Bonjour,

On se retrouve aujourd'hui avec un nouvel OS, qui sera diviser en deux parties. Je trouve très dommage qu'on nous propose pas de voir le procès de Maya, donc me voilà avec un OS sur ce sujet.

Bonne Lecture


C'était demain le grand jour. Enfin, si il pouvait penser ça… Parce que le grand jour, ce n'était pas vraiment le mot… Quoi que, il avait si longuement attendu ce moment que finalement, c'était peut-être le terme approprié…

En effet, demain, devait avoir lieu le procès de Maya, après presque un an d'attente, la jeune femme allait enfin être jugé pour ses crimes et Balthazar allait assister à sa descente aux enfers, et même y participer en tant que témoin, mais surtout, en tant que victime, possiblement sa plus grosse victime tant les ravages sur sa vie étaient nombreux…

Il ne voulait pas les compter, pourtant, il ne pouvait s'empêcher de les lister… Il lui arrivait de faire mentalement le point, ces derniers temps, pour être sûr de ne rien oublier lors du procès.

Elle avait commencé par lui prendre Lise, dont, il faisait, encore aujourd'hui, difficilement le deuil. Ensuite, elle s'était immiscée dans sa vie, de façon totalement prévue, l'avait séduit, son cœur meurtri se sentant de nouveau près pour une histoire avant de le laisser comme un con, un première fois, alors que quelques jours plus tôt, elle avait lourdement insisté pour rester avec lui… Et encore, c'était loin d'être tout. Elle avait, avant de partir, assassinée son meilleur ami, Marguerite, et lui avait fui durant six longs mois avant qu'un rayon de soleil ne vienne le chercher…

Si seulement tout s'était arrêté là… Mais non, il avait fallu qu'elle gâche et détruise encore plus sa vie… Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir son cœur à une autre femme, elle était revenue comme une fleur, balayant tout sur son passage et il était retombé dans le piège. Aujourd'hui, il en était persuadé, elle avait fait exprès de revenir à ce moment précis pour tout gâcher… La suite ? Et bien, elle était tombée enceinte de lui, les liant de façon permanente, sachant qu'il ne l'abandonnerait pas…

Il l'avait donc naturellement épousé. Enfin, il l'avait demandé en mariage, sans se douter de qui elle était vraiment… La suite, et bien, elle n'était pas jolie non plus… Il avait bafoué la confiance de celle qui comptait le plus pour lui, il avait refusé de l'écouter, d'écouter ses doutes alors qu'elle avait raison… Et la leçon avait été rude et douloureuse… Par esprit de vengeance, il l'avait épousé pour la tuer, et tout avait mal tourné…

Non seulement, avant la cérémonie, elle avait mis le feu à Jérôme Delgado, un de ses meilleurs amis, parce qu'il avait tout découvert et elle voulait le faire taire, l'empêcher de l'informer, de mener son plan au bout… Seulement, grâce à ce que Eddy et Fatim lui avaient offert à savoir, le dossier d'autopsie de Janvier, son complice, qu'elle avait assassiné pour parfaire sa couverture, lui aussi avait tout compris et il avait voulu la jouer solo, et ça, ça lui avait coûté extrêmement cher au légiste…

Il avait vu son amie, son Hélène, s'enfoncer dans une tristesse sans nom, sans en comprendre l'intensité… Non seulement, celle de sa tristesse, mais aussi celle des sentiments qu'elle lui portait… Il avait été con… Mais la suite était pire… Si il avait voulu agir en solo, il avait oublié qu'une certaine flic ne lâchait rien… Évidemment qu'Hélène allait tout comprendre et qu'elle allait vouloir le sauver…

Et elle avait presque réussi… Elle avait débarqué au dernier moment, l'empêchant de se suicider, emportant Maya avec lui. Seulement, celle qui était devenue sa femme en avait décidé autrement et l'avait planté de sa pique à chignon dans la carotide… Il avait commencé à se vider de son sang et Hélène s'était précipitée sur lui, essayant d'empêcher le sang de couler et la vie de le quitter… Elle lui avait sauvé la vie, c'était une certitude parce que, si la belle blonde n'avait pas été là, il se serait laissé mourir sur cette route de campagne.

Et la suite, et bien trois semaines de coma, mais surtout, une des plus grosses pertes que Maya avait provoquées… Possiblement la deuxième, après Lise… Que Marguerite le pardonne de penser ça… Le départ d'Hélène… Parce que si elle avait veillé tout ce temps sur lui, lui, dès son réveil, l'avait violemment rejeté et elle était partie loin de lui depuis…

Elle lui manquait beaucoup, mais il était responsable… Et Maya aussi, parce qu'elle lui avait tout pris, tout ce qu'il pouvait donner et il n'avait plus rien à offrir à Hélène… Elle qui avait tant attendu ce moment et sa chance… Aujourd'hui, avec le recul, il se disait qu'il n'aurait pas dû dire tout ce qu'il avait dit… Peut-être qu'elle serait restée, et après, il aurait pris le temps de se reconstruire pour enfin pouvoir l'aimer pleinement, comme elle le mérite.

À cette pensée, une larme coula sur sa joue… Elle lui manquait tant, et elle aussi était devenue une victime de Maya… Il aurait tant aimé qu'elle soit là durant cette dernière année pour continuer à le tirer vers le haut. Maya avait tort, Hélène l'avait toujours tirer vers le haut, l'empêchant de se noyer…

Demain, il n'allait oublier aucun détail, rien, cette femme avait gâché sa vie, l'avait détruite et il ne voulait qu'une chose, qu'elle soit enfermée à tout jamais entre quatre murs avec une interdiction de communiquer avec lui… Elle qui même en prison avait trouvé un moyen de le faire encore plus sombrer…

Il savait qu'il avait de nombreux soutiens, Jérôme, Eddy et Fatim… Mais aussi Camille et Olivia qui allaient sans doute venir… Il n'allait manquer qu'une seule personne, Hélène… Hélène qui allait sans doute témoigner depuis la Polynésie où elle vivait désormais… Il aurait aimé qu'elle soit là, mais cela relevait presque de l'impossible.

Il allait penser fort à elle, pour que, même à des milliers de kilomètres de lui, elle lui donne de la force, celle de surmonter tout cela et de mettre fin à toute cette histoire. Il fallait fermer pour de bon ce foutu livre pour être enfin libre, libre de pouvoir vivre et non plus survivre.

Il finit par fermer les yeux pour s'endormir, ses pensées n'étant plus tournées vers le procès de demain, mais vers celle qui était la grande absente de sa vie depuis près d'un an, celle qui lui manquait tant et avec qui, une fois toute cette histoire finie, il essayerait de recoller les morceaux pour peut-être vivre quelque chose de beau… Si elle voulait toujours de lui…

Le lendemain matin, on ne pouvait pas dire que la nuit avait été paisible pour Balthazar. Le légiste avait longuement rêvé du procès, imaginant les pires scénarios, ceux qui étaient en faveur de Maya. Mais honnêtement, elle n'avait aucune chance de s'en sortir, c'était impossible qu'elle s'en sorte avec tout ce qu'elle avait fait…

Il se leva et se prépara, il n'avait même pas la force d'avaler un café, c'était dire si il était nerveux vis à vis de ce qui l'attendait… Il avait des nœuds dans l'estomac, envie de vomir et tout un tas d'autres trucs qu'il n'arrivait même pas à lister…

Le légiste prit la route en direction du tribunal, roulant doucement et prudemment. Pour une fois, le légiste avait une conduite adaptée et ne cherchait pas à faire une arrivée grandiose. Il se gara calmement et souffla avant de sortir de sa voiture.

Quand il arriva, il y avait déjà du monde qui attendait et il retrouva rapidement ses amis qui étaient venus en soutien. Enfin, pas tous… Delgado était là, non seulement en tant qu'ami, mais aussi en tant que victime… Après tout, il avait failli brûler vif à cause d'elle… Et puis, il avait aussi participé à l'enquête…

La salle d'audience était déjà ouverte pour permettre aux personnes venues de s'installer. Et elles étaient plutôt nombreuses… En même temps, la liste de victimes de Maya était longue… Il y avait aussi des experts psychologiques, pour déterminer si elle était saine d'esprit lors des crimes, des personnes du centre pénitentiaire où elle était incarcérée depuis un an, mais aussi des flics et tout un tas d'autres personnes… Oui, cela faisait beaucoup de monde, mais cela semblait presque normal aux yeux de Balthazar.

Quand il entra dans la salle, le légiste regardait autour de lui, il ne savait pas vraiment pourquoi, peut être dans un but de se dire qu'il n'était pas seul, pas la seule personne dont la vie avait été détruite par cette femme et par les crimes qu'elle avait commis juste pour des mains… C'était complètement fou en y pensant…

Seulement, alors qu'il avançait, ses yeux se posèrent sur une tête et il eut ce fort sentiment de connaître cette personne. Elle était de dos, mais il n'y avait aucun doute possible sur son identité, Raphaël Balthazar serait capable de la reconnaître entre mille. Une chevelure blonde, des boucles, une queue-de-cheval… Cela ne pouvait être que Hélène, son Hélène, qui était là, qui était venue, et non à des milliers de kilomètres pour donner son témoignage dans cette affaire.

"Hélène est venue" murmura Balthazar à l'adresse de Delgado alors qu'ils avançaient dans la salle

"Arrête tes conneries" commença Jérôme "Hélène, elle est en Polynésie, tout va bien pour elle. Et si elle doit témoigner ça sera par visio… Elle ne va pas faire 24 heures d'avion pour ce foutu procès" ajouta-t-il

"Putain, mais je te dis que c'est elle" répondit Balthazar "La blonde là-bas" il fit un signe vers la personne qu'il pensait être Hélène "C'est elle. J'en suis sûr. Elle est venue" ajouta-t-il

"Non mais tu rêves là… Tu sais très bien qu'elle n'en a plus rien à foutre de toi… Tu l'as renvoyé chier…" commença Jérôme "Elle a coupé les ponts avec tout monde. Même avec moi, elle a fini par le faire…" ajouta-t-il "C'était ma meilleure amie et moi aussi elle me manque tu sais… Mais là, je vais finir par croire que t'as bu pour te détendre… Parce que t'hallucines mon vieux" termina le flic

"Jérôme, je t'adore, t'es mon pote, mais là, tu me fais sacrément chier" commença Balthazar "Hélène, je pourrais la reconnaître entre mille, et tu vas voir que c'est elle, j'suis sûr que c'est elle" affirma le légiste.

"Ecoute, on verra bien qui de nous deux à raison" soupira Jérôme, il n'avait pas la force de se battre avec Balthazar, pas aujourd'hui. Et puis, si ça lui faisait plaisir de croire qu'Hélène était venue jusqu'à Paris pour témoigner, grand bien lui fasse… Mais pour lui, il allait finir déçu…

Ils avaient fini par prendre place dans cette grande salle qui se remplissait de plus en plus de personnes. L'audience n'allait pas tarder à commencer. Du coin de l'œil, Balthazar pouvait voir la cage en verre dans laquelle Maya allait se retrouver d'ici quelques instants… Il se dit, que, quand il allait, devant témoins, raconter tout ce qu'il avait subi à cause d'elle, il n'allait pas la lâcher du regard. Il voulait qu'elle voit combien il la détestait et que entre eux, il n'y aurait plus rien… De toute façon, elle avait tout prévu, elle l'avait manipulé pour avoir cette histoire d'amour et il se sentait, encore aujourd'hui, trahi et utilisé de la pire des manières…

Le procès commença tout d'abord par l'exposition des faits et des nombreux chefs d'accusation à l'encontre de Maya, dont le regard semblait être perdu dans le vide, comme si elle fixait un point imaginaire, comme si elle était absente. Maya avait pourtant rapidement parcouru l'assemblée quand elle était entrée dans sa cage en verre, fixant longuement Balthazar qui avait soutenu son regard, elle n'allait pas gagner, jamais.

Les informations commençaient à s'accumuler, plusieurs témoignages venant compléter tout ce qui avait été dit jusqu'à présent. Les experts étaient pour le moment tous formels, Maya était une criminelle notoire qui semblait avoir tout prévu, jusqu'à sa fuite pour échapper à la justice française après son mariage.

Seulement, tous n'avait pas encore témoigné, et bientôt, les experts qui avaient contribué à son arrestation, la révélation de tout ce qu'elle avait fait allait témoigner. Et parmi eux, certains étaient aussi considérés comme des victimes, et donc, témoignerait en tant que tel d'ici quelques jours.

"La cour appelle à la barre, le Capitaine Hélène Bach, qui va témoigner en tant qu'enquêtrice sur l'affaire Deval " commença la présidente et la blonde que Raphaël avait repéré plutôt se leva et avança machinalement vers la barre pour témoigner

"Je t'avais dit que c'était elle" grommela Balthazar à l'intention de Jérôme qui avait refusé de le croire quand il lui avait dit que la belle blonde était venue "Tu me dois des excuses" ajouta-t-il

"Ok ok t'avais raison, je suis désolé" répondit Jérôme "N'empêche que je ne pensais pas qu'elle allait venir" ajouta le flic en regardant devant lui.

On commença à poser des questions à Hélène, et quand il entendit le son de sa voix, Balthazar arrêta presque de respirer. Ce son lui avait tant manqué, sa voix lui avait tant manqué, elle lui avait tant manqué…

Il l'écouta attentivement parler de comment elle s'était retrouvée sur cette enquête, pourquoi elle avait fait en sorte d'ouvrir de nouveau celle sur la mort de Lise Castel alors qu'un coupable était déjà en prison. Hélène restait calme et concise, pour le moment, elle témoignait en tant que flic. Elle savait qu'il en serait sûrement tout autre quand elle passerait au statut de victime, mais cela, ce n'était pas pour tout de suite, et elle le savait. D'abord les témoignages des experts, les témoins et victimes ne viendraient qu'à la fin.

La présidente la remercia pour son témoignage avant de regarder l'avocat de la partie civile pour lui demander si il avait d'autres questions pour la flic et si il avait besoin de précisions sur ce qu'elle venait de leur raconter. Les questions supplémentaires tournaient toutes tournaient autour de l'enquête qu'elle avait menée et il demandait des précisions.

C'était simple pour Hélène, facile presque, mais en même temps, l'avocat était plutôt de son côté à elle, en tout cas, il était du côté des victimes et il était là pour que Maya paye pour ses crimes, qu'elle soit reconnue responsable et qu'elle passe le reste de sa vie en prison.

Seulement, elle le savait, cela allait être une toute autre histoire avec l'avocat de Maya, lui voulait prouver l'irresponsabilité morale de sa cliente et qu'elle ne puisse donc pas être reconnue coupable. De plus, il voulait sortir tous les petits à côté de l'enquête, les manquements et Hélène savait qu'il y en avait… À commencer par la façon dont ils avaient découvert que Maya était la véritable coupable…

Quand ce fût à lui, l'avocat de Maya se leva et alla se planter directement devant Hélène, la fixant, scrutant la moindre de ses réactions pour les utiliser en faveur de sa cliente. Intérieurement, la blonde essayait de se calmer, elle ne pouvait pas s'énerver, cela pourrait compromettre la condamnation de Maya.

"Dites-moi, Capitaine" commença l'avocat "Vous avez fait des recherches hors procédures sur ma cliente. De plus, vous aviez un coupable en prison. Alors pourquoi vous renseigner sur elle ?" demanda-t-il

"Ce qu'on appelle l'instinct de flic, vous connaissez Maître ?" demanda Hélène "J'avais le sentiment qu'il nous manquait quelque chose, Janvier refusait de parler et pour tout vous dire je sentais que Maya Deval nous cachait quelque chose. C'est donc naturellement que j'ai jeté un coup d'œil sur son dossier…" expliqua-t-elle

"Et ? Rien d'anormal sur le dossier de ma cliente ? Deux orphelinats, rien d'autre. Impossible pour vous de faire le lien avec Janvier dont vous n'aviez même pas la vraie identité…"

"C'est vrai, c'est pour cela que je l'ai mit de côté, même si je trouvais qu'il y avait quelque chose de louche avec un des deux foyers…" répondit Hélène "Je connaissais le premier, Maya Deval en avait déjà parler, et celui qui était son futur mari est un ami… En revanche l'autre était un secret, et à juste titre…" continua-t-elle "J'ai voulu creuser, mais finalement, j'ai renoncé…"

"Vous avez renoncé ?" demanda l'avocat "Pourquoi ?" continua-t-il "Ne serait-ce pas en lien avec une dispute que vous avez eu avec Raphaël Balthazar qui vous reprochait de fouiller sur sa fiancée ?" argumenta le légiste "A cause de votre jalousie" ajouta-t-il en regardant Hélène droit dans les yeux, espérant y lire quelque chose.

Seulement Hélène avait anticipé cette question et avait donc décidé de se fermer complètement et de ne rien laisser passer de la femme. Il y avait seulement la flic qui faisait front. La flic était une experte, elle témoignait en tant que telle. La femme, elle était une témoin mais aussi une victime, et elle prendrait la place au moment où, elle allait devoir témoigner en tant que telle.

"Par manque de temps surtout" répondit Hélène, "Janvier avait décidé de parler, je n'avais pas de raison de continuer. Puis il s'est enfui et la suite vous la connaissez…" expliqua Hélène qui avait déjà détaillé ce passage lors de son témoignage… "J'ai laissé mon dossier de côté, je l'ai même jeté… Mais mon Lieutenant c'est dit que je n'avais peut être pas chercher dans le vent et il a décidé d'aller voir au foyer… Il a failli perdre la vie en découvrant que Maya n'était pas celle qu'elle prétendait être.

"Et donc vous, vous avez laissé votre Lieutenant faire ?" demanda-t-il "C'est un peu irresponsable non ?"

"Je n'étais même pas au courant de sa démarche" répondit Hélène "Il est allé seul au foyer, sans me prévenir, le jour du mariage. J'étais déjà en route pour la cérémonie. Il a voulu me parler après mais il n'en a pas eu le temps"

"Et vous n'avez pas cherché à savoir où il était. Il n'était pas à la cérémonie, cela ne vous à pas inquiétée ? Cela n'a pas réveillé votre, comment vous dites… Instinct de flic ?" demanda l'avocat

"Bien sûr que si j'étais inquiète. Mais je n'avais aucun moyen de savoir où il était, ni de le localiser… Je n'étais même pas en service…" répondit Hélène

"Vous auriez pu quitter la cérémonie, non ? Ah mais non, il fallait rester pour observer l'homme que vous désiriez au cas où il finirait pas vous remarquer, vous la petite flic transie d'amour pour lui"

Hélène ferma brièvement les yeux, ça devenait dur et derrière elle, Balthazar avait envie de sauter à la gorge de l'avocat alors que Maya jubilait dans sa cage de verre, son avocat avait touché un point faible, les sentiments d'Hélène pour Balthazar allaient entrer en compte comme un gros paramètre et une possibilité de montrer que la flic avait pu faire certaines choses à cause d'eux et non par professionnalisme.

"Objection votre honneur" commença l'avocat de la partie civile "Le Capitaine Bach est là en tant qu'experte judiciaire, ces remarques ne sont pas pertinentes. De plus mon confrère semble oublier qu'elle aussi fait partit de la liste des victimes" ajouta-t-il

"Accordé" répondit la présidente "Est-ce-que vous avez d'autre question pour le Capitaine Bach, Maître ?" demanda-t-elle.

L'avocat de Maya grimaça, mais il n'en n'avait pas fini avec ça, au non, loin de là, et quand Hélène reviendrait en tant que victime, il allait ressortir ça, et là, elle serai bien obligé de dire quelque chose, l'avocat de la partie civile ne pourrait rien pour elle.

"Oui, une dernière, Madame la Présidente" il se tourna vers Hélène "La vérité, vous l'avez appris comment ? Et cette arrestation était peu commune, vous n'étiez pas en service après tout"

"En apprenant que mon collègue avait eu un accident et où était cet accident j'ai décidé d'aller vérifier moi-même la piste au Foyer des Ursulines. Avec des collègues." répondit la blonde "Et après j'ai essayé de joindre Raphaël Balthazar pour le prévenir, mais c'est Maya Deval qui a répondu. J'ai compris que j'étais limité dans le temps, et sachant qui elle était, on les a localisés et quand on est arrivé, elle a planter sa dernière victime, celui qui était devenu son mari" conclut la flic.

L'avocat fit un signe pour la remercier avant d'aller s'asseoir à sa place. La présidente remercia également Hélène lui donnant son accord pour qu'elle retourne à sa place. Hélène fit un signe de tête et en se tournant son regard accrocha brièvement celui de Balthazar à qui elle adressa un petit signe.

Balthazar essaya de lui sourire en retour, mais il n'y arriva pas. Il était tellement heureux de la voir là, de savoir qu'elle était venue témoigner, mais il était aussi perdu, il ne savait plus quoi penser et avec ce qui venait de se passer, il avait la preuve que l'avocat de Maya allait appuyer sur tous les boutons possible, pour dédouaner sa victime et la faire reconnaître irresponsable de ses actes…

La présidente annonça ensuite que le procès prenait une pause pour le déjeuner et que la séance recommençait à 14 heures. Tout le monde se leva et prit la direction de la sortie. Balthazar voulait être rapide pour pouvoir retrouver Hélène dehors et lui parler, la remercier d'être là et surtout s'excuser. Mais quand il arriva enfin hors de la salle, la blonde était introuvable…

Balthazar soupira se disant que lui parler, c'était pas pour tout de suite… Et en même temps, il comprenait… Il comprenait qu'elle ne veuille pas le voir, pas lui parler… Après tout ce qui c'était passé il y a un an, tout ce qu'il lui avait dit, il comprendrait qu'elle lui en veuille encore, qu'elle soit encore en colère contre lui et qu'elle soit juste là pour témoigner lors du procès et rien de plus.

Mais d'un autre côté, il ne l'avait pas inventé ce petit signe, ni leurs regards qui s'accrochent. Il n'était pas fou au point d'halluciner quelque chose comme ça ? Si ? Il voulait tellement la revoir, tellement tout réparer qu'il s'était peut-être imaginé quelque chose qui n'existait tout simplement pas.

"Baltha, tu viens ?" demanda Eddy "On va manger un bout en face" ajouta le jeune homme, sortant le légiste de ses pensées

"Non, j'ai pas très faim" répondit le légiste, ce qui, venant de lui qui passait la plupart de son temps à manger, était étrange. "Je vais rester ici je crois" il sourit pour rassurer ses amis

"T'es sûr ?" demanda gentiment Camille "On peut peut-être te rapporter un truc à grignoter au cas où non ?" proposa-t-elle

"Ouais, j'sais pas" répondit Balthazar "Vraiment allez-y sans moi… Je vais m'asseoir là et je ne vais pas bouger" répondit le légiste en montrant un banc où il alla s'asseoir.

"Comment tu voudras" répondit Camille avant de regarder les autres et de leur faire signe. Tous la suivirent, laissant le légiste seul avec ses pensées.

Balthazar était complètement perturbé par le retour d'Hélène, mais, en restant ici, il espérait secrètement repérer la belle blonde et aller la voir, lui parler, sans tout le monde autour. Il voulait un moment seul avec elle…

Il n'attendit pas longtemps avant de voir, au loin, sur un autre banc, la silhouette d'Hélène. La tête baissée, elle semblait fixer sa salade sans pour autant la manger. Le légiste se dit que c'était maintenant ou jamais, alors il se leva et se dirigea vers elle avant de s'asseoir sur le banc, juste à côté d'elle. Hélène releva la tête pour regarder qui venait de prendre place juste à côté d'elle et elle ne fut pas surprise de trouver son ancien légiste.

"Évidemment c'est vous" commença Hélène avant de baisser de nouveau le regard vers sa salade.

"Bonjour Hélène" commença Balthazar sans détacher son regard d'elle. Il ne l'avait pas vu depuis un an, et il la trouvait encore plus belle qu'avant. Peut-être était-ce le fait de passer plus de temps au soleil. "Vous allez bien ?" demanda-t-il

"Bonjour Balthazar" répondit la blonde sans lever les yeux de sa salade "Ça va et vous ?" répondit-t-elle, un peu distraite et mal à l'aise. Elle se souvenait encore des derniers mots qu'ils avaient échangé, elle ne pouvait pas les oublier, pourtant, avec le temps, elle s'était dit qu'elle devait lui pardonner, pour pouvoir réellement avancer…

"Ça va" répondit Balthazar "Vous savez, vous pouvez me regarder hein" commença-t-il "Je vais pas vous manger" ajouta le légiste, essayant d'arracher un petit sourire à Hélène, en vain "Je voulais vous remercier d'être venue en tout cas… Vous auriez pu témoigner depuis la Polynésie"

"Ouais… Mais je préférais venir… Et puis avec le décalage horaire, c'était plus simple d'être là…" expliqua Hélène, fuyant toujours Balthazar… Elle avait pensé que cela serait plus simple que cela, de le revoir, mais en fait, pas du tout… C'était même un peu douloureux…

"Je vois" répondit le légiste, toujours déçu qu'elle ne sourit pas et qu'elle soit aussi distante… Mais il la comprenait, après tout, il avait été horriblement cruel avec elle. "Je suis désolé…" commença Balthazar "Que vous deviez traverser tout ça encore une fois, pour ce que je vous ai infligé, ce que je vous ai dit la dernière fois qu'on c'est vu, et aussi avant… Bref j'suis désolé Hélène, tellement désolé"

Balthazar était au bord des larmes, il avait besoin de s'excuser, il lui avait fait tellement de mal, mais il voulait aussi passer de temps avec elle, plus de temps, pour lui dire tout ce qu'il a sur le cœur et savoir si il y avait encore la possibilité d'un eux ou du moins, d'une relation d'amitié. Il voulait lui donner une vraie place dans sa vie… Il avait réalisé avec le temps qu'il ne pouvait pas vivre réellement si elle n'en faisait pas partie.

"C'est du passé, Balthazar" répondit Hélène en allant poser une main sur celle de Balthazar qui était sur ses genoux. "On va pas remuer le couteau dans la plaie. Il faut passer à autre chose sinon on avancera jamais" ajouta la blonde

Balthazar réprima un frisson en sentant la main d'Hélène se poser sur la sienne. Ce simple contact, le premier depuis plus de un an, lui faisait tellement de bien, la main d'Hélène était tellement douce sur la sienne. Cela réveillait en lui des sensations qu'il avait presque oublié.

"Vous êtes libre ce soir ?" demanda soudainement Balthazar, il n'avait pas vraiment réfléchi, c'était sortit tout seul et il pu voir l'étonnement dans les yeux d'Hélène quand elle tourna la tête vers lui. "Pour aller prendre un verre" ajouta-t-il "En tout bien tout honneur, évidemment"

"Euh…" commença Hélène, elle ne s'était pas vraiment attendu à ça, mais la proposition était tentante, et cela serait mentir de dire qu'elle n'en n'avait pas envie. Et puis, comme cela, elle pourrait voir si la petite étincelle était toujours là. "Oui d'accord" elle sourit

"D'accord comme d'accord d'accord ?" demanda Balthazar et Hélène sourit de nouveau en faisant oui de la tête, et Balthazar sourit en retour "C'est bon de vous voir sourire" ajouta le légiste en la regardant.

Cependant leur petit moment fût, comme souvent, interrompu par Delgado ainsi que le reste de l'équipe qui revenait de leur déjeuner. Rapidement Hélène enleva sa main qui se trouvait toujours sur celle de Balthazar avant de se lever. Il était un peu temps qu'elle salue ses anciens collègues.

"Salut Hélène" commença Jérôme "C'est bon de te voir" il sourit avant d'ouvrir les bras et Hélène n'hésita pas vraiment avant de le serrer contre elle, heureuse de revoir son ancien lieutenant et son meilleur ami

"Salut Jérôme, ça fait plaisir de te voir" répondit-t-elle en se détachant de lui avant de se tourner vers Eddy et Fatim "Eddy, Fatim" sourit-t-elle

"Capitaine" commença Eddy avant de surprendre tout le monde et de prendre la blonde dans ses bras qui le serra doucement en retour, plutôt surprise par ce geste d'affection venant de la part du jeune homme qui d'habitude n'était pas si démonstratif que cela.

Quand il se détacha d'elle, un peu gêné et se frottant le cou, la blonde se tourna vers Fatim qui se contenta de lui serrer la main, plongeant tout de même longuement son regard dans celui de la flic. Après cet échange, elle se tourna vers les deux femmes qu'elle ne connaissait pas encore et de leur sourire.

"Hélène Bach, enchantée" sourit-elle en serrant la main de Camille

"Ah c'est vous la fameuse Hélène Bach ?" demanda Camille en souriant et Hélène haussa un sourcil ne comprenant pas trop où elle voulait en venir "Depuis le temps que j'entends parler de vous, on se rencontre enfin" ajouta-t-elle alors que Balthazar avait très envie de disparaître sur le coup.

"Vous êtes ?" demanda Hélène un peu perdue "Et on vous a parlé de moi ?" continua-t-elle

"Pardon, Capitaine Camille Coste. C'est moi qui est pris la suite à la tête de la troisième DPJ" sourit la brune "Et oui, il faut dire que j'ai un peu souffert de la comparaison de nos méthodes au départ. Surtout par un certain légiste" ajouta-t-elle en fixant Balthazar

"Je vois" sourit Hélène sans vraiment relever, mais elle aurait des choses à dire à Balthazar plus tard, quand ils allaient prendre leur verre ce soir par exemple.

Elle se tourna ensuite vers Olivia et lui serra également la main alors que la légiste se présentait. Elle ne comprenait pas tout, et en même temps, cela faisait plusieurs mois qu'elle avait coupé les ponts avec tout le monde car c'était trop douloureux, mais elle avait quand même suivit, de loin, ce qui pouvait se passer dans la vie de son légiste, enfin, son ancien légiste.

"Donc c'est vous la fameuse flic présente dans quoi, 98% des rapports du Docteur Balthazar" sourit-elle "Ravie d'enfin mettre un visage sur un nom" ajouta-t-elle

Hélène lui sourit en retour et passa un peu de temps à parler avec eux avant que son téléphone ne sonne. Elle s'excusa et s'éloigna d'eux pour répondre au coup de fil qu'elle recevait.

"Bombasse" commença Camille "Il a du goût Baltha" ajouta-t-elle en regardant Hélène partir, tout comme le légiste qui n'avait rien entendu trop focaliser sur la belle blonde.

"Eum eum" commença Oliva pour faire remarquer sa présence à Camille "Je suis là je te signale" ajouta la légiste

"Pardon Olivia" s'excusa Camille "Mais ne t'inquiète pas, je n'ai d'yeux que pour toi" les deux femmes échangèrent un sourire avant de se serrer doucement la main ne voulant pas s'embrasser ici, devant tout le monde et qui plus est, dans un tribunal.

Peu avant 14 heures, tout le monde repris place dans la salle pour la suite du procès. Il y avait encore de nombreux experts qui devaient être interrogés, à commencer par Delgado, mais aussi Balthazar ainsi que Eddy et Fatim.

Comme le matin, Hélène ne s'était pas assise avec eux… Elle avait pourtant lutté contre l'irrépressible envie d'être proche de son ancien légiste mais ne l'avait pas fait. Si l'avocat de Maya le remarquait, cela pourrait leur faire plus de mal que de bien et il n'en était pas question.

Le premier appelé à la barre cette après midi là fût Delgado. Comme Hélène, il expliqua l'enquête sur laquelle il s'était retrouvé après sa réouverture en vu de nouveaux éléments ainsi que tout ce qu'il avait découvert au fil du temps, y compris son passage au foyer, celui qui avait conduit à la découverte de toute la vérité.

L'avocat de la partie civile n'avait pas plus de questions pour le lieutenant, ce qui n'était pas le cas de celui du Maya qui attaqua direct, revenant sur le fait qu'il avait agi seul, sans personne, sans ordre de sa hiérarchie, sans même la tenir au courant, tout cela le jour d'un mariage et sans être en service…

"Oui, j'ai agi seul" commença Jérôme "Le Capitaine Bach était déjà rendue au mariage, et elle avait décidé de renoncer… J'ai donc décidé d'y aller seul, pour vérifier" expliqua-t-il "Je n'ai jamais douté de son instinct de flic et il ne l'a jamais trompé, j'ai choisi de lui faire confiance et de vérifier, pour que mon ami n'épouse pas une criminelle qui était à l'origine de la mort de sa femme, Lise Castel… La suite vous la connaissez, elle fait de moi une victime, mais je ne crois pas que je sois là pour ça" termina Delgado

"Et vous n'avez pas pensé à prévenir votre supérieur de votre initiative ?" demanda l'avocat

"Non, je n'ai pas voulu le faire. Elle avait choisi de renoncer et de ce dire que son instinct de flic déconnait. Et puis je n'étais même pas sûr de l'issue de cette piste" répondit le flic, ne se laissant pas démonter par l'avocat qui traquait la moindre faille.

"Pour pas lui faire de faux espoirs surtout" répondit l'avocat "Vous étiez son collègue, mais aussi un ami très proche non ? Vous deviez savoir qu'elle était très amoureuse de Raphaël Balthazar" ajouta-t-il

"Je ne vois pas où vous voulez en venir" répondit Jérôme "Que ma collègue, supérieure et amie ait ou non des sentiments pour Raphaël Balthazar n'a absolument rien à voir avec ses qualités d'enquêtrice. Absolument rien. Elle a toujours fait preuve d'un grand professionnalisme. Alors arrêtez avec vos allégations." ajouta Delgado "Si il y a une chose dont je suis sûr, c'est que Maya Deval est une criminelle, une meurtrière, qu'elle est responsable de plusieurs tentative de meurtre dont deux sur des officers de police judiciaire. Elle est aussi une grande manipulatrice et c'est ce qu'on va prouver dans ce tribunal lors de ce procès."

Le lieutenant gardait la tête haute, et l'avocat de Maya ne s'était pas attendu à autant d'aplomb. Mais il était hors de question qu'il lâche l'affaire, il allait prouver qu'il y avait un vice dans le dossier, n'importe quoi pour dédouaner sa cliente et au pire, la faire reconnaître comme irresponsable de ses actes.

Il finit par retourner s'asseoir, en ayant fini avec le lieutenant qui fut également remercié. Il retrouva lui aussi sa place, échangeant avec Hélène un sourire, lui signifiant qu'il ne la lâcherait pas sur ça, qu'il la soutenait. Ils étaient tous ensemble, jusqu'au bout.

Le prochain à être appelé à la barre fût Balthazar, qui, il devait le dire, appréhendait un peu de témoigner. Là, il c'était en tant qu'expert médico-légal, il maîtrisait le sujet, c'était simple, sans prise de tête. Enfin, sans prise de tête, c'était facile à dire parce que l'avocat de Maya était une vraie teigne et était près a tout pour aider Maya et il était inconcevable qu'elle ne paye pas.

Son témoignage était précis et complet, il ne manquait aucun détail, rien. En même temps, le légiste l'avait longuement préparé, et l'avocat de la partie civile ne posa aucune question supplémentaire.

C'était tout autre chose avec l'avocat de Maya qui essayait de gratter la moindre petite information en faveur de sa cliente. Mais Balthazar ne se laissait pas démonter et il ne laissait rien paraître. Pourtant le regard de Maya était, cette fois, fixé sur lui et pourrait presque le brûler.

En voyant qu'il ne craquait pas, l'avocat de Maya arrêta ses questions, ce n'était pas lui qu'il fallait faire craquer, ce n'était pas lui qui allait fendre l'armure et faire un faux pas. En revanche, il était persuadé qu'une autre personne pourrait le faire, et c'était sûr elle qu'il allait jeter son dévolu, sur elle qu'il allait concentrer ses efforts… Sur Hélène bien sûr, elle était le point faible pour lui, qui était persuadé que si, il s'en prenait trop à elle, quelqu'un allait vouloir la protéger, ce quelqu'un étant Raphaël Balthazar…

La journée se termina par les témoignages d'Eddy et Fatim, les assistants du Docteur Balthazar qui avaient autopsié Janvier, ce qui avait permis à Balthazar de tout comprendre. Alors oui, ils ne l'avaient pas fait de façon très très légale, mais après tout, la curiosité l'avait emporté… Et si il y avait un problème avec ça, Eddy prenait tout sur lui, disant que Fatim n'y était pour rien et que c'était lui qui l'avait poussé à la faire, cette autopsie.

En les regardant Hélène sourit, il était évident que ces deux-là étaient ensemble. Et c'était pas trop tôt. Puis vu la façon dont le jeune homme voulait la protéger, il tenait beaucoup à elle. Cette dernière pensée la rendit un peu triste, elle qui aurait bien aimé que quelqu'un prenne soin d'elle comme ça et veuille la protéger comme ça, ce qu'elle n'aurait sans doute jamais…

Après ce témoignage, la présidente mit fin à la première journée du procès, annonçant qu'il recommençait dès le lendemain à 9 heures. Le groupe se retrouva à l'extérieur et discuta un peu. Camille proposa qu'ils aillent tous boire un verre ensemble ce que Hélène refusa poliment, tout comme Balthazar. En effet, tous les deux avaient d'autre plan, qui consistait à prendre un verre ensemble.

Après avoir discuté encore quelques minutes, le groupe se sépara pour rentrer chez eux. Sauf Hélène et Balthazar qui se retrouvèrent devant le tribunal pour aller prendre leur verre.

Ils se dirigèrent vers un café non loin de là et s'installèrent à une table dans un petit coin, pour ne pas être dérangé. Ils ne voulaient pas être vus, ils voulaient être discrets et en quelque sorte, profiter de leur retrouvailles et se dire ce qu'ils avaient sur leur cœur.

Ils commandèrent chacun un verre, et en l'attendant, le silence s'installa entre eux. Pas un silence gênant, non au contraire, il était plutôt rassurant. Ils cherchaient quoi se dire, comme si, après un an loin l'un de l'autre, ils ne savaient plus bien comment l'autre fonctionne… Alors, au lieu de se parler, ils se perdirent un peu dans le regard de l'autre, comme si, leur yeux se disaient tout, eux, qui ne pouvaient pas mentir sur ce qu'ils ressentaient vraiment à cet instant précis.

C'est le serveur qui rompis le silence et leur petit échange de regard en leur apportant leur boissons. Il repartit assez mal à l'aise laissant le duo seul. Il ne savait pas ce qu'ils avaient vécu, mais c'était intense et il avait l'impression d'assister de loin, à un moment clé de leur histoire.

"A nos retrouvailles" proposa Balthazar en levant son verre pour trinquer avec elle.

"A nos retrouvailles" répondit Hélène en souriant avant de trinquer avec le légiste.

"Je suis vraiment désolé, Hélène…" commença Balthazar après avoir bu une gorgée "Pour ce qui c'est passé et ce que j'ai dit, il y a un an… J'aurai jamais dû" il baissa la tête

"Ecoutes" commença Hélène en posant son verre "C'est pas facile d'oublier, surtout quand j'y repense souvent, que je te revois sur cette route, et que les pires scénarios se déroulent dans ma tête" confessa-t-elle doucement "Mais, pour avancer, j'ai décidé de faire une croix dessus, d'essayer de te pardonner, sinon je vais rester bloquer et c'est ça qui va me faire plus de mal que de bien" expliqua-t-elle

"Comment ça tu me revois sur cette route ?" demanda le légiste surpris "Tu fais des cauchemars ?" ajouta-t-il, et on pouvait déceler l'inquiétude dans sa voix.

"Ouais…" soupira Hélène "Ce moment me hante, j'y peux rien c'est gravé et peu importe ce que j'essaye de faire, ça ne dure qu'un temps… Ils finissent toujours par revenir…" avoua la blonde "Je vais devoir vivre avec…"

"Pardon…" s'excusa une nouvelle fois Balthazar "C'est de ma faute tout ça… Si t'avais jamais croisé ma route t'aurais eu mille fois moins de problème…" soupira-t-il "Je sais pas comment tu fais pour encore trouver la force de me pardonner…"

"Je t'ai pas pardonné complètement" souffla Hélène "J'ai juste appris que je ne pouvais pas vivre avec tout ça, tous ses regrets, cette douleur… Ça m'empêchait d'avancer… Et j'ai besoin d'avancer, je peux pas rester bloqué dans le passé" elle sourit avant de boire de longues gorgées de son verre.

Balthazar resta silencieux un moment, il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire… Enfin si, une question lui brûlait les lèvres mais il n'osait pas la poser, ou du moins, il ne savait pas vraiment comment la poser sans la brusquer, ni la froisser, ni la voir se fermer…

"Et donc… Comment ça va dans ta vie ?" demanda-t-il "T'es heureuse là-bas ? Je pense que ça te change de Paris hein" continua t'il

"Ça va" répondit Hélène "C'est pas la même chose, ni le même rythme. Mais je m'habitue" ajouta-t-elle "Et oui je suis heureuse" elle sourit, oui, elle était heureuse, mais il manquait tout de même quelque chose dans sa vie… Lui.

"Et tu as rencontré quelqu'un ?" osa demander le légiste. Il avait peur de la réponse, c'est vrai, mais il avait besoin de savoir, savoir si il avait encore une chance, si il pouvait s'ouvrir et faire ce qu'il avait envie de faire depuis de long mois, la retrouver.

"Ah on y vient" sourit Hélène "Ouais, j'avais rencontré quelqu'un" répondit-elle "Il était gentil, drôle, prévenant… Mais ça n'a pas fonctionné entre nous… Il me manquait un truc et je crois que ça ne pourra jamais réellement arriver parce que je ne serais jamais réellement moi-même, ni vraiment investie dans cette histoire" expliqua-t-elle avouant, à demi-mot, que personne ne pourrait le remplacer dans son cœur.

Le légiste la regarda comme si il essayait de sonder son âme, de comprendre le sens caché de ses mots, si il y en avait un. La vérité, c'est qu'il avait été un peu blessé qu'un autre ait pu la séduire et vivre une histoire avec elle, lui qui avait tout raté avec la flic… Mais le fait que cela n'ait pas fonctionné le rassurait un peu aussi. Il avait possiblement toujours une chance avec elle, et cette fois c'était hors de question de la laisser passer.

"Et toi ?" fini par demander Hélène un peu curieuse "Il y a eu quelqu'un ? Peut-être qu'il y a toujours quelqu'un, après tout, j'en sais rien…" continua la blonde

"Il y a personne" répondit Balthazar rapidement "Quelques aventures sans importance… Mon esprit était un peu ailleurs" ajouta-t-il "Et occupé par une autre personne" confessa le légiste, sans dire qu'il s'agissait de la belle blonde qui lui faisait face.

"J'imagine que c'est vraiment pas facile pour toi, avec le fiasco Maya…" ajouta la blonde "Et vu comment elle te regardait au procès aujourd'hui, je suis pas vraiment sûre qu'elle veuille te laisser partir avec une autre"

"Elle n'aura pas le choix, je ne veux plus jamais avoir affaire à elle… Il va bien falloir qu'elle accepte le divorce" Balthazar essaya de sourire à Hélène, mais en vérité, le fait que Maya refuse de divorcer commençait sérieusement à lui taper sur le système.

En signe de soutien, Hélène posa doucement sa main sur celle du légiste qui était sur la table, lui montrant qu'elle était avec lui et qu'elle était là pour lui. Mais c'était également une façon de lui faire passer un message, de lui faire comprendre ce qu'elle avait voulu dire plutôt, à savoir, qu'il était toujours très important dans sa vie et qu'elle l'aimait toujours.

Balthazar fixa longuement la main qu'Hélène avait posée sur la sienne avant de lever les yeux vers elle. Et il y lu beaucoup d'amour. Il avait du mal à croire que c'était le cas, que, après tout ce qu'il lui avait fait subir, elle l'aimait toujours…

"Est-ce-que tu m'aime toujours ?" demanda Balthazar, coupant le silence. Si il voulait savoir, il n'y avait qu'une seule manière, c'était de le demander. Alors le légiste avait pris son courage à deux mains et avait osé poser la question à Hélène.

"Oui" répondit la blonde si bas qu'il eut du mal à l'entendre. "J'ai essayé de t'oublier, de passer à autre chose, mais j'y suis pas arrivée" commença Hélène "T'es bien ancré… Je sais que si je veux avancer, il faudrait que je t'oublie, mais je n'y arrive tout simplement pas"

Doucement, le légiste leva son autre main et alla la poser sur la joue d'Hélène, caressant délicatement sa joue, effaçant une larme qui avait coulé. Il savait, que pour elle, le mieux aurait été de l'oublier et de passer à autre chose, mais il voyait bien que cela était impossible, il était gravé à jamais dans l'esprit d'Hélène Bach.

"Je peux pas t'oublier non plus" commença Balthazar "J'ai voulu, en me disant que je ne te reverrai jamais et que tu avais commencé une nouvelle vie là-bas, sans doute beaucoup plus épanouie qu'avec moi, ici, à Paris, qui te causais beaucoup trop de soucis… Mais je peux pas… J'ai merdé, et je m'en veux tellement si tu savais…" ajouta le légiste "Parce que la vérité c'est que je m'y attendais pas du tout, mais t'as pris une si grande place que je peux pas envisager une autre à ta place"

Ce n'était certes pas un je t'aime, mais c'était tout comme, et Hélène l'avait bien compris. Elle n'avait pas du tout prévu que ça se passe comme ça… Elle aurait voulu l'éviter au maximum pour ne pas retomber… Pour ne pas avoir envie de ses bras, mais c'était bien plus fort qu'elle, que tout ce qu'elle pouvait imaginer… Leur lien ne pouvait pas s'effacer comme par magie.

"On devrait partir d'ici" commença Hélène "Tu me raccompagne jusqu'à mon hôtel ?" demanda-t-elle. C'était une proposition, pour passer plus de temps ensemble et se retrouver seul, tous les deux, là ou personne ne pouvait les voir.

"Carrément" répondit Balthazar, il avait compris le message et il comptait bien saisir sa chance. "Je vais payer et on y va"

Hélène protesta mais le légiste était déjà parti pour payer leurs boissons au comptoir. Hélène ramassa alors ses affaires et le retrouva pour sortir du café. Ils prirent la direction de l'hôtel, qui se trouvait non loin du tribunal. Leurs mains se frôlaient et Balthazar avait très envie de prendre celle d'Hélène et de la serrer, mais il ne savait pas quelle réaction elle pouvait avoir et il ne voulait pas la brusquer.

Il leur fallut à peine cinq minutes avant de se retrouver devant l'hôtel, pourtant aucun des deux ne voulait se séparer. Alors, doucement Hélène attrapa la main de Balthazar et entrelaça leurs doigts. Elle voulait qu'il vienne avec elle et qu'ils passent la soirée ensemble, mais surtout, elle voulait qu'il l'embrasse…

Doucement, elle s'approcha de lui, leurs mains toujours liées. Lui aussi s'approcha doucement, leurs nez se touchant avec tendresse avant que leurs lèvres ne se touchent enfin, pour la première fois. C'était vraiment un baiser doux et tendre. Deux personnes qui se trouvaient enfin sur la même longueur d'ondes et partageaient un vrai, premier baiser. Premier baiser qu'ils avaient longuement attendu.

"Tu te rends compte que c'est notre vrai premier baiser ?" demanda le légiste "On est pas dans une chambre froide, aucun de nous deux est sur le point de mourir, et surtout, Jérôme ne peut pas nous interrompre." il rigola

"Effectivement, c'est une bonne chose" sourit Hélène en le regardant "Tu montes ?" demanda-t-elle

"Avec plaisir" sourit Balthazar trop heureux qu'elle est proposée. Il ne voulait pas la quitter et c'était aussi son cas à elle. Il ne savait pas trop ce qui allait se passer mais il voulait pleinement en profiter.

Ils rejoignirent la chambre d'Hélène et une fois la porte fermée, Balthazar la poussa contre celle-ci avant de l'embrasser avec passion. Personne ne pouvait les voir dans cette chambre, ils étaient tous les deux, uniquement tous les deux et ils allaient être libres de se retrouver pleinement.

Doucement, Raphaël passa ses mains sous le haut que portait Hélène, touchant sa peau, la caressant. Il en voulait plus, plus d'elle, plus de toucher, plus de baisers. Il avait attendu cela pendant tellement longtemps. Plus de quatre ans de désirs refoulés, quatre ans à attendre qu'enfin, ça soit leur heure et qu'ils soient sur la même longueur d'onde. Maintenant que c'était le cas, il ne voulait pas la voir s'échapper.

Seulement, c'est le bruit, pas très discret, du ventre d'Hélène qui coupa leur moment. Elle commença doucement à rougir avant de voir que Balthazar lui souriait gentiment, trouvant cela adorable.

"Je suis désolée" s'excusa Hélène "J'ai un peu faim" ajouta-t-elle "Et toi aussi, tu devrais manger. Tu n'as pas manger ce midi, ça te ferait du bien"

"Comment tu sais ça ?" demanda Balthazar surpris. Effectivement, il n'avait pas mangé le midi, mais il ne se doutait pas qu'elle avait pu le remarquer.

"Moi aussi, je t'ai observé un peu" sourit Hélène "Et puis, tu viens de me le confirmer" elle sourit "On commande ?" demanda-t-elle "Je suis pas sûre que tu puisse cuisiner dans une chambre d'hôtel"

"Ok, ok, on commande" il sourit "Tu veux quoi ? Italien, Chinois, Sushi ?" demanda-t-il en prenant son téléphone pour commander quelque chose

"Bah pizza ?" proposa Hélène "Et pose ton téléphone on commande avec le miens. C'est moi qui paye" sourit-t-elle "Mon code c'est ma date de naissance. Si tu t'en souviens." plaisanta la blonde "Je vais me rafraîchir je reviens. Oh et, une quatre fromages c'est très bien."

Seulement pour Balthazar c'était absolument hors de question qu'elle paye. Alors il continua de pianoter sur son téléphone pendant qu'Hélène était dans la salle de bain et commanda depuis ce dernier payant donc la commande. Quand Hélène le retrouva dans la chambre, il souriait comme un imbécile, fier de lui.

"T'as commandé avec ton téléphone ?" demanda Hélène en le voyant sourire comme ça, et Balthazar fit oui de la tête "T'es incorrigible c'est pas possible" soupira la blonde en le rejoignant.

"Je veux te faire plaisir" commença Balthazar "J'ai pas mal de choses à rattraper et à me faire pardonner" ajouta le légiste en la regardant "Mais si tu tiens tant que ça à me payer un repas, on verra ça demain" il sourit avant de l'embrasser sur la joue.

Ils discutèrent de tout et de rien en attendant leurs pizzas qui ne mirent pas longtemps à arriver. Il mangèrent en parlant de tout ce qui c'était passé pendant un an et des problèmes que Balthazar avait eu avec la justice… Non seulement à cause de son frère, mais aussi à cause de Maya qui avait pris un malin plaisir à le voir dans cette situation et qui n'attendait qu'une chose… Qu'il la retrouve en prison et qu'ils y élèvent ensemble leur petite fille.

"Je sais tout ça, j'ai suivi" commenta Hélène "On a aussi la télévision en Polynésie, et ta tête était littéralement partout…" expliqua-t-elle "Je suis ravie que tu aies pu prouver ton innocence, c'était inconcevable pour moi que tu aies fait ça…"

"Merci Hélène, ça compte beaucoup pour moi" il sourit "En tout cas, c'est des choses que je vais rajouter dans mon témoignage. Maya, même si elle n'était pas derrière tout cela, à quand même tout fait pour qu'on se rencontre et qu'on vive ce qu'on a vécu… Et c'est lié…" il ferma les yeux et une larme solitaire roula sur sa joue

"Tu n'es pas obligé d'en parler tu sais" sourit Hélène avec tendresse "Je suis là moi, si tu veux en parler, on en parle, si tu ne veux pas, c'est pas grave. Je sais que c'est encore douloureux, que t'as beaucoup souffert. Et là, on va mettre le point final à tout ça. Elle va payer, je te le promet"

"Elle va payer grâce à toi" commença Balthazar "C'est grâce à toi si elle a été arrêtée. Si tu n'avais pas fait tes recherches, Delgado ne serait jamais allé au foyer, et je n'aurais pas fait un tel lien entre tout ça… Ca aurait été juste une putain de coïncidence… Alors, encore une fois. Merci Hélène"

"De rien. Mais tu sais, son avocat ne va pas lâcher, et quelque chose me dit que sa cible favorite, ça va être moi…" soupira-t-elle "Quelque part, je suis une pièce centrale… Il sait que Delgado va me défendre, et moi je sais que tu peux réagir au quart de tour pour me protéger… Alors s'il te plait, ne fou pas tout en l'air parce qu'il essaye de me faire craquer, sinon, il aura tout gagné."

"Promis, je vais faire de mon mieux" sourit Balthazar avant de se pencher vers elle pour l'embrasser délicatement.

Ils terminèrent alors leurs pizzas avant de se blottir dans les bras l'un de l'autre et de juste profiter du moment. Cependant, une chose en entraînant une autre, ils finirent nus sous les draps, à faire l'amour. Ils se découvraient comme jamais et ils ne pensaient pas qu'un tel bonheur était possible en amour, pourtant, ils venaient de se trouver et c'était beau, ils étaient heureux.

Ils finirent par s'endormir dans les bras l'un de l'autre, heureux et apaisés, comme si plus rien ne pouvait les atteindre tant qu'il avait l'autre à leur côté.

Dans la nuit, Balthazar se réveilla, il regarda autour de lui pour comprendre où il était avant de se rappeler qu'Hélène était blottie dans ses bras, et qu'ils étaient tous les deux nus. Il sourit comme un idiot en la regardant. Elle était vraiment belle, et il se demandait ce qu'il lui avait pris de prendre autant de temps avant de lui dire ce qu'il ressentait vraiment pour elle.

"Et dis moi, tu comptes faire quoi après ?" demanda une voix qu'il connaissait par cœur. Lise… Elle venait encore le voir parfois, quand il réfléchissait un peu trop "Non parce que tu sais qu'à la fin du procès elle va repartir en Polynésie. T'es prêt pour une relation à distance ?" continua-t-elle

"Qui t'as parlé d'une relation à distance ?" demanda Raphaël "Pourquoi je ne la suivrais pas, à l'autre bout du monde, pour être avec elle ?" continua le légiste

"Ah tu comptes la suivre donc ?" demanda Lise "T'es vraiment accro et amoureux en fait ?" continua la brune

"Ouais" répondit Balthazar en souriant avant de regarder Hélène et de remettre une mèche de cheveux qui cachait un peu son visage

"T'en as mit du temps à l'assumer" constata Lise "T'as fais l'autruche un moment avant de te rendre compte que tu ne pouvais pas vivre sans elle" ajouta la tatoueuse "Parce que franchement, à un moment, c'était consternant mon caramel"

"Bon ça va hein… Je sais que j'ai été con… Même très con… C'est pas la peine de me le rappeler constamment…" ronchonna Balthazar

"Ouais, mais si elle était pas venue hein ?" demanda Lise "Si elle était restée en Polynésie pour témoigner, t'aurais fait quoi ?" continua-t-elle "T'aurais continué à t'enfoncer la tête dans le sable en te persuadant qu'elle était mieux sans toi ?" Balthazar haussa les épaules "C'est bien ce que je pensais…" souffla Lise "Pour se faire des reproches, s'auto-flageller, il y en a du monde… Mais quand il s'agit d'agir, il y a plus personne…"

"C'est bon, t'as fini là ?" demanda Balthazar un poil agacé par le comportement de l'apparition de Lise "Non parce que j'en prends pour mon grade hein… Et j'ai déjà donné… En amour… Elle aussi d'ailleurs…"

"Et patati et patata" coupa Lise, tout en couvrant les dernières paroles de Balthazar "Et j'ai eu peur de la détruire, de lui faire du mal… Et si finalement elle ne voulait pas de moi, et si je lui faisais plus de mal que de bien… Bla bla bla…" continua-t-elle moqueuse "Je les ai entendu un paquet de fois, tes excuses, mon caramel. Mais la vérité, c'est que tu l'aimes tellement que ne pas la voir ça aurait pu te détruire" ajouta-t-elle "Alors j'te jure que si tu la laisses repartir comme ça, après le procès, je reviens pour te botter les fesses jusque là-bas. Et tu te mettras à genoux pour lui demander pardon une nouvelle fois. C'est clair ?"

"C'est des menaces ?" demanda Balthazar en haussant un sourcil, interrogatif et il vit Lise lui faire oui de la tête "Même pas peur" souffla-t-il

"Ah bah tu devrais, mon caramel, parce que je ne suis pas la seule qui te loupera pas" répondit Lise en le regardant et Balthazar compris bien vite où elle voulait en venir. "Et puis, entre nous, elle est quand même mille fois mieux que Maya, non ?" demanda-t-elle "Elle est plus jolie, plus gentille, elle rit à tes blagues de merde et j'en passe… Non qu'est-ce-que tu veux de plus ? Elle est parfaite pour toi cette nana" constata-t-elle

Balthazar fixa Hélène longuement en se disant que Lise avait carrément raison. Hélène était merveilleuse et il n'avait pas intérêt à merder, pas cette fois. Non il ne pouvait pas se le permettre. Et puis, de toute façon, sa décision était déjà prise, il allait la suivre au bout du monde. Il ne pouvait pas rester à Paris alors que celle qu'il aime est à plusieurs milliers de kilomètres.

Il voulut répondre, mais Lise avait déjà disparu… Il se tourna alors de nouveau vers Hélène et l'embrassa délicatement sur le front. Il ferma les yeux et retrouva paisiblement le sommeil, la serrant toujours tendrement dans ses bras.


Et voilà pour cette première partie

On se retrouve Mercredi prochain, à 14h cette fois, pour la suite et fin de cet OS

Kiss