Bonjour à tous,

J'admets ne pas trop savoir quoi dire. Cela a beau faire à peu près dix ans que je suis sur ce site, j'aurais aimé être plus active. J'ai souvent supprimé mes travaux, par honte. Même celui-ci, dans sa version antérieure. Il a connu quand même au moins 3 ou 4 versions différentes depuis que je l'ai imaginé, au printemps 2015, alors encore en seconde...

Il est temps de se jeter vraiment à l'eau et assumer mes récits. Je ne peux pas éternellement corriger EDL, j'ai envie de le finir et de travailler sur autre chose.

Voici le prologue, j'espère qu'il vous plaira.

Introduction

Astoria abandonna son livre contre ses genoux. Elle regarda un instant son reflet d'une des fenêtres de l'immense salle à manger du manoir. Elle se vit, ses cheveux bruns, auparavant magnifiques dans sa jeunesse, tombant quelque peu misérablement le long de son épaule droite jusqu'à ses côtes. Elle avait perdu ses précieuses joues roses, désormais devenues ternes et creuses. Ses yeux d'un bleu océanique étaient dorénavant décorés par des cernes et quelques rides avaient fait leur apparition depuis un certain temps déjà.

Quinze ans plus tôt, on la décrivait comme une poupée en porcelaine distinguée et gracieuse, à présent, voilà qu'elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Á l'aube de la quarantaine, Astoria Malefoy, anciennement Greengrass n'était plus aussi belle qu'autrefois. La vieillesse était arrivée bien plus vite que prévu, les inconnues lui donnaient parfois dix ans de plus. La naissance de son fils unique l'avait fortement affaiblie, sa santé étant depuis toujours délicate, elle sentait son corps et toute son énergie se dégrader d'année en année.

Un claquement sonore retentit dans le couloir et Astoria s'efforça de se redresser au mieux sur sa chaise, recoiffa quelques mèches de sa chevelure et fit disparaître la couverture posée sur ses genoux tandis que des pas résonnèrent dans le corridor. À peine avait-elle eu le temps de tousser une ultime fois qu'elle entendit une série de petits coups contre la porte.

- Entrez, invita Astoria.

Un elfe de maison se présenta, laissant passer son mari et son tendre garçon qui se précipita presque en courant vers elle.

- Mr. Malefoy et votre fils sont de retour, Madame, avez-vous besoin de quelque chose d'autres ? annonça la créature.

- Non Stacy, tu peux t'en aller.

Le serviteur repartit aussitôt les paroles prononcées, abandonnant la famille Malefoy qui renouait avec les mois perdus. Émue, Astoria caressa les cheveux de son seul enfant tandis qu'il ne cessait de l'étreindre. Bon sang, il avait encore grandi depuis Noël, il ressemblerait bientôt à un homme. Drago, embrassa rapidement sa femme sur le sommet de son front et s'espaça pour que mère et fils se retrouvent.

- Maman, comment allez-vous depuis votre dernière consultation ? demanda poliment Scorpius en la lâchant.

- Mieux, répondit Astoria. J'étais impatiente de te revoir mon chéri. Tes dernières semaines de cours se sont bien déroulées ?

- Elles furent très bonnes, tout comme les résultats de mes examens. Vous avez le bonjour de Mary Nott et de sa famille, que nous avons raccompagnés à la sortie de la gare.

- Merci Scorpius, je suis fière de toi. Va te nettoyer et te reposer un peu, tu as fait un long voyage.

- Je vous revois à peine, ne puis-je pas rester avec vous jusqu'à l'heure du dîner ?

- Plus tard mon chéri, je dois m'entretenir avec ton père.

Le sourire de Scorpius disparut progressivement et son regard reflétait d'ores et déjà sa crainte. Malgré ses quinze ans, il gardait ses traits d'enfants quand il avait peur. Astoria se força à paraître radieuse pour tenter de le rassurer et l'adolescent finit par sortir de la pièce en refermant la porte en silence. Une fois assuré que leur fils se dirigeait vers les escaliers, Drago Malefoy s'approcha de sa femme et s'assit à ses côtés tandis qu'Astoria perdit son allure en s'affaissant et perdant sa splendeur.

- Scorpius n'a pas cessé de parler de toi au retour…il s'inquiète de plus en plus, se risqua son mari en s'instellant sur une des chaises à côté d'elle.

- Nous avons convenu qu'il doit en savoir le moins possible, rappela Astoria avec dépit, en faisant réapparaître sa couverture avec un simple mouvement de baguette. Il passe ses BUSE l'année prochaine, il ne doit pas être déconcentré à cause de ma maladie.

- Nous n'aurons bientôt plus le choix Astoria…j'ai reçu un hibou ce matin. De Saint-Mangouste.

Sa femme se figea et frissonna. L'été avait beau être de plus en plus chaud chaque année, elle avait l'impression que le manoir était rempli de courants d'air. Les mains crispées, elle se tourna lentement vers Drago qui la regardait avec peine et compassion. Sans plus s'attarder, il sortit une enveloppe de la poche de sa veste et la tendit à Astoria. Elle hésita quelques secondes avant de la saisir puis remarqua que cette dernière avait été ouverte.

- Navré, fit son époux en baissant légèrement la tête, mais je ne pouvais pas attendre... Tu sais à quel point cela me rend nerveux.

- Alors ? Quelles sont les nouvelles ? demanda Astoria en dépliant la lettre malgré tout.

Un silence régna tandis que Mrs Malefoy lisait les premières lignes avant que son mari n'ose finalement prendre la parole.

- Les résultats de tes analyses…il semble que…c'est définitif.

Astoria cessa de bouger et regarda instantanément le visage de Drago. En vingt-et-un ans de mariage, elle le connaissait que trop bien et savait que l'homme essayait d'être le moins expressif possible pour éviter de craquer devant elle.

- J'ai vu le guérisseur sur-le-champ pour avoir une discussion à ce sujet...je sais, coupa-t-il alors qu'Astoria allait répliquer, j'aurais dû t'en parler, mais tu somnolais à mon arrivée… Il m'a expliqué que...nous avons dépassé un nouveau stade et que…qu'il n'y a plus grand-chose à faire.

Sa voix trembla à la fin de sa phrase, mais Drago Malefoy luttait coûte que coûte pour se reprendre et de ne pas flancher devant son épouse. C'était elle qui souffrait le plus, pas lui.

- La maladie a progressé bien plus vite qu'il ne le pensait. Bientôt…il sera désormais difficile pour toi de…de continuer de te soigner à la maison… Tu devras à l'avenir être…hospitalisée…lorsque ton corps commencera à devenir trop faible pour que...

Il prit une grande inspiration et ferma les paupières pour se remettre de l'émotion qui le submergeait.

- À devenir trop faible pour que tu puisses...marcher...ou...respirer...normalement…

Alors qu'il parlait, Astoria parcourait le reste de la lettre. Peu à peu, ses lèvres tremblèrent incessamment, et malgré sa main gauche qui venait se placer devant sa bouche pour camoufler un gémissement, elle ne put empêcher ses yeux de s'humidifier. En voyant sa femme ainsi, Drago se leva de sa chaise pour l'enlacer avec une tendresse quelque peu retenue.

- Que va-t-on dire à Scorpius ? se lamenta Astoria. Merlin, mon petit garçon...il n'est même pas au courant que… Les guérisseurs avaient déclaré qu'on avait encore pour quelques années...

- Je ne sais pas, j'ignore comment cela a pu se répandre aussi vite, répondit faiblement son mari. Mais il faudra être forte Astoria. Il faut que tu sois forte…pour nous tous…

- Mon Scorpius…attendons qu'il soit reparti à Poudlard avant que je… Ne gâchons pas son été à cause de moi… Oh Drago pardonne-moi, je…je suis tellement…

Astoria ne put réprimer plus longtemps ses sanglots malgré tout et ses larmes perlèrent le long de ses joues. Auprès d'elle, les bras de son mari la serrèrent davantage tandis que son visage sombrait dans le chagrin. Elle se doutait qu'il voulait craquer et pleurer à son soûl, mais qu'il le ferait uniquement quand il sera seul. Drago, tout en étreignant son épouse, ne cessait d'entendre continuellement l'horrible phrase que lui avait dit le guérisseur au cours de l'après-midi :

« - Malgré nos soins, il est très probable qu'il ne reste qu'à votre femme que quelques mois à vivre, au maximum... Je suis désolé, Mr. Malefoy... ».

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Á la semaine prochaine pour le chapitre 1 "Welcome to dream".