La porte d'entrée s'ouvrit et le visage d'Hermione apparut face à Ginny.
Cette dernière sentit son cœur manquer un battement en voyant son amie pour la première fois en six ans. Elle avait tellement changé… C'était flagrant, même après tant d'années.
Au lendemain de la guerre, Ginny se souvenait avoir vu Hermione partir avec un visage encore enfantin, celui d'une adolescente. Elle avait maigri à cause de la chasse aux horcruxes, des combats et du stress plus généralement. Ses cheveux étaient secs, usés par le temps et trop longs au goût d'Hermione. Ses yeux lui avaient semblé habiter un tas d'histoires, de souvenirs traumatisants à l'époque.
À l'époque… C'était bien là la nuance.
Ginny s'était attendu à tout sauf à retrouver son amie dans un état si proche de celui d'après-guerre, encore moins à pire. Un poids tomba dans son estomac en réalisant à quel point elle s'était bercée d'illusions. Elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en se souvenant de toutes les lettres qu'elle avait ignorées. Sa gorge devint sèche en croisant le regard d'Hermione.
Celui-ci était… Elle ne savait pas comment le décrire. Elle y lisait tellement de souffrance qu'elle dut se retenir de défaillir. C'était frappant, troublant, affligeant.
Hermione n'était plus la même personne et Ginny n'avait pas besoin d'entendre sa voix ou de lui faire la conversation pour le savoir.
Les traits de son visage étaient durs, abîmés par le temps et cernés par les jours épuisants qui les avaient séparées pendant tant d'années. Hermione n'était plus aussi maigre qu'après la guerre, c'était flagrant. Elle avait pris du poids, assez pour que ses joues ressortent de la même façon qu'à ses onze ans et que ses hanches donnent des formes à sa silhouette. Ses cheveux brillaient sous les lumières du porche, nattés, et semblaient plus resplendissants que jamais. Ses yeux…
Ils étaient les seuls à ne pas avoir changé. Ils abritaient les mêmes horreurs, les mêmes pleurs et les mêmes nuits interminables de cauchemars.
Ginny vit son amie pincer les lèvres lorsque Harry la serra brièvement dans ses bras. Son regard n'avait pas quitté le sien. Elles se fixaient, comme si le monde autour n'existait pas. La rouquine se sentait nauséeuse sous ces yeux durs et pleins de jugement.
Était-ce de la colère ? Elle n'arrivait pas à le savoir.
– Granger, la salua Théo avec un hochement de tête.
Cela suffit à sortir Ginny de sa léthargie. Elle fixa l'homme qui l'avait accueillie chez lui depuis deux mois et le suivit du regard lorsqu'il entra dans la maison d'Hermione. Elle était seule désormais. Pour la première fois depuis qu'elle logeait chez Harry et Nott. Elle était seule.
oOo
5 novembre 2005,
– Ginny ! s'exclama Harry en accourant vers la jeune femme, qui venait tout juste de poser pied à terre.
Elle revenait tout droit du Terrier, où elle avait passé quelques nuits, avant de rejoindre la France.
Elle serra dans ses bras son ami et blottit son visage dans son cou en se retenant de pleurer. Elle avait l'impression d'enfin retrouver quelqu'un qui la soutiendrait et la comprenait pour la première fois depuis son retour en Angleterre.
Revoir ses parents n'avait pas été une partie de plaisir, sans parler de Ron et Lavande qui étaient venus dîner deux fois en cinq jours. Sa mère lui avait reproché d'être partie si longtemps et son père s'était contenté d'acquiescer silencieusement aux paroles charnières de sa femme.
Elle ne les avait pas reconnus, elle avait pleuré chaque soir dans le petit lit de son adolescence.
– Harry, sanglota-t-elle en se laissant tomber contre lui. Tu m'as tellement, tellement manqué. Je n'aurais jamais dû partir aussi longtemps.
– Tu es là maintenant. Tout ira bien, Gin', je te le promets.
– Je suis désolée, tellement désolée, répéta-t-elle comme une litanie.
– Je ne t'en veux pas. Tout ira bien.
oOo
Harry se tourna vers elle avant d'entrer complètement dans le séjour. Il lui offrit un sourire encourageant qui lui réchauffa le cœur l'espace d'un instant.
Ginny glissa à nouveau les yeux vers Hermione, qui, elle, n'avait pas cessé de la fixer.
– Salut, murmura-t-elle, incertaine.
Hermione cligna plusieurs fois des yeux et Ginny remarqua qu'elle contractait inlassablement ses mâchoires. Elle était aussi stressée qu'elle. La rouquine n'avait cependant aucun moyen de savoir si cela était dû aux mêmes raisons.
– Tu devrais entrer. Il fait froid, se contenta de dire Hermione avant de se détourner et de suivre les garçons à l'intérieur.
Ginny déglutit, figée sur place.
Alors c'était tout ? Ce serait tout ? Ne méritait-elle donc rien de plus ?
Probablement pas, songea-t-elle amèrement avant d'enfin franchir le seuil de la maison.
Elle ôta lentement sa veste et l'accrocha ensuite aux porte-manteaux, où étaient déjà suspendues les capes des quatre autres invités de la soirée. Elle serait la dernière à entrer dans le séjour et sûrement la seule qui n'y aurait pas été accompagnée par la maîtresse de maison.
Elle ferma les yeux l'espace de quelques secondes pour tenter de reprendre ses esprits. Il fallait qu'elle fasse bonne figure. Pour Harry, pour ne pas gâcher sa soirée. Lui qui avait répété tant de fois qu'au moindre inconfort, qu'il vienne de Théo ou de Ginny, ils rentreraient sur le champ. Lui qui avait passé plusieurs repas à leur répéter qu'ils n'étaient pas obligés de s'y rendre. Elle s'était sentie si faible sous son regard protecteur, si incapable et pourtant si aimée.
Cela l'avait considérablement changée d'Astoria. Elle se souvenait de toutes les fois où celle-ci l'avait incitée à faire les choses malgré ses réticences. Toutes ces fois où Ginny avait dû rencontrer des tas de gens et participer à des soirées qu'elle aurait tant aimé passer dans son lit avec sa fiancée.
Sa fiancée… Penser à ce titre lui laissait un goût amer en bouche.
Elle revoyait la bague qu'elle lui avait offerte lui revenir dans une lettre reçue un matin. Un matin qu'elle avait passé à pleurer dans le lit de leur appartement indien. Appartement qu'Astoria avait abandonné sans jamais revenir.
Leur dernière rencontre s'était déroulée chez leur ami bombayen, Gori, qui les avait invitées toutes les deux sans le leur dire après avoir appris qu'elles n'étaient plus ensemble. Astoria n'était pas restée longtemps, juste assez pour que Ginny lui coure après pour tenter de discuter.
oOo
22 octobre 2005,
– Ria ! Ria, attends ! Je t'en prie !
La brune se stoppa, sans se tourner vers Ginny pour autant. Celle-ci la rejoignit en quelques pas, le souffle court. Elle se plaça devant elle, mais ne fit face qu'à un visage fermé, nullement prêt à converser.
– Ria, je…
Celle-ci eut un rire ironique et secoua la tête.
– Tu m'as bien eue, n'est-ce pas ? la coupa-t-elle avec un regard noir. Tu t'es dit qu'en te faisant passer pour Gori, tu aurais une chance de me parler ! Tu es donc tombée aussi bas pour moi, Weasley ?
Ginny recula sur le coup, ses yeux se remplirent aussitôt de larmes. Son cœur était douloureux dans sa poitrine, tellement douloureux qu'elle fut tentée de vérifier que des flots de sang ne s'en écoulaient pas.
Elle n'arrivait pas croire que les mots d'Astoria soient aussi durs. Elle n'arrivait pas à croire que cette femme, qu'elle aimait tant et qu'elle pensait si parfaite, pouvait être si… si méchante. Elle n'arrivait pas à croire que tout s'était effondré si vite, si facilement.
– Je te jure que je n'ai pas fait une telle chose, souffla Ginny à voix basse pour s'empêcher de sangloter bruyamment.
– Tu es tellement désespérée que tu en arrives à de telles extrémités ? Tu me fais pitié, cracha Astoria.
Elle ne la reconnaissait pas. Cela ne pouvait pas être la femme qu'elle avait voulu épouser.
– Sors de ma vie, ajouta la brune en la dévisageant d'un air dégoûté. Je ne veux plus te revoir. Tu m'as tellement déçue. Je ne pensais pas que tu serais prête à me trahir.
Et avec cela, Astoria transplana.
oOo
Cela s'était passé deux mois plus tôt et pourtant, Ginny ne s'en était toujours pas remise. Elle n'avait tout simplement… pas compris. Et elle ne comprenait toujours pas. Tout était allé si vite qu'elle n'avait pas eu le temps de voir les choses arriver.
– Gin' ? Tu viens ?
La voix d'Harry la sortit de ses pensées. Elle se tenait toujours dans l'entrée, elle faisait face au petit monde installé dans les vieux canapés du salon. Ils étaient tous devant la cheminée et la fixaient dans l'attente d'une réponse.
Elle déglutit.
– Oui, j'arrive, marmonna-t-elle en s'avançant enfin vers eux.
Bien vite, peut-être trop vite, les conversations reprirent place et Ginny se retrouva assise dans un fauteuil, seule, entre ceux de Théo et de Drago. Pansy et Harry échangeaient avec joie, ils ne semblaient pas remarquer le malaise de la rouquine.
Elle osait à peine lever les yeux du verre de jus de citrouille qu'on lui avait calé dans les mains. L'idée de croiser le regard des autres faisait accélérer les battements de son cœur. Elle se contenta donc d'observer le salon qu'elle découvrait pour la toute première fois.
Pansy, Drago et Blaise étaient assis dans un grand canapé, juste en face de la cheminée, à droite de Ginny. À sa gauche, Théodore et Harry étaient collés l'un contre l'autre, en face du fauteuil unique où se trouvait Hermione.
L'âtre de la cheminée et son cœur étaient faits de vieilles briques rouge foncé et les flammes venaient les chatouiller. Les murs étaient recouverts d'un papier peint beige imprimé de rosiers grimpants qui avait assez bien vieilli. Si Ginny y prêtait attention, elle ne pouvait voir que deux ou trois endroits où il était décollé. Les couleurs étaient un petit peu défraîchies, sans être fades pour autant. Quelques bougies électriques avaient été allumées un peu partout dans la pièce, dont une petite dizaine au pied du sapin. Celui-ci était plutôt bien décoré et cela fit presque sourire Ginny.
Elle se rappelait de toutes les fois où Hermione avait critiqué celui du Terrier sans pouvoir s'en empêcher.
Et alors qu'elle s'apprêtait à le faire remarquer à son amie, heureuse de trouver un sujet sur lequel échanger, Blaise l'interrompit, comme s'il avait lu dans ses pensées.
– Décidément, tu as bien fait de faire un sapin ici, Pans', lança-t-il en faisant un mouvement de tête vers celui-ci. Le salon manquait clairement d'ambiance.
La gorge de Ginny se noua alors qu'elle voyait Hermione rougir.
– Je n'avais pas vraiment envie, l'entendit-elle murmurer alors que Pansy répliquait quelque chose à son mari.
Ginny resta silencieuse, incapable de trouver quelque chose à dire. Sa volonté était portée disparue.
– J'aimais bien le salon avant aussi, intervint Théo avant de siroter son verre de vin.
Il l'avait sélectionné dans la cave du manoir. Ginny se souvenait qu'il avait aussi choisi une bonne bouteille pour le soir de son arrivée chez lui.
oOo
5 octobre 2005, vingt-et-une heure,
– Je reviens, fit Harry.
Il s'essuya la bouche et quitta la table en direction de la sortie de la pièce. Ginny le suivit du regard, le cœur battant. Elle se retrouvait seule avec Théodore pour la première fois depuis son arrivée. Et elle n'appréciait pas cette idée.
Elle avait directement senti que le mari de son meilleur ami n'avait pas pris la même posture envers elle. Il semblait en colère, sans le montrer ouvertement.
Lorsqu'elle tourna les yeux vers lui, elle comprit à son regard dur qu'il songeait à la même chose. Ils étaient seuls.
Le silence s'installa. Lourd. Pesant. Gênant. Elle entendait son cœur battre à ses oreilles. Ce n'était pas du bon stress. Cela n'avait rien à voir avec celui qu'elle ressentait avant chaque match, avant chaque moment important de sa vie. C'était un stress nocif, destructeur.
Elle mangeait la tête baissée, elle n'osait plus le regarder. Elle sentait qu'il le faisait, comme si le poids de ses yeux écrasait son crâne.
– Cette bouteille a trois ans, lança-t-il soudainement sur le ton de la conversation.
Elle leva la tête vers lui, intriguée.
– Tu te rends compte ? Ce vin a été mis en bouteille l'année où tu as décidé d'abandonner tous tes amis.
Un poids tomba dans son estomac et elle sentit son sang quitter son visage. Le regard de Théo était si dur qu'il aurait presque pu être palpable.
– Qu'est-ce que tu croyais ? Que tout le monde t'accueillerait les bras ouverts quand tu reviendrais ?
Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes sans qu'elle ne puisse le contrôler.
– Je…
– Ne te cherche pas d'excuses, Weasley. Tu n'en as pas et tu ne mérites pas d'être pardonnée. Par Merlin, tu les as tous abandonnés comme s'ils ne valaient rien à tes yeux ! s'exclama-t-il en frappant du poing sur la table.
Elle sursauta et un sanglot s'échappa de ses lèvres.
– Pourquoi tu as accepté que je vienne, alors ? répliqua-t-elle, le regard plein de tristesse et de colère à la fois.
Elle ne supportait pas que l'on se fâche ainsi contre elle. Cela lui rappelait bien trop de mauvais souvenirs. Sa mémoire était pleine de disputes avec Astoria, de fois où cette dernière lui avait crié dessus, lui avait répété des horreurs en lui reprochant des actes idiots.
– Pour lui, répondit Théo d'un ton froid. Uniquement pour lui. Parce que je sais que tu comptes pour lui, même si je ne comprends pas pourquoi.
– C'est mon meilleur ami.
Il eut un rire ironique et secoua la tête. Il porta son verre de vin à ses lèvres tout en la dévisageant d'un air rancunier.
– Si c'était le cas, tu ne l'aurais pas abandonné à son sort pendant toutes ces années.
– Je…
Ginny se tut et baissa la tête, une larme solitaire s'écoulant sur sa joue.
– Je n'avais pas pris conscience de tout ça, chuchota-t-elle. J'étais dans ma bulle, avec A… avec Astoria. Je pensais que c'était un moyen d'aller mieux, de faire mon deuil. Je pensais y avoir droit.
– Et les autres devaient se débrouiller avec le reste ? Tu menais ta belle vie et eux se démerdaient ?
– Je n'ai jamais pensé une telle chose ! s'exclama-t-elle, les larmes aux yeux. Tu es injuste, parce que tu es en colère ! J'ai géré comme j'ai pu, je suffoquais à rester en Angleterre ! Je n'en pouvais plus ! Tu devrais savoir que je me bats toujours pour les autres. J'ai été la première à soutenir votre relation !
Elle le vit serrer les mâchoires avant qu'il ne détourne les yeux vers son assiette.
– Si j'avais su… Si j'avais su tout ça, si j'avais su quelles seraient les conséquences de notre voyage, je ne serais jamais partie.
Elle essuya furieusement une larme traîtresse et se leva, faisant racler sa chaise sur le parquet.
– Je vais aller me coucher. Je… Je ne suis pas en état de me disputer avec toi. Dis à Harry que…
– Me dire quoi ? intervint ce dernier en entrant soudainement dans la pièce. Que se passe-t-il ?
Il venait de remarquer l'état de Ginny, ce qui enserra le cœur de celle-ci. Il avait perdu le sourire heureux qu'il arborait depuis le début du repas.
– Tout va bien, mentit-elle avec un sourire. Je vais aller me coucher, je suis épuisée.
– Tu es sûre ? s'inquiéta Harry en s'approchant d'elle. Satine a préparé une tarte aux poires pour le dessert. Je suis sûr que tu vas l'adorer.
– C'est très gentil, Harry, mais… Je t'assure qu'il faut que j'aille dormir. J'en mangerai demain s'il en reste, promis.
Elle vit le visage de son ami se décomposer, avant qu'il ne hoche finalement la tête. Il lui embrassa la joue, lui souhaita une bonne nuit, puis la laissa partir.
Ginny se coucha le cœur serré ce soir-là.
oOo
Les choses avaient fini par s'arranger, sans que Ginny n'y fasse quoi que ce soit. Elle soupçonnait Harry d'avoir fait la morale à son mari. Celui-ci ne l'avait plus accusée de quoi que ce soit.
Ils n'étaient pas proches, loin de là, mais Théodore était respectueux, il ne se permettait plus aucune remarque à son égard. Ils passaient la plupart de leurs journées dans un coin différent de la maison. Il restait cloîtré dans son atelier quand elle restait dans sa chambre ou allait se promener dans les jardins. C'était simple. C'était reposant.
Elle s'occupait avec des livres ou des lettres de motivation pour des petits emplois dans le village le plus proche. Elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps à ne rien faire et, en attendant d'avoir un emploi convenable, il lui fallait quelque chose pour tenir le coup.
Elle avait fini par trouver un poste de vendeuse dans la boulangerie du coin. Elle commencerait après le Nouvel An. Ce serait sa première fois dans un établissement moldu et la jeune femme devait avouer être assez anxieuse à cette idée.
– Nous devrions passer à table, suggéra soudainement Malefoy.
Elle leva la tête vers lui et haussa les sourcils. C'était la première fois qu'elle l'entendait parler en… Elle ne savait même pas combien de temps. Peut-être même avant la guerre, en réalité.
Elle avait plus ou moins lâché la conversation après que Théo eut ouvert la bouche, mais désormais, Ginny était bien concentrée.
Les autres acquiescèrent à la proposition de Drago et tous se levèrent d'un seul homme. Le blond se rendit dans la cuisine alors que les invités s'installaient autour de la table, qui semblait avoir été dressée par Hermione. Cette fois, Ginny en était certaine. Après tout, il n'y avait qu'elle pour plier les serviettes en forme de fleurs. Elle se souvenait de l'avoir vu faire pour le repas de Noël de l'année où son père s'était fait attaquer.
Bientôt, Drago déposa les premiers plats sur la table et les conversations – principalement entre Pansy, Blaise et Harry – reprirent.
– Ma proposition de loi ne pourra pas se faire avant janvier. Le Ministre veut attendre encore un peu.
– Je croyais que tu étais libre de le faire quand tu le voulais, maintenant que tu es un Membre à part entière ?
– C'est ce que je pensais aussi, Potter, sauf qu'il est devenu assez… maniaque du contrôle. Et crois-moi, je n'ai pas envie de me le mettre à dos. Tu veux des petits pois, Granger ? demanda-t-il ensuite.
– Elle n'aime pas ça, intervint Drago.
Ginny ne put se retenir de hausser les sourcils à nouveau en entendant cela. Elle n'en revenait pas.
Tous les regards se tournèrent vers le blond, qui se contenta de rougir légèrement et de baisser les yeux vers sa propre assiette.
– Vous devriez le savoir, se contenta-t-il de marmonner.
Deux phrases ? Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ait entendu autant de choses sortir de sa bouche. Harry lui avait longuement parlé de lui et de ses difficultés à se remettre de la prison. Elle n'avait pas osé en espérer autant.
– Mais… Tu n'as rien dit quand j'en ai apporté, l'autre fois, s'étonna Harry en fronçant les sourcils.
– Je…
Hermione se racla la gorge, rougissant à son tour quand les regards se tournèrent vers elle.
– Je te l'ai dit, marmonna-t-elle. Mais ce n'est pas important, je peux en manger.
Elle s'empressa alors de récupérer le plat des mains de Blaise et se servit une énorme cuillère de légumes verts.
Du coin de l'œil, Ginny remarqua que Malefoy avait serré les mâchoires en fronçant les sourcils. Elle peina à interpréter cette interaction. Elle se sentait perdue.
Que s'était-il passé dans cette maison pendant tout ce temps ?
