pour un intrus. Elle se morigéna intérieurement.

– Je n'avais pas remarqué, fit-il alors en commençant à manger.

Elle perçut son mensonge rapidement, mais ne fit aucun commentaire.

Pourquoi ne lui disait-il pas la vérité ? Avait-il peur lui aussi ? C'était pourtant elle qui était fautive dans l'histoire ! C'était elle qui avait mangé, enfin, dévoré tout ce qu'il avait préparé.

Sa conscience lui suggéra qu'il ne se sentait peut-être pas assez à l'aise en sa présence pour le lui dire. Ou peut-être qu'il s'en fichait. Ou peut-être que…

– Est-ce que tu pourrais acheter du parmesan ? lança-t-il ensuite.

Elle leva les yeux vers lui. Il ne la regardait pas. Il fixait son assiette et mangeait ses œufs brouillés. Il tenait sa fourchette de la main gauche, ce qui indiqua à Hermione qu'il était gaucher, contrairement à elle. C'était bien le genre de choses qu'elle ne remarquait jamais.

Sa prise d'initiative la surprit. Elle avait songé la veille – après être rentrée du travail – à lui demander une liste d'ingrédients dont il pourrait avoir besoin, mais s'était résignée à attendre encore un peu. Elle s'était imaginé qu'il n'était peut-être pas prêt, qu'il n'en avait peut-être pas besoin.

Plus le temps passait et plus il la surprenait.

– J'irai faire les courses demain, acquiesça-t-elle alors. Tu…

Elle hésita. Qu'est-ce que cela engendrerait si elle le lui proposait ? Et si elle se remettait à paniquer, comme à son arrivée ? S'ils devenaient encore plus proches ?

Il leva les yeux vers elle, dans l'attente d'une réponse. Elle déglutit. Elle crispa ses doigts de pieds dans ses chaussettes pour se donner du courage. Elle faisait ça depuis qu'elle était enfant.

– Si tu veux, tu peux m'écrire une liste de choses à acheter. Enfin, pas que pour aujourd'hui, bafouilla-t-elle en rougissant. Tu peux le faire quand tu as besoin de quelque chose et me la donner quand je viens chercher ton linge.

Encore une fois, elle le vit écarquiller les yeux. Elle se mordit la lèvre inférieure en baissant les yeux sur son assiette. Du coin de l'œil, elle l'aperçut hocher la tête.

– Tu ne manges pas ? demanda-t-il à voix basse.

Aucune animosité, aucune inquiétude, aucune pression. Une simple question.

Pourtant, cela angoissa Hermione. Est-ce qu'il s'attendait à ce qu'elle mange tout ce qu'il avait préparé ? Serait-il vexé si elle ne se servait pas ?

– Je ne savais pas ce que tu aimais, alors j'ai…

– C'est très bien ! le coupa-t-elle d'une voix bien trop aiguë.

Elle se morigéna intérieurement. N'était-elle pas capable de discuter normalement avec quelqu'un ?

Elle s'empressa de coller un sourire sur ses lèvres, puis se servit des œufs brouillés et du bacon. Malgré sa nausée encore présente, elle se força à manger. C'était de pire en pire, mais elle avala tout.

– C'est délicieux, fit-elle la bouche pleine, en se resservant déjà.

Le regard de Malefoy était indéchiffrable. Il semblait à la fois intrigué et inquiet. Elle fit de son mieux pour l'éviter. Elle mangeait. Elle mangeait. C'était tout ce qui importait.

– Merci, se contenta-t-il alors de répondre.

Son ton était neutre, fermé. Elle n'osa pas lever les yeux. Il la détestait, c'était fait.

Ce fut ce qu'elle se répéta tout le long de la journée..

Il la détestait. Il la trouvait minable.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra et Damelith pour leur aide et soutien ! On se retrouve dans deux semaines pour la suite ! N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !