"Blaise,

J'espère que tu te portes bien. Le dîner approche et j'aimerais porter l'un de mes anciens costumes. Pourrais-tu m'en ramener un du manoir ? Voire deux.

J'aimerai aussi mettre plus de jeans. C'est confortable.

D."

oOo

24 décembre 2005,

Drago se tenait face à son lit, il fixait le costume noir trois pièces sur-mesure posé sur son matelas.

Il l'avait reçu le matin-même dans un paquet envoyé par Blaise, accompagné d'un tas de jeans. Son ami lui avait précisé avoir dû fouiller dans des boutiques moldues étranges pour trouver ces pantalons "mondialisés". Drago n'avait pas vraiment compris la touche d'humour du brun et s'était contenté de tout ranger dans la commode de sa chambre. Il avait plié méticuleusement les pantalons, comme il le faisait avec son uniforme de Poudlard lors de ses années d'école. Un élan de nostalgie l'avait pris avant qu'il ne soit dérangé par Granger, venue chercher sa panière à linge.

Cela s'était passé en début de matinée. Sa journée s'était déroulée normalement après cela. Il avait enfoui ses angoisses journalières dans son esprit en se concentrant sur la préparation du petit-déjeuner. Couper, faire chauffer, ranger, faire la vaisselle… C'était des tâches distrayantes, exactement ce dont il avait besoin.

Cela faisait maintenant trois semaines qu'il le faisait. C'était devenu normal, c'était devenu son quotidien.

oOo

01 décembre 2005,

Je pourrais préparer les repas, lança Drago alors qu'il récupérait le plateau que lui tendait Granger.

Elle s'immobilisa et leva lentement le regard vers lui. Elle cligna plusieurs fois des yeux comme si elle essayait d'intégrer ses paroles.

Tous les repas, précisa-t-il ensuite en détournant le regard.

Cela faisait plusieurs semaines qu'il voulait lui proposer. Plusieurs semaines qu'il cuisinait tous les après-midis sans jamais pouvoir poursuivre ses recettes jusqu'au bout. Il avait tant de fois voulu préparer les petits-déjeuners de ses livres de cuisine, des dîners ou même de simples boissons. Alors il s'était lancé, le cœur battant la chamade à l'idée que Granger refuse.

Tous les repas ? répéta-t-elle comme si elle n'y croyait pas.

Si je peux aider, fit-il en haussant une épaule.

Il la fixait dans l'attente d'une réponse, alors qu'une goutte de sueur se formait sur son front. Et s'il gâchait tout ?

D'accord, répondit-elle simplement.

Puis elle se retira et rejoignit Albert qui l'attendait devant les escaliers. Comme si tout était normal. Comme si tout était aussi simple.

oOo

Le petit-déjeuner prêt et Granger partie travailler, Drago s'était mis en action pour la longue journée qui l'attendait. Cela faisait un mois qu'il s'y préparait mentalement, il s'était organisé avec minutie pour que tout soit en ordre.

Car ce soir-là, à l'occasion du Réveillon de Noël – le premier qu'il fêterait depuis sept ans –, Granger et lui accueilleraient les Zabini, les Potter et Ginny Weasley pour dîner.

Une idée de Pansy, qui avait jugé qu'après toutes ces années loin les uns des autres, il était temps pour eux de se réunir et de construire quelque chose ensemble. Drago aurait presque trouvé cela ironique venant de sa part, l'analogie d'un vieux couple au bord du divorce étant amusante, s'il n'avait pas été aussi stressé à l'idée de voir tant de monde.

Bien sûr, il avait été le premier à être mis au courant de l'idée farfelue de Pansy. Elle avait souhaité être absolument certaine qu'il était partant avant d'en parler à qui que ce soit, son mari compris. Elle le lui avait confié deux semaines avant les autres et avait passé chacune de ses visites à lui poser des tas de questions pour vérifier qu'il était en état d'accepter une telle chose.

oOo

9 décembre 2005,

Tu vas pouvoir gérer autant de personnes à la fois ?

Oui. Je prendrai des potions s'il le faut.

Tu es sûr ?

Certain.

Tu vas faire tout le repas ?

S'il le faut.

J'amènerai l'entrée, alors. Je fais de bonnes verrines. Je dirai aux Potter de ramener du fromage.

D'accord.

Au moindre problème, tu pourras très bien remonter dans ta chambre, d'accord ?

D'accord.

Et si jamais qui que ce soit te met mal à l'aise, je m'en occuperai personnellement.

D'accord.

oOo

Quand Pansy avait enfin compris que ses propres états d'âmes n'étaient pas forcément ceux du blond, elle avait accepté d'en parler aux autres. C'était pour le mieux. Drago ne voulait pas tout gâcher en lui montrant la moindre faiblesse.

Car si les inquiétudes de Pansy étaient concentrées sur le comportement des autres vis-à-vis de Drago, ce dernier avait vite réalisé que ses angoisses se développaient autrement. Il était terrifié à l'idée d'être incapable d'agir de manière aussi naturelle avec ses amis qu'auparavant. Terrifié de ne pas pouvoir agir avec eux comme il l'aurait dû. Terrifié rien qu'en s'imaginant échouer lamentablement au dur exercice qu'était la conversation.

Il parlait à peine. C'était bien là l'une des choses qui n'avaient pas changé en deux mois. Il communiquait peu, restait concis dans ses prises de paroles et se contentait d'observer et écouter son entourage pour seul échange. Les autres ne s'en plaignaient pas, mais Drago était persuadé que cela restait insuffisant. Il était certain qu'il avait baissé dans leur estime, qu'il n'était plus aussi précieux à leur yeux que dans le passé. Il n'avait plus rien à leur apporter.

Elle était loin l'époque où Drago pensait que sa simple présence, son nom ou même sa tête d'ange suffisait à être respecté et apprécié. À être déifié.

Comment allait-il tenir un long repas de Noël sans parvenir à s'inquiéter des futilités du quotidien de ses meilleurs amis ? Comment allait-il s'en sortir lorsqu'ils aborderaient des sujets qu'il ne connaissait pas car il n'avait plus aucun lien avec le monde magique ? Comment ferait-il si quelqu'un lui posait une question et qu'il ne savait pas quoi répondre ?

Voilà ce qui l'inquiétait. Il n'en avait que faire du comportement de ses amis envers lui ou de leur présence. Il y était habitué désormais. Il reprenait ses anciennes marques et supportait mieux la compagnie d'autrui. Et puis, ils étaient pratiquement tous venus lui rendre visite au moins une fois. La seule personne qu'il n'avait pas revue depuis la guerre était Weasley Fille.

À vrai dire, c'était peut-être la seule rencontre qu'il appréhendait. Comment affronterait-il son regard en sachant que ses pairs avaient détruit sa famille dans le passé ?

Sa conscience lui soufflait qu'il cohabitait avec Granger, qui avait été directement touchée par ses propres erreurs. Néanmoins, les choses lui semblaient différentes. Peut-être ne culpabilisait-il pas autant pour Weasley que pour Granger, mais leurs retrouvailles – si l'on pouvait vraiment les appeler ainsi – se feraient dans des conditions peu propices à toute forme de rédemption.

Sa conscience lui répondait que si la rouquine avait accepté de venir, il n'y avait pas de raison que cela se passe mal. Mais Drago n'était pas détendu pour autant.

Alors il se rabattait sur la cuisine pour évacuer ses angoisses. Il avait passé la journée au rez-de-chaussée à préparer un nombre incalculable de mets en tous genres pour le dîner. Il avait feuilleté des tas de livres de recettes depuis que la soirée avait été annoncée, puis avait choisi avec minutie les plats qui conviendraient à chacun des invités.

Il avait même fait l'effort d'envoyer des courriers à Théo et Pansy pour leur demander conseil sur les aliments préférés des différents invités.

Il n'avait pas fait de choix. Du moins, il avait choisi de tout préparer. Il préparerait des tas de choses différentes. Cela lui plaisait, c'était un échappatoire plus que convenable. Il enfilait le vieux tablier qui avait appartenu à la grand-mère de Granger et se mettait en action.

La cuisine se transformait rapidement en un cabaret d'odeurs, de saveurs et de couleurs pour créer les plus belles assiettes que Drago pouvait présenter.

Il s'était même entraîné à préparer certains plats, trouvant ceux-ci difficiles à réussir du premier coup. En fait, il passait tellement de temps en cuisine depuis quelques jours que c'en était presque devenu sa nouvelle résidence.

Pas que sa chambre ne lui plaise pas, au contraire. Il avait fini par en faire une pièce plus ou moins à son image. Il y avait des livres à peu près partout désormais, tous rangés par auteurs et par genres, ses vêtements s'accumulaient dans la commode – maintenant pleine de jeans neufs et d'anciens costumes à lui – et il y avait quelques dessins sur les murs, envoyés par Théo.

Il avait été surpris d'en recevoir la première fois. Il s'agissait d'une pièce magnifique représentant leur groupe d'amis à Poudlard. Il avait aussitôt reconnu Pansy, Blaise, Théo et lui, installés sur un canapé de la salle commune de Serpentard. Le dessin était si bien fait et réaliste, de par les émotions lisibles sur leurs quatre visages, qu'on aurait pu croire que cette scène avait réellement eu lieu, qu'ils avaient un jour posé ainsi sur un sofa vert et argent.

Théo lui en avait envoyé quelques autres. D'après les petits mots qui accompagnaient ses œuvres, c'était Potter qui l'avait incité à le faire, car il trouvait inadmissible qu'il ne partage pas ses talents avec les autres.

Drago n'avait pas pu le contredire. C'était d'ailleurs la première fois qu'une telle chose arrivait, s'il en croyait ses souvenirs. Il était d'accord avec Harry Potter. Son lui du passé aurait probablement grimacé en entendant cela, il aurait même traité de fou celui ou celle qui aurait osé suggérer une telle chose.

Le blond n'avait fait qu'entrapercevoir son ancienne némesis lorsqu'il était venu déposer une seconde fois Théodore pour embarquer Granger dans une longue virée à la montagne. Du moins, c'était ce que Théo lui avait dit.

Potter et lui ne s'étaient pas adressé la parole depuis la guerre. Non pas par rancœur, animosité ou dégoût l'un envers l'autre, mais à cause d'un simple concours de circonstances. Il ne venait pas souvent jusque dans les Pyrénées et Drago n'avait pas non plus cherché à lui parler plus que ça. Il n'avait rien à lui dire. Ou peut-être une seule chose : qu'il lui était reconnaissant de rendre heureux son meilleur ami.

Pansy était devenue la seule personne avec qui il échangeait vraiment. Bien sûr, il était rare qu'il prononce plus de trois phrases à la suite, mais il lui arrivait de converser avec elle.

Blaise était plus distant, probablement moins à l'aise que son épouse face à son silence.

Cela avait beaucoup fait réfléchir Drago, qui s'était demandé pourquoi soudainement, alors qu'il n'avait jamais été le plus bavard de la bande, Blaise semblait gêné par son silence. Après tout, Drago était sans conteste le plus réservé et observateur du groupe. Il n'avait jamais été friand des paroles inutiles et des bavardages incessants. Il parlait, riait quand il le fallait et parfois même s'énervait lorsque cela était nécessaire, mais il n'en devenait pas futile pour autant. Les seules personnes qui avaient eu le don de le rendre cancanier dans le passé étaient ceux qui l'agaçaient au plus au point, ceux qui ne méritaient pas son silence et ses observations. Potter et sa bande en avaient fait partie.

Mais désormais, qu'est-ce qui avait changé ? Certes, son mutisme n'était pas le même qu'auparavant, mais pourquoi Blaise était-il si dérangé par cela ? Drago ne comprenait pas. Il avait l'impression qu'une tranchée avait été creusée entre eux. Une tranchée que seul Blaise avait forée.

Drago soupira. Son ami avait été rapide dans l'envoi de ses vêtements. Peut-être avait-il voulu se faire pardonner, d'une certaine façon ? Il n'en était pas certain.

Il passa ses doigts sur la soie de son costume, mais fut sorti de ses pensées par quelques coups frappés à sa porte.

Il ne sursauta pas. C'était nouveau, ça aussi. Il avait moins peur. Non, il n'avait plus peur. Il se sentait plus à l'aise entre les murs de la maison dans laquelle il vivait depuis huit mois. Il la connaissait sur le bout des doigts, dans ses moindres détails. Il avait visité toutes les pièces, dormi une dizaine de fois dans la bibliothèque – par mégarde –, passé des journées complètes dans la cuisine et de matinées entières dans la baignoire de la salle de bain de l'étage. Il était chez lui, aussi étrange cela puisse paraître de le reconnaître.

– Le four sonne, fit Granger aussitôt eut-il ouvert la porte.

Il haussa les sourcils et s'empressa de rejoindre l'étage inférieur.

Il avait fini par comprendre comment fonctionnait le minuteur du four et avait rapidement abandonné son décompte manuel. Bien qu'il continue toujours de compter les choses qui l'entouraient, il devait avouer avoir été ravi de ne plus calculer le nombre de secondes de cuisson nécessaires pour ses plats.

Il rejoignit la cuisine, Granger sur ses talons, et éteignit le four, avant d'en sortir l'un de ses plats.

– Tu veux de l'aide ? proposa la jeune femme depuis l'entrée de la pièce.

C'était nouveau, ça aussi.

Leurs échanges avaient évolué. Ils ne se résumaient plus seulement à un simple bonjour où des banalités.

Cela avait commencé à changer lorsque Drago s'était joint à la séance de cinéma improvisée sur le canapé du salon. Autant dire qu'il avait été loin d'être à l'aise ce jour-là, mais cela avait été catalyseur de changements entre Granger et lui.

Néanmoins, si Drago devait être honnête, ce n'était pas exactement cet événement qui avait fait évoluer les choses entre eux.

oOo

22 novembre 2005,

Drago était installé dans la cuisine et feuilletait son livre de recettes pour préparer celle qu'il avait prévue la veille au soir. En effet, à l'heure du coucher, le jeune homme avait eu une envie soudaine de sucre et s'était promis de préparer quelque chose de simple, mais qui raviverait sans aucun doute des souvenirs de son enfance : un fondant au chocolat.

Alors qu'il s'apprêtait à sortir les ingrédient dont il aurait besoin, la porte de la pièce s'ouvrit et Albert entra. Drago s'immobilisa aussitôt et jeta un regard effrayé au chien.

Car s'il n'avait plus peur de lui, il n'était pas à l'aise à l'idée qu'il l'approche pour autant. Plus Albert restait loin et mieux Drago se portait. Après tout, il ne connaissait pas cet animal, il n'avait aucune idée de ce dont il était capable et de si Granger l'avait assez bien éduqué pour qu'il ne lui saute pas dessus. Une seule rencontre avec le chien n'avait pas non plus suffi à ce que Drago devienne rationnel.

Albert s'approcha de lui sans que le blond ne bouge. Il était complètement figé sur place et quand le grand chien vint se frotter à ses jambes, Drago crut défaillir.

Que faisait Granger ? Ne pouvait-elle donc pas s'occuper de son animal le seul jour de la semaine qu'elle passait chez elle ?

Drago haïssait les dimanches, c'était décidé.

Alors qu'il insultait intérieurement Granger avec des tas de noms d'oiseaux, celle-ci se décida à passer à son tour la porte de la cuisine.

Albert, chuchota-t-elle prestement, les joues rouges de gêne. Viens là !

Drago la dévisgea sans bouger d'un poil.

Désolée, il a dû sentir quelque chose qui l'a attiré.

Il écarquilla les yeux, étonné de voir qu'elle s'excusait ainsi.

Il est chez lui, murmura-t-il sans trop savoir pourquoi.

Toi aussi, lâcha-t-elle en réponse.

oOo

Drago se rappelait encore du choc qu'il avait ressenti en l'entendant prononcer ces deux mots. De là, tout avait changé. Plus d'ambiance lourde, plus de silences gênants. Que du calme, de la paix et de la cordialité. C'était bien plus simple.

– Il faudrait peut-être mettre la table ? suggéra-t-il alors qu'il posait précautionneusement son plat sur le plan de travail.

– Déjà fait, répondit-elle en se dandinant d'un pied sur l'autre.

Au même instant, Albert franchit la porte de la cuisine et vint se frotter aux jambes de Drago. Si celui-ci se figea au premier abord, il finit par s'accroupir pour offrir quelques caresses au chien.

– Je n'ai plus grand-chose à faire pour le repas, expliqua-t-il en se redressant, son regard se braquant dans celui de Granger.

Elle hocha la tête en se mordillant la lèvre, puis baissa les yeux vers ce qu'il avait préparé avec un air gourmand. Cela détendit Drago, lui qui était si anxieux à l'idée que ses plats ne plaisent pas.

– Je vais aller me changer dans ce cas. Ils ne devraient pas tarder.

Elle s'éclipsa, Albert sur ses talons, et Drago resta figé dans la cuisine.

Toute cette soirée devenait de plus en plus réelle. Il s'y préparait depuis un moment déjà, mais tout semblait plus concret désormais.

Il déglutit et tourna les yeux vers les grandes baies vitrées qui donnaient sur l'extérieur. Son regard se perdit rapidement dans l'immensité enneigée qu'était devenu le domaine qui entourait la maison.

Il avait terriblement envie de sortir. Il avait envie de mettre des bottes de neige et d'aller se promener. Il avait envie de découvrir les montagnes sur lesquelles il lorgnait depuis des mois.

Il avait fini par connaître par cœur les reliefs des monts et l'amoncellement rocheux des sommets. Il aurait pu le tracer sur un parchemin les yeux fermés.

Drago était pourtant incapable de franchir les baies vitrées, portes ou même fenêtres qui menaient à l'extérieur. C'était au-dessus de ses forces.

Chaque fois qu'il posait sa main sur une poignée, que ses yeux se focalisaient sur le chemin qu'il devrait emprunter pour sortir ou qu'il s'imaginait dehors, les battements de son cœur s'accéléraient et il arrêtait. Il ne prenait aucun risque. Il choisissait le cocon dans lequel il vivait depuis des semaines, ce même cocon chaud et sans risque qu'il n'avait pas envie de quitter. C'était trop difficile.

Pourquoi chercherait-il plus alors qu'il avait tout ce dont il avait besoin dans la maison ? Peut-être en avait-il envie, de cette neige, de ces montagnes, de cette campagne pyrénéenne. Peut-être cela lui serait-il bénéfique. Peut-être…

Il ne préférait pas y penser. Il savait ce qu'il perdait en restant ici, il en était parfaitement conscient, mais l'épreuve n'en valait pas le coup. Pas à ses yeux. Il ne voulait plus de ça.

Drago s'essuya les mains sur un torchon, qu'il déposa ensuite sur le plat de lasagnes qu'il avait cuisiné pour ne pas qu'elles absorbent les odeurs des autres mets.

Avisant l'horloge de la pièce, il jugea qu'il était temps de monter se changer à son tour. Les invités seraient bientôt là.

oOo

Les yeux d'Hermione se remplirent de larmes.

La simple vue de la robe qui pendait sur un cintre, lui-même accroché à son miroir à pied, la rendait malade. Elle se sentait mal. Elle avait envie de s'enrouler dans des couches et des couches de ruban adhésif juste en voyant son reflet derrière la robe bleue nuit qu'elle avait choisie une semaine plus tôt.

Elle était accrochée là depuis, elle n'avait pas bougé et Hermione la voyait chaque matin. Chaque soir. Et c'était toujours la même torture que de s'imaginer l'enfiler.

Comment pourrait-elle rentrer dedans avec le poids qu'elle avait pris récemment ?

Elle avait pleuré en descendant de la vieille balance de ses grands-parents. Elle avait pleuré en voyant ce huit apparaître du côté des dizaines. Elle avait pleuré en voyant les marques sur ses cuisses et ses hanches.

Son reflet était hideux. C'était ce qu'elle se répéta avant de filer dans son dressing pour récupérer une vieille salopette, une chemise et des bottes. Ce serait suffisant.

Le bruit de la sonnette résonna dans la maison alors qu'elle tissait ses cheveux en deux nattes identiques. La soirée pouvait commencer. La soirée d'horreur pouvait commencer.


Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra et Damelith pour leur aide et soutien ! On se retrouve dans deux semaines pour la suite ! N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !