Bonjour,

Voici un nouvel OS, j'espère qu'il va vous plaire.

Bonne Lecture


Tout était redevenu normal depuis son retour à l'IML après son coma, la vie avait repris son cours, il avait repris les enquêtes, c'était comme si tout cela n'avait jamais eu lieu. Enfin tout ça, c'était en apparence… Parce que la réalité était toute autre, en effet, tout n'était pas si normal que cela… En effet, une chose avait changé, et bien changé, sa relation avec la Capitaine de Police, Hélène Bach. Plus rien n'était comme avant, même au tout début de leur collaboration la relation était plus cordiale, chaleureuse… Là, c'était vraiment à se demander si la belle blonde n'avait pas réellement le cancer du sourire.

Ça lui faisait un peu mal, mais quelque part, il comprenait, avec tout le mal qu'il lui avait fait, toutes les souffrances qu'il lui avait infligées ces derniers temps, il comprenait qu'elle prenne du recul sur tout ça. Il espérait juste que tout cela ne dure pas éternellement et qu'il retrouve sa Capitaine, son sourire, ses beaux yeux, qu'il puisse la taquiner comme au premier jour, la faire sourire, et peut-être se risquer à enfin tenter quelque chose avec elle, depuis le temps qu'ils se tournaient autour, il était peut-être temps d'enfin concrétiser tout cela, d'enfin laisser parler leur attirance l'un pour l'autre.

Pourtant, elle faisait comme si rien ne s'était passé sur cette route, comme si elle n'avait pas fondu en larmes, tenté de le maintenir en vie de toutes ses forces… Comme si son mode ne s'était pas écroulé alors qu'il se vidait de son sang sur cette putain de route, comme si elle ne lui avait pas enfin tout dis, comme si elle n'avait pas reconnu qu'elle était amoureuse de lui, qu'elle l'aimait si fort, comme si elle ne l'avait jamais appelé "mon amour"...

Du coup, il faisait comme si, il n'avait jamais entendu ces mots, comme si, il avait tout oublié, comme si chacun de ses mots n'étaient pas fermement gravés dans son esprit et qu'il y pensait tous les jours, pire, qu'ils ne hantaient pas ses nuits depuis son réveil… Comme si, il ne s'était pas excusé, parce que tout cela semblait ne pas avoir compté, de lui dire combien il était désolé de ne pas l'avoir écouté, parce qu'elle avait eu raison depuis le début et qu'il n'avait juste rien voulu voir. De faire comme si, il n'avait pas répondu à sa déclaration, reconnaissant, enfin, lui aussi, qu'elle n'avait jamais été qu'une amie et qu'il en était tombé amoureux…

Pour Hélène, c'était plus simple de faire semblant qu'elle n'avait rien dit, qu'elle ne s'était pas mise à nu, complètement, sur cette route en lui ouvrant enfin son cœur, que cela ne l'avait pas soulager de le faire, qu'elle ne s'était pas senti libéré de le faire. Pourtant, elle en crevait qu'il ne sache pas, alors elle avait tout dit, quand elle avait cru qu'il était en train de mourir entre ses bras, que le sang n'en finissait pas de s'écouler sans qu'elle ne puisse le sauver. Il fallait qu'il sache combien elle l'aimait si jamais il ne devait pas lui revenir. Pourtant, il avait survécu, et désormais, elle ne lui parlait que pour des raisons professionnelles, fuyant chaque contact, et même toute forme d'amitié. Elle avait craqué, elle l'avait laissé entrer bien trop loin dans son monde et c'était la pire erreur qu'elle ait pu faire, parce qu'elle n'avait jamais autant souffert en amour.

Ignorer ce qu'elle avait dit était plus facile, elle s'évitait de nouveau d'avoir le cœur brisé en mille milliards de petits morceaux qu'elle ne pourrait même pas rassembler et recoller. Elle avait déjà essayé de le faire, parce que son cœur avait déjà été brisé par le beau légiste, mais, malgré toute la volonté qu'elle y mettait, son cœur restait brisé, et elle n'arrivait pas à le réparer complètement, c'était impossible de toute façon… Et puis elle était persuadée qu'il avait oublié sa belle déclaration d'amour et elle ne voulait pas, elle ne voulait plus souffrir, elle avait déjà tant donné.

À chaque fois qu'une nouvelle enquête arrivait, elle appréhendait de le croiser, sentant bien le malaise qui commençait à s'installer entre eux. Ce n'était pas agréable de travailler comme cela, mais aussi improbable que cela puisse paraître, même si, elle voulait oublier tout ce qui c'était passé - comme si c'était possible en premier lieu - Hélène ne voulait pas demander de ne plus travailler avec Raphaël Balthazar, et elle ne voulait pas, non plus, demander sa mutation. Non, elle voulait rester près de lui, comme si, même si elle refusait catégoriquement de l'admettre, elle ne pouvait pas être loin de lui, vivre loin de lui. Elle avait besoin de le voir pour se sentir bien… C'était un étonnant contraste, pourtant depuis ce fameux jour où tout avait basculé, cela semblait étrangement lui convenir.

Quand le légiste arriva en fanfare, cassant presque avec sa nouvelle voiture de sport, car oui, il avait encore changé de voiture, c'était fou de ne pas être capable d'en garder une plus d'un an, et encore à peine, le cordon qui indiquait la scène de crime, Hélène roula bien évidemment des yeux, déjà fortement agacée par son comportement et Delgado pensa qu'une nouvelle fois, ça allait être long. Il allait encore devoir faire tampon entre les deux et cela commença à l'épuiser.

"Bonjour Capitaine, Delgado" salua le légiste quand il sortit de sa voiture, une boîte à la main, qu'avait-il encore pu inventer cette fois… "Des cookies ?" proposa-t-il.

Alors que Delgado en prenait un avec grand plaisir, Hélène, elle montra immédiatement son agacement face au comportement de Balthazar en roulant, une nouvelle fois des yeux, avant de partir vers le corps sans attendre ses collègues. Balthazar soupira déçu, c'était pas aujourd'hui que les choses allaient changer, il essayait, pourtant de faire des efforts pour la dérider, la décoincer, mais sa belle Capitaine, celle qu'il aimait tant taquiner, faire sourire et même rire, celle à qui il se collait un peu, bon ok, bien trop près pour une simple collègue, cette femme qu'il avait apprit, au fil du temps, à apprivoiser, semblait avoir complètement disparue pour laisser place à cette femme froide, sans sourire et qu'il lui disait à peine une phrase complète quand elle lui parlait… On aurait presque dit une armoire à glace et ça lui faisait beaucoup de peine… C'était non seulement comme si elle n'avait jamais rien dit sur cette route, mais aussi, et ça, c'était pire aux yeux du brun, comme si leurs trois années de collaboration avant tout cela, n'avaient tout simplement jamais existées…

Enfin bon, il pouvait toujours penser ça, mais lui aussi, faisait comme si il ne se souvenait de rien, parce que c'était tellement plus simple comme ça, pas de raison de souffrir, ni d'avoir le cœur brisé… Après tout, si elle ne disait rien, c'était peut-être parce que tout cela était sorti parce qu'elle avait eu si peur de le perdre, et que en fait, tout cela n'avait été qu'illusion… Et au lieu d'agir, il faisait comme elle, parce que c'était tellement plus facile.

Balthazar commença les premières constatations, essayant de temps à autre de faire une blague qui pourrait la faire sourire, mais rien, cela n'avait d'effet que sur Delgado qui se retenait de rire, de peur qu'elle le fusille avec son regard lui aussi. Même lui n'en revenait pas du changement de sa patronne et amie, c'était une personne totalement différente et il se demandait tous les jours, ce que le légiste avait bien pu faire pour à ce point, dégrader leur relation.

"Vous devriez arrêter de rouler des yeux à la moindre occasion, Capitaine" commença Balthazar alors qu'Hélène roulait des yeux pour la énième fois depuis qu'il était là "Vous allez finir par vous les bloquer à force" plaisanta t'il.

"Bon, Balthazar, j'apprécierais si vous arrêtiez de tout commenter comme ça et que vous nous donniez quelque chose, comme je sais pas, la cause de la mort par exemple" ronchonna Hélène.

"Alors, Capitaine, pour la cause de la mort, il va falloir attendre l'autopsie, comme d'habitude" répondit le légiste un brin provocateur "Vous devriez le savoir depuis le temps non ?" continua t'il, la provoquant toujours gentiment.

"Bon et bien si vous avez rien d'intéressant à nous dire, là tout de suite, maintenant, je vais retourner à la DPJ" commenta Hélène, ignorant royalement sa réflexion "Je veux le rapport d'autopsie d'ici 15h. J'espère que c'est clair"

"Vous venez pas y assister ?" demanda-t-il, en ayant un peu d'espoir "Vous aurez les réponses plus vite" il sourit gentiment, voulant essayer de détendre l'atmosphère, mais rien à faire…

"Non, marre de vos explications qui prennent trois plombes alors que vous pourriez me donner la conclusion rapidement. Vos rapports, vont, eux au moins, à l'essentiel" elle sourit, mais tout cela sonnait faux "Ah et ne laissez pas Eddy ou Fatim le faire à votre place, avec le temps, je sais qui rédige le rapport" ajouta-t-elle avant de tourner les talons et de partir vers la voiture.

Balthazar déglutit difficilement alors que Delgado haussait les épaules avant de suivre Hélène rapidement. C'était comme ça depuis des mois, depuis le mariage et jusqu'à présent, le Lieutenant n'avait pas osé crever l'abcès grandissant, mais il était tant qu'il demande à son amie ce qui c'était passé entre elle et le légiste, même si elle devait le renvoyer sur les roses, il avait besoin de savoir, et la connaissant, cela n'allait pas être simple, mais toujours plus simple que d'obtenir les explications avec Balthazar…

"Bon Hélène" commença Delgado alors qu'ils roulaient en direction de la DPJ "Il s'est passé quoi avec Balthazar ?" demanda-t-il "Parce que là c'est plus possible de travailler dans ces conditions…"

"Il ne s'est rien passé du tout" répondit Hélène sèchement, confirmant à son ami qu'il y avait bien anguille sous roche "Il me fatigue c'est tout" ajouta-t-elle pour être plus convaincante.

"Depuis qu'il est revenu tu fais la tronche en permanence, tu t'engueules pour rien…" reprit le Lieutenant "Il c'est passé quoi au mariage pour que tu lui en veuille autant ? C'est parce qu'il t'as pas cru pour Maya c'est ça ?" demanda-t-il mettant directement les pieds dans le plat "Enfin Hélène ça fait des mois, elle est en prison maintenant, et Balthazar et libre, dans tous les sens du terme" il sourit.

"Je te dis, qu'il ne s'est rien passé avec Balthazar, avant, pendant ou même après ce foutu mariage. Il a joué au con, à lui d'en assumer les conséquences… Marre de payer pour les conneries, les écarts qu'il fait pendant les enquêtes, il se débrouille tout seul, sans moi…"

"Donc la veille du mariage, tu continues tes recherches, tu es clairement jalouse, et ne le nie pas Hélène ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, tu te serais jetée dans ses bras si il avait dit non… En fait t'en était dingue et d'un coup plus rien… J'ai bien du mal à y croire" argumenta Delgado enfonçant le couteau dans la plaie.

"Tu m'emmerde Jérôme, vraiment tu m'emmerde avec Balthazar. J'en ai rien a foutre de lui c'est clair ?" demanda-t-elle "Alors on ne parle plus de lui, le sujet est clos, terminé, et on se concentre sur l'enquête. Merci !"

Jérôme n'osa plus dire quelque chose, gardant pour lui sa réflexion sur la collaboration entre Hélène et Balthazar, pourtant il était persuadé d'avoir raison. Avant le mariage Hélène avait l'air tellement amoureuse de lui que c'en était douloureux de la voir aussi malheureuse, il aurait tant voulu qu'ils se laissent leur chance mais Maya était revenue… Et maintenant qu'Hélène pouvait enfin avoir Balthazar, elle lui faisait la tronche, l'agressant presque à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, non il y avait un truc qui n'allait pas… Et c'était pas anguille sous roche qu'il y avait, mais baleine sous gravillon…

Hélène n'avait pas du tout apprécié ce que Jérôme avait fait, pointant du doigt ce qu'elle refusait aujourd'hui d'admettre plus que jamais, ses sentiments pour Balthazar… Après tout, si elle ignorait suffisamment longtemps ce qu'elle avait dit sur cette route, la pilule passerait, elle pourrait tout oublier et continuer à faire comme si de rien n'était, comme si elle n'était jamais tombé amoureuse, vraiment très amoureuse de lui, comme si il n'avait pas changé sa vie, jamais.

Elle ne pensait pas le revoir de sitôt, vis à vis de l'enquête, persuadé qu'il allait envoyer son rapport par mail ou bien envoyer Fatim ou Eddy pour lui apporter…. Pourtant, à sa plus grande surprise, c'est bien le légiste qui débarqua, à 14h59 précise dans son bureau, où il entra sans frapper, pour lui remettre le rapport d'autopsie.

"Votre rapport Madame" taquina Balthazar tout sourire, essayant une nouvelle fois de la décoincer, ce qui se solda, une nouvelle fois, par un échec, pire même, elle semblait prête à le tuer de ses propres mains.

"On vous a jamais appris à frapper Balthazar ?" demanda-t-elle lui arrachant des mains le dossier "C'est trop à comprendre pour votre cerveau de légiste ce geste de politesse ?" ronchonna-t-elle.

"Et vous on vous a visiblement pas appris à dire merci, Capitaine" enchérit-t-il, et en la regardant il comprit qu'il n'aurait surement pas dû et qu'il allait passer un sale quart d'heure.

"Woah vous avez fait votre travail, bravo Balthazar." se moqua Hélène acerbe "Ne me cherchez surtout pas sur ce terrain, JE dirige les enquêtes et vous vous faites les autopsies et des analyses à la rigueur et puis c'est tout." ajouta-t-elle "J'en ai rien à foutre de vos états d'âme ou de votre petit égo mal placé, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie et il serait grand temps à votre âge d'en prendre conscience" elle était vraiment très en colère et Balthazar ne savait plus où se mettre, en revanche il avait une réponse bien cinglante qui lui montait en tête "Maintenant vous pouvez retourner dans votre IML, je vous dirait si jamais j'ai besoin de vos lumières pour un quelconque sujet qui vous concerne"

"Vous savez quoi, j'en ai marre que vous me traitiez comme un chien" répondit Balthazar, agacé par le comportement de la blonde "Je vais vous dire moi, Capitaine, fallait pas essayer de me sauver la vie, fallait même pas venir, je vous poserais plus de problème si vous n'étiez pas intervenue, si vous aviez pas eu ce besoin de venir et d'essayer de me sauver, vous me l'avez déjà dit non ? Que je suis une cause perdue… Ouais vous me l'avez dit" continua Balthazar rappelant cruellement à Hélène, ce qu'elle lui avait dit il n'y a pas si longtemps que cela "Non vous savez quoi, j'ai mieux, fallait pas venir me chercher en Bretagne, j'étais bien là bas, seul, sur mon bateau, si vous n'étiez pas venue on en serait pas là, je serais tranquillement entrain de vivre ma vie et vous ne m'auriez pas dans les pattes, tout le monde serait content." il avança vers la sortie du bureau "Maintenant, comme vous n'avez plus besoin de moi, ma chère et tendre Hélène, je m'en retourne dans mon IML, surtout ne venez pas me chercher" et il partit en claquant la porte.

Hélène resta quelques secondes debout après son départ. Elle qui s'était levé pour l'engueuler avait tout à coup la sensation d'être très petite et surtout, toute son équipe avait assisté à la scène, la honte… Elle devait rester forte et faire comme si de rien n'était, comme si tout cela ne l'avait pas touché, ne lui avait pas fait mal…. Pourtant Balthazar avait raison, si elle n'était jamais allé en Bretagne pour le retrouver et le faire revenir à Paris, rien de tout cela ne serait arrivé… Certes elle n'aurait aucune idée de ce qu'il devenait, mais c'était toujours mieux que ce conflit permanent qu'elle avait elle-même instauré depuis le retour du légiste sur le terrain.

"Ça va Hélène ?" elle leva la tête pour voir Delgado à l'entrée de son bureau, qui inquiet était venu la voir.

"Ça va" répondit la blonde en s'asseyant. "Dis à tout le monde de se remettre au travail, moi je vais lire le rapport, on a un meurtrier à arrêter…"

Elle vit son ami faire un signe de tête avant de repartir dans l'open space. Elle souffla doucement avant de se concentrer sur le rapport apporté par Balthazar, il n'y avait que ça à faire désormais pour essayer d'oublier un peu, cette foutue dispute, encore une, qui s'ajoutent à leur liste déjà bien longue depuis quelques temps…

Le temps passait et l'enquête piétinait, c'était triste à dire mais depuis qu'elle avait renvoyé Balthazar dans son trou, elle ne le voyait plus, n'entendait même pas parler de lui, pourtant là, elle devait aller le voir, on lui avait envoyé des analyses à faire et elle n'avait toujours pas eu de retour… C'est donc d'un pas décidé qu'elle entra dans l'IML en faisant claquer ses talons sur le sol pour qu'il sache qu'elle arrivait et qu'il avait plus intérêt à avoir quelque chose pour elle.

"Capitaine, que me vaut le plaisir de votre visite ?" demanda-t-il "Je croyais que vous ne vouliez plus mettre un pied ici ?"

"Je viens voir si vous avez fini les analyses et si vous avez quelque chose pour moi" elle s'approcha "Alors Balthazar ?" elle haussa un sourcil.

"Les résultats, tous beaux, tous chauds. Rien que pour vous" il sourit en lui tendant des papiers.

"Super ça, merci Balthazar" elle sourit faussement en attrapant rapidement les papiers, les arrachant presque de ses mains, avant de faire demi tour pour partir, et s'éloigner de lui le plus vite possible.

Balthazar soupira, il en avait marre de tout ça, des disputes en permanence, qu'elle se foute de lui, qu'elle lui fasse la tronche, il fallait crever l'abcès une bonne fois pour toute, il ne pouvait plus travailler dans de pareilles conditions… Il décida alors de partir après elle pour la rattraper…

"Capitaine, Capitaine" l'appela t'il. Il la vit alors se figer et pu deviner qu'elle soupirait. "Vous savez, si c'est pour être comme ça avec moi en permanence c'est peut être mieux si on ne travaille plus ensemble…" il souffla, il ne voulait pas en arriver là, mais il voyait cela comme la seule solution, ou alors, c'était peut être l'ultime provocation pour la faire enfin réagir. "C'est vrai quoi, on était jamais d'accord de base mais là c'est pire, on se parle à peine, quand on le fait on s'engueule… Ça sert à rien de continuer comme ça… J'peux faire la demande si vous voulez…"

Il baissa la tête après avoir dit ça, il adorait travailler avec la blonde, c'était tellement bien, quand ils ne se faisaient pas la guerre, mais là, ce n'était plus possible, et il voyait cela comme la seule solution pour leur bien-être. Ce qu'il ne pouvait pas voir c'était la lèvre inférieure d'Hélène qui se mit à trembler et la flic qui se la mordit pour s'empêcher de pleurer et essayer de se calmer. Pourtant une larme solitaire coula sur sa joue, elle ne voulait pas ça, non, même si elle passait son temps à l'engueuler, même si elle était horrible avec lui, elle voulait continuer leur collaboration, parce que, il était le meilleur et elle le savait. Mais là, elle ne disait rien attendant juste la suite qui ne venait pas et le silence commençait à être pesant…

"Vous ne dites rien ?" demanda Balthazar au bout d'un moment "Si je vous insupporte tant que ça vous auriez pu demander à ne plus travailler avec moi, ça aurait évité tout ça, ou alors vous auriez pu demander votre mutation mais vous l'avez pas fait… Pourquoi ?"

Et voilà, la voilà, la question qu'elle redoutait tant, et à laquelle elle n'avait pas la réponse, alors elle se mura dans un silence le plus complet, car lui dire la vérité c'était faire preuve de faiblesse et arrêter de faire semblant qu'elle lui avait rien dit sur cette route, c'était assumer qu'elle était amoureuse de lui, et qu'elle lui avait dit, et, c'était surtout avoir un potentiel cœur brisé, encore plus qu'avant, car il ne s'en souvenait pas, ou alors, tout simplement il ne l'aime pas comme elle l'aime, c'est à dire, à en crever.

"Hélène ?" l'appela t'il face à l'absence de réaction de sa collègue, mais rien n'y faisait, elle était comme figée, incapable de parler ou même de bouger et cela commençait à agacer le légiste "Je sais pas dites quelque chose enfin !" s'énerva-t-il "Dites moi si oui on arrête notre collaboration ou si on la continue même si on s'engueule en permanence…" il soupira une nouvelle fois "Juste dites quelque chose que j'ai pas l'air de parler dans le vide…"

Pourtant Hélène ne disait toujours rien, parce qu'elle n'y arrivait pas… Elle ne voulait sous aucun prétexte arrêter cette collaboration, mais elle ne voulait pas non plus retrouver la relation d'avant, parce que c'était beaucoup trop dangereux pour elle, qu'elle allait encore y laisser des plumes, et possiblement son cœur, alors non, c'était pas possible de revenir comme avant… Mais c'était pas possible d'arrêter non plus, parce qu'elle ne pouvait tout simplement pas imaginer sa vie sans lui, sans le voir, sans l'entendre, même si il devait faire des explications à rallonges qui l'agaçaient profondément.

"C'est marrant t'étais vachement plus bavarde sur cette route hein…" commença Balthazar, c'était la provoquer certes, mais il devait tenter le tout pour le tout à ce niveau là. "T'arrêtais pas de me parler, de me… Dire toutes ces choses et puis plus rien…" le terrain était très glissant mais maintenant qu'il avait commencé il ne pouvait plus s'arrêter… "J'en ai marre de faire semblant que tu m'as rien dis, que j'ai rien entendu et surtout que je me souviens pas… Parce que je me souviens parfaitement de chaque mot prononcé, de chacun de tes gestes, de tes larmes qui n'arrêtaient pas de couler… Et j'en ai marre de faire semblant de ne pas t'avoir répondu, de ne pas t'avoir dit des choses que tu attendais sans doute d'entendre depuis tellement longtemps" il ne se rendait presque pas compte de ce qu'il disait, c'était comme si il venait de passer en mode automatique. "Je peux pas continuer comme ça, pas quand ce moment précis, quand tes mots me hantent chaque nuit depuis des mois, comme si je n'y pensais pas en boucle et que ça ne me faisait pas souffrir quand je te vois et que tu passes ton temps à m'engueuler…" il ferma les yeux alors que des larmes coulaient sur son visage.

Hélène était encore plus figée, il avait voulu la pousser à parler et c'était l'effet inverse qu'il obtenait, la belle blonde ne savait plus où se mettre. Ce qu'elle avait longtemps redouté lui revenait en pleine face… Il s'en souvenait, et ça lui mettait du baume au cœur, mais elle ne savait toujours pas si lui aussi ressentait toutes ses choses pour elle. Visiblement oui, enfin c'est ce qu'elle comprenait avec ce qu'il lui disait, mais elle avait besoin d'être réellement fixée avant de faire ce qu'elle crevait d'envie de faire depuis son réveil si elle était honnête.

"Ok ok, c'est moi qui est merdé dans l'histoire" reprit Balthazar "Je t'ai pas cru, je t'ai dis des choses absolument horribles, pire, j'ai massacré ton cœur bien comme il faut et crois moi je n'aurais pas assez d'une vie pour te prouver et te dire combien je suis désolé de t'avoir fait autant de mal, de ne pas t'avoir cru… La vérité c'est que je pensais enfin avoir le droit au bonheur et je voulais pas croire que quelque chose, ou quelqu'un, puisse venir le gâcher… Pourtant Maya c'était loin d'être la véritable source de mon bonheur depuis des années…" il la fixait, elle était toujours de dos, et elle ne semblait pas réagir, alors il continua de s'ouvrir à elle "Mon bonheur c'était toi, c'était te voir sur les enquêtes ou ici, c'était te parler, te faire sourire, c'était juste croiser ton regard. Tu es ma source de bonheur, Hélène, et je ne veux pas te perdre parce que j'ai déconné… Je le reconnais, tu avais raison et je t'ai pas écouté parce que je suis une tête de mule, mais j'avais peur, peur que si jamais je cédais à mes pulsions envers toi, si je laissais parler mon cœur et sortir ce que je ressens vraiment, j'allais te perdre, j'ai peur de te perdre parce que tu comptes beaucoup pour moi… Si tu savais à quel point tu comptes, à quel point je suis désolé et surtout, à quel point je t'aime" il marqua un pause pour reprendre son souffle, il se sentait tellement soulagé de lui dire, et que ce ne soit pas alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps parce qu'il était en train de mourir. "Je t'aime Hélène Bach, depuis longtemps et ça me fout la trouille, mais je peux pas continuer de le cacher, pas quand, si je le fais je peux te perdre à tout jamais. Je ne le supporterais pas. Alors je suis enfin honnête, parce que j'en peux plus de tout ça, de nos disputes, je veux que tout soit comme avant avec ce petit plus entre nous, ce qu'il y a depuis longtemps mais qu'on a toujours refusé d'admettre réellement…"

Balthazar se sentait tellement soulagé d'avoir dit tout ça, de lui avoir enfin dit, d'avoir été honnête parce que il ne voulait pas, ne pouvait pas la perdre. Il avait joué gros sur ce coup parce que après tout peut être qu'elle ne voulait pas de lui comme il voulait d'elle. Mais avec tout ce qu'elle lui avait dit sur cette route, pour lui, c'était impossible qu'elle ne veuille pas au moins essayer d'expérimenter ce qu'il y avait toujours eu entre eux, ce lien que peu de personnes pouvaient comprendre et qu'ils avaient eu bien du mal à admettre avant que ça ne sorte à cause d'un trop plein d'émotion.

Il attendait la réaction d'Hélène il avait tout donné, fait tout ce qu'il pouvait faire pour essayer de réparer un minimum ce qu'il avait fait, essayer de retrouver son Hélène, celle qui faisait battre son cœur d'une drôle de façon, maintenant il n'était plus maître de rien, seule la belle blonde pouvait prendre la décision finale… Et elle ne se fit pas attendre… Hélène finit par lâcher le dossier et se retourner avant de courir pour se jeter dans ses bras, en larmes, cachant sa tête dans le cou du légiste.

"Pardon" murmura Hélène contre sa peau, resserrant ses bras autour du cou du légiste "Pardon d'avoir été odieuse avec toi, pardon de t'avoir engueuler pour rien… Je suis désolée…"

"C'est moi qui le suis, Hélène" il encercla sa taille pour la serrer contre lui. "Tu as peut-être été odieuse avec moi mais je t'ai provoqué aussi…" il caressa doucement son dos "J'ai eu tellement la trouille de faire ça, parce que je pouvais te perdre, et c'est insupportable, rien que l'idée me rend malade"

"Je suis désolée d'avoir parler d'une histoire de cul entre nous, c'est tellement plus que ça, tu représente tellement plus que ça" murmura Hélène " Et aussi, je suis désolée d'avoir fait semblant d'avoir rien dit sur cette route, j'étais morte de trouille à l'idée que tu es oublié, et même à l'idée que tu te souviennes, à l'idée que tu ne m'aime pas comme moi je t'aime." elle se détacha doucement pour le regarder avec tendresse "Je t'aime tellement, mon amour" elle sourit au travers de ses larmes qui coulaient encore "Je refuse que tu m'abandonne, je refuse de te perdre" elle colla son front contre celui du légiste "C'est pour ça que j'ai pas demandé la fin de notre collaboration, parce que je t'aime, et même si c'était de loin, si je devais faire comme si de rien n'était, au moins je te voyais, et juste ça, ça m'allait. Mais j'ai besoin de toi, plus que jamais, comme j'ai toujours refusé de l'admettre" elle sourit "Je t'aime, et je veux qu'on continue cette collaboration, sur les enquêtes mais aussi dans la vie privé, je le veux ce petit plus entre nous qui est là depuis longtemps, et je suis prête à enfin l'admettre"

Elle le regarda longuement avec amour, elle avait très très envie de l'embrasser mais pourtant elle ne faisait rien, elle attendait sans doute qu'il est le courage pour deux d'unir, enfin, réellement leurs lèvres. Les yeux de la flic faisaient, comme souvent, des aller-retour entre les yeux et les lèvres de son partenaire, montrant son envie de l'embrasser. Balthazar faisait de même attendant lui aussi le baiser. Il ne savait pas si il devait faire le premier pas, ou attendre que ça soit elle… Comme souvent, ils attendaient une action de l'autre, et cela n'allait plus être possible si ils voulaient avoir une relation qui fonctionne.

"Tu comptes attendre le déluge pour m'embrasser ?" demanda soudainement Hélène "Parce que si c'est le cas, il ne va…"

Mais elle ne pu finir sa phrase, Balthazar avait enfin posé ses lèvres sur celles de la blonde et l'embrassait délicatement, tendrement. Cette phrase avait tout déclenché pour que enfin il passe à l'action. Ils s'embrassaient encore légèrement et délicatement, pourtant ce baiser était si spécial pour chacun d'entre eux, comme si ils l'avaient tellement attendu.

"Je savais pas si c'était pas trop… De t'embrasser comme ça…" commença Balthazar quand ils se séparèrent "Je voulais pas en faire trop, que ça soit trop tôt… Je sais pas… Je dis n'importe quoi je crois…"

"Ouais un peu" elle se mit à rire "Tu crois vraiment que c'était trop ?" demanda-t-elle surprise "J'attendais ça depuis si longtemps, que nos lèvres se rencontrent enfin." Elle sourit "Mais tu vois, je pense que j'ai pas assez profité, alors j'aimerai bien recommencé" le taquina-t-elle gentiment

Elle s'approcha doucement de lui pour unir leurs lèvres, plus en profondeur cette fois-ci, laissant leurs langues se trouver, se caresser, danser ensemble pour la première fois. C'était un baiser rempli de tendresse et d'amour, ils le savouraient ce baiser, ils l'avaient attendu, alors ils prenaient le temps de se découvrir, ils étaient dans leur petite bulle de bonheur et il s'en était fallu de peu pour frôler la catastrophe, et comme souvent c'était dans les pires situations qu'ils osaient enfin se parler franchement.

"Je ne veux plus jamais qu'on se dispute comme ça" murmura Raphaël après leur baiser "En fait, je ne veux plus jamais qu'on se dispute, tout simplement." il sourit "Je t'aime Hélène, je veux retrouver goût à la vie à tes côtés, je veux avancer et je sais que sans toi je n'y arriverait pas" il l'embrassa brièvement "Merci, merci mille fois de faire partie de ma vie."

"Merci de faire partie de la mienne" elle sourit "Mais tu sais, c'est normal pour un couple de se disputer, mais si on se dispute on pourra toujours se réconcilier" elle sourit charmeuse.

"J'aime beaucoup votre façon de penser, Capitaine" il s'approcha de son oreille "J'aime beaucoup les réconciliations, surtout avec vous" il se recula pour la regarder.

Hélène sourit, comprenant que Balthazar avait tout de suite compris où elle voulait en venir. Elle ne voulait pas se précipiter avec lui, elle voulait prendre son temps, découvrir tout ce qu'il y avait à découvrir, et elle ne pouvait pas cacher qu'elle avait hâte d'explorer cette partie avec lui, mais pour le moment, elle voulait juste profiter de ses bras et de sa chaleur, parce qu'elle était terriblement bien là, juste dans ses bras, à l'embrasser tendrement.


Et voilà,

On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel OS

Kiss